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La voûte étoilée

Chapitre 3

La voûte étoilée

Peter n'en revient toujours pas d'avoir trouvé le second ruban rouge. Mais était-ce vraiment Alice ? On peut voir beaucoup de choses à New-York et un ruban rouge accroché à une gouttière est sans doute la moins étrange de toutes. Mais la coïncidence est beaucoup trop forte. Quelles étaient les chances de trouver l'exact même ruban sur son lieu de travail que celui de la mystérieuse fille qu'il a rencontrée la veille ? Il le sait, ce n'était pas une coïncidence. Alice est passée par là et à accroché ce ruban.

L'idée même de savoir qu'Alice à pris la peine de se souvenir de son lieu de travail et d'y déposer le ruban le conforte dans son idée qu'elle veut être retrouvée et que de fait, elle veut le revoir.

— Peter ! La voix mordante de Stella se fait entendre, faisant sursauter le garçon.

Peter sort de ses pensées et prend compte de ses alentours. Il se trouve sur le toit du vieil immeuble où habite Stella. Au moins une fois par semaine, le petit groupe d'amis se retrouve à cet endroit pour déguster une pizza. C'est une tradition qui s'est installée lorsque Paige et Stella se sont rencontrées. Peter pose son regard sur ses deux amies en face de lui. Stella est assise sur une chaise tandis que Paige est assise sur les genoux de sa copine. Les deux jeunes femmes le regardent étrangement. Il s'est sans doute perdu sans ses pensées plus longtemps qu'il ne pensait.

— T'as l'air dans les nuages ce soir, remarque Paige

— T'as même pas touché à la pizza et ça, ça veut dire beaucoup, ajoute Stella.

Le jeune homme pose son regard un instant sur la pizza au sol. Il ne reste que quelque parts, signe qu'il a été mentalement absent une bonne partie de la soirée. Ce n'est pourtant pas dans son habitude.

— J'ai pas très faim, Peter répond simplement et Stella souffle un rire.

— Depuis quand tu n'as pas faim ? T'as toujours faim Peter. Oh et j'ai ramené les hot-dogs ! Elle mentionne d'un geste de la main le sac en papier à ses pieds.

Peter esquisse un léger sourire à cette remarque. Stella le connaît bien. Pourtant rien ne les prédestinait à se rencontrer un jour. Paige et Peter ont grandi ensemble, ils viennent du même quartier, connaissent les mêmes personnes. Stella quant à elle, vient de Chelsea, un quartier bien plus huppé, bien loin du monde de ses deux amis. Au début, Peter et Stella ne s'entendaient pas. Il pensait que la jeune fille était coincée et à la recherche d'un peu d'aventure en traînant dans les bas quartiers et en se perçant le nez. Stella quant à elle, trouvait que Peter était prétentieux, irresponsable et malpoli. Mais le temps a bien fait les choses et Peter et Stella sont devenus de vrais amis pour le plus grand bonheur de Paige.

— J'ai vraiment pas faim. Il répète en observant abstraitement les rubans rouges dans ses mains.

Les deux jeunes filles se lancent un regard inquiet puis Paige se lève des genoux de Stella. Ce n'est que lorsque cette dernière arrache les deux rubans de ses mains que Peter se rend compte de la présence de son amie.

— Qu'est-ce que tu fais, rends-les-moi ! Il exclame en se levant brusquement.

Paige croise les bras sur sa poitrine.

— Pas tant que tu ne nous auras pas dit ce qui te préoccupe.

Peter cherche du regard Stella dans l'espoir qu'elle résonne sa copine mais cette dernière ne fait que hausser un sourcil, défiant le jeune homme à en dire plus.

— C'est rien, il soupire.

— Vraiment ? Alors tu ne verras pas d'inconvénient à ce que je jette ces rubans ? menace Paige en se rapprochant dangereusement du bord du bâtiment.

Les yeux du jeune homme s'écarquillent et il prend brusquement un pas en avant.

— Non, ne fais pas ça ! Il hausse la voix, en haussant un sourcil.

— Tu nous expliques ? La voix de Stella se fait entendre.

Peter soupire et reprend sa place dans sa chaise. Paige esquisse un sourire et retourne auprès de Stella en se positionnant derrière sa chaise, une main posée sur son épaule.

