Chapitre 24
- C'est qu'il est lourd, ce péquenaud ! se plaignit une voix masculine, en plein effort.
Les deux soldats transportaient péniblement le corps sans vie du plus grand recherché de Panah, abattu depuis presque une heure par Claudius le chasseur de primes. On leur avait donné l'ordre de livrer le cadavre aux elvëschs de l'armée pour effacer toute trace de son existence. Link avait presque été entièrement dénudé, l'épée de légende lui avait été retirée pour être gardée dans la salle des trophées du palais. Seule la tablette sheikah, inutilisable, lui restait. Les deux hommes traversaient la grande forêt de Panahpolis et se rapprochaient du mont qui accueillait les immenses créatures.
- Sa blessure me révulse, dit le premier, nommé Varth, d'un air dégoûté.
- Bof, tu verras bien pire, crois-moi. Des entrailles par-ci par-là, ce n'est pas inhabituel sur un champ de bataille.
- Eh bien je m'en passerai ! Saleté...
Ils durent monter une forte côte. Ils parvinrent au sommet en ahanant. Les arbres se firent plus rares, ce qui annonçait leur arrivée imminente.
- J'espère qu'ils vont pas nous bouffer. grommela Varth en dissimulant une certaine inquiétude.
- Je te rappelle que t'es lié, crétin. Aucune chance qu'ils osent te toucher.
- Ils doivent avoir trop peur de ma tendre Elma !
Varth ricana en pensant à son elvësch qu'il affectionnait beaucoup. Ils arrivèrent enfin au centre d'un espace dégagé et verdoyant. Les deux soldats laissèrent tomber le corps du jeune homme, l'observèrent un instant avec mépris puis repartirent gaiement en direction de la ville. Ils avaient fait leur devoir, leur supérieur serait content. Une forte averse s'abattit alors sur cette région de Panah, formant de petits ruisseaux à travers les forêts, mouillant la terre et répondant au besoin de la faune et la flore. Allongé sur le côté, le corps demeurait inerte, son seul sous-vêtement et ses cheveux furent bientôt intégralement imbibés d'eau. Mais il ne pouvait rien ressentir.
Car une nouvelle fois, la vie avait quitté son enveloppe charnelle.
De faibles vibrations parcoururent le sol puis devinrent de plus en plus fortes jusqu'à ce que d'immenses formes se dressent autour de lui, emplies de mauvaises intentions.
- Qu'est-ce que cette immondice ? s'indigna une voix féminine. Oser déposer ça chez nous...
La femelle elvësch s'approcha de Link, renifla sa tête puis eut un mouvement de recul, écoeurée.
- Cet humain n'est pas d'ici !
- Mon cavalier m'a dit qu'il s'agirait d'un soi-disant "élu des déesses", l'informa l'un de ses congénères. Si nous le mangeons, nous serons peut-être touchés par la grâce divine ?
Le conséquent groupe de créatures ricana en s'avançant un peu plus. Tous avaient envie d'y goûter.
- Eh, poussez pas ! Y en aura pour tout le monde ! Quoique...
Un gros mâle donna un coup de tête à l'un de ses semblables pour se faire une place, ce qui indigna certains d'entre eux. Il y eut un début de confrontation pour savoir qui aurait l'honneur de le manger en premier. Une femelle profita de la cohue générale pour bondir silencieusement vers le corps. Intriguée, elle marcha avec prudence en humant l'air. La pluie, malheureusement, ne lui permettait pas de tout décrypter. Elle finit par se lécher les babines. Soudain, une masse se posa avec précipitation au-dessus de Link et un rugissement féroce et intimidant eut lieu, faisant grogner la femelle.
- Ôte-toi de mon chemin, Elzier ! le menaça-t-elle en montrant ses crocs. Attends ton tour, comme tous les autres !
- Personne ne le touchera, répliqua-t-il avec froideur. Je briserai l'échine de celui ou celle qui tentera de s'en approcher.
Tous reportèrent leur attention sur lui et poussèrent des exclamations indignées. Le gros mâle à qui il manquait une longue plume sur la tête, du nom d'Elnemoris, fit quelques pas en avant et Elzier grogna avec plus d'animosité.
- Reste à ta place, Elnemoris ! Ne m'oblige à te blesser.
Le concerné ricana.
- Toi, me faire mal ? Tu n'as pas encore atteint ta taille d'adulte. Tu ne feras pas le poids contre moi.
Le gros mâle commença à faire le tour d'Elzier en l'observant avec une concentration poussée.
- Tu n'es censé que protéger ta cavalière, Elzier. Laisse cet humain et joins-toi à notre repas.
Le jeune elvësch rit de façon méprisante.
- Je crains que ce garçon ne satisfasse pas votre appétit.
Elnemoris lui jeta un regard noir.
- Ne me fais pas perdre patience, jeune insolent ! rugit-il en s'élançant vers lui.
Les autres créatures reculèrent pour ne pas les gêner. Le gros mâle donna un violent coup de patte dans la tête de son semblable et vint lui griffer la peau. Elzier grogna puis vint planter ses crocs avec hargne dans sa chair, faisant geindre le mâle. Il devait faire attention à ne pas écraser Link par inadvertance.
