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Chapitre 9

Au centre d'une cour située à proximité du château royal, deux chevaliers s'exerçaient au combat rapproché, à l'aide de leur épée respective. On pouvait apercevoir des cheveux blonds sortir du casque de l'un d'eux, flottant avec grâce à chaque coup porté. Tout autour d'eux, leurs semblables les observaient avec attention et commentaient par moment une attaque impressionnante, ou une parade inattendue. Aucun des adversaires n'avaient l'avantage sur l'autre, mais leurs efforts n'étaient pas les moindres... Un serviteur ouvrit à la volée l'une des lourdes grilles qui menaient à la cour et se précipita vers les deux combattants.

-Che... Chevalier Karl ! l'appela-t-il en s'arrêtant, essoufflé. C'est au sujet de votre femme !

L'homme blond cessa aussitôt de se battre, imité par son camarade, et fit brusquement face au valet en affichant une expression grave.

- Elle vient d'accoucher...

Il ne fallut qu'une vingtaine de minutes au chevalier pour rejoindre sa maison, pris par une sorte de panique qu'éprouvait n'importe quel homme qui devenait père. À peine chez lui, il monta les marches quatre à quatre, poussa la porte de sa chambre et découvrit son épouse entourée par deux sages-femmes, et tenant dans ses bras un frêle bébé aux fins cheveux blonds. Le souffle court, Karl déglutit alors que ses forces le quittaient peu à peu, puis s'avança lentement vers sa femme émue. 

- Regarde notre fils, comme il est magnifique...murmura son épouse Adélaïde en frottant avec douceur la joue de son nouveau-né.

Bien qu'elle fut exténuée par l'accouchement, elle trouva la force de sourire à son mari et l'invita même à venir toucher son enfant. Le chevalier se plaça près d'Adélaïde puis posa une main sur la tête de son fils.

- Cette nuit, un rêve m'est apparu, annonça-t-elle d'une petite voix. Une femme m'a murmuré un prénom qui m'a marquée...

- Que t'a-t-elle dit ?

- Link.

Elle serra un peu plus contre elle le bébé avant de regarder tendrement son époux.

- Appelons notre fils Link.

___

Neuf ans plus tard, un jeune garçon s'entraînait au tir à l'arc dans son jardin, sous le regard pesant de son père. Ce dernier avait les bras croisés et tapait nerveusement du pied. Finalement, il claqua de la langue puis posa ses mains sur ses hanches, le visage grave.

- Fils, je t'ai déjà dit cent fois que la paume de ta main qui tient la corde doit se trouver à l'intérieur ! le sermonna-t-il durement. Je ne comprends pas pourquoi tu la tournes vers l'extérieur.

- Mon maître ne cesse de me le répéter à l'école de chevalerie.

Link décocha sa flèche qui vint se planter à quelques centimètres du centre de sa cible.

- Je me sens plus à l'aise en tirant ainsi.

Karl soupira.

- Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi... Tu n'écoutes même pas les conseils de ton père.

L'enfant plaça une nouvelle flèche dans l'encoche, le brandit en fermant un œil puis lâcha la corde après avoir bloqué sa respiration. Elle vint se loger à côté de la précédente.

- Je reconnais que tu as du potentiel pour ton jeune âge, mon fils. Si tu continues sur cette voie, peut-être pourras-tu devenir archer.

Immédiatement, Link baissa son arme et courut vers son père, offusqué.

- Non ! Je veux suivre ton parcours ! Je veux aussi devenir chevalier !

Karl écarquilla des yeux avant de rire fortement en posant une main sur l'épaule de son garçon.

- Tu as de l'ambition ! C'est bien. Tu iras loin dans la vie, Link. Sans but, que pourrait-on faire ? Je te propose quelque chose.

Karl s'accroupit devant lui et sourit avec bienveillance.

- Si tu parviens à devenir chevalier, alors je te léguerai mon épée.

- C'est vrai ?! s'écria le jeune blond dont les yeux pétillaient d'excitation.

Son père hocha la tête.

- Oui, elle se transmet de père en fils depuis mon arrière-grand-père. C'est un bien très précieux.

Il frotta avec vigueur la chevelure de son fils qui tombait jusqu'à ses omoplates.

- Et attache ces cheveux. Ils vont finir par te gêner pendant tes exercices. 

Le père se releva puis s'éloigna afin de laisser son fils s'exercer convenablement. Link tira la langue à son père quand il eut le dos tourné et reprit son entraînement sans plus tarder.

___

- C'est vraiment impressionnant, tu devrais venir voir ça, Karl.

Oswald mena son ami d'enfance jusqu'à une des nombreuses fenêtres du château et se décala pour qu'il puisse voir le combat qui se déroulait sur l'arène d'entraînement. Karl remarqua aussitôt son fils en reconnaissant ses habits dédiés à l'exercice.

- Regarde bien...

L'adolescent pointait l'épée qui lui avait été prêtée vers son adversaire et le sondait attentivement. Soudain, l'autre apprenti chevalier s'élança vers lui en criant pour se donner de l'allure et abattit son arme sur le jeune Link de quinze ans. Quand le blond sauta en arrière, l'air se fit si dense autour de son adversaire que celui-ci crut que le temps s'arrêtait uniquement pour lui. Link s'empressa de lui asséner un coup dans les côtes, sans le blesser. Le choc fit grogner l'autre combattant qui tomba à genoux en se tenant le flanc.

