Une Fée . 1
Bonjour à tous, voici le fruit de la première collaboration ! Une petite histoire en deux chapitres ! Bonne lecture et félicitations à mondeencouleur et thecelfi !
***
Les cris retentissent depuis déjà un bon moment. Je m’en passerais bien de les entendre mais le père de l’enfant à naître a tenu à ce que je sois là. C’est un ami qui me finance mon logement (et oui, que croyez-vous ? Mes sorts ont une durée limitée !) alors je suis là. Mais enfin, que croit-il ? Que je vais pouvoir effacer tous les défauts du petit ou de la petite d’un coup de baguette ? Ce sera temporaire et en plus, je ne sais pas véritablement agir sur l’humain. Quoique… la fois où j’avais ensorcelé ce jeune homme… Ah ! Quel plaisir de le voir danser sans pouvoir s’arrêter ! Mais enfin, je ne suis pas dans ce couloir à attendre pour cela.
Enfin, les bruits cessent. Il y a un long silence avant que les braillements d’un nouveau-né ne me percent les tympans. Ça, pour sûr, c’est une fille. Il n’y a qu’elles pour brailler autant. Bon, je ne veux pas rester ici à lanterner. D’un pas décidé, j’entre dans la pièce.
La mère est étendue sur le lit, couverte d’un drap. Sur sa poitrine repose le plus joli bébé du monde, je dois bien le reconnaître. Une toute petite jeune fille au duvet blond que sa mère tient tendrement dans ses bras. Ses joues sont potelées, ses yeux d’un bleu éclatant, ses petits doigts boudinés s’agitent en tous sens. Il est impossible de ne pas ressentir un profond amour dès que l’on voit cette petite. Elle est si belle !
Je demande à la prendre dans mes bras et dès qu’elle me touche, elle sourit. Je n’avais jamais tenu un nouveau né, elle est toute chaude. Les formes de son corps sont curieuses. Tout est grossi, disproportionné. J’espère que ça s’améliore avec le temps…
« Comment trouvez-vous ma fille ? » demande la mère.
Patientez ! Je n’ai pas encore fini mon examen ! Ah, ces femmes, toujours pressées, comme si elles avaient bien d’autres choses mieux à faire que de vous parler.
« Elle est tout simplement ravissante ! Mais…
– Pouvez-vous lui promettre un futur magnifique ? »
Et voilà, si j’avais eu à parier, j’aurais été riche ! Je ne peux pas agir sur les humains ! Ils sont trop complexes. Enfin bon… sur un bébé… peut-être. Et qui refuserait de faire quelque chose pour une petite figure comme celle-ci ? Pas moi. Je sors ma baguette qui, en vérité, ne me sert pas à grand-chose. Mais ces humains veulent toujours être épaté par un objet sans volonté propre plutôt que par une personne plus puissante qu’eux.
Il me faut un certain temps avant de me rappeler la bonne formule. Je vois les yeux inquiets de la mère. Je commence à parler avec l’accent de la magie qui correspond pour vous à celui du Québec. Mais ne croyez pas que vous allez devenir une fée pour autant hein ! Je prononce donc un sortilège destiné à écarter les mauvaises pensées de cet esprit d’enfant, ainsi que les mauvaises personnes. Il va d’ailleurs falloir surveiller de très près cette petite. Je tiens à savoir si la magie fonctionne si elle est employée avec des organismes fragiles.
Je rends l’enfant à sa mère et m’en vais. Je reviendrais l’année d’après.
Une fois rentrée dans mon modeste logis, je tombe sur mon lit, épuisée par le sort que j’ai jeté. Vu l’effort qu’il me coûte, cet enchantement a plutôt intérêt à fonctionner ! La nuite venue, des rêves viennent harceler mon esprit endormi. Je me vois, guidant cette petite blonde jusqu’au trône…
Le lendemain, je n’y tiens plus, je retourne discrètement dans la vaste demeure pour revoir l’enfant. Elle est nue, au sein de sa mère. D’ailleurs, la petite n’en a pas, sa poitrine est plate. Quelles étranges créatures que ces enfants ! Ils ne sont pas encore comme leurs parents même s’ils y ressemblent. Mon regard s’attarde sur le reste du petit corps. Son ventre est dodu. Au moins, elle est bien nourrie. Par contre toutes ces rides ! D’ordinaire, c’est chez les vieillards que l’on constate de tels dommages. Sans parler de moi évidemment ! Ce n’est pas parce que j’ai une longue vie que j’ai beaucoup de rides. Quoique… depuis combien de temps ne me suis-je pas regardée dans un miroir ? Des lustres !
Les cris de la petite me sortent de mes pensées. Je ne devrais pas être ici à regarder ce petit corps gesticuler. Il est trop tôt pour juger de mes pouvoirs. Mais c’est si fascinant… Je pourrais rester là à l’observer vivre sa vie. Et peut-être même, trouver l’amour ! Oups, non, je m’égare. Je ne dois pas me mêler de ça. Et encore moins à son âge ! Mais quel garçon refuserait d’épouser un si beau bébé aux fesses bien rebondies ? Aucun ! Peu importe, elle est encore trop jeune ! Mais qu’est-ce que je fais encore là ? Je dois partir, j’ai d’autres chats à fouetter que ma filleule ! Et c’est encore heureux d’ailleurs.
Je ne parviens pas à détourner le regard d’une si charmante beauté. Alors qu’à cela ne tienne, je vivrais avec elle dans le plus grand secret. Et quand elle aura besoin d’aide… Je serais là !
Par mondeencouleur
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