- Tu vas me le payer, sale chien ! hurla Elnemoris, fou de rage.
Une silhouette blanche tomba d'un coup entre eux et une jeune femelle déploya ses immenses ailes en poussant un grognement agressif à l'adresse du gros elvësch. C'était clairement de l'intimidation.
- Eldry ? s'exclamèrent certaines créatures, stupéfaites qu'elle s'interpose pour une telle querelle.
- Ne t'avise plus de vouloir toucher à cet humain, Elnemoris. Tu auras affaire à mes crocs, sinon !
- Pourquoi le protégez-vous ?! Il n'appartient même pas à Panah ! Ce déchet est un ennemi !
Elle fit un bond menaçant vers lui, ce qui le contraint de reculer, sur la défensive.
- Tu oserais toucher au garçon choisi par tes déesses ?! Vous avez tous perdu la tête !
Eldry était liée à Astrid. Cette dernière l'avait suppliée de protéger le corps de Link afin qu'il puisse connaître la paix. La femelle se précipita aux côtés d'Elzier et lança un regard noir à tous ceux dont l'envie de manger n'avait pas disparu.
- Partez avant que je ne vous tranche la gorge ! Je ne me répèterai pas. Et si vous en parlez à vos cavaliers, je vous jure que je vous retrouverai pour vous déchiqueter. J'espère avoir été claire !
Ils hésitèrent un long moment puis finirent par s'envoler en l'injuriant. Elnemoris lui lança un regard dédaigneux puis s'éloigna sans un mot. Eldry poussa un faible soupir, les poils collés à son corps à cause de la pluie, puis elle vint frotter doucement sa tête à son compagnon.
- Par les déesses, j'ai bien cru qu'il allait te tuer... souffla-t-elle avec peine.
- Merci d'être intervenue. Sans toi, je n'aurais pas su respecter mon pacte.
Eldry vint lui lécher sa blessure pour la nettoyer. C'était une jolie femelle aux poils soyeux et à la robe d'un blanc éclatant.
- Je n'arrive toujours pas à croire que tu sois lié à deux humains. C'est un cas unique.
Quand elle le vit plisser les yeux, elle se sentit attristée.
- Jamais je n'aurais pensé que tu pleurerais pour lui.
- Tais-toi... C'est seulement la pluie.
Elzier se coucha près du corps du jeune homme et passa une aile au-dessus de lui pour le protéger. Ce geste attendrit sa compagne.
- Le temps que je trouve une solution pour sa sépulture, je vais rester à ses côtés, déclara l'elvësch en posant sa tête sur ses pattes avant.
- Alors j'attendrai avec toi.
Il acquiesça puis ferma les yeux. L'état d'âme d'Olympe était catastrophique. Il souffrait presque autant qu'elle à cause du lien, mais ils n'arrivaient plus à communiquer. Elzier avait si mal au cœur qu'il ne voulait pas imaginer la souffrance que ressentait son amie, en bien plus fort. Elle était dévastée... Rien ne pouvait la consoler. Jamais elle ne pourrait s'en remettre...
o0o
" Je suis juste une voyageuse en quête d'aventures et une peu imprudente, comme tu as pu le constater..."
" Si tu veux vraiment savoir, je m'appelle Olympe."
" J'ai plus que hâte d'entamer ce voyage et de découvrir ce royaume avec toi, partenaire ! "
" Comment arrives-tu à être aussi calme après ce qu'il vient de se passer..."
" Alors c'est... c'est toi... le prodige ?"
" Si c'est la seule façon pour toi d'extérioriser tout ce que tu as gardé dans ton cœur, alors pleure autant que tu veux."
" Link, reprends-toi !"
" Pour...Pourquoi tu te fais autant de mal ?"
" J'attendrai ton retour aux portes de la ville."
" Je te trouve tellement mignon que j'ai envie de t'embrasser. "
" Contrairement à toi, je fuis mon destin."
" Nous sommes d'authentiques partenaires..."
" LINK !"
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- Bonjour, Link.
Les sourcils du jeune homme se froncèrent puis ses yeux s'entrouvrirent légèrement avant de cligner avec lenteur. Il avait horriblement mal au niveau de son abdomen et des maux de tête le lançaient. Pourtant, l'environnement autour de lui n'était que pur néant, plongé dans un noir intense et effroyable. Il avait froid. Terriblement froid... Sa peau était glaciale, et son cœur... Il ne le sentait plus battre dans sa poitrine.
Link était allongé sur une fine couche d'eau qui s'étendait à perte de vue. Ce lieu lui était parfaitement inconnu et pourtant, il avait l'impression d'y être déjà venu. Il ne se souvenait de rien. Ou plutôt, il se souvenait uniquement de sa vie, cent ans plus tôt. S'il était là, c'était que Ganon l'avait vaincu, non ? Le héros se redressa en grimaçant de douleur et posa une main sur son ventre. En y jetant un coup d'œil, il aperçut une faible marque argentée briller sur son épaule, près de son cou. Il fut surpris de la voir. Quelle était sa signification ? Son origine ? À sa faible lueur, il remarqua que ses cheveux n'étaient plus blonds, mais bruns.
