Un pas...

La petite rousse courait dans la cours de l'école en riant, ses amies faisaient de même. Elles étaient innocentes, insouciantes et inconscientes. Elles voyaient la vie en rose, sans méchanceté, sans brutalité, sans monstruosité comme tous les enfants de six ans.

Deux pas...

- T'es parents sont comme ça Lola. Tu n'y peux rien. Ils se réveillent et sont dans leur bulle. La schizophrénie est une maladie qui arrive comme ça et le hasard a fait que tes parents se sont rencontrés alors qu'ils sont tous les deux malades. Ils voient et entendent des choses que l'on n'entend pas, nous.

Quelques heures plus tard la petite fille était assise sur son lit, refusant de dormir. Elle avait ramené ses genoux contre sa poitrine.

- Je ne dois pas dormir, sinon je me réveillerai comme papa et maman.

La famille d'accueil de la petite avait finalement découvert que Lola s'empêchait de dormir depuis plusieurs jours, terrorisée à l'idée de devenir comme ses parents et l'avait fait voir un psychologue d'urgence.

Malgré cela, la pré-adolescente âgée de dix ans maintenant allait bien. Elle avait grandit, jouait à d'autres jeux, avait eut quelques chagrins d'amour mais rien de bien méchant à cet âge là. Elle continuait de voir ses parents une heure par mois avec ses deux grands frères et sa grande sœur. Ses parents l'aimaient et Lola les aimait tout autant, bien qu'elle ait toujours du mal à accepter d'être loin d'eux, contrairement aux autres enfants de la fratrie. Elle découvrira quelques années après que ce n'était pas la seule chose qui les différenciait.

C'est à son entrée au collège que les choses ont commencé à changer. Elle dût affronter les critiques, qu'elle n'avait jamais eut à supporter jusque là. La petite rousse trouvait les adolescents cruels entre eux mais elle n'avait encore rien vu.

En effet, au début ce n'était pas méchant, juste quelques ricanements et des petits surnoms comme "rouquine ", c'est pourquoi elle se contentait de baisser la tête et de passer son chemin et n'en parlait pas à sa famille d'accueil lorsqu'elle rentrait chez elle. Elle se concentrait sur ses devoirs, ses proches et ses hobbies comme les chevaux ou encore le dessin.

Trois pas...

En pleine période d'adolescence, Lola se disputait maintenant régulièrement avec sa famille d'accueil. Elle avait entre temps fait de nouvelle rencontre comme celle de sa meilleure amie Teresa. Cette dernière avait, selon la famille de Lola, une mauvaise influence sur elle. En effet Lola n'était plus la petite timide que l'on n'entendait jamais. Elle répondait maintenant aux professeurs mais surtout aux surveillants qui ne faisaient rien face à toutes ces critiques qu'elle subissait chaque jour. Ça en devenait du harcèlement et Lola était en colère. Les surnoms avaient changé, maintenant c'était "écureuil roux " et une longue liste derrière. Constamment elle entendait des critiques de ce genre mais heureusement ses amies la faisaient rire et Teresa avait rendue Lola plus forte. Elle ne baissait plus la tête maintenant, et ne pleurait plus devant ces idiots comme elle avait fini par le faire. Non, elle leur crachait des monstruosités au visage, des insultes. Il lui arrivait même de se battre.

Sa famille était au courant pour le harcèlement. Ils s'en sont rendus compte lorsque Lola était revenu en pleurant un soir mais ils n'avaient rien fait. Tout ce qu'il avait trouvé à dire c'était " tu dois les ignorer ".

Bien sûr Lola le faisait depuis bien trop longtemps alors l'agressivité et la violence avaient selon elle plus d'effet. Toutefois elle souffrait toujours et en parler à son psychologue n'arrangeait pas grand chose.

Comme tous les adolescents de son âge, elle était en colère contre les adultes. Elle était en colère parce qu'elle souffrait et ils restaient de marbre, même son grand frère, sur qui elle comptait beaucoup, ne l'aidait pas.

Ce conflit ne s'arrangea pas, bien au contraire. Tous les soirs les cris se faisaient entendre dans la maison et Lola finissait par s'enfuir. La première fois qu'elle était partie, la famillle, inquiète, avait appelé la gendarmerie qui avait fini par la retrouver. Maintenant, ils ne faisaient plus rien parce qu'elle finissait par rentrer chez elle.

La seule chose qui soulageait l'adolescente c'était l'équitation. Le contact avec les chevaux l'apaisait depuis toute petite. Avoir un cheval à elle était son rêve comme beaucoup de fille de son âge.

Elle avait arrêté de dessiner, ne trouvant plus l'inspiration. Elle était pourtant douée selon son entourage.

Elle écrivait maintenant. Elle écrivait des histoires plus belles que la sienne mais elle écrivait surtout des paroles de chanson qui reflétaient ses sentiments. Elle en avait fait part au professeur de musique de son collège qui la trouvait très talentueuse et l'avait aidé.

Sa meilleure amie Teresa était toujours là pour elle. C'est également pour ça qu'elle tenait. Bien sûr elle avait fait quelques bêtises comme des entailles sur son poignet. Lorsque son grand frère l'avait surprise il était fou de rage et lui a retiré tous objets tranchants de sa chambre après avoir prévenue sa famille d'accueil. Bien entendu ça ne l'avait pas empêcher de recommencer.

Au fil du temps elle ne refoulait plus ses idées noirs. Tout le monde était d'ailleurs au courant. Les crétins de son collège en avaient même profité et lorsqu'ils ont appris la maladie de ses parents, avaient décidé de lui faire encore plus de mal qu'ils ne lui en avaient déjà fait.

"-Tu devrais te faire soigner parce que c'est sûr que tu es comme tes parents. Réfléchies Lola. Tu as vraiment un problème.

- Attention! Il ne faut pas l'approcher elle est folle comme ses deux parents."

Elle essuya une larme d'un revers de la main. Elle ne devait pas se retourner ni regarder en bas. Elle devait continuer d'avancer.

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NDA:

Je ne sais pas si vous aurez compris, tout se qui est en italique ce sont les souvenirs de Lola.

Ensuite, je tiens à dire que j'ai changé les prénoms. Lola est un prénom italien signifiant tristesse alors ça me semblait important de choisir celui ci.

Ensuite j'ai choisi Teresa parceque je voulais un prénom féminin symbolisant les mauvaises intentions ou la ruse mais je n'ai pas trouvé alors j'ai pensé au film le labyrinthe et c'est le premier prénom qui m'est venu.