- Je n'avais encore jamais vu ça, avoua Oswald en se tournant vers son ami. On dirait que ton fils parvient à maîtriser le temps.

- C'est tout bonnement impossible... souffla Karl qui n'en revenait pas.

- Tu as vu la même chose que moi ! Cette capacité est hors norme, mon ami. Je ne sais comment ton fils parvient à se mouvoir si vite puisque tu refuses de croire qu'il ralentit le temps.

Le père du jeune garçon recula de quelques pas en secouant la tête. Son compagnon jeta un autre coup d'œil à travers la fenêtre avant de poursuivre :

- J'ai parlé avec Arthur, hier. Il m'a dit que ton fils n'avait plus rien à faire avec ces apprentis. Tu comprends ce que ça veut dire ?

Il observa la réaction de son ami qui avait brutalement blanchi.

- Link va passer dans le groupe supérieur, plus approprié pour lui. S'il continue ainsi, il sera adoubé l'an prochain.

Karl se massait nerveusement les tempes et commença à tourner en rond, visiblement dérouté. Il savait que son fils était le meilleur de sa classe d'âge. Mais ce n'était pas ça qui l'apeurait.

- Il sait manier n'importe quel type d'arme, poursuivit l'autre chevalier. Ses maîtres s'accordent à le dire !

- Tu ne comprends pas, Oswald, maugréa Karl en croisant ses mains dans le dos. As-tu vu la taille de Link ? Il est le plus petit des apprentis. S'il passe au niveau supérieur, il va se faire écraser...

- Il finira bien par grandir et rattraper ses aînés.

Son ami d'enfance s'approcha de lui afin de poser amicalement sa main sur son épaule.

- Je comprends ton inquiétude. Cependant, je pense sincèrement que c'est la meilleure voie à prendre pour lui. Tu te rends compte ? Il deviendra le chevalier le plus jeune de tout le royaume.

- Ce n'est pas ce qui intéresse le plus Link...

Karl revint se poster près de la fenêtre afin de voir son fils qui aidait son camarade à se remettre de son combat.

- Il veut être prêt à servir le roi quand la Grande Calamité reviendra.

___


Ce soir-là, Link préparait ses affaires dans un gros sac de voyage. La veille, il avait appris qu'il s'entraînerait dorénavant avec ses aînés et qu'il deviendrait certainement chevalier d'ici plusieurs mois. Malgré sa joie, il ressentait tout de même un certain stress qui le mettait dans tous ses états. Après tout, il s'apprêtait à vivre dans une caserne réservée aux futurs adoubés. Quelqu'un frappa alors à sa porte, ses parents entrèrent quelques instants plus tard. L'ambiance de la pièce s'était faite plus pesante, à leur insu. Dans ses bras, Karl tenait une épée rangée dans son fourreau, ce qui donna des frissons au jeune homme.

- Je crois qu'il est temps que je te la remette. Bien que tu ne sois pas encore chevalier, tu en auras grandement besoin pour tes futurs entraînements. Elle te sera bien plus utile que les épées prêtées par l'école.

Link entrouvrit la bouche, mais aucun mot ne parvint en sortir à cause des vives émotions qu'il éprouvait. Adélaïde décida de prendre la parole.

- Nous sommes très fiers de toi. Depuis tout petit, tu fais tellement d'efforts pour parvenir à ton but... J'ai encore du mal à croire que tu ne seras plus à la maison, maintenant. 

Avec dignité, elle s'essuya les yeux pour de pas laisser ses larmes couler sur ses joues.

- Elle t'appartient désormais, déclara son père en lui tendant l'épée. Prends-en soin. Elle te revient de droit.

Presque machinalement, l'adolescent prit le fourreau dans ses bras et regarda avec admiration l'arme transmise par ses ancêtres. Il était si ému qu'il ne put répondre :

- Je ne vous décevrai pas.

___

Le soleil était levé depuis plus d'une heure, la citadelle autour du château se trouvait déjà en effervescence. Mené par son maître Arthur, Link traversait les couloirs de la caserne qui allait devenir sa nouvelle "maison" et rencontrait sur son passage quelques serviteurs qui se hâtaient. Il arriva dans une grande salle où avaient lieu tous les repas de la journée ; un vacarme désagréable régnait dans la grande pièce où avaient été installées des dizaines de tables, regroupant cinq à six apprentis.

- Voici tes nouveaux camarades. Comme tu peux le remarquer, ils ont tous plus de trois ans que toi. J'espère que ton intégration ne sera pas trop dure. Si tu as le moindre souci, tu peux venir m'en parler.

Arthur le conduisit à la seule table libre, un peu à l'écart dans un coin de la salle. Le jeune aspirant s'y assit, suivi du regard par quelques jeunes hommes qui l'avaient remarqué. Link reçut les dernières explications et recommandations de son maître puis fut laissé en attendant que l'entraînement matinal commence. Un grand brun à forte carrure se leva alors avec ses trois amis et ils vinrent à sa rencontre en souriant narquoisement.

- Tu t'es perdu ? lui lança moqueusement le brun. Ou tu viens admirer la future élite de la chevalerie ?

- Je viens d'intégrer votre groupe, répondit simplement Link en affrontant son regard sans la moindre once de peur.