- Tu dois te poser beaucoup de questions, Link.
Le chevalier sursauta et se retourna, les sourcils haussés sous la stupéfaction.
- Mipha ? prononça-t-il, hébété.
Le prodige des Zoras s'approchait de lui en souriant doucement. Malgré l'obscurité, elle demeurait visible, comme si un rayon de lumière avait été braqué sur elle. D'étranges flammes vertes volaient autour d'elle.
- Mais tu... tu devrais être morte...
- Je le suis, Link.
Sa réponse lui provoqua un vif pincement au cœur. L'Hylien baissa la tête, l'expression sombre.
- Alors, moi aussi...
- Oui, hélas. Et c'est la deuxième fois.
Les yeux de Link s'écarquillèrent. C'était... la deuxième fois qu'il mourait ? Impossible...
- Tu as déjà perdu une fois contre Ganon. Mais grâce à la princesse, tu as pu ressusciter un siècle plus tard. Tu n'avais plus aucun souvenir. Et malheureusement, tu as été lâchement assassiné...
Mipha se mit face à lui en se tenant un bras, très touchée par la situation.
- Il semblerait que tu aies recouvert ton ancienne mémoire mais que tu aies perdu les souvenirs depuis ton Réveil.
Link serra les poings.
- À quoi bon, je suis mort en échouant une seconde fois...
- Non, tu te trompes. En libérant ma Créature Divine, tu as pu libérer mon âme. Pour te remercier, j'ai placé en toi en partie de mon esprit pour te léguer un grand pouvoir. C'est cette partie-là qui se tient actuellement devant toi.
Perdu, il la dévisagea sans voix, ce qui arracha un sourire à son amie d'enfance.
- Je vais refaire couler la vie dans tes veines, Link. Mais sache que ce sera la dernière fois. Mon pouvoir sera entièrement consumé. Je ne sais si tu te rappelleras de cette discussion... Mais tes souvenirs reviendront et tu oublieras de nouveaux les anciens.
- Mipha, attends...
Elle secoua la tête en balayant l'air d'une main.
- Non, je ne peux pas. Je n'ai plus beaucoup de temps et Zelda ne pourra plus attendre longtemps.
Étrangement, le cœur de Link ne bondit pas dans sa poitrine en entendant son prénom, contrairement à ses habitudes. Ah... C'était parce qu'il ne battait plus... Mais pourtant, il ne ressentit pas non plus de tressaillements, ou même de vives joies. C'est alors qu'il aperçut une jeune femme aux cheveux châtains, couchée à quelques mètres de là. Elle aussi portait la même marque sur son épaule.
- Qui... Qui est-ce ?
Mipha tourna sa tête en sa direction avant de sourire tristement. La Zora s'accroupit devant lui puis posa sur une main sur son cœur, prête pour lui insuffler la vie.
- Elle est celle que tu es parti sauver car tu l'aimes.
Le héros ouvrit la bouche pour la contredire en lui disant que c'était Zelda qu'il aimait, mais son amie poursuivit.
- Elle s'appelle Olympe. Il est maintenant l'heure pour moi de te quitter, Link. Fais bien attention à toi. Si tu mourrais de nouveau, plus personne ne pourrait te sauver et ce sera la fin d'Hyrule, et peut-être même du monde.
- Attends, pourquoi est-elle là ? Mipha, atte...
Une lumière éblouissante sortit de la main de la jeune femme et pénétra le torse de Link avant qu'il ne puisse finir de parler. Une douleur explosa alors en son sein et ses yeux s'agrandirent brusquement. Il tomba en avant et se rattrapa avec ses mains, haletant. Il avait l'impression que l'intérieur de son corps était lacéré par des centaines d'épées invisibles.
- Au revoir, Link...
Le sol se rompit sous ses pieds et il fut emporté par les ténèbres qui étouffèrent son cri.
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Les yeux de Link s'ouvrirent soudainement et il se mit à recracher avec violence du sang resté au fond de sa gorge. L'elvësch sursauta et releva d'un coup son aile pour regarder dessous, déboussolé.
- Par... Par quel miracle ?!
Le jeune homme roula pour se mettre sur le ventre puis se redressa sur ses coudes, le souffle court et le visage pâle. Sa grave blessure à l'abdomen s'était refermée mais restait encore une source de souffrance pour lui.
- T'es mort ou t'es vraiment vivant ?!
Link grimaça en essayant de lever la tête vers lui mais se laissa soudainement retomber en tournant de l'oeil. Eldry, ayant entendu son congénère, le rejoignit rapidement et constata avec stupeur la résurrection du héros.
- Incroyable... dit-elle, ahurie. Les déesses ont choisi de lui redonner la vie !
- Link, reste avec nous, c'est pas le moment d'être inconscient !
Elzier frotta son museau contre lui pour le faire réagir et le poussa pour qu'il reste sur le côté. Ce n'était pas avec la tête dans la boue qu'il avait pouvoir de nouveau respirer correctement... Les traits du jeune homme se contractèrent lorsqu'il fut pris d'une nouvelle quinte de toux.
