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𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏𝟑 : 𝐔𝐍𝐄 𝐂𝐎𝐍𝐅𝐈𝐀𝐍𝐂𝐄 𝐁𝐑𝐈𝐒𝐄́𝐄

Namjun regarda Taehyung se figer, comme s'il venait d'être frigorifié sur place. SeokJin lança des regards aux deux compères, ne se rendant pas compte que sa bouche était béante.

« Qu'avons-nous à nous dire exactement ?, demanda Taehyung de manière sceptique, plissant les yeux.

— Où est Yoongi ?

— Comment le saurais-je ? »

Namjun eût un rire amer, s'extirpant de son lit pour s'avancer vers lui. SeokJin s'interposa rapidement, de peur que ça ne dégénère mais Taehyung le poussa doucement sur le côté, lui intimant de se mêler de ses affaires.

« Sale connard. Tu as dû bien t'amuser à me prendre pour un con ces dernières semaines.

— Namjun mais de quoi est-ce que tu parles ?, s'exclama Taehyung, montrant une expression dubitative devant de tels jurons.

— Ta gueule, pitié, la ferme. J'arrive pas à croire que pendant tout ce temps, pendant toutes ces nuits blanches, tu savais et tu n'as rien dit. TU SAVAIS ! » Taehyung le sondait, ses pupilles reflétaient sa confusion mais il ne répondit pas aux insultes. Il gardait cet air stoïque comme si Namjun lui faisait une simple crise, ce qui énervait profondément le plus vieux.

SeokJin tenta d'inciter Namjun à se rasseoir, considérant qu'il n'était pas encore en état de gesticuler ainsi. Taehyung finit par soupirer, posant ses mains sur ses hanches comme s'il était dépassé par la situation.

« Mais enfin qu'est-ce qui te prend tout d'un coup ? Tu aimerais que j'appelle une infirmière ?

— Arrête de faire l'innocent. C'est toi la taupe, c'est toi qui donne toutes les informations aux kidnappeurs pour qu'ils nous échappent. C'est pour toi que Yoongi a fait flember cette putain de bagnole, Taehyung eût les lèvres tremblantes avant qu'un léger sourire ne se forme sur ces dernières.

— Je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, comment est-ce que je pourrais être la taupe au juste ?, il ricana doucement et SeokJin eût du mal à cacher son étonnement.

— Tu savais que l'entrepôt avait été fermé par des déjections de soufre alors que SeokJin et moi n'en savions rien. Nous avions plusieurs centaines d'entrepôts à visiter, nous n'avions aucune piste.

— Mais tu m'as dit que...

— Je ne voulais pas t'inquiéter plus que ça, tu étais en convalescence. »

Il se mit à applaudir sarcastiquement faisant sursauté SeokJin qui essayait tant bien que mal d'asseoir Namjun. Le sourire sur ses lèvres s'étira, ce qui le rendit encore plus effrayant.

Le rictus de Taehyung transperça les derniers doutes que Namjun avait gardé, Taehyung le savait bien lui-même.

« Le temps que tu as mis à comprendre, j'ai douté de ton intelligence pendant un moment.

— Tu n'es qu'un égoïste, se crispa Namjun en finissant enfin par s'asseoir. Le rictus de son interlocuteur s'effaça doucement.

— Moi ? Égoïste ?, s'énerva Taehyung s'avançant dangereusement vers lui. Sans moi, vous n'auriez aucune information. Sans moi, ton chouchou serait déjà crevé. » Namjun se releva rapidement et se rua vers Taehyung. Il attrapa son col et lui asséna un coup de poing qui le fît voler vers la porte. Cette dernière s'entrouvrit pour dévoiler trois policiers en uniforme.

Taehyung se redressa difficilement, amenant une main à son nez. Les policiers n'attendirent pas pour réagir et ils se ruèrent pour le maintenir, ce qui n'était pas bien compliqué puisque Taehyung était toujours en attelle. Il quitta la pièce sans se débattre, comme s'il était déjà résolu. Son visage ornait un sourire narquois que Namjun rêvait d'effacer d'un second coup de poing.

Les yeux de Namjun suivirent Taehyung jusqu'à la sortie. SeokJin amena une main sur l'épaule de son collègue, utilisant un peu plus de force pour le contraindre à s'asseoir. Namjun se laissa faire, laissant l'adrénaline du moment redescendre.