— Hier soir mon père à refait une scène. il s'est énervé et s'en est encore pris à ma mère et à moi. Il commence en soupirant. L'expression sur le visage des deux jeunes filles devient plus grave et pendant un court instant Paige regrette d'avoir poussé Peter à parler. Comme d'habitude après son élan de haine il a disparu je ne sais où alors j'en ai profité pour sortir prendre l'air. Je suis allé au sommet du Rockfeller et il y avait cette fille.

Les yeux des deux jeunes filles s'écarquillent.

— Une fille ? répète Paige.

— Oui tu sais, une personne de sexe féminin, se moque sa copine.

Paige donne une légère tape sur l'épaule de Stella qui ne fait que souffler un rire.

— On a parlé pendant un long moment, tellement que je ne saurais dire combien de temps. C'est comme si le temps était figé. Elle était si...il cherche ses mots un instant, si étrange dans le bon sens. Lorsqu'elle m'a annoncé devoir partir, je lui ai demandé son numéro mais elle a refusé de me le donner, alors je lui ai demandé son prénom, mais là aussi elle a refusé. Tout ce qu'elle m'a dit c'est que si je souhaitais la revoir, je devais suivre les rubans rouges. Elle m'a donné un premier ruban avant de partir et tout à l'heure j'ai trouvé le deuxième accroché à une gouttière à la sortie de la pizzeria.

Les deux jeunes filles restent bouches bées un instant. Peter relève la tête vers elles, les mains liées sur ses genoux.

— Je l'appelle Alice parce-ce qu'elle ressemble beaucoup à-

— Alice aux pays des merveilles, ton film préféré. Termine Paige, l'air pensif.

— Et est-ce que tu veux la revoir ? Demande Stella, en haussant un sourcil.

Peter connait la réponse à cette question, pourtant il prend un instant avant de répondre. Il veut la revoir, ça il en est certain. Mais est-ce vraiment une bonne idée ? Après tout ce qu'il se passe à la maison, ne faudrait-il pas mieux l'oublier et se concentrer sur ses problèmes ?

Peter soupire.

— J'aimerais bien mais est-ce que c'est une bonne idée ? Et si c'était une perte de temps ? Je ne sais rien de cette fille, elle pourrait très bien être en train de jouer avec moi.

Peter ne pense pas ses mots. Il ne saurait dire pourquoi, mais il fait confiance à Alice. Il est conscient de chercher une excuse car la vérité c'est qu'il est effrayé. Il est effrayé par l'inconnu, par ce que pourrait lui réserver cette nouvelle rencontre. C'est une vérité qu'il n'admettra jamais à voix haute.

— Et même si c'était le cas, qu'est-ce que t'as à perdre ! s'exclame Stella.

— T'oublie qu'il vient de se faire briser le cœur par son amour d'enfance. Paige intervient en posant son attention sur sa copine.

— Argh, il serait temps d'oublier Emma ! Rétorque Stella.

Les deux jeunes filles entament un débat, comme elles le font souvent tandis que Peter balaye l'horizon du regard, se perdant une nouvelle fois dans ses pensées.

Emma Cameron.

Il fut un temps où le monde de Peter ne tournait qu'autour de ce nom. Emma et Peter se sont rencontrés lorsqu'ils n'avaient que quatre ans lorsque leurs parents se sont liés d'amitié.

Emma était une jolie jeune fille brune exemplaire. Elle avait pour but de rendre fière ses parents en intégrant une grande université américaine, chose qui est très difficile lorsqu'on n'est pas né une cuillère en argent dans la bouche.

Au début, Emma et Peter étaient comme chien et chat, puis cette jeune et innocente amitié s'est transformée en quelque chose de plus aux alentours de leurs dix-sept ans. Comme toutes relations entre deux adolescents, ils avaient leurs hauts et leurs bas, mais leur lien n'a jamais faibli. Emma et Peter ont toujours été Emma et Peter, indissociables et fait l'un pour l'autre aux yeux de leur entourage. Les années ont passé et leur amour ne faisait que se confirmer et se solidifier, du moins c'est ce que Peter pensait...

Un beau soir d'été, Peter a retrouvé Emma complètement saoule dans les bras d'un autre. Peter aurait préféré ne pas connaître la personne qui partageait son lit sans qu'il ne le sache, mais c'était pourtant le cas. Emma ne l'avait pas trompé avec n'importe qui. Il s'agissait de Rob Ecclestone, jeune héritier de la fortune fondée sur les courses automobiles. La famille de Rob est bien connue dans le cercle fermé des grandes fortunes de Manhattan. Stella leur a souvent raconté les soirées mondaines durant lesquelles Rob était complètement saoul à se faire remarquer.