- Oh, vraiment ? Ils laissent des gens comme toi devenir chevalier ?

Le blond inspira profondément pour garder son calme. Il savait très bien qu'il rencontrerait des types imbus d'eux-mêmes. Sa mère lui avait déjà appris à ne pas s'emballer dans ce genre de situation.

- Je suis Conrad, fils du comte de Traives. Et je suis le meilleur aspirant pour devenir le chevalier servant de la princesse !

L' adolescent arqua légèrement un sourcil, mais n'entra pas dans sa provocation.

- Je m'appelle Link, fils du chevalier Karl. Ton intention est noble.

Les compagnons de Conrad rirent aux éclats en charriant leur ami avec quelques tapes sur le dos. Le brun, agacé, posa ses mains sur la table et se pencha vers Link.

- Écoute-moi bien, petit, dit-il gravement. Y a une tradition, quand on arrive ici.

Ses camarades se calmèrent aussitôt, s'échangèrent des regards inquiets et l'un d'eux tenta même de le raisonner.

- Eh, Conrad... Tu vas pas lui imposer ça, quand même... Il est un peu jeune.

- Et alors ? rétorqua le brun, d'un ton cinglant. S'il est là, c'est qu'il a le niveau;, non ?

Il se reporta sur le nouvel arrivant et esquissa un sourire moqueur.

- Tu vas devoir te confronter à l'un d'entre nous lors d'un véritable affrontement. Tu pourras ainsi nous prouver ce que tu vaux. Qu'en penses-tu ?

Link plissa des yeux sans le lâcher du regard. Combattre ne l'effrayait pas, même si c'était contre un de ses aînés. Mais l'idée de faire ça pour montrer sa "valeur" lui déplaisait fortement.

- Je refuse, annonça-t-il avec assurance. Ce n'est pas dans mes principes.

- Comment ?!

Link se leva, faisant reculer par la même occasion le banc sur lequel il était assis, et croisa les bras.

- Je préfère les combats singuliers qui ont pour unique but de progresser.

Conrad serra un poing. Il ne s'attendait pas à ce qu'un gamin de quinze ans lui tienne tête avec autant de calme et de répartie. Alors que Link passait à côté de lui pour changer de place, le brun retira de sa main l'un de ses gants et vint souffleter d'un geste précis l'arrière de la tête de l'adolescent. Le claquement provoqua un lourd silence dans la salle tandis que Link s'était arrêté, les yeux écarquillés.

- Maintenant, tu es obligé de te mesurer à moi pour laver cet affront, persifla-t-il en s'éloignant. Retrouve-moi dans la cour Farone dans un quart d'heure.

Link serra les dents en regardant ses pieds, humilié par le soufflet de son aîné. Il trouvait ça tellement injuste que l'on s'en prenne à lui dès le premier jour... Il avait parfaitement compris que Conrad avait fait cela dans le but d'analyser ses capacités, et cela l'énervait davantage. Observé par tous, il quitta la pièce en direction de sa chambre afin de s'équiper. 

_

- Te voilà enfin ! s'exclama son adversaire au centre de l'espace terreux. J'ai failli attendre.

- Excusez-moi, Votre Majesté, ironisa Link en faisant une révérence exagérée.

Les apprentis venus assistés au combat rirent alors que le fils du comte de Traives tiquait. Il dégaina immédiatement son épée et la brandit vers le jeune blond. L'adolescent était venu équipé d'un vieux bouclier de la salle d'armes qu'il avait accroché dans son dos.

- J'espère que tu es prêt car je ne te ferai pas de cadeau !

Link dévoila à son tour la lame de son épée, la prit à deux mains et la mit verticalement face à lui avant de sourire.

- Moi non plus, répliqua-t-il avant de s'élancer vers lui.

Tous furent surpris que ce soit lui qui entame l'affrontement mais Conrad ne montra pas sa surprise et para avec force l'attaque de son adversaire. Peu habitué à faire face à une telle puissance, Link faillit lâcher son épée lors du contact. Le brun ne lui laissa pas le temps de se reprendre et abattit son épée vers le flanc du blond qui l'évita de justesse. Conrad réitéra son attaque avec plus de rage, poussant l'adolescent à tout éviter. Face à un combat d'une telle envergure, il préférait examiner la technique de son adversaire plutôt que d'attaquer bêtement sans réfléchir. Link bondit sur le côté et roula sur le sol avant de se relever.

- Tu nous joues le bouffon ou quoi ? se moqua le brun en se précipitant vers lui. Bats-toi !

Conrad brandit son arme au-dessus de sa tête, bloqua sa respiration puis l'abaissa vivement vers son adversaire qui para horizontalement son coup, la mâchoire serrée. Link dérapa sur la terre granuleuse en tentant de résister à la pression qu'excerçait son aîné sur lui. Le brun lui asséna soudainement un violent coup de pied qui bloqua la respiration du fils de Karl. Déstabilisé par la douleur, l'adolescent tituba en reculant puis tomba sur le coccyx, sous la risée de ses nouveaux compagnons. Voyant qu'il était à sa merci, Conrad esquissa un sourire avant de bondir vers lui en poussant une exclamation. Link tira brusquement son bouclier de son dos et parade difficilement l'attaque qui faillit écraser la plaque de métal contre lui. Le bruit fut fracassant, provoquant la fermeture de l'un des ses yeux et un gémissement à cause de l'effort.

