Chapitre 27 : Time to say...
[POV Bangchan]
Chers passagers, nous arrivons à l'aéroport de Milan, nous vous remercions de gagner vos places et de boucler vos ceintures.
Je referme mon ordinateur et boucle ma ceinture comme demander, je pince le nez de Felix qui s'est endormi sur mon épaule. Il se redresse dans une grimace attendrissante et se frotte le nez avant de croiser mon regard. Il comprend qu'on arrive et continue de se secouer pour se réveiller totalement. A deux rangés devant, j'aperçois Hyunjin qui range son magazine tandis que Sana regagne sa place sa gauche. La descente à quelque chose d'angoissant, je n'ai jamais aimé sentir la pression redescendre, j'ai l'impression d'entendre les moteurs plus que de raison même si je sais pertinemment que c'est mon imagination. De son côté Felix adore regarder par le hublot, apercevoir la ville de plus en plus près, dans un mouvement fluide, entendre le vent et regarder les ailes de l'appareil.
Nous arrivons en pleine nuit, dès lors nous ne voyons que les lumières artificielles de la ville. Les magnifiques bâtiments de Milan éclairés au milieu de la nuit émerveillent ses yeux enfantins. Ce n'est pas la première fois qu'il vient à Milan mais il a toujours eu un faible pour l'Italie.
En touchant le sol j'ai un petit rictus, m'accrochant à l'accoudoir jusqu'à ce que l'appareil s'arrête complètement. Très rapidement nos gardes du corps nous font signe de nous lever et nous sortons en premier de l'appareil sous les yeux intrigués mais habitués des autres passagers dont certains nous reconnaissent. Nous traversons l'aéroport dans les mêmes conditions, quelques journalistes nous attendent devant le bâtiment ainsi que quelques fans, nous faisons un rapide signe de la main avant d'entrer dans la voiture qui nous attend. Sana reste avec nous, l'agence ayant réservé dans le même hôtel. Je réactive le réseau de mon téléphone et vérifie l'ensemble de mes mails et messages. Minho m'a retourné le nouvel agenda, je le parcours rapidement. Je regarde ensuite le mail de résumé du dernier debrief' de Han puis celui de Seungmin. Même sur le banc de touche, les autres continuent de m'impliquer, voyant que j'étais insupportable à toujours être sur leur dos. Je ne prends pas vraiment de décision mais j'aime tout savoir. Ça me rassure et ils ont bien compris que me mettre complètement de côté de la gestion n'était pas la solution.
En fermant mon téléphone, je ne peux m'empêcher d'être un peu déçu. Aucun message de Changbin. Rien. Depuis la dispute, il ne m'a plus adressé la parole. J'ai laissé du temps, j'en avais autant besoin que lui, mais j'estime qu'une semaine c'est bien assez pour ne serait-ce que décider de se parler. Le problème étant qu'il m'évite constamment, il travaille tard à l'agence ou à la maison mais enfermer dans sa chambre avec la musique à fonds. Lorsque l'on s'entraîne la présence des autres empêche toute conversation privée.
De mon côté je me fais violence pour respecter son choix, cette fois j'aimerai qu'il décide de lui-même de me parler. Je ne dis pas que les problèmes seront résolus instantanément, loin de là mais ce qui est sûr que rien n'avancera si on ne parle pas. Et plus on attend, plus j'ai peur que ça soit difficile, qu'on s'éloigne et qu'on ne puisse plus jamais réparer les morceaux.
Il faut l'avouer, il me manque et attendre n'a jamais été mon fort, c'est sa spécialité pas la mienne. A mon retour de Milan, je tenterai une première approche.
« Chan, on est arrivé. »
Felix me montre l'hôtel et le van ouvre ses portes. Les gardes du corps nous accompagnent jusqu'à l'intérieur de l'hôtel mais rapidement il n'en reste plus que deux. Dans un hôtel de ce standing, il y a peu de chance de rencontrer des fans un peu trop zélés. Je m'approche du comptoir et dans un anglais avec une pointe d'accent, la réceptionniste nous tend nos clés. Des chambres individuelles, je tends également celle de Sana qui me remercie d'avoir pris les devants pour elle.
« On se rejoint au restaurant de l'hôtel dans trente minutes ? Elle nous demande
– Parfait. Je réponds.
– On va plutôt tenter de manger à l'extérieur, répond Hyunjin en croisant le regard de Felix. On se voit demain matin. »
Je ne peux m'empêcher de jouer les grands-frères et de lever les yeux au ciel sachant parfaitement qu'ils veulent très vite se retrouver seuls. Sana ne saisit évidemment rien mais semble ravi et me tire aussi tôt par le bras.
« C'est un tête-à-tête Channie ! Dit-elle amusé.
– Comme au bon vieux temps, » je ris.
Je crois voir ses petites joues rougir, elle me donne une petite tape sur l'épaule puis se dirige vers l'ascenseur. Hyunjin et Felix emboîtent également le pas, un peu plus pressés que l'anormal et m'arrache un petit rire.
« Amusez-vous bien. » Je leur lance sur le pas de la porte de ma chambre.