- Reste pas là, viens te coller à mon pelage !
Mais il n'en avait pas la force. Affolé par l'idée qu'il puisse tomber gravement malade, l'elvësch se rapprocha et le prit entre ses pattes pour le réchauffer.
- Eldry, préviens Astrid ! Dis-lui d'être discrète et explique-lui la situation !
- Bien.
La femelle se tourna en direction de Panahpolis et plissa les yeux. Quant à Link, ses lèvres violettes reprenaient peu à peu leur couleur d'origine. La boue recouvrait une grande partie de son corps. Il ne cessait de répéter le prénom de celle qu'il aimait et qu'il avait tenté de sauver avant d'avoir été lâchement assassiné.
- Je l'ai prévenue. Elle sera là d'ici une demi-heure si tout se passe bien. Mais je ne te cache pas qu'elle est sous le choc... Comment va-t-il ?
- Il respire mais son corps est encore froid. Je n'arrive toujours pas à croire qu'il soit revenu à la vie... Pourtant... J'ai ressenti sa mort ! C'était épouvantable... J'ai eu l'impression de perdre une partie de moi...
- O...lympe... appela Link d'une voix faible.
Son état peina d'autant plus les deux créatures. Elles espéraient qu'Astrid ne tarde pas trop.
- Que va-t-il faire ? demanda Eldry, inquiète. Il n'est même pas en mesure de se battre.
- Je pense qu'il repartira la chercher.
- Le fou ! Cette fois-ci, il se fera tuer pour de bon...
Entouré par la chaleur d'Elzier, le héros inspirait difficilement et sentait la fièvre le gagner. Mipha... Il se souvenait l'avoir vue, comme dans un rêve. Elle s'était adressée à lui mais le jeune homme ne se rappelait plus de ses mots. Voilà quel était le pouvoir qu'elle lui avait confié... Un pouvoir à usage unique. Link lui fut si reconnaissant qu'il faillit en pleurer. Le cri d'Olympe lorsque l'épée l'avait traversé résonnait en permanence dans sa tête et le hantait. Elle le pensait mort... Elle l'avait vu mourir. Link avait échoué. Il n'avait pas su prendre assez de recul pour gérer cette délicate situation. La précipitation l'avait perdu.
Elzier percevait ce sentiment qui le rongeait. Entre Olympe et Link, il ne savait plus où donner la tête. Si seulement il pouvait communiquer avec son amie et tout lui dire... L'elvësch était persuadé qu'un sort, qu'une barrière magique avait été imposée à Olympe pour couper tout contact entre eux. Telle devait être l'une des sanctions qu'elle subissait. Bien plus tard, alors que la pluie avait cessé de tomber, des pas rapides s'approchèrent, mettant Elzier sur le qui-vive. Mais ce n'était qu'Astrid qui accourait, essoufflée.
- Où... Où est-il ?! s'exclama-t-elle en regardant Eldry.
Le mâle souleva son aile et dévoila le corps du prodige entre ses pattes, blotti contre son corps. Son sang n'eut le temps de faire un tour qu'elle se précipita pour s'agenouiller près de lui, paniquée.
- Link ! Par les déesses...
Avec une lenteur témoignant de sa faiblesse, il tourna la tête vers elle avant de froncer les sourcils difficilement.
- É... Écarte-toi, démon... articula-t-il en lui jetant un regard noir.
Le cœur de la châtaine se pinça douloureusement à cause de la blessure due à ses mots. D'un coup, elle s'inclina devant lui, face contre terre, et s'écria :
- Je t'en supplie, pardonne-moi ! Je n'étais pas moi-même ! Mon père a pris le contrôle de mes pensées, il s'est servi de moi pour... pour créer diversion et... et j'ai été forcée de leur dire que tu étais ici...
Jamais... Jamais elle n'arriverait à se faire pardonner pour ça.
- Nous descendons des démons, la majorité des habitants de Panah a hérité de leurs gènes et peut être manipulée grâce au Cristal... expliqua-t-elle avec dégoût. Le but de nos dirigeants était de te tuer car tu as l'intention de détruire Ganon... Ils te considéraient comme la plus grande des menaces à annihiler !
Link déglutit en détournant le regard. Alors tout ce peuple... Ils étaient véritablement tous ses ennemis.
- Seuls les dirigeants et les officiers sont au courant de nos origines, du Cristal et de l'existence de Ganon, poursuivit-elle en restant dans la même position. Quand leur "maître suprême" s'éveillera, ils conquerront le monde à ses côtés... Ils comptent embrigader toute la population de Panah... Si personne ne les arrête, ils mettront le monde à feu et à sang en se servant de nos pouvoirs ! Alors je t'en supplie...
Elle releva subitement la tête, les traits si expressifs qu'ils déstabilisèrent Link.
- Pardonne-moi et... et aide-moi à les arrêter... En échange, je t'aiderai à sauver ma sœur !