- C'est tout ce que t'as dans le ventre ? lui lança son adversaire en grimaçant. Je suis déçu !

Link claqua de la langue. Il ne pouvait pas se taire quand il se battait ?! Il n'appréciait pas ce genre d'attitude qu'il considérait comme irrespectueuse. Il roula sur le côté, ce qui fit crisser l'épée contre son bouclier avant que la lame ne vint se planter dans le sol.

- Que...! émit Conrad en suivant sa cible du regard, pris de court.

L'adolescent se remit aussitôt debout et se rua vers son adversaire, son épée dans une main, son bouclier dans l'autre. Il est gaucher ?? pensa le jeune noble en dégageant son arme. Link attaqua en revers, fut paré par le brun, mais répéta son mouvement en donnant un coup vers l'extérieur qui déséquilibra son aîné. Pour le bloquer une deuxième fois, Conrad fut obligé d'empoigner son épée à deux mains, les sourcils froncés. Il sentait que le blond avait augmenté la force de ses offensives, même si elle n'égalait pas celle de ses camarades. Link fit alors une attaque circulaire si inattendue que son aîné manqua de perdre l'équilibre en voulant l'esquiver. Mis hors de lui par le fait qu'il lui tienne tête, Conrad grogna plaça un pied en arrière, prêt à lui asséner son attaque la plus puissante. Si je cible sa hanche, il n'aura pas le temps de contrer ! En un instant, il abattit son arme vers son flanc gauche que le bouclier paraissait mal protéger. Link para difficilement avec son épée car son adversaire avait effectué trop vite son mouvement pour qu'il puisse contrer à l'aide de son bouclier. Sans lui laisser le temps de se reprendre, le brun réitéra son attaque avec plus de rage encore, provoquant le basculement de son cadet qui lâcha involontairement sa protection de métal.

- C'en est fini pour toi ! s'écria Conrad en élançant son épée vers l'adolescent.

Link roula brusquement sur le côté alors que la lame s'enfonçait dans la terre.

- Il veut le tuer ou quoi ? chuchota l'un des camarades du brun.

Le fils de Karl jeta un regard noir au futur chevalier, essoufflé par ce combat dont la tension augmentait d'un cran. Bien que les déesses lui aient attribué une capacité hors norme, il ne voulait pas l'employer pour ce combat. Non... Il voulait gagner sans y avoir recours pour laver l'humiliation qu'il avait subi. Link se releva d'un coup, planta verticalement son épée dans le sol, prit appuie dessus et vint frapper le torse de Conrad à l'aide de ses deux pieds. Sa force physique étant moindre que la sienne à cause de la différence d'âge, il devait utiliser tous les moyens qui se trouvaient à sa portée pour y remédier. Le brun hoqueta sous le choc sans avoir eu le temps de dégager son arme de la terre. Déséquilibré, il chancela en battant l'air des bras mais son cadet vint lui assener un coup dans le ventre avec le dos de sa lame. Conrad grogna puis heurta lourdement le sol, ce qui lui coupa net le souffle et lui fit fermer les yeux. Le blond sauta tout à coup sur lui et le bloqua en posant un genou sur son abdomen, l'autre sur son bras armé.

Les apprentis chevaliers retinrent leur respiration, l'atmosphère devint pesante. Conrad sentit alors un métal glacial contre sa gorge ; il regarda à contrecœur l'adolescent qui le maintenait au sol, son épée à la verticale au-dessus de sa pomme d'Adam. Le brun déglutit avec difficultés et serra les poings quand un dégoût immense s'empara de lui. 

- Tu t'avoues vaincu ? lui demanda froidement Link. 

Les traits de son aîné se crispèrent, son visage rougit à cause de la honte qu'il éprouvait à cet instant précis.

- Je... J'abandonne, annonça-t-il avec résignation.

- Bien, bien ! s'enthousiasma un homme qui sortait de la foule. Je ne m'attendais pas à ce que tu fasses tes preuves si vite, jeune Link.

Les deux apprentis chevaliers tournèrent en même temps la tête vers le chevalier Alaric. Le malaise de Conrad s'accrut plus encore.

- M...Maître ? bafouilla-t-il en rougissant de honte.

Link le libéra avant de rengainer son épée et de saluer poliment son futur maître. Son père lui avait maintes fois vanté ses mérites et ses multiples exploits dans l'armée du roi. C'était un grand homme châtain à forte carrure et dont les stigmates de la guerre se reconnaissaient facilement sur la peau de son visage. Il était habillé simplement, si bien que l'on aurait pu se méprendre à penser qu'il était encore écuyer à son grand âge.

- Comme on me l'avait annoncé, ta technique de combat sort quelque peu de l'ordinaire, déclara Alaric en s'approchant de son nouvel élève. J'ai néanmoins décelé quelques imperfections dans ton maintien de l'épée, lors de ton attaque circulaire. Place ta main plus proche de la garde. Tu pourras mettre plus de force dans tes coups.

- Bien, dit le blond en hochant la tête.

Son maître ne put s'empêcher de sourire avec satisfaction. Il posa ses mains sur ses hanches pour examiner intégralement l'adolescent.