« Il est terrifiant, soupira SeokJin, laissant ses yeux voguer vers la porte en bois blanc.

— Et vous pouvez être sûr qu'il fera la Une des journaux d'ici demain. » fît remarquer Namjun en jetant un coup de menton vers la vitre. De nombreux journalistes aveuglaient Taehyung de leurs flashs alors que ce dernier se faisait embarquer.

Il arborait un sourire fier, leur offrant ses meilleurs angles tandis que l'un des policiers poussait sa tête dans la voiture de police. Les micros survolaient les vagues de flash et de bloc-notes, ils étaient tous prêts à recevoir son témoignage.

« Je n'arrive toujours pas à croire qu'il était sous notre nez dès le départ. Tout ce temps perdu, alors qu'il faisait semblant d'agir. »

Namjun ne sût quoi répondre au dépit de SeokJin, lui-même n'en revenait pas.

Lorsque le père de Namjun entra après un tel brouhaha, il trouva son fils couché dans son lit, fixant le mur comme si plus rien n'avait d'importance.

Il reconnaissait ce regard, lui-même l'avait eu après la mort de sa femme. Il s'avança doucement de peur de le faire fuir. Quand Namjun prit conscience de sa présence, il lança un regard vers lui et vit apparaître ses deux autres amis derrière son père.

Les voir si inquiets, les sourcils froncés à attendre de lui une réponse. Une inquiétude que Taehyung avait fait mine d'avoir à son égard.

Il s'écroula.

Tel le mur en béton armé qu'il était, les dernières fondations avaient failli sous les derniers coups et tandis que ses pupilles relataient son désespoir, ses lèvres formèrent un sourire dépassé.

  ———————

« Et quoi alors Taehyung a avoué ? demanda Hoseok en machouillant la paille de son thé glacé, Namjun haussa les épaules et Jungkook vint mettre sa main sur son épaule pour le rassurer.

— Avouer, non. Mais il a été très explicite quant à sa position dans l'enquête. Il a dit que sans lui... un léger haut le cœur le coupa dans sa phrase mais il reprit contenance du mieux qu'il pût. Que sans lui Yoongi serait crevé. »

Jungkook et Hoseok retinrent un cri d'étonnement mais il pût entendre un léger « odieux » émanant de Jungkook. Namjun fixait sa boule de glace vanille que son père avait achetée pour lui. Elle était en train de fondre, mais Namjun n'avait pas faim et appart touiller dedans comme dans une soupe, il ne faisait pas grand chose.

« Qu'est-ce qu'il va lui arriver maintenant ?

— Il va être interrogé et son domicile va être fouillé pour trouver des informations. Si on arrive à prouver qu'il a été impliqué dans l'affaire, il sera inculqué.

— Alors pour Jimin..., la mention du défunt amena une ambiance lourde sur le groupe et la grimace de Namjun se corsa. C'était lui ? » Namjun haussa les épaules.

Hoseok proposa de changer de sujet, ne voulant pas remuer plus que ça le couteau dans la plaie et Jungkook acquiesça. Tous deux se mirent à discuter d'un tout autre sujet mais Namjun ne savait pas tourner la page.

Il revoyait le sourire de Taehyung quand il fût démasqué. Il se souvint de ses pleurs dans la voiture quand il revenait de la scène le premier jour. De son discours à l'église lors de l'enterrement de Jimin. De ses cernes apparents alors qu'ils enchainaient les cafés pour tenir la route. Tout, absolument tout était du cinéma, rien n'avait de valeur, il se foutait de tout le monde. Il n'en avait rien à foutre de Yoongi, de Jimin, de Hoseok, de Jungkook..., de lui.

Namjun se noyait tellement dans sa propre colère qu'il n'entendit pas les appels de Hoseok. Il sortit de sa transe quand Hoseok posa sa main sur la sienne pour l'empêcher de serrer le pot de glace qu'il avait déjà bien écrasé. La glace avait légèrement séché sur ses doigts, les rendant collants.

« Namjun, arrête de te torturer l'esprit.

— Au tout début de l'enquête, je lui avais demandé de contacter Jimin puisque je savais qu'ils étaient restés en contact.

— Hyung...

