Chapitre 25 : La descente 🍋
[POV Bangchan]
Encore ce matin je me suis réveillé en sursaut, le cœur battant à tout rompre, le souffle court, la sueur perlant sur mon front et cette sensation de déchirure dans tout le corps. Comme un violent électrochoc qui vous coupe le souffle, vous plonge dans un silence assourdissant où il n'y a que vous et votre souffle. Vous respirez mais vous avez toujours l'impression de manquer d'oxygène, la réalité se distord et l'acouphène s'intensifie jusqu'à vous faire grincer des dents. Alors à chaque fois, c'est la même solution, je me lève en titubant, la vue embrouillée et me dirige vers la salle de bain. Là je prends un cachet, un de ceux qui m'ont été prescrit il y a des mois et que j'ai juré à Changbin d'arrêter. J'avale la pilule, incapable de regarder la lumière et assis à même le carrelage, je me tiens le crâne et attendant qu'elle fasse effet.
Après de longues minutes qui me paraissent interminables je sens enfin mes muscles se détendre, mes épaules s'affaissent et ma tête bascule à nouveau en arrière dans une profonde expiration de soulagement. Je reste encore quelques secondes, profitant de la douce chaleur qui se répand et qui fait taire toutes les perturbations qui secouaient mon corps. Je ne réfléchis pas, je n'analyse rien, habitué à ces crises nocturnes depuis plusieurs semaines, au lieu de ça, je me lève enfin, les fesses gelées mais à nouveau apaiser et pris d'une violente fatigue. Je regagne ma chambre dans le silence le plus total. Il doit être trois ou quatre heures du matin, ils dorment tous depuis longtemps et Changbin ne fait pas exception. Je me recouche à ses côtés, me glissant au plus près afin de passer mon bras sur son dos et m'appuyer contre lui. Rapidement le sommeil me gagne à nouveau balayant ce moment désagréable aussi rapidement qu'il est venu.
Je ne me réveille que de longues heures plus tard, chatouiller par quelque chose. J'ai la bouche pâteuse et le corps engourdi comme à chaque fois que je prends mes cachets. Mon persécuteur qui me chatouille les lèvres de la pointe de son index est toujours allongé à côté de moi, pour toute réponse je l'enlace plus fortement et enfoui mon visage contre son torse me cachant de ses taquineries.
« Il est déjà dix heures, on doit se lever. »
Je peux sentir son sourire dans ses paroles, sa tendresse et son amour. Cette simple voix me gonfle d'énergie mais pour autant ne me donne pas envie de me lever, bien au contraire j'aimerai le regarder contre moi et rester au lit avec lui toute la journée. C'est fou comme il me rend dingue, il m'en fait oublier mes responsabilités et me fait regretter notre emploi du temps effréné.
Nous sommes rentrés de vacances il y a seulement deux semaines et j'ai déjà hâte des prochaines. Je jure de le kidnapper, de nous trouver un endroit rien qu'à nous et de l'enfermer des journées entières pour profitant égoïstement de son corps et de ses caresses.
« Bangchan...
- Je sais », je marmonne dépité.
Je relève le visage et plante mes yeux dans les siens. Un petit sourire en coin et il n'attend plus. Doucement la pulpe de ses lèvres se posent sur les miennes, j'emprisonne le croissant supérieur entre les miens et me délecte de sa saveur. Je sens sa main remonter sur ma joue, son pouce appuie sur ma pommette alors que mes mains enlacent les muscles de son dos approfondissant notre baiser.
Nous rompant l'échange un peu à contre cœur sans pour autant s'écarter. Nous nous regardons encore quelques secondes, je mesure la chance que j'ai de l'avoir et une pointe de culpabilité commence à naître au fond de ma poitrine, cette dangereuse sensation de ne pas le mériter et que tôt au tard il finira par me quitter. A voir ses sourcils se froncer légèrement, ses pupilles me sonder au plus profond de mon âme, il l'a remarqué. Il attrape mon visage entre ses mains et m'embrasse à nouveau, me communiquant tout son amour par ce simple geste, toute sa confiance inconditionnelle. Mon cœur se gonfle et ma gorge se serre. Putain, si seulement je pouvais l'épouser je le ferai tout de suite. Il est mien, juste à moi et à moi seul.
« Allons rejoindre les autres, on est au retard sur le planning de l'entraînement, Minho va péter un câble. Il me dit en me relâchant.