Un petit signe de main et je m'engouffre à l'intérieur.
J'essaie de ne pas penser à leur soirée et range mes affaires dans la penderie pour m'occuper l'esprit. Je me douche et me prépare à rejoindre Sana au restaurant de l'hôtel. En sortant je boutonne la manche de ma chemise et m'avance jusqu'à l'ascenseur, je regarde encore une fois mon téléphone mais comme prévu, aucun message. Je me mords les lèvres devant le ridicule de la situation. Je ne vais pas vérifier ce foutu écran toutes les deux secondes, c'est stupide, je dois penser à autre chose. Un dîner avec Sana me fera le plus grand bien au final.
Le restaurant sur les tons beiges et marron est encore peu fréquenté. Il y a quelques clients, des hommes d'affaires pour la plupart et personne ne semble prêté attention aux autres. Je remarque Sana le dos dénudé dans une très jolie robe rose pâle. Je souris en la trouvant tout à fait radieuse, scintillante sous les éclats du lustre immense au-dessus de la pièce. Lorsqu'elle m'aperçoit elle m'offre un magnifique sourire resplendissant et commande aussi tôt un verre de vin supplémentaire.
« Très chic Chan, dit-elle en me détaillant de la tête aux pieds. Tu ne faisais pas autant d'effort quand on était ensemble. Elle me taquine.
Automatiquement mes joues s'empourprent et je laisse échapper un petit rire.
– J'étais jeune et stupide, je dis avec le sourire.
– Tu étais adorable. Et c'était il y a seulement deux ans.
– Alors j'étais juste stupide », je réponds amusé.
Elle me sourit presque avec nostalgie alors que le serveur arrive pour me tendre mon verre de vin.
« Trinquons ! Je lance pour changer de sujet.
– A nos années de dur labeur qui nous conduisent ici, dans une ville magnifique d'Italie à boire un bon vin en merveilleuse compagnie ! Elle répond aussi tôt.
Je lui réponds d'un même sourire et fait tinter nos verres avant de le porter à mes lèvres. Je ne suis pas très friand de vin, je n'aime pas vraiment l'alcool mais je dois avouer qu'il est plutôt agréable, peu prononcé et donc parfait pour mon palais de débutant.
– Comment tu te sens ? Je sais que tu fais souvent des insomnies.
– Ca peut aller.
Inutile de m'attarder sur les détails, même si Sana me connaît depuis longtemps je n'ai pas du tout envie de m'étaler sur mon état.
– Et vous ? Vous travaillez sur votre nouvel album je crois ?
– C'est ça. Ça fait au moins six mois qu'on est dessus mais on a tellement de proposition de shooting, d'émission et d'autres choses que la musique semble parfois passer derrière.
– C'est dommage.
– Oui et non. J'ai cette sensation que pour nous les choses sont justes entrains d'évoluer. Je réfléchis parfois au futur, aux alternatives, je ne sais pas si nous ferons toujours de la musique, je ne suis pas utopiste, il arrivera forcément un jour où il faudra se concentrer sur autre chose. En tout cas pour certains d'entre nous.
Elle me sourit comme pour me dire que je ne suis pas ceux-là.
– Je ne sais pas ce que je ferais, si je ne faisais pas de musique. Je réponds alors sincèrement.
– Tu ne ferais rien. Tu es né pour ça Bangchan. Je sais que tu en feras toute vie, que tu sois sur scène ou non.
– C'est mon vœu le plus cher. »
Nous dînons tranquillement, discutant des autres membres mais aussi du passé, des souvenirs et anecdotes que nous partageons. Le temps passe et j'en oublie un peu mes préoccupations, discuter avec Sana a toujours été plaisir. Elle est drôle et intelligente, elle est aussi très attentive et remarque en premier une notification sur mon téléphone. Elle me fait signe de la pointe de sa fourchette.
Je m'excuse et regarde rapidement le nom de la notification.
Un nouveau scandale touche le groupe Stray Kids. Après le hiatus de Hwang Hyunjin il y a plus d'un an maintenant, c'est au tour de Seo Changbin de faire l'objet des nouvelles rumeurs notamment concernant sa relation avec la danseuse internationale Eva Martins-Leroy. Alors que cette dernière était normalement en représentation à New-York, ils ont été aperçus ensemble sortant d'un immeuble qui semble être le domicile de la danseuse à Séoul. Des photos sans équivoque auraient été prises des deux stars s'embrassant à travers une fenêtre du domicile de la jeune femme, dans la nuit.
Les photos ont été prises par des internautes et semblent circuler sur internet depuis maintenant quelques heures. Les réactions sont variées, allant de l'indignation pour violation de vie privée jusqu'à la surprise générale. En delà de la situation du jeune chanteur investit dans un groupe de musique, la différence d'âge semble inquiétée les fans...
« C'est quoi ce bordel, je laisse échapper.