Peter se souvient avoir été anéanti par une telle chose.

Rob Ecclestone est tout ce qu'Emma avait promis à ses parents de ne pas devenir et pourtant, c'est dans ses bras qu'elle a commis l'impardonnable.

— Peter ! s'exclame Paige, interrompant une nouvelle fois les pensées du jeune homme.

Peter repose son attention sur ses deux amies. Stella est encore assise dans sa chaise tandis que Paige lui tend les rubans rouges. Le jeune homme observe avec précaution son amie avant de reprendre ce qui lui appartient.

— Tu devrais partir à la recherche de cette fille, déclare Stella.

— Peut-être qu'elle te brisera le cœur aussi, mais n'est-il pas déjà en morceaux ? Intervient Paige à son tour.

Peter est étonné de leurs paroles. Il aurait pensé qu'elles lui auraient dit d'abandonner et de se préserver. Depuis sa séparation avec Emma l'été dernier, Paige et Stella sont devenues très protectrices du jeune homme.

Le jeune homme repose son regard sur le ruban rouge sur lequel est inscrit cette mystérieuse phrase : "Il y a de la beauté à regarder les gens se dirent au revoir, ou se retrouver"

— Je ne sais même pas par où commencer... il marmonne.

Paige soupire et s'assoit par terre. L'air frais de ce mois de Novembre vient caresser son visage, faisant légèrement rougir ses joues et le bout de son nez.

— Il n'y a pas trente-six mille endroits. Ça pourrait être l'aéroport. La jeune fille propose en haussant les épaules.

— Lequel, il y en a trois à New-York ? Intervient Peter.

— C'est vrai, grimace Paige. Laisse-moi réfléchir.

— Ça pourrait être Grand Central Station ? Intervient à son tour Stella. Les gens s'y disent au revoir et s'y retrouvent. Dit-elle en s'appuyant sur les accoudoirs de sa chaise.

— La gare, mais oui ! T'es la meilleure mon amour, s'exclame Paige en se levant afin de déposer un baiser sur les lèvres de sa bien-aimée.

Peter enfouit les deux rubans dans la poche de sa veste en daim marron et se lève précipitamment.

— On y va, il déclare.

Paige souffle un rire, les mains sur les hanches.

— Où ça ?

— A ton avis ? On va à la gare ! Déclare Stella en se levant à son tour.

Paige fronce légèrement les sourcils.

— C'est le milieu de la nuit, ça ne peut pas attendre demain ?

— Vous n'êtes pas obligé de venir, déclare Peter.

— Oh que si on vient. Cette ville ne dort jamais, pourquoi repousser à demain ce qu'on peut faire maintenant ? dit Stella d'une voix résolue.

Paige soupire à nouveau et laisse ses bras tomber le long de son corps.

— D'accord, allons-y.

Stella et Peter échangent un sourire satisfait avant de suivre Paige vers l'escalier de sortie.

— Oh attendez, Stella remonte précipitamment les marches qui mènent sur le toit et revient quelques secondes plus tard. J'allais oublier le plus important, elle déclare en montrant le sac en papier contenant les hot-dogs.

— T'as vraiment le sens des priorités mon amour, commente Paige.

Stella esquisse un sourire.

— Toujours.

Une fois en bas du bâtiment, les trois amis marchent jusqu'à la prochaine station de métro. Le quartier de Chelsea est un quartier populaire de Manhattan, notamment pour ses nombreuses célébrités qui y habitent. Peter se rappelle que Stella a une fois mentionné vivre dans le même bâtiment qu'Orlando Bloom.

Le quartier est loin de ressembler à celui du Queens où vivent Paige et Peter. Quelques fenêtres et balcons sont décorés pour les fêtes, les façades en briques sont toutes intactes et dépourvues de graffitis. Les trottoirs sont propres, plus larges et dépourvus d'âme brisée faisant la manche. C'est tout un autre monde.

— Vite, on va le rater ! S'exclame Stella lorsque le sol se met à trembler annonçant l'arrivée d'un métro.

Les trois amis se mettent à courir et s'engouffrent dans les sous-sols de Manhattan. La chaleur fait contraste avec le froid accablant qui se glisse dans les rues de la grande ville. Une bourrasque d'air chaud vient caresser leur visages, annonçant l'arrivée imminente d'un métro.

— On l'aura jamais ! s'exclame à son tour Paige, derrière Peter et Stella.