- Tu as raison », je dis en passant ma langue sur mes lèvres essayant de retenir encore le goût de son baiser.
Nous nous levons d'un même élan, j'observe sans scrupule le magnifique corps de mon petit ami. Il a pris l'habitude de dormir nu quand il est avec moi pour le plaisir de mes yeux, tous les matins je me retiens de le prendre violemment contre le mur mais c'est une douce torture. Il sait que j'apprécie la vue et comble tous mes souhaits en s'habillant toujours d'une manière très féline. Un grand sourire malicieux s'étire sur ses lèvres une fois qu'il a passé son t-shirt embrassant parfaitement ses courbes. Un baiser chaste et le voilà parti en premier. Je me secoue la tête encore chamboulée par son corps divin, j'attrape mon short et un t-shirt blanc basic. Je sors de la chambre, les jambes lourdes et légèrement troublé, pas seulement par la plastique parfaite de Changbin mais aussi à cause des effets secondaires des antidépresseurs.
J'avais promis à Changbin d'arrêter et même si j'ai réussi à diminuer les prescriptions, elles ont repris de plus belles à notre retour de vacances. Le départ de Hyunjin, le lynchage de JYP, la pression de l'agenda, j'ai l'embarras du choix. Le médecin a été surpris et me conjure de prendre rendez-vous avec un psychologue mais j'ai à peine le temps de manger, alors voir un psychologue pour raconter ma vie. Qu'est-ce que ça va changer ? Si je faiblis, c'est tout le groupe qui en patira, aussi compatissant que peut être JYP, c'est un professionnel, un chef d'entreprise, qui n'hésitera pas à une seconde à nous mettre à la porte si les résultats ne sont plus là.
Je n'ai pas le choix, je dois tenir, profiter de mon inspiration et donner tout ce que j'ai pour que notre rêve dure le plus longtemps possible. Si pour cela je dois renier mes principes et me bourrer de médocs, je le ferai et ce même si ma conscience me hurle que je fais une grave erreur. A cet instant, aucune autre solution ne s'offre à moi.
« Plus ça va, plus tu te lèves tard, t'es malade ? Demande Minho en me voyant arrivant dans la cuisine.
- Désolé, j'ai très mal dormi hier.
- C'est toi qui t'es levé à quatre heure du mat' ? » Demande Seungmin
Je sens le regard de Changbin se poser sur moi silencieusement. Il a toujours su lire en moi, impossible de mentir devant lui sans qu'il le devine instantanément. Je ne lui ai toujours rien dit pour les nouvelles prescriptions mais c'est en grande partie parce qu'il n'a pas reposé de question depuis, persuadé que je n'en prends quasiment plus.
« Je me sentais mal je suis allée aux toilettes. »
Un mensonge qui n'en est pas un, ça devrait suffire à rassurer mon petit-ami mais je n'arrive pas à en être sûr. Il continue de boire de son thé en silence. Je me sers un café et je m'assois à côté de Felix qui me tend aussi une pile de pancake.
« T'as fait des pancakes ? Je lui demande. C'est l'anniversaire de quelqu'un ?
- N'importe quoi. Il grimace avec un petit sourire en coin. Je suis juste de bonne humeur.
Je lève un sourcil surpris et croise le regard des autres pour essayer de comprendre.
- Hyunjin est passé hier, me dit Minho.
- Ah ! Ah ?
- Il vient avec vous à Milan, continue Minho en nous désignant avec sa fourchette.
- Vraiment ? »
Le leader qui n'est pas au courant, je ne crois pas être le seul à être perplexe. Ils me regardent tous comme si quelque chose n'allait vraiment pas et cela ne fait qu'accentuer la boule que j'ai à l'estomac.
« Oui. » Appuie Minho sans me quitter des yeux.
Il essaie de me dire quelque chose mais il ne veut visiblement pas me le dire devant les autres. Au lieu de ça il termine sa tartine et la tend en direction de Jisung sans même le regarder qui croque dedans tout aussi machinalement. Si je ne les connaissais pas je serais presque impressionné par la fluidité de leur geste, je ne suis même pas sûr qu'ils s'en rendent encore compte.
Je suis quand même perturbé et j'ai du mal à passer outre l'information, non pas le contenu mais plus par le fait de ne pas avoir été prévenu, à tel point que je n'écoute rien de leur conversation jusqu'à la fin du petit déjeuner. Seungmin quitte en premier la table avec Felix suivi par Jeongin et Han. Minho se lève à son retour, il est le seul que je suis du regard brûlant de l'interroger mais il me coupe la parole en me posant simplement une main sur l'épaule.