Le chevalier demeurait déboussolé. Tout le dépassait. Cette histoire de démons, de conquête du monde, de pouvoir... Jamais il n'aurait pensé que des choses aussi graves se passaient de l'autre côté de la mer de l'Ouest. Et maintenant, comment pouvait-il faire confiance à une fille dont l'armée pouvait à tout moment prendre le contrôle ? Elle paraissait si affectée et si sincère qu'il ne savait plus quoi penser. Link se dégagea du corps de l'elvësch en serrant les dents à cause de son ancienne blessure, puis il essaya de se mettre debout. Mais au moment où il se releva, le héros fut pris de violents vertiges et il bascula sur le côté, alertant les deux créatures et Astrid.
- Par Hylia ! Il a besoin de soins urgents ! Eldry, conduis-nous jusqu'à Nanthilde !
La soldate attrapa Link sous les épaules et le tira jusqu'à son amie pour le déposer à ses pieds. Elle courut ensuite sur son aile tendue et sauta sur sa selle.
- Elzier te demande ce qu'il doit faire, l'informa la femelle elvësch en attrapant délicatement le corps du jeune homme dans sa gueule.
La châtaine se tourna vers lui en réfléchissant.
- Je crois qu'on aura besoin de toi, alors reste sur tes gardes et à l'écoute.
Il hocha la tête puis les regarda s'envoler en direction de l'Est, vers une ferme. Alors qu'ils volaient à toute allure, Astrid créa un petit oiseau noir qui s'apparentait à un merle.
- Va, pars retrouver Sigeric et transmet-lui ce message : le griffon est sur le point d'apparaître.
Astrid relâcha l'animal et le suivit du regard jusqu'à ce qu'il disparaîsse.
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Allongée sur son lit, Olympe avait été enfermée dans sa chambre, sans possibilité de sortir. Elle n'eut pas même le droit de voir sa mère ni son oncle. Elle ne voulait plus voir personne. L'envie de vivre l'avait quittée... La jeune femme avait tant pleuré que ses yeux étaient devenus rouges et ne laissaient plus aucune larme s'écouler. Elle demeurait immobile, les paupières closes et la peau dangereusement pâle. Sa respiration était sifflante et un profond sentiment de vide la détruisait de l'intérieur.
- Il est temps que tu te souviennes, Olympe.
Ses paupières se relevèrent doucement pour lui permettre de découvrir un environnement absolument différent qui la fit se redresser, les sourcils froncés. Elle-même ne comprenait pas comment elle pouvait rester aussi calme alors qu'elle ne se trouvait plus dans sa chambre. Olympe se tenait au beau milieu d'un temple où se dressaient des dizaines de colonnes, où montait du lierre. Quelques ouvertures au plafond filtraient la lumière et dévoilaient la profondeur de cet endroit qui ne possédait aucun meuble.
- Ces lieux t'inspirent-ils une impression de déjà-vu ?
Olympe regarda partout autour d'elle, l'air affligé, mais ne vit personne, pas même la femme à qui appartenait cette voix si douce et sereine.
- Qui êtes-vous...? demanda-t-elle avec méfiance.
- Tu as maintes fois entendu parler de moi.
Une petite boule lumineuse apparut quelques mètres devant elle, flottant avec légèreté à une certaine distance du sol.
- Je suis la déesse Maurdrid, la maîtresse de ces lieux.
- C'est impossible... Mon père m'a dit que vous n'existiez pas... Vous n'avez même pas forme humaine.
La divinité se mut légèrement.
- En réalité, je suis une très vieille croyance, née de ceux qui voulaient se repentir de leurs fautes et s'éloigner de leurs ancêtres démoniaques. Tu n'as pas eu l'occasion de parler souvent aux gens de ton peuple, mais sache que très peu de personnes croient réellement en moi.
- Mais... la cérémonie du pacte...
- C'est bel et bien moi qui vous lie. Malheureusement, la majorité pense que ce n'est qu'une vieille légende et que seuls les elvëschs choisissent leur humain.
Olympe avait bien du mal à la croire. Pour elle, tout n'était qu'un rêve créé par son esprit pour lui alléger son terrible chagrin. Une vive lumière l'éblouit alors, et une forme lumineuse se dessina lentement devant elle. Le corps qui se forma devant elle la paralysa sous la surprise et la mit horriblement mal à l'aise. La jeune femme se tenait face à son double, à une autre jumelle qui n'était autre qu'elle.
- Permets-moi de prendre ton apparence physique malgré le grand trouble que tu sembles éprouver, s'excusa la déesse en s'inclinant. Tu te demandes certainement pourquoi tu es ici, au sein même du temple qui m'a été offert.
Maurdrid se redressa et se prit les mains en observant un colibri voler vers une fleur qui poussait au creux d'une colonne.
- Je suis navrée par ce que tu viens de vivre. Mais je n'ai pas appelé ton esprit ici pour te dire ces mots. La vérité est bien plus sombre, alors je me dois de te la dire clairement et de tout t'expliquer avant qu'il ne soit trop tard.
La déesse reporta son regard dans celui d'Olympe et afficha une expression sérieuse.
- Cela fait bientôt six ans que tu es morte.