— Il m'a répondu que Jimin ne serait jamais capable d'une telle chose. La main de Namjun continua de serrer le carton du glacier tandis qu'Hoseok tentait encore une fois de lui faire lâcher prise, sans succès. Quand il m'a répondu ça, j'ai eu un pincement au cœur. J'étais anéanti à l'idée de questionner mes propres amis d'enfance. Mais je me suis dit que... que comme je l'avais lui ça irait, qu'on se soutiendrait mutuellement.

— Namjun, s'il te plaît, calme-toi.

— Quand je pense que tout ce temps, ce connard s'est foutu ouvertement de ma gueule et je n'ai rien vu ! Si j'avais été plus attentif, moins égoïste peut-être que j'aurais vu clair dans son jeu ! »

Namjun hurla dans la cafétéria, jetant son pot sur le sol, étalant les derniers restes de glace sur le carrelage. Jungkook sursauta à cette réaction et jeta un regard paniqué à Hoseok qui sembla dubitatif. Ils n'avaient jamais vu Namjun en colère, il avait toujours été calme et raisonné.

Ils l'avaient vu paniquer, bien évidemment, mais jamais en colère.

Une colère aussi sombre et noire. Les yeux de Namjun étaient terrifiants.

« C'est toujours la même chose avec toi !, s'exclama Jungkook en se relevant de sa chaise. Hoseok cacha légèrement sa tête dans ses épaules, conscient que l'entièreté de la cafétéria s'était retournée pour les scruter. Si j'avais çi, si j'avais ça. Tu penses toujours que tout est de ta faute et que tu aurais pu tout éviter.

— C'est faux !

— C'est vrai ! Ce n'est pas de ta faute si tu faisais confiance à Taehyung, on lui faisait tous confiance ! Alors pitié ferme-la, c'est redondant de t'entendre te plaindre.

— Jungkook !, réprimanda Hoseok, élevant finalement la voix pour les faire taire. Je comprends que toute cette situation t'énerve, elle m'emmerde aussi, mais ce n'est pas une manière de parler à tes aînés ! Et toi Namjun, Hoseok se retourna pour fixer son cadet qui semblait surpris d'une telle réaction de son aîné,  je veux bien que tu sois en colère, mais agir comme tu le fais n'arrangera pas ton état de santé. Alors tous les deux vous vous asseyez et vous la fermez ! »

Hoseok élevait rarement la voix comme il venait de le faire, ou en tout cas ça faisait des lunes qu'il ne l'avait plus fait. Jungkook se rassit en adoptant une tête de chien battu et Namjun croisa les bras sur son torse, détournant les yeux pour éviter le regard noir de son aîné.

Quand Dae-ho revint de sa discussion avec le docteur de Namjun, il rentra dans une atmosphère lourde et remplit de non-dits.

« Je ne peux pas partir cinq minutes sans que ce soit la troisième guerre mondiale ici, s'exclama-t-il, en voyant la glace de Namjun sur le sol, ce qui le fit froncer les sourcils. Namjun, Docteur Lee souhaiterait te voir.

— À quel propos ?

— Ce n'est pas à moi de t'en informer. »

Namjun laissa sa place à table pour suivre son père, ne daignant pas jeter un second regard à Jungkook. Une fois à quelques mètres de la table, il pût entendre ses deux amis se chamailler sur la situation. La remarque cinglante de Jungkook restait marquée au fer rouge sur la peau de Namjun.

J'en ai marre de t'entendre te plaindre.

Les mots faisaient mal, et Namjun n'arrivait pas à les faire taire, alors d'autres s'immiscèrent dans son crâne.

Sans vos crises et vos jérémiades, on aurait peut-être déjà retrouvé Min Yoongi. Mais puisque vous avez joué les égoïstes jusqu'ici et que seul vous compte dans cette histoire, voilà où nous en sommes.

Personne ne veut de toi, c'est pourquoi personne ici n'est ton ami, ni moi, ni Jimin, ni Jungkook, ni Hoseok, ni Taehyung...

Il pût entendre Hoseok s'énerver sur son cadet alors qu'il rejoignait les portes de la salle.

« Ce n'était vraiment pas ce dont il avait besoin pour l'instant, et tu le sais !

— Moi j'en ai marre de tout prendre avec des pincettes avec lui, il est bien assez grand pour gérer ses émotions. »

Il n'entendit pas la suite, les portes se refermèrent derrière lui. Son père jeta un regard rempli d'inquiétude dans sa direction et Namjun lui envoya un sourire maussade.