— Mais si allez dépêchez vous ! La voix de Stella se fait entendre tandis qu'elle évite de justesse quelques personnes sur son passage.

Les trois amis arrivent sur le quai où le métro vient de s'arrêter. Pour leur plus grand bonheur, les derniers passagers sont en train de monter. Ils se glissent dans la rame in extremis avant la fermeture des portes.

Les trois amis soufflent, soulagés d'avoir réussi à monter.

— Je vous l'avais dit, dit Stella d'un air fier.

Paige, qui est penchée les mains sur ses genoux afin de reprendre sa respiration, lève les yeux au ciel.

— Au pire on aurait attendu et pris le prochain.

— L'aventure n'attend pas ma chère, rétorque sa copine sous le regard amusé de Peter.

Paige se tourne vers le jeune homme et pointe un doigt vers son ami.

— Tu me dois au moins un chocolat chaud pour m'avoir fait courir, déclare-t-elle la respiration encore saccadée par l'effort physique qu'elle vient de fournir.

— Tu auras le droit à une crêpe avec ça, répond-il en esquissant un sourire amusé.

Paige acquiesce de la tête et pose sa tête sur l'épaule de Stella en fermant les yeux.

— J'espère qu'on va au bon endroit... elle marmonne en se laissant bercer par le mouvement du métro.

Peter soupire et laisse son regard se perdre sur les personnes présentes dans la rame. Cette dernière est loin d'être remplie. Peu de gens prennent le métro à une heure pareille mais Peter à toujours trouvé que les personnes qui prennent le métro la nuit sont les plus intéressantes. Qui sait vers quelle aventure ils se dirigent ?

— J'espère aussi, il répond d'une faible voix.

Quelques minutes plus tard, les trois amis se retrouvent face à Grand Central Station. Le bâtiment est imposant et son ancienne façade fait contraste avec les hauts buildings de Wall Street.

— Bon allons-y, déclare Stella en emboitant le pas, suivie de près par ses amis.

Lorsqu'ils entrent enfin dans le bâtiment, Peter ne peut s'empêcher d'être émerveillé face à une telle structure. Il n'est venu que peu de fois lorsqu'il était petit, il n'avait que de vagues souvenirs de cette gare mythique. La gare comporte de grandes colonnes carrées sur le côté et d'immenses fenêtres qui trônent de part et d'autre de l'entrée. Mais le plus impressionnant est sans doute le plafond vert d'eau sur lequel sont peintes avec précision les douze constellations du zodiac.

— C'est magnifique, souffle Paige, les yeux également rivés sur le plafond.

— Ne me dites pas que vous n'êtes jamais venu ici, remarque Stella les mains dans les poches de son manteau.

Peter repose son attention sur son ami.
— Je suis déjà venu mais j'étais trop petit pour m'en souvenir.

— On n'a pas tous la chance de partir en vacances, tu sais, rétorque Paige d'une voix cajoleuse. La jeune fille est consciente que Stella, de par son rang social, peut parfois oublier qu'elle et Peter ne font pas partie de son monde.

Bien que Stella n'aime pas se vanter de la fortune de sa famille, celle-ci est ancrée dans son éducation, dans sa façon de parler et d'agir. Ce n'est pas quelque chose que Peter et Paige lui reprochent, mais cela crée parfois un fossé entre eux.

— C'est vrai, commence Stella désormais quelque peu gênée de ne pas avoir pensé à cette possibilité. Je suis désolée, elle ajoute.

Peter esquisse un sourire.

— Stella Harrington qui s'excuse, ça vaut bien une statue ou une plaque quelque part.

Stella souffle un rire.

— Ferme là toi, dit-elle d'une voix amusée.

— Bon les amis, par où on commence. Ce ruban pourrait être n'importe où, Paige déclare.

Peter soupire

— Je propose qu'on se sépare. Il y a deux étages, ça sera plus facile.

Les deux jeunes filles acquiescent d'un geste de la tête.

— Je prends le sous-sol, déclare Stella.

— D'accord, du coup Paige et moi allons chercher ici. Je prends le côté droit, tu prends le gauche, ça te va ?

Paige acquiesce.

— On se retrouve ici dès qu'on l'a trouvé. N'oubliez pas de chercher dans les endroits un peu cachés.

— D'accord chef, rétorque Stella en imitant un salut militaire.

Peter secoue la tête, amusé, et Paige souffle un rire avant de déposer un baiser sur les lèvres de sa copine.

— Sois prudente et ne pars pas avec un étranger, ou pire, une étrangère... plaisante la jolie rousse.