Les yeux de la jeune femme s'écarquillèrent sous la stupéfaction avant que son ventre ne se tordre désagréablement. Cette fatalité qui lui était imposée aussi violente... Elle ne pouvait pas être vraie...
- Qu-Quoi ? bégaya-t-elle, sous le choc. Non, vous... vous mentez...
- Je t'en prie, laisse-moi t'expliquer puisque tu as choisi d'oublier.
Maurdrid fit un pas vers elle.
- Te rappelles-tu du jour où tu es tombée dans ce lac gelé ? Tu n'avais que douze ans, ton corps n'as pas résisté à la différence de température et... et ton cœur a cessé de battre. Elzier a été dans l'incapacité de te sauver à temps. Il a senti la vie quitter ton corps, il a été dévasté. Cependant, étant une créature des cieux, il connaissait l'existence d'un sortilège dont seuls les enfants peuvent bénéficier s'ils meurent d'une façon aussi tragique et particulière. Elzier m'a suppliée de t'accorder une deuxième chance.
La déesse observa attentivement le visage d'Olympe se décomposer, elle savait déjà quelles seraient les conséquences de cette vérité qui la rattrapait.
- Cette deuxième vie a malheureusement une durée limitée. Elle a pour but de permettre à l'enfant de se réaliser et d'accomplir ce qu'il souhaitait le plus avant sa mort. Ainsi, j'ai invoqué une part de ton esprit, je l'ai arrachée aux ténèbres et je t'ai dit ces mots : " Je peux te permettre de t'accomplir. Mais une fois que cela sera fait, le nouveau corps que je t'aurais façonnée disparaîtra et tu pourras partir en paix."
La gorge d'Olympe se noua, ses lèvres se mirent à frémir et ses yeux à la piquer. Quant à sa tête, une chaleur insupportable la traversait et lui provoquait des maux épouvantables. Maurdrid commença à faire le tour de son double.
- Deux choix se sont alors présentés à toi. Soit tu décidais de te souvenir de ta mort et tu vivrais tout en sachant cela, sans rien dire à tes proches et dans l'idée de les abandonner brusquement. Soit...
- Je décide d'oublier pour rester heureuse et ne pas souffrir en sachant la vérité... finit Olympe, le regard vide.
- Tel est ce que tu as choisi. J'ai ainsi façonné un corps qui puisse grandir à l'image de ta jumelle et je l'ai matérialisé près d'Elzier. Pourquoi crois-tu que tu es aussi fatiguée depuis quelques temps ? Lorsque tu as touché la corruption, pourquoi penses-tu que tu as entendu toutes ces lamentations, toutes ces voix s'adresser à toi ? Ce n'était que les âmes prisonnières des habitants qui sont parvenues à s'adresser à l'une de leurs semblables. Et cette étoile qui va briller, dans deux nuits ? Elle représente ton âme et restera à tout jamais dans le ciel quand tu partiras pour le royaume de l'au-delà.
Maurdrid s'accroupit derrière elle et posa une main sur son épaule.
- Le but que tu t'étais fixée a été atteint, Olympe. Maintenant, tes heures sont comptées, ton corps puise dans ses dernières ressources avant de disparaître.
Désemparée, la jeune femme laissa sa tête tomber entre ses mains et elle sanglota une nouvelle fois, perdue. Pourquoi la vie était si injuste ? Était-elle vouée à être une tragédie ? Link... Link ne connaîtrait jamais cette terrible vérité. Il n'aurait pas à en souffrir... Olympe pourra bientôt le rejoindre et laisser ce monde corrompu se détruire tout seul. C'est ainsi qu'elle pourrait se venger de son père et de Lancelin. Elle les haïssait. Jamais elle n'avait développé une aussi grande haine envers des personnes.
- Ne laisse pas le Mal te ronger. l'avertit la déesse en se replaçant devant elle. Si tu t'éloignes du droit chemin tracé par ta mère, je crains que ce soit l'enfer qui t'accueille...
Elle eut un mouvement de recul puis redevint une petite forme lumineuse.
- Adieu, Olympe. Puisses-tu partir en paix...
Quand la châtaine rouvrit les yeux, elle fut de nouveau sur son lit, dans sa chambre. Un sourire mêlé à une grande tristesse se dessina sur son visage. Elle était soulagée de ne pas devoir endurer cette souffrance durant toute une vie.
- Attends-moi, Link...Nous serons bientôt réunis.
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- Je te dis que c'est de la folie, Astrid ! s'écria une vieille femme. Est-ce que... Est-ce que tu te rends compte ?! Il était l'homme le plus recherché il y a presque dix heures ! Et toi, tu veux que je l'héberge toute cette nuit ? Je l'ai soigné, c'est déjà trop !
De désagréables pulsations avaient lieu dans la tête du prodige qui reprenait peu à peu connaissance. Il avait été couché sur une surface dure qui provoquait des démangeaisons. Il entrouvrit ses yeux mais sa vision restait trouble, ne lui permettant que de discerner de vagues silhouettes à plusieurs mètres de lui.