Ses pas étaient las et lourds, il savait qu'il trainait et que même son père se déplaçait plus vite que lui. Il posa ses mains sur ses oreilles, ne souhaitant pas d'une crise pour l'instant. Mais son corps était fragile et il en avait plus qu'assez de se faire constamment marcher dessus.

« Namu, ça ne va pas mon grand ?

— Tu penses que c'est moi qui aurait dû mourir à la place de maman ? »

Dae-ho ne sût quoi répondre, prenant simplement les joues de son fils dans ses mains. Namjun regretta ses mots, voyant à quel point ils avaient blessé son père. Ce dernier fît vivement non de la tête, essayant de comprendre d'où son fils tenait cette idée-là.

« Namu ! Ne redis plus jamais ça, tu m'entends ? Tu es la plus belle chose qui m'est arrivée, tu es la raison qui fait de moi un père. »

Namjun voulait croire à ce qu'il disait, mais il n'y arrivait pas. À cet instant précis, l'amour que son père lui envoyait lui semblait faux. Il n'arrivait pas à se sentir bien dans son étreinte. Ses mains brûlaient contre ses joues et Namjun n'avait qu'une seule envie, les retirer.

« Dae-ho-ssi, l'interpella Docteur Lee en retirant ses lunettes, j'ai bien peur que ma proposition n'en est plus une.

— Comment cela ?

— C'est une obligation désormais. »

Namjun arqua un sourcil, demandant implicitement de quelle proposition il s'agissait et Docteur Lee l'invita à rentrer dans son bureau. Namjun se dirigea vers la porte et s'étonna que son père ne le suive pas. Il lui fit signe de ne pas s'inquiéter, disant qu'il restait derrière la porte s'il avait besoin de lui.

Le brun entra dans le bureau, son docteur était déjà assis et lui proposa de s'asseoir, ce qu'il fit. Une fois qu'il fût assis en face de lui, Docteur Lee se rua dans ses papiers pour chercher son dossier.

Namjun ne saurait dire pourquoi, mais l'ambiance de la pièce s'était refroidie. Pourtant il avait chaud. Il pouvait sentir des gouttes de sueur se former dans sa nuque,  il amena une main pour les essuyer. Cette situation le stressait, le visage du docteur ne dégageait rien mais Namjun ressentait un stress, comme s'il avait fait quelque chose de mal.

« Je souhaite que tu vois un psychologue. »

Docteur Lee ne souhaita pas passer par quatre chemins, allant droit au but. Namjun eût un sursaut de surprise.

« Mais pourquoi faire ? Je ne comprends pas...

— Tu montres des signes de dépression sévère, j'ai parlé avec plusieurs de mes collègues et c'est la réponse qui est revenue le plus souvent. J'ai aussi recueilli le témoignage de tes proches qui m'ont fait part de tes problèmes au travail, des problèmes qui s'apparentaient à un Burn-Out.

— C'est une blague ?

— Malheureusement, non, soupira son docteur en feuilletant son dossier. Je ne suis pas psychologue alors mon avis ne vaut pas autant, c'est pourquoi je souhaite que tu en vois un.

— Mais si je suis en Burn-Out, qu'adviendra-t-il de mon travail ?

— Tu seras mis au repos pour un laps de temps indéterminé. »

Le monde de Namjun s'écroula. Il ne pouvait pas être mis au repos. Le boulot c'est tout ce qu'il avait, il était hors de question qu'il perde ça.

Que ferait-il ? Il se cloîterait chez lui, avec personne à ses côtés pendant que des criminelles continueraient de nuir. Il se regarderait dans le blanc des yeux pendant des heures en espérant qu'il s'engouffre dan son reflet. Il n'arriverait pas à dormir, bien trop stressé de ne pas savoir ce qu'il se passe au bureau.

« Namjun, c'est pour ton bien.

— Laissez-moi au moins le temps d'y réfléchir.

— Bien... Mais au vu de ce que tu peux dire, je doute que non soit une réponse acceptable de mon côté. »

Docteur Lee faisait référence au commentaire de Namjun un peu plus tôt, Namjun sentit son estomac se retourner. Il s'excusa auprès de son médecin et sortit de la pièce pour retrouver son père assis sur une des chaises du couloir.

Dae-ho se releva pour le regarder mais Namjun l'ignora pour retourner dans sa chambre.