« Regarde ton téléphone », il me dit terminant son café et posant la vaisselle dans le lave-vaisselle.
Il disparaît, je sors donc mon téléphone aussi tôt. Pas de message, ni d'appel, je regarde mes mails et là je vois le mail du manager. Je me mords les lèvres, il date de la veille vers dix-huit heures, Minho est en copie mais je suis bien le destinataire. Comment j'ai pu passer à côté ? J'étais très fatigué hier soir mais je me suis endormi tard, je regarde toujours mes mails avant de me coucher, comment c'est possible ? Tu perds la boule Bangchan. Je me frotte les yeux déjà agacé alors que la journée ne fait que commencer. Je range mon téléphone sous l'œil sagace de Changbin.
« On a du boulot, je lui lance en quittant la cuisine.
- Han a un essayage avec Minho, ils nous rejoindront plus tard pour continuer la prod' d'hier.
- Ok. On va au studio avec Felix et Seungmin pour la reprise des titres des versions MAMA comme ça on reprendra directement avec Han plutôt que de commencer sans lui.
- Ca marche. »
Nous allons nous préparer chacun de notre côté, en rentrant dans ma chambre je sens toute ma frustration remontée en flèche. Je ne sais pas ce qu'il m'arrive, je sais que ce n'est qu'un simple oubli, que ce n'est rien de grave mais ça ne me ressemble pas. Etrangement, ce qui me ressemble encore moins c'est me sentir aussi énervé par une telle erreur.
Calmes toi Chan, c'est la pression, le manque de sommeil et le stresse des derniers jours. Inspire, expire. On reprend.
Une heure plus tard, nous quittons presque tous en même temps l'appartement, nous nous séparons à l'entrée de l'immeuble, nous prenons le van tandis que Jisung et Minho ont un chauffeur qui les conduit à leur shooting.
Au studio d'enregistrement deux ingénieurs nous attendent, nous les saluons avec enthousiasme. Felix fait les premières prises, il est très concentré mais sa voix semble légèrement fatiguée. C'est à peine perceptible et je ne suis pas sûr qu'il s'en rende compte mais je vois comme une précaution naturelle, je l'oblige à refaire plusieurs fois la même prise jusqu'à m'en persuader.
« Lix, t'es sûr que ça va ? Je lui demande inquiet en activant le micro.
- Oui ça va.
- Ta voix est un peu étrange. On dirait que tu as un peu peur de pousser un peu plus loin.
- Tu trouves ?
- Oui. Je me tourne vers Changbin debout derrière moi.
- Il a raison. Confirme Changbin. Instinctivement tu dois sentir qu'elle est plus fragile.
- Merde...
- C'est pas grave Lix. Je lui dis. On passe à Seungmin on verra après. »
Felix secoue la tête, insatisfait, il sort du studio avec Changbin qui va l'aider à s'échauffer un peu mieux. Seungmin assure ses prises, en tant que vocaliste principal il a beaucoup d'aisance. En bon perfectionniste que je suis, je l'oblige quand même à les refaire, tirer le meilleur d'eux-même c'est mon travail.
Je le félicite après la dernière prise, satisfait et je me redresse pour m'étirer. Les ingénieurs travaillent encore pour lisser le tout tandis que je regarde mon téléphone. Les deux autres ne sont pas encore revenu, je me dirige vers la porte du studio pour prévenir Seungmin que je vais tenter de les trouver. En sortant je sens un léger vertige me gagner, je reviens à moi tout aussi rapidement mais à nouveau je sens les battements de mon cœur s'accélérer. Encore des effets secondaires, j'ai appris à les reconnaître avec le temps et à les gérer surtout. Je déglutis et je m'avance dans le couloir jusqu'à une petite pièce plus loin, une sorte de vestiaire. A l'intérieur, j'entends la voix grave de Felix qui descend puis monte sous les directives de Changbin. J'ouvre la porte et je vois Felix les yeux fermés la main sur la gorge une petite grimace.
« Ca roule ? Je demande.
- Pas tellement. Je crois qu'il perd sa voix. Me dit Changbin.
- Merde...
- Il vaudrait mieux qu'il ne force pas.
- Putain mais c'est pas possible on a un concert samedi. Je dis un brin nerveux.