- Il est notre meilleure occasion, Nanthilde ! se défendit Astrid. Combien de temps ce cauchemar va-t-il encore durer ? Sais-tu seulement ce que ça fait de reprendre conscience après avoir été manipulée et contrôlée comme une machine ?! Tu t'éveilles, et tu espères seulement que tu n'as rien détruit...
La voix de la soldate se brisa et ses bras retombèrent le long du corps.
- Par ma faute, ma sœur est désespérée... Son mariage a lieu demain à treize heures. À partir de ce moment-là, il sera trop tard !
En essayant de bouger, Link émit un faible gémissement qui parvint parfaitement aux oreilles des deux femmes. Elles se tournèrent en même temps vers lui et Astrid accourut pour se poster à son chevet.
- Comment tu te sens ?
- Je suis éreinté...
Le pouvoir de Mipha l'avait poussé à bout pour pouvoir le régénérer et le tirer des griffes de la mort.
- Nanthilde a pris la décision de te laver et de soigner les blessures superficielles de ton corps, lui apprit la soldate en lui présentant la vieille dame. Elle est un médecin renommé dans la région.
- Cela fait bien longtemps que je n'exerce plus, à part pour soigner les griffonniers de l'Ordre. Les conditions de votre résurrection me dépassent complètement, jeune homme. Êtes-vous réellement un humain ?
Link discernait de mieux en mieux leur visage : Nanthilde était une petite femme aux cheveux gris et au visage creusé par la vieillesse. Les poches sous ses yeux témoignaient de son grand âge et de sa fatigue. Quant à lui, il avait été allongé sur un simple banc et vêtu d'un vieux pantalon.
- Eh bien, il est muet ce garçon ? demanda le médecin en rajustant les lunettes qu'elle portait.
- Je crois qu'il a encore du mal à se remettre des événements.
- En même temps, ce n'est pas tous les jours que l'on se fait embrocher par une épée.
Cette remarque désobligeante offusqua la jeune femme qui avait bien vu Link en être affecté.
- Nanthilde ! Surveille ce que tu dis !
- Oh ! Déjà que tu me l'emmènes dans un sale état et que je dois le garder pour la nuit, laisse-moi au moins mon humour noir !
- Hors de question.
Le héros se releva difficilement, une main plaquée sur son front, puis s'assit en grimaçant. Son état alerta Astrid.
- Fais doucement. Tu ne t'es pas encore remis de tes blessures.
- Où sommes-nous ? demanda-t-il d'une voix grave, un œil fermé.
Il jeta un regard circulaire à la pièce qui n'était autre qu'un salon donnant sur une vieille cuisine.
- Chez Nanthilde. Et plus occasionnellement, dans la base de l'Ordre des Griffonniers.
- L'Ordre des... Griffonniers ?
La vieille dame se précipita vers Astrid et lui prit les épaules, d'un air paniqué.
- Pauvre folle ! Que t'apprêtes-tu à lui dire ?!
- Tout ce qu'il doit savoir.
Nanthilde secoua vivement la tête.
- Si tu lui dis, tu signes notre arrêt de mort !
La châtaine arqua un sourcil et la repoussa d'un bref geste de la main.
- Ne dis pas n'importe quoi. Link est de notre côté et sera notre atout majeur s'il rejoint nos rangs.
Quelqu'un frappa au même moment à la porte, attirant leur attention. Link eut un brusque mouvement de recul mais la vieille dame l'empêcha de bouger en le maintenant aisément assis.
- Enfin ! soupira Astrid en se dirigeant vers la porte. Ce n'est pas trop tôt... J'ai bien cru qu'il n'avait pas reçu mon messager.
Elle ouvrit la porte et sortit sans donner la possibilité au prodige de voir qui se trouvait dehors. Nanthilde partit alors chercher d'anciennes béquilles et les lui donna.
- Prends-les, mon garçon. Tu en auras besoin pour te déplacer.
Malgré sa méfiance, il les prit et se dirigea du mieux qu'il put vers l'entrée. Le médecin lui tint la porte et il sortit de la maisonnée en s'apercevant qu'il faisait déjà nuit noire. Il n'avait même pas remarqué que le jour était tombé depuis des heures... Elle le guida jusqu'à une longue grange où de vagues lanternes semblaient flotter à l'intérieur. Quand Nanthilde poussa une porte bien plus imposante, de vives voix leur parvinrent, une foule de soldats se présenta à lui et fit dresser ses cheveux sur sa tête. Dans un moment précipité, il voulut attraper la Lame Purificatrice dans son dos mais sa main se referma sur de l'air. Tous se tournèrent alors vers lui et il crut voir dans leur regard une animosité féroce.
- Calme-toi et avancé, lui conseilla Nanthilde en le poussant dans le dos.
Désarmé, Link déglutit en s'exécutant, peu rassuré. Tout le monde le fixait. Il y avait largement plus d'une centaine de soldats dans cette grange. Ils se décalèrent pour le laisser passer et lui frayèrent un chemin jusqu'à Astrid, debout sur une caisse de bois.
- Bienvenu au quartier général de la Résistance de Panah, Link ! s'exclama-t-elle en étendant un bras devant elle pour désigner toute l'assemblée. Je te présente le onzième régiment de l'armée, entièrement sous mes ordres, et qui porte aussi le nom de l'Ordre des Griffonniers !