« Ne lui en veux pas trop, intervint Docteur Lee en s'appuyant sur le rebord de sa porte. Après tout c'est un choc pour lui aussi, il a toujours tout fait tout seul. Un peu comme toi.

— Je sais, Junghwa. Merci pour tout.

— Dae-ho ne le prend pas comme ça s'il te plaît.

— Merci pour tout. »

Dae-ho finit la discussion en suivant son fils vers sa chambre, et Junghwa soupira.

Décidément, ils ne changeront jamais.

———————

« YoungIm, je suis tellement navré, s'excusa le jeune médecin en posant un bouquet sur la table de chevet de la malade.

— Ne le sois pas Junghwa, tu n'y es pour rien. »

La jeune femme gardait toujours un sourire d'acier malgré la nouvelle terrible qui venait de lui tombée dessus. Elle avait la grippe de Hong Kong. Il ne lui restait plus beaucoup de temps, son état se déteriorait vite, et son mari se murait dans le déni.

« Comment va Dae-ho ?

— Toujours obstiné, il continue de dire que ce n'est qu'un rhume, elle ricana doucement pour ignorer la mine attristée de son ami proche. Je pense qu'il n'acceptera jamais. »

Junghwa ne la comprenait pas, comment pouvait-elle rigoler dans une telle situation ? Comment pouvait-elle tenir encore debout ? Tout en sachant qu'elle ne verrait pas son tendre fils, la prunelle de ses yeux, grandir ?

« Et pour Namjun ?

— Il n'a que cinq ans, il ne comprend pas ces choses-là, le visage de la patiente se referma, son fils était sûrement un sujet difficile pour elle.

— J'aurais mieux fait de me taire, je m'excuse.

— Ne t'inquiète pas, je suis contente de pouvoir discuter avec toi ! »

Ils continuèrent à discuter ainsi, se remémorant leurs années d'université. Leur rencontre avec Dae-ho, les professeurs horribles qu'ils s'étaient coltinés.

« Tu te souviens de madame Kang, la professeure de Physiologie ?

— Quelle mégère celle-là ! Je me souviens de la fois où on avait mis de la confiture dans son casier, ça c'est sûr !, s'égosilla YoungIm, mettant la main devant sa bouche pour cacher son sourire.

— Et finalement c'était Dae-ho hyung qui avait pris pour nous deux !, rétorqua Junghwa en se tenant le ventre.

— Je m'en souviens aussi. »

Tous deux se stoppèrent pour se tourner vers Dae-ho qui venait d'entrer, avec à la main le petit Namjun qui mordillait l'oreille de son chat en peluche.

Junghwa le salua en s'excusant doucement, Dae-ho lui souria et se pencha pour embrasser le front de sa femme affaiblie. Namjun tendit les bras pour que sa mère le prenne dans ses bras. Elle lui offrit un sourire désolé et son fils répondit par une moue.

« Namu, chéri, je t'ai déjà dit qu'il fallait faire attention avec maman.

— Mais je veux dans les bras !, ronchonna-t-il en remettant l'oreille de sa pauvre peluche entre ses dents.

— Laisse mon cœur, il est vacciné, il peut bien s'asseoir à côté de moi. »

Dae-ho sembla hésitant, mais finit par accepter, portant son fils pour le poser à côté de YoungIm. Elle passa un bras autour de lui et le serra contre elle avec le peu de force qu'il lui restait.

Namjun ne fit pas vraiment attention à ce qui se passait, montrant son chat en peluche à sa maman.

« Regarde !

— Ohh, qu'il est beau ! Et comment il s'appelle ? »

Le petit garçon se tût pour réfléchir, regardant son chat noir en plissant les yeux. Les adultes se remirent à discuter doucement de choses que Namjun ne comprenaient pas vraiment.

Finalement, Junghwa leur proposa un café, et YoungIm accepta.

« Tu sauras me rajouter du sucre dedans ? Merci beaucoup.

— SUGA !, s'exclama le petit brun en amenant brusquement son chat devant les yeux de sa maman.

— SugaR, fiston, corrigea Dae-ho en souriant, mais Namjun fît non de la tête avant de lui tirer la langue.

