[POV Felix]

D'aussi loin que je me souvienne j'ai toujours rêvé de devenir chanteur. A la moindre occasion je laissais ma voix s'élever au point de faire crier mes sœurs d'exaspération, au point de faire hurler mes voisins et rire mes parents.

Ce rêve j'ai pu le vivre, entouré de mes amis, soutenu par ma famille. Ce rêve je l'ai partagé pendant de nombreuses années avec ma nouvelle famille, celle qui ne m'a jamais quitté et je ne saurai être plus heureux qu'en ce jour où je peux être témoin de l'amour éternel de deux de mes meilleurs amis.

Les choses n'ont pas toujours été évidentes mais comme dirait quelqu'un que je connais, les choses qui valent le coup sont toujours difficile c'est ce qui les rend aussi géniales. A cette pensée, debout, derrière Jisung, je regarde mon vis à vis et sa belle chevelure blonde applaudissant vivement le couple qui scelle leur union. Il me fait un clin d'œil me faisant rire par la même occasion. Les mariés acclamés remontent l'allée sous les éclats de voix de tous les invités, chaque témoin leur emboîte le pas par deux, Hyunjin en profite pour me mettre un petit coup d'épaule et je n'hésite pas à répondre, amusé.

Tous les convives suivent le mouvement jusqu'à l'autre partie du jardin où est servi le vin d'honneur. Après un toast traditionnel, nous nous retrouvons tous les huit, Jeongin saute littéralement dans les bras de Bangchan presque larmoyant. Changbin est étouffé dans les bras de Jisung et Minho.

« Vous faites la fête sans moi ?

Seungmin débarque les bras grands ouvert emportant les exclamations sur son arrivés. Nous le serrons dans nos bras chacun notre tour.

– Je croyais que tu étais bloqué en Argentine !

– J'allais pas louper le mariage de mes deux meilleurs amis !

– Et ta femme n'est pas avec toi ? Lui demande Minho.

Il se tourne et pointe du doigts une ravissante petite brune tenant dans ses bras un petit garçon et discutant avec d'autres convives.

– Je suis tellement heureux que vous soyez tous là, que vous ayez réussi à vous libérer malgré vos agendas compliqués. Soupire Bangchan touché.

– Comment peux-tu imaginer le contraire ? Je le sermonne à mon tour.

– Je sais je sais mais quand même. Maintenant que vous vivez aux quatre coins du monde. Il n'y a que Jisung et Minho qui sont restés en Corée avec nous. Hyunjin n'a quasiment plus de domicile fixe tellement il change, Felix tu es retourné en Australie mais tu voyage presque tout autant avec ton job.

– Ah non, je suis plus à Sydney, je rectifie. Je viens de m'installer à Paris.

– Paris ? S'étonne Changbin. Tu me l'avais caché.

– Ca fait à peine deux semaines et j'ai pas encore posé toutes mes affaires mais je serai officiellement parisien d'ici la fin du mois.

– Paris, répète Hyunjin du bout des lèvres.

Je pense être le seul à l'avoir entendu, nous partageons un petit regard complice nous remémorant un voyage à Paris en particulier.

– Alors tu pourras voir Hyunjin plus souvent, il a ouvert une nouvelle galerie dans le 3ème arrondissement, me dit Jisung en buvant une gorgée de son champagne.

– Tu vis à Paris ? Je demande directement un petit sourire en coin.

– En ce moment oui.

– Intéressant. »

Nous nous remémorons de nombreux souvenirs ensemble, discutons de nos quotidiens respectifs. Minho a ouvert son école de danse très prestigieuse à Séoul, Jisung, Bangchan et Changbin sont toujours dans l'industrie musicale mais ne font plus de scènes depuis quelques temps maintenant. Quinze ans se sont écoulés depuis nos débuts, depuis quatre ans environ, le groupe s'est dispersé par la force des choses. A la sortie de son service militaire, Hyunjin a préféré se consacrer à l'art et a ouvert sa première galerie à Séoul avant de les multiplier à travers le monde. Mannequin à ses heures perdues, tout comme moi, nous avons eu plusieurs fois l'occasion de voyager ensemble ou de se retrouver dans les capitales du monde.

Notre couple s'est séparé juste avant son départ à l'armée et mon propre départ pour Sydney. C'était une décision mûrement réfléchie qui n'a pas été prise dans la douleur. Cela nous a semblé la meilleure solution tant pour moi que pour lui. Nous savions que la distance allait être un calvaire quotidien et plutôt que de s'acharner pour finir par se séparer dans les cris et les pleurs, il était préférable d'arrêter tant que nous avions encore le choix.

Nous avons fait en sorte de ne jamais perdre contact comme un moyen de ne pas totalement abandonner l'idée que le destin en décide autrement. Seulement il ne s'est jamais réellement manifesté, si nous avons pu nous revoir de temps en temps, se retrouver même plus intimement entre deux voyages, nous avions des vies encore trop instables pour imaginer autre chose.

Cela ne signifie pas que nous ne croyons plus. Nous le ressentons, autant l'un que l'autre, ce lien, cette promesse gravée et qui sait, peut-être que nous descendrons enfin de ce manège ensemble, pourquoi pas à Paris, comme nous l'avions imaginé il y a des années.

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Un épilogue mi-figue mi-raisin comme on dit ! 

Mais il est plein d'espoir non ? Il vous laisse le choix, je suis assez partisante de ce genre de fin, j'aime les choses un peu plus réaliste en même temps, je suis aussi une grande rêveuse.

Merci de votre accompagnement tout au long de cette petite fiction qui m'a énormément inspirée et plutôt rapidement. J'espère qu'elle vous a plu ! 

On se retrouve sur "Piano" si le cœur vous en dit ! 

A bientôt.

D.