- On fera de toi un homme, crois-moi. Quant à toi...

Il jeta un regard dur vers Conrad.

- Ton comportement me fait honte. Souffleter son camarade dans l'unique but de l'affronter n'est pas digne d'un futur chevalier. J'espère que ce combat t'aura servi de leçon.

Le brun posa un genou à terre et courba la tête pour demander pardon à Link. Ce dernier se contenta seulement de lui tendre la main, ce qui surprit son aîné. Conrad leva les yeux vers lui, les sourcils arqués, et finit par esquisser un fin sourire avant d'attraper sa main. Le blond le tira afin qu'il puisse se relever tandis que tous leurs camarades autour s'approchaient de leur maître pour prendre connaissance de leur entraînement du jour. Pendant qu'Alaric expliquait à tous le programme, Conrad fit face à Link et posa une main sur son épaule.

- Pardonne mon irrespect, Link. Je dois reconnaître que ma position en tant que meilleur apprenti m'est montée à la tête... J'espère qu'à l'avenir, nous serons en de meilleurs termes.

- Oui, approuva l'adolescent en acquiesçant. Mais je n'oublie pas l'humiliation que tu m'as faite.

Conrad passa une main sur sa nuque en signe de honte.

- Comment pourrais-je me faire pardonner ?

Il ne fallut que quelques instants pour Link avant qu'il n'affiche un grand sourire.

- Tu connais l'oubloyer sur la place Elimith, à trois rues d'ici ?

Les yeux du brun s'agrandirent, signifiant clairement qu'il ne s'attendait pas du tout à cette question. Conrad ne put empêcher un rire rauque d'éclater, ce qui lui attira un autre avertissement de la part de son maître.

_

- Et c'est là où elle s'est tournée vers moi, et m'a dit : " Mais Conrad, tu sais bien que je suis fiancée avec Hector" !

La chute de l'histoire provoqua l'hilarité du petit groupe d'amis qui s'étaient réunis dans la salle commune devant un bon feu de cheminée. Doucement, Link riait avec eux en écoutant les diverses expériences vécues par ses compagnons. Cela faisait maintenant deux mois qu'il avait intégré leur groupe et s'était lié d'amitié avec grand nombre des futurs chevaliers qui l'appréciaient beaucoup pour sa sincérité et sa gentillesse.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ensuite ? demanda Geoffrey, un grand garçon roux aux yeux marron.

- Elle est partie et refuse de me voir depuis ce jour-là. De toute manière, je dévoue entièrement mon cœur à la princesse.

L'un de ses plus proches amis, Gautier, explosa de rire en lui donnant de fortes tapes dans le dos avant de s'exclamer :

- Elle ne sait même pas que tu existes !

- Quand je serai son chevalier servant, elle sera bien obligée de le savoir, crétin !

- Ne reviens pas me voir en pleurant quand tu apprendras que ce ne sera pas toi.

Conrad lui lança un regard noir, accablé par les rires de ses compagnons. Gautier était un jeune homme dont la chevelure d'un blond très pâle se rapprochait parfois du blanc, il se tourna vers Link et lui demanda en souriant :

- Eh, Link. Il paraît qu'à quatre ans, t'aurais battu plusieurs adultes en combat singulier.

Quand toutes les têtes pivotèrent vers lui, l'adolescent rougit en regardant ses pieds.

- Ce ne sont que des rumeurs, affirma-t-il. En vérité, j'avais sept ans quand j'ai battu un homme... Je ne comprends pas pourquoi ce fait a été aussi déformé.

- À sept ans, tout de même... Dis-nous, tu ne te serais pas retenu contre Conrad, le premier jour ?

- QUOI ?! s'écria le concerné en voyant rouge. Cesse un peu tes inepties, veux-tu ?

Un lourd silence s'installa dans le petit groupe, seul le feu crépitant semblait donner vie à la pièce. Alaric fit alors son entrée. Les futurs chevaliers se levèrent brusquement pour le saluer, mais il les pria aussitôt de se rasseoir.

- On m'a informé de la date de l'examen de fin d'étude, annonça-t-il avec une voix grave.

Il fit passer feuille où était inscrit l'événement en question.

- Dans trois mois, vous allez devoir prouver votre valeur afin de devenir chevalier. Link, j'ose espérer que tu auras plus de seize ans, car c'est l'âge théorique minimum pour être adoubé.

Le blond acquiesça pour le lui confirmer. Dans presque deux mois, il fêterait son seizième anniversaire, donc il n'avait pas à s'inquiéter pour ça.

- Bien. Vous n'êtes pas sans savoir que votre adoubement, si toutefois vous réussissez votre examen, sera suivi par l'épreuve traditionnelle de l'épée.

Geoffrey arqua un sourcil, et le maître soupira quand son élève lui demanda de quoi il s'agissait exactement.

- Rassure-moi. Tu as déjà entendu parler de la Lame Purificatrice ?

- Oui, assurément.

- Une fois par an, après l'adoubement des nouveaux chevaliers, ceux-ci sont emmenés au nord du château, dans une forêt protégée par une divinité. L'épée s'y trouve. Si vous avez la chance d'aller là-bas, sachez que vous devriez tenter de la retirer de son piédestal. Même si j'ai peu d'espoir.