— Non ! Suga ! »

YoungIm se mit à rire dans son coin, tandis que Dae-ho fît mine d'être offusqué. Il attrapa son fils pour le porter dans les airs, le faisant rire aux éclats. YoungIm les regardait d'un air attendri, son mari faisait tournoyer son fils dans les airs et ce dernier criait après sa maman.

« Et vous là-bas ! Lâchez mon fils avant que je sorte de mon lit pour vous mettre une dérouillée !

— Je me rends gente dame, pitié ne me faites pas de mal. »

Il laissa Namjun descendre, et ce dernier se tint droit devant sa maman, les poings sur les hanches.

« Attention ou vous aurez affaire à maman !

— Ah non pas maman ! »

Quand Junghwa revint avec les cafés, il assista à l'arrestation de son meilleur ami par son propre fils.

« Il a l'étoffe d'un parfait policier !

— Non d'un détective ! »

Les yeux de YoungIm regardait son fils avec tant d'amour et de fierté. Elle voulut ajouter quelque chose, mais sa toux l'en empêcha. Elle attrapa rapidement un mouchoir et se mit à tousser plus violemment.

Namjun se retourna pour la rejoindre mais Dae-ho l'empoigna pour le tirer hors de la pièce tandis que Junghwa partit en marche rapide chercher une infirmière. Plusieurs professionnels se ruèrent dans la chambre. Namjun continuait de se débattre pour rejoindre sa maman mais son père l'en empêchait.

Cette image resta gravée dans la mémoire de Junghwa qui regardait la scène se dérouler d'un air absent, comme si tout c'était passé au ralentit. YoungIm, sa chère amie, qu'avait-elle fait pour mériter ça ?

La dernière fois que Junghwa la vit, elle sursautait sous les coups de défibrillateurs après une hémorragie pulmonaire qui finit par avoir raison d'elle.

Il se souvenait encore des cris de détresse de Dae-ho et de son visage détruit après les nouvelles données par les infirmières. YoungIm était décédée.

Après ça, Dae-ho n'a jamais plus été le même. Il s'est muré dans l'alcool et il ne revenait que lorsque Namjun allait mal. Le pauvre avait commencé à avoir des crises d'angoisse après la mort de sa mère. Dae-ho devait combattre les mauvais souvenirs que cet hôpital lui donnait pour amener son fils. Il arrivait à garder la face devant tous les autres, mais Junghwa le voyait s'arrêter devant la chambre où YoungIm avait séjourné durant plusieurs semaines.

Regardant à l'intérieur, comme s'il espérait la voir s'étendre dans le lit s'il entrait. Il finissait toujours par reprendre ses esprits après plusieurs secondes pour retourner auprès de son fils. C'est souvent à ce moment-là qu'il croisait les prunelles de Junghwa.

———————

Le père de Namjun avait souhaité rester auprès de son fils pour sa dernière nuit à l'hôpital. Puisqu'il connaissait personnellement le docteur en chef de la section, on le lui avait accordé.

Voilà pourquoi il se tenait aux côtés de Namjun tandis que celui-ci remplissait un mot-croisé silencieusement. Dae-ho s'était déjà retourné deux fois sur le matelas qu'on lui avait installé, mais rien n'y faisait, le sommeil ne venait pas.

« Tu aurais dû rentrer à la maison, s'exclama son fils, mordillant le bout de son bic. Ça t'aurait évité ce matelas inconfortable.

— Il est très confort figure-toi.

— Je vois bien d'ici que ce n'est pas le cas. »

Dae-ho répondit d'un soufflement de nez, et Namjun haussa les sourcils. C'était vrai que le matelas était très dur mais c'était la dernière de ses préoccupations. Il ne pensait qu'à une chose, et une chose seulement.

Et c'est avec un regard sur l'horloge, lorsqu'il vit l'aiguille s'arrêter avec fracas sur le douze, qu'il se redressa.

« Minuit...

— Incroyable tu sais lire l'heure papa, rétorqua Namjun sarcastiquement avant de froncer les sourcils sur un mot qu'il lui posait une colle.

—  On est le cinq mars.

— Et les dates aussi, chapeau. »

Dae-ho ignora les taquineries de son fils pour se lever et se diriger vers la vitre de la chambre.

« Tu y as réfléchi ?, demanda-t-il en s'appuyant sur l'appui de fenêtre. Au psychologue, je veux dire. »

Namjun resta silencieux, posant son bic sur son magazine. Dae-ho ne le regardait pas mais il savait que son fils était dans ses pensées.