- T'inquiète Chan, ça ira, me réponds aussi tôt Felix.
- Non. Coupe fermement Changbin. On peut pas prendre de risque, si on empire les choses il mettra encore plus de temps à s'en remettre et je parle même pas des répercussions sur ses cordes vocales.
- Tu as raison, je souffle. Je vais en parler avec la manager, je peux peut être la convaincre de faire revenir Hyunjin exceptionnellement. Un membre en moins c'est une chose mais deux... »
Changbin confirme mon choix d'un signe de tête et je n'attends pas les protestations de Felix pour sortir et composé le numéro. Comme toujours elle répond rapidement et je lui explique aussi tôt le problème.
« Je vois Chan. Je vais en parler avec JYP et l'équipe en charge. Je te rappelle dès que possible »
Je raccroche, le cœur toujours battant. Je ne sais même plus si c'est encore les effets secondaires où le stresse grandissant qui me coupe maintenant le souffle. J'ai mal à la tête, tout semble aller à vive allure dans mon esprit et j'ai comme la sensation d'avoir des sueurs froides.
Inspire. Expire.
« C'est réglé ? Demande Bin en sortant de la salle.
- Elle doit me rappeler. Je réponds me redressant subitement.
- T'es sûr que ça va Chan ?
- Ouais. Ouais...
Changbin s'approche de moi soudainement, jusqu'à ce que sa bouche ne soit plus qu'à quelques centimètres. Ses yeux me sondent et je me sens à nouveau complètement à découvert.
- T'es pâle et tu transpires. Tu couves quelque chose ?
- Je crois pas.
Il plaque sa main sur mon front me faisant reculer instinctivement la tête. Son visage si près du mien me fait rougir comme une adolescente : partagé entre l'envie de m'éloigner et celle de l'embrasser.
- Ton cœur bat si vite, il murmure, t'es sûr que tu te sens bien ? »
Son ton est plus grave, il est maintenant inquiet et c'est une certitude. Aussi tôt je dépose un rapide baiser sur la pointe de ses lèvres et je m'écarte profitant de sa surprise pour me défaire de son œil avisé.
Aussi agréable que cela a été, mon cœur continue de tambouriner et il n'en est pas la seule cause je le sais. J'ai mal, ça tire et ça me comprime en même temps mais je n'en montre rien. Changbin se remet du petit baiser furtif s'assurant que personne n'ait pu nous voir.
« T'es dingue, il chuchote, on aurait pu nous voir...
- Je savais pas que Seo Changbin avait peur d'être vu..., je me moque gentiment. Tu t'étonnes que j'ai le cœur qui bat la chamade mais tu me colles depuis dix minute, comment tu veux que je réagisse ? »
Mon excuse est plausible et d'ailleurs à moitié vrai mais je sens bien que quelque chose ne va pas. Je dois au plus vite m'éloigner, je peine à dissimuler la douleur et j'ai besoin de prendre de toute urgence un cachet, seulement je ne veux pas le faire devant lui.
« Rejoins Felix, on va rentrer ça ne sert rien de forcer les choses. On attendra l'appel du manager à la maison et on doit retrouver Han pour continuer la prod'.
- Ok. »
Il retourne dans la salle non sans un regard un arrière. Décidément, je suis sûr que je n'ai pas réussi à le duper totalement, je ne pourrai pas lui cacher très longtemps, il va falloir que je règle ça mais je ne sais pas comment faire. Enfin, je n'ai pas non plus le temps de me pencher plus longuement sur la question, je cours presque jusqu'aux toilettes, la vue de plus en plus trouble et la sueur qui perle sur mon front.
Bordel, j'ai les mains qui tremblent...
J'avale mon cachet sans attendre, une gorgée d'eau et j'assois sur le carrelage. Comme à chaque fois. La tête posée sur mes bras et je patiente. Une minute. Puis deux.
Qu'est-ce que tu fais Bangchan...Regardes toi...Regardes à quoi tu es réduit...Comment t'en es arrivé là ?
Je sens ma gorge se serrer, mes yeux se remplir de larmes alors que les battements reprennent doucement une allure normale, que cette chaleur si reconnaissable se repend dans tout mon corps et me voile les yeux d'une paix factice.
***
Au retour à l'appartement, nous travaillons avec le 3Racha encore deux heures, entre temps je reçois l'appel de la manager.
« Désolé Chan, pas de retour de Hyunjin. Il va vous falloir trouver une solution.