– Qu'est-ce qu'il se passe ? »
Je n'écoute pas Sana et fait défiler les images, la qualité n'est pas parfaite mais on voit effectivement deux personnes s'embrasser derrière une fenêtre. Je ne suis pas certain qu'il s'agisse de Changbin mais d'autres photographies le montre clairement entré et sortir de chez elle au petit matin et je reconnais pour le coup sa veste. Dans notre métier on ne peut pas se fier aux apparences, je sais que je ne dois pas faire de conclusions hâtives mais nous savons tous qu'une rumeur demeure dommageable pour notre image, quand bien même nous réussissons à la contrer. Je soupire et j'envoie un message à Minho et la manager. Je n'ai pas de retour sur le moment, vu l'heure il est trop tôt le matin à Séoul.
En attendant je continue de fixer les photographies essayant de trouver la moindre ressemblance, le moindre trait semblable à celui de Changbin et plus je regarde et plus je déteste ça. Les apparences sont trompeuses Chan, ce n'est pas le moment de te faire avoir toi aussi.
« Oh. C'est vraiment Changbin ? Me demande Sana en regardant son propre téléphone.
– Je ne pense pas.
– Mais ils sont amis, non ?
– Oui. Oui. Mais ce sont juste des amis.
– Hum. Pourtant on dirait lui, regarde son bracelet ici, dit-elle en pointant le bracelet en lanière de cuir. On dirait celui que tu lui as offert après votre premier concert.
– Comment tu sais ça toi ?
– On l'a acheté ensemble, elle me dit en levant les sourcils.
– Ah oui.
Je regarde la photo plus attentivement, le bracelet est très peu visible, le zoom excessif a vraiment réduit la qualité à peau de chagrin, c'est un amas de pixel rien de bien concluant.
– Je ne sais pas. Je ne crois pas que ça soit lui de toute façon. J'aurai sans doute des réponses demain et puis je suis prêt à parier que Eva fera une déclaration si ce n'est pas lui.
– Tu as sûrement raison. »
Perspicace, elle m'observe attentivement puis se reporte sur son repas. J'en fais de même, ne voulant plus regarder cet article. Je fais au mieux pour me vider l'esprit et ne plus y penser. Je dois avoir confiance, peu importe les difficultés, je suis le seul, je l'ai toujours été, je le serai toujours.
Je le sais.
Je le sais.
En terminant le repas, plus dispersé que je ne le voudrais, je n'entends pas Sana m'appeler à plusieurs reprises alors que nous sommes dans l'ascenseur. Je m'apprête à sortir à mon étage mais elle m'attrape soudainement le poignet et me fait reculer.
« Chan... », elle souffle la tête penchée en avant.
Surpris je la regarde alors que les portes se referment lentement. Elle redresse légèrement son visage sans croiser mon regard, replace une mèche de cheveux derrière son oreille sans me lâcher.
« Je...Tu sais, il y a deux ans quand on a décidé d'arrêter...Je n'ai pas vraiment réussi à t'oublier...Je sais que tu voulais notre bien, que tu voulais nous protéger mais j'ai pas réussi à cesser de...T'aimer. Tu me manques Chan.
Je déglutis, la poitrine compressée. Doucement pourtant, je retire sa main et l'oblige à relever les yeux.
– Je suis désolé, je lui réponds. Je t'aime beaucoup Sana mais nous deux, c'est impossible.
– Il y a quelqu'un d'autre ? Elle demande du bout des lèvres.
– Oui. » Je réponds sincèrement.
Elle hoche la tête résignée, les larmes aux yeux.
J'aimerai la prendre dans mes bras pour la consoler mais je n'en ai pas le droit, ça ne l'aidera pas. Je me contente de m'écarter, de passer simplement ma main sur son bras puis je sors de l'ascenseur lui murant un « désolé » à peine audible. Les portes en métal se referment et je me dirige vers ma chambre à pas lent. A l'intérieur, je laisse la pièce plongée dans le noir et je profite des lumières de la ville qui filtrent à travers les voiles blancs, baignant la pièce dans une ambiance mélancolique. Je prends mes médicaments et m'assois lourdement sur le bord du lit, retirant ma chemise en repensant au visage triste de Sana, à ses maigres espoirs puis je repense à l'article, aux photos, au bracelet. Mon esprit torturé prête son visage très facilement à l'homme sur l'image et tout prend vie. Le baiser qu'ils échangent me brise le cœur, il me fait trembler et me donne la nausée.
C'est impossible. Ça ne peut pas être lui. Il ne ferait jamais ça.
Je me secoue la tête, cligne des yeux à plusieurs reprises espérant balayer ces images de ma tête avant de m'allonger de tout mon long sur les draps de l'immense lit. Me perdre dans la vue nocturne de la ville, fixer ses lumières et profiter pour essayer de m'endormir aussi paisiblement que possible.
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L'avant-dernier chapitre, petit mais le dernier sera plus long :)
On dirait pas comme ça, mais je pense que c'est un chapitre optimiste parce que Chan même s'il est plutôt triste, il est plein d'espoir. Et puis il remonte la pente. Non ?
Je vous mets le dernier demain et l'épilogue en même temps que le 1er chapitre de la nouvelle !
A bientôt !
D.
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