« Si Junghwa en a fait mention, c'est qu'il s'inquiète sérieusement pour toi.

— J'ai compris papa, j'y réfléchirais.

— Non, tu ne le feras pas. »

Dae-ho ouvrit la fenêtre pour aérer un peu la chambre, Namjun fronça les sourcils, frissonnant à cause de l'air froid qui s'était engouffré dans la pièce. Son père ne referma pas pour autant, souhaitant voir les étoiles sans les reflets des néons sur les vitres.

« Tu peux fermer s'il te plaît ? Je suis moins vêtu que toi je te signale !, se plaint Namjun en ramenant la mince couverture sur son buste.

— Comment se fait-il que tu écoutes absolument tout le monde, sauf quand il s'agit de toi ? »

Namjun haussa un sourcil, il ne voyait pas le visage de son père qui s'obstinait à regarder les étoiles. Il pouvait voir ses cheveux prendre la brise de l'extérieur et ses mains se resserrer sur l'appui de fenêtre, faisant ressortir ses veines. À part ça, il ne voyait que son dos.

« Pourquoi faut-il que tu sois comme elle. »

Namjun reconnut des pleurs dans le son de sa voix, il dégagea le tissu qui le couvrait pour balancer ses jambes hors du lit. Il sauta sur ses pieds et rejoignit son père près de la fenêtre. Il sentit le vent lui taper en pleine figure mais c'était plus rassurant que frigorifiant.

Une main monta sur l'épaule de Dae-ho qui hoqueta doucement. Il parût surpris de voir son fils apparaître et se tourna pour cacher son visage rougit par la tristesse. Namjun réalisa en cet instant pourquoi son père avait mentionné la date, et pourquoi il regardait autant les étoiles.

Sa mère était décédée à cette date, il y a de cela vingt-cinq ans, le 05 mars 1969.

Namjun entoura les épaules de son paternel, posant sa tête sur la sienne. Dae-ho sembla apprécier le geste et se laissa aller dans son étreinte.

« Elle répétait toujours qu'elle devenait vieille. Elle te voyait grandir et elle jalousait ta jeunesse.

— Vraiment ? Je n'en ai aucun souvenir.

— Un jour tu t'es énervé, tu lui as rétorqué que ce n'était pas juste ! Que tu serais toujours plus jeune qu'elle. »

Namjun ricana, s'imaginant bien clouer le bec à sa maman. Dae-ho souriait en se remémorant le fou rire dont ils avaient été pris après cette réponse.

« Et te voilà aujourd'hui, plus vieux qu'elle.

— Je sens que c'est la première chose qu'elle va me rabâcher quand je la rejoindrai.

— Elle te traitera de vieille peau, ça tu peux en être certain. »

Namjun sourit doucement, cela faisait un moment qu'il ne s'était pas sentit si apaisé. Là, dans les bras de son père qui le berçait sans s'en rendre compte, qui lui racontait les souvenirs qu'il avait de sa mère alors que Namjun écoutait paisiblement.

Il aurait aimé que cet instant dure pour l'éternité, que ses responsabilités et ses angoisses s'envolent et ne reviennent jamais. Il aurait tant aimé ne pas avoir à confronter ses problèmes. L'eau de toilette de son père entrait dans ses narines et les images de son enfance se rejouaient devant ses yeux.

« Ta maman serait tellement heureuse de voir ce que tu es devenu.

— J'en doute..., répondit Namjun, son sourire s'effaçant peu à peu.

— N'en doute pas. Tu n'es peut-être pas marié, mais ce n'est pas ce qui était important pour elle. Tant que tu es heureux et que tu fais ce que tu aimes. Elle est contente. »

  ———————

Bonjour à tous ! Enfin un chapitre me direz-vous ! Je m'excuse pour le retard, je me suis concentré sur mes études et ALN m'est un peu sorti de la tête je dois bien l'admettre ! On approche de la fin, plus que quelques chapitres !

J'aimerais aussi mettre au clair une chose, j'ai dit dans un chapitre précédent que Namjun perdait sa mère à quatre ans. À cause d'un problème de cohérence, j'ai dû modifier l'âge à cinq ans, voilà ne vous étonnez pas si les dates vous semblent erronées.

On se retrouve bientôt pour le chapitre 14,

Mara.

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