- Mais comment vous voulez qu'on fasse ? La voix de Felix empire d'heure en heure et il est celui qui chante le plus sur le dernier morceau.
- Changez de morceau, c'est ce qu'a dit JYP.
- Qu'on revoit la programmation ? Mais on est mercredi !
- Je sais Chan, j'ai pas de solutions à te proposer je suis désolée...
- Bon. On va trouver une solution. Je vous remercie pour votre aide. »
Je raccroche plus nerveux que jamais. Pourquoi ils me font ça maintenant ? Pourquoi tout va de travers ?
« Putain de merde ! » Je lâche sur le pas de la porte.
Je me secoue essayant de me calmer avant de revenir dans la salle de travail.
Inspire. Expire.
« Alors elle a dit quoi ? Me demande aussi tôt Changbin.
- On va devoir se démerder.
- C'est pas possible, comment on fait sans Felix sur CASE 143 ? Il devait même reprendre les parties de Hyunjin ! S'exclame Jisung.
- Je sais je sais. Laisse-moi réfléchir.
- On retire CASE 143 et on met un 3Racha à la place. Tranche Changbin.
Je confirme.
- Pour les autres, on fait reprendre les parties de Hyunjin par Minho et Felix reste pour la danse. On retire Maniac, à la place on met Drive. On garde Venom, il faut que Felix garde un maximum sa voix pour qu'il puisse chanter une petite partie. A défaut on doublera sa voix. Je conclu.
- On doit avertir Minho, il faut à tout prix qu'on revoit les chorégraphies. Il faut annuler tous les autres rendez-vous, il faut revoir toutes les danses avant l'entraînement sur place vendredi après-midi. Affirme Jisung.
- Ça sent les nocturnes, soupire Changbin.
- On n'a pas le choix. »
Jisung se charge de prévenir Minho tandis que je fais annuler les autres rendez-vous par la manager, Changbin envoie des messages à tous les autres leur donnant rendez-vous à la salle de danse à l'agence.
Une heure plus tard nous nous retrouvons à revoir les chorégraphies des chansons modifiées, il va sans dire que nous y passerons la nuit entière jusqu'à deux heures du matin. C'est Minho qui décide de mettre un terme à la cession en voyant les visages épuisés de tous les membres, j'aurai aimé continuer mais son autorité naturelle a raison de mon obstination. J'ai beau être le leader, il connaît les limites de chacun et je ne que respecter son jugement. A fortiori quand je doute fortement du bien.
Épuisé, tout le groupe rentre l'appartement dans un silence de mort, chacun va se coucher sans demander son reste. Le leader danse précise simplement qu'il faudra se lever à sept heures du matin sans faute pour continuer les entraînements. Je n'entends même pas un soupire, c'est dire s'ils sont exténués. Je rentre dans ma chambre, les muscles douloureux et la tête si lourde que je me laisse tomber sur le lit sans force. Je ne peux plus bouger le petit doigt pour me déshabiller. Tous les souvenirs de la journée défilent dans ma tête, habituellement ils suffisent à me tenir en éveil, mais cette fois le physique l'emporte et je m'endors presque instantanément.
Fort heureusement pas de panique nocturne cette fois mais lorsque je me réveille à six heures du matin, j'ai l'impression qu'une enclume m'écrase encore et je puise dans toute mon énergie pour me redresser. Ouvrir les paupières est une souffrance et mon corps entier hurle à l'achèvement, je suis pourtant quelqu'un d'assez endurant, ce n'est pas la première fois que nous faisons un marathon d'entraînement nocturne pourtant j'ai l'impression d'être littéralement passé sous un camion.
Mes bras en tremblent tandis que je m'extirpe de mon lit, je sors une main sur les yeux pour me protéger de la lumière le plus longtemps possible. Je traîne jusque dans la salle de bain et j'ouvre l'eau de la douche tout me déshabillant. Je rentre dans la cabine, toujours la main sur les yeux et je me glisse contre la paroi, assis à même le sol sentant l'eau chaude se déverser sur mon corps. Je laisse la chaleur faire son œuvre ma tête basculant en arrière.
Soudainement j'entends la porte s'ouvrir, j'ai dû oublier de fermer la porte à clé, je laisse échapper un soupire et je glisse ma main sur la paroi vitrée pour retirer la buée et voir qui est entré.