Stella esquisse un sourire.

— Comment as-tu découvert mon plan ? Je comptais justement prendre le prochain train et m'enfuir très loin d'ici, dit-elle d'une voix enjouée.

Paige lève les yeux au ciel et pose de nouveau un baiser sur les lèvres de sa copine.

— Je t'ai à l'œil, dit-elle avant de partir de son côté.

— Argh trop d'amour pour moi, il déclare en grimaçant avant de s'éloigner.

Stella souffle un rire

— Oh ça va, je te rappelle que c'est toi qui cherches un ruban que t'as donné une mystérieuse fille que tu as vu qu'une fois ! S'exclame la petite brune faisant se retourner le peu de personnes présentes dans la gare.

Peter ne prend pas la peine de se retourner et lève son doigt d'honneur. Stella pouffe un rire et se dirige vers le sous-sol de la gare.

Peter soupire ne sachant pas par où commencer. La gare est immense, comment retrouver un petit ruban rouge dans un si vaste endroit ? Il sort les deux autres rubans de sa poche et les observe un instant. Le premier lui a été donné par Alice, le second était sur la gouttière à l'extérieur de Arturo's, un endroit stratégique. Alice savait qu'il le trouverait. Le troisième ruban est forcément à un endroit accessible, facile à remarquer. Le jeune homme scanne ses alentours, cherchant une petite touche de rouge.

Son regard se perd sur une femme et un jeune homme à peine plus jeune que lui au milieu de la gare. Le jeune homme porte un gros sac à dos de randonneur et un sac de voyage dans sa main droite. Les deux protagonistes discutent un moment puis s'enlacent. Peter remarque les chaudes larmes coulant le long des joues de la femme aux cheveux grisonnants. Il remarque aussi la façon dont elle le tient fermement, comme si elle n'était pas certaine de le revoir un jour. Ils finissent par se détacher l'un de l'autre au bout de quelques minutes. La femme arbore une expression triste et inquiète tandis que le fils, lui, semble serein, un sourire de contentement sur le visage.

Elle pose une main attentionnée sur sa joue, il pose la sienne par-dessus. Ils échangent un dernier regard, comme une promesse, puis ils se séparent. Il ne se retournera pas, sans doute trop pressé et impatient de partir à l'aventure. Quant à elle, elle laisse les larmes couler silencieusement le long de ses joues en attendant avec impatience le jour où elle se tiendra dans cette gare pour de nouveau l'enlacer.

"Il y a de la beauté à regarder les gens se dirent au revoir, ou se retrouver"

Il l'observe. Désormais seule, elle pleure silencieusement au milieu de cette gare presque vide. Elle passe une main sur ses joues afin d'effacer toute trace de ce triste au revoir et lève les yeux vers le plafond dans l'espoir de faire cesser ses larmes.

C'est à cet instant que quelque chose d'étrange se passe.

La femme cesse de pleurer et observe attentivement la fresque au dessus d'elle. Comme hypnotisée par ce qu'elle voit, elle se met à tourner sur elle-même pour en prendre toute sa grandeur comme si elle ne l'avait jamais vue avant. Son regard se pose sur chaque saint et un timide sourire se forme sur ses lèvres. Elle reste ainsi un instant, puis elle redresse la tête et observe anxieusement ses alentours comme si elle venait de commettre un crime et avait peur d'avoir été vue.

Peter se sent quelque peu comme un intrus, comme s' il n'était pas censé voir ça. Pour son plus grand soulagement, la femme ne le remarque pas, tourne les talons et quitte la gare.

Il la voit maintenant.

Cette beauté dont elle parlait. Ce pouvoir que détient cet endroit. Il y a de la beauté partout dans ce lieu : dans les aurevoirs, dans les adieux, dans les retrouvailles, dans les murs et dans ce plafond céleste que seule une poignée de personnes remarque sur les milliers qui circulent dans cette gare chaque jour.

Peter lève les yeux vers la grande horloge de la gare et remarque que cela fait déjà vingt minutes qu'il se tient là. Il range de nouveau les rubans dans sa poche et se dirige vers le petit kiosque à journaux qui est fermé. Il inspecte la devanture dans les moindres détails à la recherche du troisième ruban rouge.

Rien.

Il se dirige alors vers les grands escaliers en pierres, passant sa main sur la rambarde tandis qu'il monte les marches, mais il ne trouve rien non plus.

Peter soupire du haut des escaliers. Il prend un moment pour observer la gare dans son ensemble. De là où il se tient il peut voir tout le rez-de-chaussée.