Un apprenti, nommé Thibaut, ricana suite à cette déclaration, mais se tut rapidement en voyant les airs graves de ses camarades. Après tout, chacun savait que le retour du grand Fléau se ferait pendant leur siècle, même s'il n'y avait aucune indication précise sur le moment de sa venue.

- Bien. Il me reste d'autres élèves à aller prévenir. Si vous avez des questions, allez voir le chevalier Arthur. C'est lui qui se charge de l'examen final.

_

Assis sur l'un des bancs du grand village Zora, Link ne cessait de taper nerveusement le sol de son pied, perdu dans ses pensées. Il appréciait tout particulièrement cet endroit pour son atmosphère reposant et prospère ; il était entouré constamment par le bleu éclatant des pierres qui formaient toutes les infrastructures. Depuis tout petit, l'adolescent aimait s'y trouver, notamment avec son père, et rendre visite à une amie de longue date.

- Je te trouve bien pâle aujourd'hui, Link... s'inquiéta Mipha qui se tenait près de lui. Tu n'es pas malade, au moins ?

Le blond l'observa un instant, puis lui offrit un sourire forcé pour qu'elle ne se fasse pas plus de soucis pour lui.

- Non, je vais bien.

La princesse zora eut une expression attristée. Elle sentait bien que Link lui cachait ses états d'âme, mais elle ne pouvait pas le forcer à tout lui dire.

- Père m'a dit que ton dernier examen se passerait la semaine prochaine.

Elle lui sourit chaleureusement.

- Je penserai à toi ce jour-là. Je suis sûre que tu vas réussir.

L'Hylien la remercia d'un hochement de tête. Savoir qu'il était soutenu par ses parents ainsi que par sa plus grande amie lui réchauffait le cœur et le soulageait de la pression qu'il accumulait depuis plusieurs semaines.

- Tu reviendras me voir, une fois chevalier ?

- Bien sûr. J'espère avoir l'honneur d'être "adoubé" par ta lance, alors.

Le duo s'observa un instant avant de rire de bon cœur. Ils appréciaient ce temps précieux passé ensemble, bien que les visites de Link se soient faites plus rares depuis qu'il avait intégré le groupe de ses aînés.

La semaine s'écoula rapidement, et le jour de l'examen de fin d'étude arriva. Link ne savait pas à quoi s'attendre ; il avait enfilé sa tenue d'entraînement, cinglé l'épée de son père avec fierté et accroché son arc dans son dos, comme à son habitude. Les apprentis furent rassemblés dans l'une des plus grandes cours du château royal, devant une grosse estrade de bois où vint monter Sir Arthur. Ils étaient plus d'une vingtaine à passer l'examen, et tous tentaient de dissimuler l'anxiété immense qu'ils éprouvaient. L'ambiance était pesante, si bien que Link se décala légèrement sur les côtés pour accéder à de l'air frais. Le chevalier se racla la gorge.

- Aujourd'hui est un grand jour pour chacun d'entre nous. commença-t-il en balayant le groupe du regard. Vous, aspirant chevalier, accéderez peut-être au titre de paladin. Mais pour cela, vous vous apprêtez à subir l'épreuve la plus difficile que vous ayez faite jusque-là.

Gautier déglutit difficilement.

- Si vous la réussissez, en plus du titre de chevalier, vous aurez l'honneur de passer l'épreuve de l'épée. Mais ne vous bercez pas d'illusions, je vous prie.

Arthur, qui tenait un parchemin enroulé dans l'une de ses mains, le déplia afin de poursuivre.

- Vous serez appelés un à un, toutes les cinq minutes.

Un premier aspirant fut donc envoyé dans la pièce où se déroulait l'épreuve, sous les regards inquiets de ses camarades. Conrad rejoignit son jeune ami à l'écart et se pencha vers lui en soufflant.

- J'ai horreur qu'on me tienne en haleine de la sorte, grogna-t-il en fusillant un des gardes qui les surveillaient. Ils ne peuvent pas nous dire ce qui nous attend ?

- Non. Ils veulent que nous soyons dans un état d'esprit proche de celui qu'éprouvent les chevaliers lors d'une bataille.

Le brun arqua un sourcil et l'incita à poursuivre.

- Avant un véritable combat, lors d'une guerre par exemple, ils ne savent pas ce qui les attend, ni ne connaissent la force de leurs adversaires.

- Mais il y a toujours les éclaireurs, non ?

- Je ne pense pas qu'ils soient capables de déterminer le nombre exact d'ennemis, ainsi que leur puissance. Ils ne font qu'une simple évaluation.

- Mais au moins, ils savent contre qui ils se battent ! s'exclama Conrad en s'adressant plus aux gardes qu'à son compagnon.

Gautier, non loin de là, vint à leur rencontre en s'étirant les bras par-dessus sa tête.

- Ferme-la un peu, Conrad. 

Le brun jura contre lui en hurlant de tout son soûl alors que son ami le raillait une fois de plus. Quant à Link, son attention avait déjà été captée par une autre personne, bien plus raffinée que ses camarades, bien plus élégante, bien plus discrète. En remarquant une magnifique chevelure blonde aux reflets dorés, le cœur du garçon rata un battement dans sa poitrine. La jeune fille marchait le long des remparts et inspectait attentivement les aspirants, accompagnée par une Sheikah. Gautier perçut le changement dans l'attitude de Link et comprit qu'il avait vu la prêtresse royale en suivant son regard.