« Chan ? C'est toi ? »
Changbin s'accroupit à mon niveau en restant de l'autre côté de la vitre.
« Tout va bien ? Il me demande inquiet remarquant que je suis assis sur le sol.
- Oui t'en fais pas. Je suis juste fatigué. »
Je peux voir sa mâchoire se contracter. Il déglutit et retire son t-shirt sous mes yeux ébahis. Fatigué ou pas, j'aime toujours autant le voir se déshabiller. Rapidement nu, il entre à son tour sous la douche et s'accroupit devant moi, l'eau ruisselant sur son propre corps. La fatigue, le stress, les effets secondaires, tout ce que vous voulez, mais à cet instant son visage me paraît être la plus belle chose que j'ai vu de toute ma vie. Je ne peux m'empêcher de sourire.
Il me tire à lui et rapidement je me retrouve entre ses jambes, le dos collé à son torse. Il attrape le savon et commence doucement à me masser les épaules, puis les bras, le torse. Un pantin entre ses mains, je me laisse complètement aller à ses gestes délicats me lavant entièrement, me manipulant à sa guise sans jamais me brusquer, comme une chose fragile. Ses mains qui glissent sur ma peau, son souffle sur ma nuque, sa chaleur corporelle contre mon dos, toutes ces sensations qui supplante le stress, la douleur, la fatigue. Il fait s'écouler toutes mes pensées négatives avec le reste des bulles de savon, m'enivrant de la seule vraie drogue dont je ne pourrai jamais me passer. J'arrête ses mains et les ramène autour de mon torse, profitant quelques minutes d'une étreinte pour mieux entendre son cœur et sa respiration s'accélérer. Un petit sourire plein de fierté s'étire sur mon visage.
« Il faut qu'on sorte, il murmure dans le creux de mon oreille.
Je me retourne me trouvant maintenant à genoux entre ses jambes écartées si proche de son visage que je le vois s'empourprer instantanément.
- Tu es sûr ? Je susurre entre mes dents
- O-Oui. Les autres vont se lever dans peu de temps. »
J'arque un sourire espiègle, j'écarte mes genoux et les passe sous ses jambes l'attirant brusquement contre moi de manière à ce qu'il soit assis sur mes jambes. J'enroule mes bras autour de son dos, son cou offert d'où je peux apercevoir maintenant son artère palpiter. Ses mains sont plaquées sur mon torse essayant de garder une certaine distance mais sans grande conviction. Il me suffirait de le serrer avec un peu plus de force pour qu'il abandonne et passes ses mains autour de mon cou.
Je n'en ferai rien, j'aime le voir succomber à la tentation tout seul, voir ses remparts tombés les uns après les autres, qu'il perde le contrôle sans que je ne fasse rien de plus que le regarder. Cette attraction que j'exerce sur lui comble mon ego au plus haut au point. C'est un pouvoir si satisfaisant qu'il me fait parfois peur, il réveille des instincts primitifs en moi dont je ne soupçonnais pas.
En vrai Diable, je fais glisser mon pouce le long de sa colonne jusqu'à la chute de ses reins, cette simple caresse le fait frissonner de la tête au pieds. Ses mains remontent lentement sur mes épaules et il se rapproche davantage, le souffle brûlant, le regard humide, l'eau ruisselante, je franchi les derniers centimètres pour me saisir de sa bouche en offrande, victorieux.
Le contact est électrisant, il me contracte les muscles, me remplit d'énergie. Je sens la douceur de ses lèvres, la malice de sa langue. Il s'essouffle à mesure que l'échange s'intensifie, son dos se cambre alors que mes mains glissent sur ses fesses et ma bouche dans le creux de son cou. Sous les cascades d'eaux chaudes sa peau me paraît encore plus érotique, je ne peux m'empêcher de l'embrasser, de la mordre jusqu'à y laisser ma marque. Mes pouces passent sur sa raie, griffant sa chair de toutes mes doigts, l'écartant frottant un peu plus mon érection. Je sens son membre se gorger contre mon ventre, jusqu'à le faire gémir sous la pression.