— Réfléchis Peter, il marmonne.

Son regard se pose sur Paige qui est en train de scruter un guichet sur la gauche puis sur les panneaux d'affichage qui annoncent les prochains trains au-dessus d'elle. Il se demande ce que cela fait de prendre n'importe quel train et de s'en aller loin d'ici, loin de son père violent, loin de cette ville qu'il déteste. Pendant un court instant il s'imagine à la place du jeune garçon au sac à dos. Il pense à cette sensation de liberté qu'il pourrait ressentir, à cette aventure vers l'inconnu.

Puis il repense à cette mère solitaire en larmes au milieu de la gare et l'expression triste qu'elle arborait. Il ne peut pas les laisser. Il ne peut pas laisser sa mère, son petit frère Noah ou même Paige et Stella.

Il se doit de rester.

Peter soupire une nouvelle fois et descend les escaliers, se trouvant au milieu de la gare là où se trouvait la femme qui pleurait. Il ne sait plus vraiment où chercher. Il espère que Stella à eu plus de succès qu'eux au sous-sol.

— Alors ? S'exclame Paige un peu plus loin.

Peter secoue la tête.

— Rien de mon côté et toi ?

— Rien pour l'instant. Je vais aller voir vers les autres escaliers, dit-elle en mentionnant les escaliers opposés.

Peter acquiesce de la tête et observe ses alentours une nouvelle fois. Il commence à désespérer. La gare est si grande que chercher un ruban rouge revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Peut-être que la gare n'était pas le bon endroit. Peut-être qu'ils ont mal compris le message qui était inscrit sur le deuxième ruban.

Ce n'est que lorsqu'il s'apprête à rejoindre Paige de l'autre côté de la gare qu'il remarque un endroit qu'il n'a pas encore examiné. En plein milieu de la gare se trouve un guichet circulaire, surplombé par une vieille horloge en or à quatre facettes.

Le jeune homme commence à faire le tour de la structure en béton, examinant chaque coin et recoin.

Rien.

Il soupire et passe une main sur son visage. Il commence à penser que cette quête ne fait aucun sens. Peut-être qu'Alice est en train de s'amuser avec lui, peut-être qu'il n'y a tout simplement pas de troisième ruban. Après tout, il n'a discuté que quelques heures avec Alice, c'est loin d'être suffisant pour connaître les intentions de quelqu'un. Cette possibilité lui fait un pincement au cœur. Bien qu'il ne connaisse pas Alice, il espère ne pas s'être trompé à son sujet.

La lumière changeante du panneau d'affichage à sa gauche attire son attention. Ce dernier vient d'afficher le dernier train de nuit en direction de New Haven. Ce nom lui dit quelque chose.

C'est alors qu'une illumination lui vient. Peter se précipite et fait de nouveau le tour de la structure circulaire jusqu'à arriver devant le guichet comportant la destination New Haven inscrite en lettres capitales et illuminée en vert.

Son regard est directement attiré vers le petit bout de tissu rouge accroché en un petit nœud papillon derrière le panneau d'affichage du guichet.

Un sourire se dessine sur son visage tandis qu'il détache le ruban.

— Je l'ai trouvé ! Il s'exclame et Paige accourt immédiatement vers lui.

— Oh mon dieu, il faut que je prévienne Stella, dit-elle en sortant son téléphone, un sourire ancré sur son visage.

Peter fronce les sourcils en voyant qu'un petit papier est enroulé dans le ruban. Il défait celui-ci et l'ouvre délicatement.

La ville tourne autour de huit millions de centres de l'univers et tourne autour de l'horloge d'or au point mort de ce lieu. Levez les yeux de cette ruche en mouvement et vous verrez le temps tourner sous une voûte d'étoiles et vous saurez exactement quand et où vous êtes. - Billy Collins.

Peter laisse échapper un rire à cette citation et lève brièvement les yeux vers le plafond céleste.

— Dites-moi que vous m'avez attendu pour lire le message sur le ruban ! s'exclame Stella en accourant vers ses amis.

— Cette fois il y a un message papier avec, l'informe Paige.

— Et rien sur le ruban ? demande sa copine.

Peter pose alors son attention sur le ruban tandis que Stella lui prend le message des mains afin de le lire.

— Il y a un nouvel indice, dit-il en fronçant les sourcils.

La paix l'a guidée pour qu'il soit aujourd'hui revêtu d'or. 

...

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