- C'est la princesse, dit-il tout aussi subjugué que Link.

L'adolescent fut encore plus troublé de l'apprendre.

- Elle est... vraiment très jolie... souffla le jeune blond sans la quitter des yeux.

- Oui, approuvèrent ses deux amis en hochant la tête.

Zelda, qui observait les apprentis chevaliers, s'arrêta avant de se tenir les mains et de demander à son amie :

- Impa, ce sont bien les aspirants qui passent l'examen de fin d'étude ?

- Oui, ce sont bien eux. J'ai entendu dire que certains étaient très doués.

Zelda dévisagea un court instant la Sheikah et finit par soupirer.

- Tous nos chevaliers sont très adroits.

- Excusez-moi, je me suis mal exprimée. Récemment, leur maître m'a dit, notamment, que l'un d'entre eux était particulièrement brillant.

- Quel est le fond de ta pensée, Impa ? lui demanda Zelda avec grand sérieux.

La Sheikah esquissa un sourire. Son amie lisait toujours aussi bien en elle. Impa jeta un coup d'œil aux jeunes gens et remarqua que trois d'entre eux regardaient bien trop attentivement la princesse.

- Allons en discuter ailleurs. Je crois que nous déconcentrons les futurs chevaliers.

La princesse opina puis elles quittèrent le rempart pour rentrer dans le château. Les trois aspirants soupirèrent alors qu'elle s'éloignait.

- Je veux l'épouser, avoua Conrad, encore sous le charme.

- Reviens parmi nous, mon frère, lui dit Gautier en lui donnant une tape amicale sur la joue. Les princesses ne s'intéressent pas aux simples garçons comme nous. Je te rappelle que tu veux déjà épouser six autres damoiselles. 

- Laisse-moi rêver, grommela le brun. Puis je ne suis pas le seul à être autant touché par le charme de la princesse. Il n'y a qu'à voir la tête de Link.

Les deux jeunes hommes n'eurent qu'à baisser le regard pour découvrir le blond dont le visage avait rougi, ce qui provoqua l'hilarité de ses amis. Honteux, il se mit dos à eux, les bras croisés, afin de calmer son trouble.

- Link ! Où est Link ? tonna le chevalier Arthur sur l'estrade. Allez, viens mon garçon. C'est à toi.

L'adolescent le rejoignit sans plus tarder et lui emboîta silencieusement le pas en direction des geôles du château. Sur le chemin, il demanda si l'aspirant précédent avait déjà terminé son épreuve pour qu'on vienne le chercher lui.

- Non, nous avons trois salles pour l'examen. Mais je dois assister aux premières minutes. C'est pour cela que je viens vous chercher toutes les cinq minutes.

Ils empruntèrent un couloir glacial qui donna des frissons au jeune blond et fit augmenter son rythme cardiaque. Les geôles demeuraient loin d'être très accueillantes et encore moins rassurantes. Leurs pas résonnaient entre les pierres humides qui fondaient les murs et alourdissaient par conséquent l'atmosphère. Les torches accrochées et tremblantes éclairaient le chemin étroit qui donnait la désagréable impression à Link d'être emprisonné. Le chevalier s'arrêta devant une porte à double battant faite de bois brut, jeta un coup d'œil par-dessus son épaule puis posa une main sur la poignée en métal. L'adolescent avait déjà compris ce qui se tenait derrière cette porte. 

- J'aimerais te donner quelques dernières informations avant que tu ne débutes l'épreuve. Je vois que tu as apporté ton arc, c'est bien. Tu as le droit d'utiliser les armes que tu souhaites. Ton seul but est de montrer que tu es digne de devenir chevalier.

Face à l'expression devenue impassible du blond, Arthur soupira.

- Quoi que tu trouves dans cette pièce, sache que ton ennemi est très dur à vaincre. Quand tu entreras, tu trouveras de multiples aménagements qui te permettront de te cacher ou de te dissimuler. Mais ils peuvent aussi être un inconvénient.

- Comment ça ? demanda Link, intrigué par cette remarque.

- Je ne peux t'en dire plus. Bonne chance, mon garçon. Que les déesses guident ton épée.

Aussitôt, Arthur baissa la poignée et poussa l'un des deux battants afin que l'adolescent puisse passer. Un air durement respirable l'engloba tandis que le chevalier refermait sans plus tarder. Le blond se jeta vers la première palissade qui se trouvait sur son chemin afin de cacher le plus rapidement possible sa présence puis il examina avec attention l'environnement imposé. Quelques grosses caisses de bois et des palissades avaient été dispersées dans toute la salle, des armes de médiocre qualité jonchaient le sol, un escalier montait le long du mur jusqu'à une petite plate-forme de pierre. Le jeune aspirant inspecta les moindres recoins à la recherche de son adversaire, mais rien ne se dressait devant lui. Les seuls sons perceptibles étaient ceux de sa respiration qu'il régulait parfaitement. Des ouvertures avaient été créées dans les murs afin que des chevaliers, se trouvant dans un couloir attenant, puissent suivre le combat et intervenir en cas de problème. 