Le chevalier en eut des frissons et regardant tous les soldats autour de lui : ils avaient des allures fières, les bras croisés ou les mains sur les hanches. Sa présentation fut accueillie par de nombreuses exclamations.
- Comment est-ce possible ? demanda-t-il, sidéré.
- En vérité, je suis lieutenant-colonel, désignée par mon père en dépit de mon jeune âge. Il m'a autorisée à former mon propre régiment. J'ai réuni tous ceux et toutes celles à qui j'ai réussi à ouvrir les yeux et qui veulent défendre la liberté des peuples ! Ici, tout le monde est au courant pour le Cristal ainsi que des mauvaises intentions de nos dirigeants, Link. Pendant deux ans, j'ai parcouru le pays à la recherche d'alliés et j'ai créé l'Ordre des Griffonniers. Malheureusement, nous sommes en sous-nombre par rapport au reste des forces armées de la Capitale, et nous n'avons jamais eu l'occasion de renverser le pouvoir en place. Mais avec toi à nos côtés, et grâce à Excalibur, nous pouvons briser la malédiction du Cristal et tuer les dirigeants !
Des cris déterminés résonnèrent dans la grange et firent frémir le héros.
- Tout le monde ici est prêt à donner sa vie pour mettre fin au pouvoir démoniaque qui nous domine. Si tu te joins à nous, Héros, tu pourras sauver ta bien-aimée ainsi que les peuples d'Hyrule ! Si tu te joins à nous, c'est potentiellement le monde entier que tu vas libérer du Mal !
Une boule se forma dans la poitrine de Link et commença à le gêner pour respirer. Son rythme cardiaque accélérait fortement et son sang affluait dans ses muscles. Il sentit l'énergie le regagner peu à peu. Derrière lui, des centaines d'épées furent dégainées en même temps et brandies vers le plafond, accompagnées des puissantes exclamations qui le firent frissonner de la tête aux pieds. En se retournant, le spectacle qui s'offrit à lui participa à faire renaître l'espoir en son sein. Le Héros ne serait plus seul. Voir autant de monde le soutenir et être à ses côtés le soulageait d'un grand poids.
Link fit face à la châtaine et hocha la tête.
- Vous pouvez compter sur moi.
Les cris redoublèrent d'intensité et Astrid sauta devant lui pour le gratifier d'un grand sourire déterminé.
- Parfait. Tu ne sais pas à quel point nous te sommes reconnaissants. Seule ton épée est en mesure de détruire le Cristal pour nous libérer, car elle renferme le pouvoir des déesses.
Le héros baissa les yeux.
- Ils m'ont retiré la Lame Purificatrice... Tant que je ne la retrouverai pas, je ne vous serai d'aucune utilité.
- Seul son maître peut la manier, non ?
Ses yeux s'agrandirent.
- Ils ne pourront jamais s'en servir. L'épée légendaire repose actuellement dans la salle des trophées du palais. Je t'aiderai à la reprendre.
- Merci.
Avant que des dizaines de soldats ne viennent lui parler, Astrid s'empressa de donner ses dernières indications au prodige :
- Le Cristal se trouve dans la caserne Sud de la ville, là où nous nous sommes rencontrés ce matin. Il y a un sous-terrain qui nous permettra de la rejoindre depuis le palais. Nous devrons faire vite. De plus, ici, personne ne te fera de mal, les soldats de la Résistance savent pertinemment que tu n'es pas un danger. Maintenant, Nanthilde va te montrer ta couche pour cette nuit. Tu dois impérativement reprendre des forces pour demain. Et des habits, par la même occasion...
La soldate l'observa s'éloigner avec ses béquilles, puis elle se tourna vers l'un de ses sous-officiers.
- Quel est ton rapport ?
- Il n'y a personne dans les environs.
- Bien. Nous pouvons finaliser notre plan dans ce cas.
oOo
Bonsoir...
Ok, ok, je pense que ce chapitre a dû faire polémique à cause d'Olympe. Je pense que personne ne s'y attendait... Pourtant, j'ai mis des indices dès le début de l'histoire ( oui oui, il y en a partout haha ). Donc oui, elle est morte. J'admets que ça doit être choquant, ou rageant. Peut-être que vous vous dîtes " Mais wtf, elle est partie dans un délire de fou". Oui, sûrement... Mais j'aime beaucoup la tragédie dans les histoires. Ça donne un côté dramatique super intéressant, je trouve.
Celles qui ont lu ma fic précédente doivent se dire " Quoi ? Une Ayano numéro 2 ?". Ou peut-être pas ? ^^
En tout cas, plus les chapitres passent, plus j'aime Astrid et Elzier ! D'ailleurs, j'expliquerai en Bonus de fin qui sont vraiment les elvëschs ( en vrai c'est pas ultra utile à l'intrigue, c'est pour cela que je n'en parlerai pas dans l'histoire même).
Désolée si ce chapitre vous a fait rager pour une raison quelconque ( on sait jamais ) et à bientôt !
Lyse Krollson
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