Son visage crispé, déformé par le plaisir incontrôlable m'hypnotise. Lentement j'effleure son entrée de la pointe du majeur, il ouvre brusquement les yeux le souffle coupé tandis que je m'insère lentement. Sa poitrine se soulève, le préparant le plus délicatement possible, de mon autre main je viens saisir son visage l'obligeant à se rapprocher pour l'embrasser à nouveau. Un baiser tendre, rassurant, un baiser plein d'amour et langoureux. Un baiser pour apaiser alors que j'entre l'annuaire au plus profond. Il laisse échapper un profond râle, rompant l'échange et faisant tomber son front sur mon épaule. En seulement quelques secondes, alors qu'il a repris son souffle, je sens son bassin onduler, son excitation augmente et son érection se frotte un peu plus contre mon ventre. Il se redresse, m'attrape le visage pour m'arracher un baiser vorace accélérant ses mouvements plus amples. Ma propre érection devient douloureuse et impatiente, je retire mes doigts et m'enfonce en lui sans attendre. Il tressaillit mais très vite commence des vas et viens me coupant de toute initiative, son corps se tend, glisse et m'aspire complètement. Stupéfait je le laisse diriger, entraîner dans son exaltation jusqu'à ne plus pouvoir détourner mes yeux des contractions de ses muscles, des expressions de jouissance de son visage, de ses lèvres luisantes, de ses cheveux mouillés couvrant son front. Je le tiens contre moi, je suçote sa peau, je laisse mes gémissements se mêler aux siens jusqu'à résonner dans toute la pièce, couvert par le bruit de l'eau tombant sur le carrelage.
Son excitation fait écho à la mienne et rapidement je ne tiens plus, j'attrape ses hanches et l'accompagne dans ses mouvements, plus profondément, plus rapidement, il souffle le mot « vite » entre deux respirations saccadées, mon sang ne fait qu'un tour et je le soulève légèrement pour accélérer les coups de reins jusqu'à ce que nos corps ne tiennent plus, que les têtes se vident dans une libération d'extase.
Je le tiens fermement contre moi, essayant de retrouver mon souffle alors que je sens les contractions régulières autour de mon sexe diminuer. De lui-même il se retire en reculant, se plaquant contre la paroi derrière lui, une jambe plier et la tête penchée en arrière. Je décide de me lever et lui tend la main pour l'aider. Encore tremblant je me saisis du pommeau et je nettoie les traces de son ébats, sur mon corps et sur le sien. Tout comme il l'a fait pour moi, je le nettoie avec tout autant de douceur. Une fois terminé je sors de la cabine, le tirant avec moi pour l'enrouler dans une serviette. Il se laisse aller et expire bruyamment comme pour se remettre complètement.
Un sourit attendrit trône sur mon visage tandis que je frotte ses cheveux avec une serviette, je m'arrête et l'attire soudainement à moi pour déposer un baiser sur son front. Il arque un sourcils avant de sourire à son tour et de plaquer le même baiser mais cette fois sur la pointe de mes lèvres.
Sans un mot, il sort le premier de la salle de bain. Je me regarde quelques secondes dans le miroir, bien plus calme que je n'osais l'espérer en me réveillant ce matin. Finalement j'arriverai peut-être à survivre. Je sors à mon tour et m'habille rapidement avant d'aller dans la cuisine. Changbin me tend une tasse de café et s'assoit en face. Il est bientôt sept heures et les autres ne vont pas tarder à nous rejoindre.
Comme prévu, Minho nous rejoint en premier, déjà frais et habillé. Il pose son sac dans l'entrée et s'assied juste à côté de moi avant de prendre la brique de lait et la cafetière. Les autres arrivent presque tous en même temps, la ronde du petit déjeuner s'achève rapidement et à huit heures nous sommes tous dehors pour aller au studio de danse.
Nous enchaînons les entraînements toute la journée, sans réellement s'arrêter, chacun profite d'une pause pour engloutir un sandwich en décaler. Je n'ai pas entendu ne serait-ce qu'une bride de la voix de Felix suivant l'instruction à la lettre de ne rien dire jusqu'au concert, pour autant Han me confirme que sa voix est bien quasi-éteinte, ce matin au réveil il a laissé échapper un « bonjour » mort-né. Je grimace, compatissant. Je sais qu'il se sent mal pour le groupe, c'est dans sa nature, c'est stupide mais je ne peux rien lui reprocher nous sommes pareils. Je me contente d'être le plus rassurant possible, lui faisant comprendre que nous sommes derrière lui quoi qu'il arrive.