Link aperçut à quelques mètres de là un carquois de fortune, rempli d'une dizaine de flèches. Silencieusement, il se déplaça vers lui et l'accrocha à sa ceinture. Il possédait maintenant tout l'équipement qu'il jugeait nécessaire pour se battre. Le plafond, qui s'avérait être une trappe immense, s'ouvrit soudainement et de lourds morceaux d'os tombèrent dans la salle en brisant l'une des caisses et soulevant un fin nuage de poussière. Aussitôt, l'adolescent fronça les sourcils et se plaqua fortement contre son abri en retenant son souffle. Il se demandait ce que pouvait être cette chose qui venait de s'écrouler devant lui. D'étranges crissements se firent entendre, accompagnés par des secousses moyennes mais non négligeables. Méfiant, le blond regarda ce dont il s'agissait et découvrit un stalnox mesurant plus de dix mètres de haut, d'une carrure très imposante. Le monstre scrutait tous les recoins de la pièce à la recherche de sa proie mais il ne vit rien.

Link n'avait jamais affronté une telle créature, il ne connaissait pas ses origines. Son père, une fois, lui en avait vaguement parlé sans pour autant lui dire comment le vaincre. Sa capacité à se mouvoir relevait presque du miracle si l'on oubliait qu'il s'agissait d'un monstre démoniaque. Les flèches n'auraient aucun effet sur des os. Sa seule possibilité était de l'attaquer de front avec son épée. Link posa une main sur la fusée de son arme et s'approcha lentement de son adversaire en restant accroupi pour mieux se dissimuler. Lorsqu'il fut à cinq mètres, il dégaina soudainement son épée alors que le stalnox était de dos, et continua à avancer sans bruit. La créature se retourna d'un coup vers lui et écrasa son poing sur l'emplacement de l'Hylien qui avait bondi sur le côté au dernier moment.

- Comment a-t-il pu m'entendre ?!

Comment un monstre fait d'os pouvait-il percevoir les sons ? Le stalnox se redressa sans quitter Link de son unique œil vert et s'immobilisa pour analyser sa proie de la tête aux pieds. En une fraction de seconde, Link s'élança vers lui et abattit son épée derrière sa rotule grâce à son attaque circulaire. Déstabilisé à cause de sa jambe coupée, la créature maléfique bascula en arrière puis heurta lourdement le sol, provoquant de fortes secousses. Le blond bondit sur lui puis planta son arme entre deux vertèbres afin de briser leur liaison et l'empêcher de se relever. Link voulut se précipiter pour lui porter le même coup au niveau de la nuque mais le stalnox balaya l'air d'un bras en direction de l'aspirant et le força à reculer pour ne pas être blessé. Ses yeux se plissèrent quand il vit les os de sa jambe se ressouder avec le reste de son corps, ainsi que ses vertèbres.

Son énergie vitale doit être dans son œil, pensa l'adolescent en rengainant son épée et en prenant son arc.

Alors qu'il le bandait en direction de sa tête, le monstre cacha son œil d'une main, ce qui fit claquer la langue de Link. Tout à coup, son ennemi projeta sur lui une de ses côtes avec puissance. L'Hylien roula sur sa droite pour éviter le choc mortel. L'os créa une profonde fissure dans les pierres du mur, alarmant sur jeune apprenti quant à la nécessité de ne pas relâcher sa vigilance. Il savait ce qu'il lui restait à faire, sous les yeux des chevaliers qui l'observaient. Link courut vers les escaliers, sentit un autre os lui frôler le dos, puis sauta dans le vide face au stalnox. L'air ambiant s'alourdit aussitôt, le temps parut se figer pour les chevaliers et pour la créature démoniaque tandis que le blond replaçait sa flèche, banda son arc une nouvelle fois et ferma un œil en visant celui de son ennemi. Il la décocha sans que le stalnox ne puisse réagir et le temps reprit son cours naturel.

Link se réceptionna difficilement à terre bien que la hauteur de sa chute fut impressionnante pour les observateurs, pendant que le monstre s'écrasait de tout son poids contre les dalles glacées de la salle, une main sur son œil gravement meurtri. L'aspirant jeta son arc au sol avant de sauter vers son ennemi en dégainant à nouveau son épée. Dans un coup de grâce, la lame transperça le crâne du stalnox qui s'immobilisa immédiatement. Essoufflé à cause de son attaque spéciale, Link mit plusieurs longues secondes avant de retirer son arme en regardant le corps inerte de la créature.

- Ce... Ce gamin vient vraiment de battre un stalnox aussi rapidement ?! s'exclama l'un des chevaliers, abasourdi par ce qu'il venait de voir.

- N'est-ce pas le fils de Karl ? À un si jeune âge, cela relève presque du miracle d'être aussi doué...

Arthur ouvrit alors la porte de la salle d'examen et applaudit fortement l'élève, imité par ses compagnons à travers les ouvertures.

- Encore une fois, tu as su me surprendre, mon garçon, le complimenta-t-il en souriant. Tu es l'un des rares à vaincre un stalnox aussi vite. Tu as réussi ton épreuve avec succès !

- Merci, bredouilla timidement Link en le rejoignant, ce qui fit rire son ancien maître.

Arthur lui donna une tape amicale dans le dos.

- Suis-moi, je vais te mener à la pièce réservée à ceux qui deviendront chevaliers. Avec ce que tu viens de nous montrer, tu pourras devenir même devenir garde royal sans souci ! Peut-être même capitaine...  

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