Fort heureusement, aucune crise de panique ne m'a pris durant cette longue journée, j'étais focalisé sur l'entraînement sans jamais regarder mon téléphone ou me préoccuper d'autre chose que le concert. Nous sommes sortis du studio que tard dans la nuit encore une fois. Nous convenons avec Minho qu'il fera encore s'exercer Felix et les deux cadets vendredi matin, l'après-midi nous nous entraînerons au chant et en fin de soirée nous irons directement à la salle de concert. Nous connaissons la salle, ce n'est pas la première fois qu'on se produit là-bas, nous savons déjà sa disposition et ce qu'il est possible de faire, cela ne nous dispense pas de quelques préparatifs.
Samedi sera consacré à l'entraînement sur place avec chant et lumière jusqu'à quinze heures, ensuite c'est l'équipe technique qui prend le relais et nous revenons que vers dix neuf heures soit une heure avant le début du concert.
« Je m'occuperai du marquage, me dit Minho en notant notre planning sur son agenda.
- Non je le ferai demain soir que je serai sur place.
- Tu es sûr ? Il me demande le regard perçant.
- Je sais que je suis un peu tête en l'air en ce moment mais je m'en occupe.
- Bien. »
Minho range son agenda et remonte son écharpe autour de son cou.
Les autres membres sortent de l'immeuble les uns après les autres et rentrent directement dans le van que j'ai garé devant. Je les sens un peu moins dépité que la veille malgré une journée intensive, pour autant Jeongin s'endort rapidement sur l'épaule de Felix alors que nous n'avons que vingt minutes de trajet en voiture. En m'arrêtant je sens tout leur épuisement pesé sur leurs épaules. Comme la veille, Minho précise un réveil à sept heures du matin et chacun entre dans sa chambre.
Mes amis me manquent, je déteste ces entraînements marathon, ils nous empêchent de nous réunir pour discuter autour d'un repas, d'un verre, un jeu ou un film. Au lieu de me coucher, je m'assois sur ma chaise devant mon ordinateur et pianote un peu avant pour écouter quelques compositions que nous avons travaillé avec les garçons il y a quelques jours. Je repousse l'heure inconsciemment, j'ai cette sensation étrange au fond de ma poitrine, comme quelque chose tapis qui me pince, une angoisse qui n'est pas encore née. Je ne peux m'empêcher de penser que je me suis senti beaucoup trop serein toute la journée, que je n'ai pas eu de crise et dès lors j'ai le pressentiment que je vais encore me réveiller en sueur, le cœur battant et la tête en vrac. Cette pensée me terrorise. C'est stupide, à croire que l'absence de panique me fait paniquer. Je suis vraiment devenu cinglé...
Me tenant la tête au-dessus du bureau, j'entends la porte s'ouvrir et je sais pertinemment de qui il s'agit. Je pivote sur ma chaise et observe sa silhouette s'approcher de moi. Il se penche, les bras tendus sur les accoudoirs de ma chaise et m'embrasse délicatement. Son baiser agit comme un calmant, il balaie d'un revers ma peur et me fait soupirer intérieurement de soulagement.
« Tu dois dormir. Il me dit en s'écartant.
- Je sais.
- Alors qu'est-ce que tu fais devant ton PC ?
- J'avais besoin de me vider la tête sur autre chose que le concert.
- Ta tête...C'est un vrai problème.
- A qui le dis-tu. »
Il retire un à un ses vêtements, toujours sous mon œil contemplatif, puis une fois en sous-vêtement me tend sa main pour que je l'accompagne. Je la saisis sans hésitation et me laisse traîner jusqu'au lit. Il me déshabille avec douceur et m'allonge avant de me prendre dans ses bras. Ses doigts caressent la base de mon crâne, sa bouche presse contre mon front.
Si seulement il pouvait sentir à quel point il m'est indispensable. Comme l'oxygène que je respire, je ne pourrai jamais le laisser partir, même s'il me suppliait, je ne pourrai jamais lui rendre sa liberté car j'étoufferai. Je m'éteindrai.
« Je t'aime Changbin, je souffle en fermant les yeux
- Moi aussi je t'aime »
_______________________________________________________________________________
Un chapitre visiblement plus long ! Un peu plus dur aussi que les précédents, ça sent vraiment pas bon...
Je devais le diviser en deux à l'origine mais je trouvais qu'ils faisaient vraiment court, surtout pour la deuxième partie.
J'espère que ça vous plaît quand même !
A bientôt
D.
PS : la prochaine histoire aura un peu moins de Lemon pour info, j'ai déjà écrit huit chapitres et seulement une scène un peu hot...Ouais je donne des indices
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro