Chapitre 13
Link avait marché presque quatre heures à travers la Plaine d'Hyrule pour arriver jusqu'au sanctuaire Yakah'Mata, à côté de la tour sheikah. Il s'était assis à l'ombre d'un chêne pour se reposer et se réhydrater. Une vive lumière bleue apparut face à lui, dévoilant Olympe qui tenait leurs montures.
- Tu m'attends depuis longtemps ? demanda-t-elle en le rejoignant.
Il lui fit signe que non, réjoui de revoir Jack. Le jeune homme se releva, s'étira en grimaçant puis caressa son cheval.
- Alors, quelle est notre prochaine destination ?
La châtaine était déjà excitée à l'idée de découvrir une nouvelle région, de nouveaux lieux insolites. Link lui fit face et posa son regard sur le gant qui cachait son avant-bras.
- La cité Gerudo. La dernière Créature Divine s'y trouve.
- Attends... Tu parles d'une de ces machines immenses contrôlées par les prodiges ?
Link acquiesça puis monta sur son cheval, rapidement imité par sa camarade. Il n'avait aucune idée des caractéristiques de l'ombre maléfique qui la possédait. Mais comme pour les autres Créatures Divines, il la vaincrait coûte que coûte.
- Il me tarde de la voir véritablement !
- Comment va ton bras ? la questionna-t-il, coupant court la voyageuse.
Elle passa sa main sur sa nuque en observant une montagne, au loin.
- J'arrive presque à le bouger normalement. Il devrait être totalement rétabli demain.
Les deux équidés se mirent en route sous l'ordre de leur cavalier et empruntèrent un ancien chemin qui reliait le château et ses terres. Alors que Link profitait du soleil haut dans le ciel et réchauffait ses joues, la jeune femme repensait aux événements qu'ils avaient pu vivre, dont un qui l'avait tout particulièrement marquée.
- Dis-moi, cette femme masquée qui a essayé de te tuer, une fois... Qui était-elle ?
Link fronça les sourcils en fixant l'horizon face à lui.
- Elle appartient au clan Yiga. Ils veulent tous me tuer.
- Co... comment ? bégaya Olympe, heurtée. Mais... Ce sont des Hyruliens ! Pourquoi voudraient-ils tuer le dernier prodige ?
- C'est parce que je suis le "héros" qu'ils souhaitent mon élimination. Ils sont dévoués à Ganon.
Olympe entrouvrit la bouche mais il la devança.
- Beaucoup de monstres et de personnes veulent ma mort.
- Et bien plus encore compte sur toi ! explosa sa compagne de route avant de se rendre compte que cela rendit le héros encore plus nerveux. Enfin je veux dire que tous ceux qui sont au courant de ton retour ont confiance en toi. Link, regarde-moi.
Les yeux de prodige glissèrent jusqu'à ceux de sa camarade pour s'y ancrer. Cette dernière le fixa intensément durant quelques secondes puis lui accorda un sourire assuré.
- Moi, je crois profondément en toi. Je n'ai jamais douté de tes capacités.
L'air surpris du jeune homme la gêna et elle tenta de se rattraper rapidement.
- Enfin, je veux dire ! Nous nous connaissons depuis peu mais tu m'as montré tellement de choses... J'imagine que je ne suis jamais au bout de mes surprises avec toi... souffla-t-elle en baissant la tête.
Le regard de Link s'éclaircit alors que ses lèvres s'étiraient inexorablement en un sourire. Se sentir soutenu lui faisait plaisir et le rassurait. Avait-il peur d'affronter Ganon ? Oui, car il avait détruit le royaume et était responsable de sa mort, cent ans plus tôt. Il n'aurait pas une deuxième chance.
- Merci, lui dit-il avec sincérité.
Olympe ne sut quoi répondre, elle ne bougeait pas. Elle était encore partagée entre sa frustration due à sa cicatrice et son admiration envers le héros.
- Tu savais que ton peuple descendait des Gerudos ? la questionna-t-il soudainement.
Les yeux de la voyageuse s'écarquillèrent alors et une sorte de panique la gagna. Elle tourna vivement la tête en bégayant :
- Tu... Tu as... fouillé dans mon sac ?!
Le blond se gratta la joue pour montrer son embarras.
- Oui, désolé...
Le visage d'Olympe s'empourpra subitement tandis que ses lèvres tremblaient. La honte lui fit cacher sa tête entre ses mains. Elle n'osait pas non plus l'avouer mais quand elle était seule à Elimith, elle n'avait pas hésité à essayer les divers modules de la tablette...
- Je... Il y a quelque chose dans ton sac que je ne dois pas voir ?
Il se sentait mal d'avoir touché à ses affaires. Le jeune homme ne s'attendait pas à ce qu'elle réagisse ainsi. Olympe secoua vivement la tête en signe de négation.
- Cesse de faire des choses à mon insu ! l'implora-t-elle avant de le fixer d'un air suppliant. D'abord la photo, maintenant ça... Je m'attends au pire la prochaine fois...
Link rentra légèrement la tête dans ses épaules, confus d'avoir agi de la sorte. Il n'avait en rien voulu porter du tort à sa camarade. Il s'intéressait seulement un peu à elle puisqu'ils voyageaient ensemble...
- Je voulais seulement en apprendre un peu plus sur toi, se justifia-t-il en fixant des hauteurs à l'horizon.
Une aura maléfique se fit alors ressentir. Link en connaissait parfaitement l'origine : l'ancien amphithéâtre corrompu par le Fléau. Ils ne s'attarderaient pas plus longtemps dans cette partie d'Hyrule. La voyageuse n'aimait pas reconnaître cette sensation témoignant de la présence du Mal. Après tout, elle en gardait déjà des marques indélébiles. Elle émit un faible soupir.
- Je suis la fille d'un des dix dirigeants de Panah, l'informa-t-elle. J'ai reçu une éducation poussée en conséquent. Un précepteur s'est chargé de mon éducation et ma mère m'a appris tout ce qui relève du manuel. Mais mes parents n'ont jamais voulu que j'intègre l'école militaire. C'est pour cela que je me débrouille lamentablement au combat...
Le cavalier haussa les sourcils, médusé.
- Les filles peuvent devenir des soldats ?
- Bien sûr, quelle question ! Il n'y en a pas beaucoup, certes, mais elles font la fierté de notre pays, se vanta Olympe en se redressant dignement sur sa monture. Tu serais étonné de constater leur habileté ! Elles excellent dans de nombreux domaines.
- Je ne pense pas qu'elles soient d'aussi bonnes cavalières que moi.
Olympe arqua un sourcil en affichant un drôle de sourire. Elle croisa les bras en lui lançant un regard de provocation. L'étrangère appréciait la tournure que prenait cette discussion.
- Comment, le grand Link est en train de me défier ?
Il haussa les épaules pour la narguer un peu mieux. Link voulait connaître les capacités de sa compagne de voyage.
- Peut-être bien, oui, répondit-il avec assurance.
Une expression espiègle passa sur le visage de la jeune femme qui empoigna fermement ses rênes sans lâcher du regard le prodige. Les deux jeunes gens plissèrent alors des yeux puis poussèrent au même moment une exclamation qui fit cabrer leur monture respective. Les chevaux bondirent vers l'avant et s'élancèrent sur le chemin dégagé en hennissant.
- Ne sous-estime pas ma jument, Link ! le prévint-elle.
Il pencha la tête sur le côté pour lui jeter un regard de biais.
- Je n'oserais pas.
Les sabots fouettaient le sol terreux avec puissance, soulevant la poussière et provoquant de fortes vibrations qui amenaient les animaux à fuir sur leur passage. Aucun des deux chevaux ne réussissait à prendre l'ascendant sur l'autre, leur rapidité semblait égale. Les arbres défilaient rapidement autour d'eux, Olympe émettait des exclamations pour encourager et diriger sa jument, contrairement à Link qui restait silencieux par timidité. L'excitation due à la course augmentait leur rythme cardiaque, le vent soulevait leurs cheveux et caressait leur visage. La voyageuse se mouvait en parfaite symbiose avec sa monture. Le pacte de la déesse Maurdrid leur permettait de s'accorder.
Les deux cavaliers fusaient à travers le paysage et empruntèrent le chemin de droite lorsqu'il y eut une bifurcation. Link fut donc favorisé et put gagner un peu de terrain sur la châtaine. Ils s'engouffrèrent entre deux hautes parois rocheuses inquiétantes. Dorénavant, les pas résonnaient et annonçaient leur arrivée imminente.
Constatant qu'elle ne parvenait pas à rattraper son léger retard, Olympe claqua de la langue en étudiant le reste de la route, au loin. Un homme d'âge avancé se trouvait au travers de leur chemin, peinant à remettre son âne ainsi que sa petite charrette parallèles à la route. Link esquissa un sourire malicieux. Il se tourna vers sa camarade avant de clamer :
- Regarde ça !
Il éperonna Jack en poussant une exclamation. L'étalon bondit alors par-dessus la charrette, ce qui fit hurler de frayeur son propriétaire.
- PAUVRE FOU !! s'époumona l'homme, rouge de colère et le poing levé.
Olympe éclata de rire en galopant durant un instant sur l'herbe puis revint sur la terre en hochant légèrement la tête.
- Pas mal du tout ! affirma-t-elle d'une voix qui porte. Tu as un bon cheval, c'est vrai !
Elle lia alors ses mains en tenant les rênes puis s'agrippa ainsi fortement au-devant de sa selle. Link, qui menait toujours la course, l'observa avec interrogations.
- Mais laisse-moi te montrer comment on chevauche, chez moi !
Ses pieds se donnèrent une légère propulsion sur les étriers avant qu'elle ne les plaque sur l'arrière du harnachement, parallèlement au sol. Ses genoux prirent alors appui contre la selle pour aider à supporter son poids. Link fut ébahi par une telle façon de monter un cheval, à la fois singulière et vraiment bizarre. Comme si... ce n'était pas adapté pour le cheval. La jeune femme se pencha en avant pour éviter de freiner Cérès à cause des frottements de l'air.
La jument se mit alors à accélérer brusquement comme si une nouvelle forme d'énergie parcourut l'intégralité de son corps, et bientôt elle fut à la hauteur de Jack. La respiration des deux animaux était devenue sifflante et témoignait de leurs efforts.
Olympe, fière de sa tactique, regarda alors le prodige en souriant légèrement, puis lui fit un clin d'œil espiègle. Il détourna aussitôt les yeux mais fut forcé de constater que Cérès dépassait facilement sa propre monture. La jument évita un trou et poursuivit sa course effrénée, en totale confiance. Ils empruntèrent alors un chemin qui partit vers la gauche, et le cheval d'Olympe se cabra brutalement en arrivant devant un pont suspendu.
- Oh, oh ! fit la châtaine pour la calmer.
Olympe se replaça correctement sur la selle en tapotant le cou de sa jument tandis que le jeune homme arrivait derrière elle, encore surpris par le retournement de situation. L'étrangère mit pied à terre en félicitant sa partenaire, posa ensuite ses mains sur ses hanches et montra un air triomphant au prodige.
- Alors ? Impressionnant, n'est-ce pas ?
Sans voix, il se contenta d'opiner avant de se réceptionner au sol. La manière de chevaucher de son amie l'avait laissé perplexe.
- Co...comment as-tu pu...
Il cligna plusieurs fois des yeux pour sortir d'une sorte de torpeur. Olympe rit doucement.
- C'est une spécificité de Panah ! lui apprit-elle gaiement. En fait, à travers le pacte, je peux transmettre une partie de mon énergie à Cérès. C'est ce que les sportifs font lors des courses d'elvëschs ! Mais ça demande tellement d'énergie et de force dans les jambes pour tenir comme je viens de le faire...
La voyageuse se pencha un instant en avant en se frappant les cuisses, puis se redressa pour faire face à l'incompréhension de Link.
- El... Elvësch ? répéta-t-il, perdu par ses mots.
Elle haussa les sourcils.
- Tu ne sais pas ce que c'est ? Remarque, je n'en ai pas vu un seul depuis que je suis arrivée ici...
La châtaine se prit le menton en réfléchissant.
- C'est difficile à décrire. Mais pour faire simple, ils ressemblent un peu à des guépards. Tout blanc. Mais ils doivent avoir un cou plus allongé, il me semble.
Décidément, le blond ne voyait toujours pas de quel animal elle parlait encore. La faune était bien différente de celle d'Hyrule, visiblement.
- C'est très apprécié comme course, chez moi ! J'adore y aller avec mon oncle. En fait, c'est un spécialiste de ces créatures. C'est grâce à lui que j'ai pu en toucher un pour la première fois !
- Et... Et c'est rapide ?
Olympe hocha vivement la tête en souriant comme une enfant.
- Plutôt, oui ! Au moins dix fois plus rapide qu'un cheval !
Cérès hennit d'indignation, suivie par Jack.
- Voire plus... C'est pour cela que nous avons dû mettre au point une posture à cause de la vitesse. C'est pour éviter de tomber et permettre à l'animal de parvenir à sa vitesse de pointe. Même si elle est plutôt bizarre, je te l'accorde.
La châtaine pivota pour découvrir le paysage par-delà le pont suspendu ; la terre devenait sablonneuse, les arbres se faisaient plus rares et la luminosité du soleil se reflétait fortement sur les parois rocheuses. Il n'y avait aucun doute, ils étaient sur le bon chemin. Néanmoins, Olympe avait un mauvais pressentiment. Le cavalier devait aussi le ressentir puisqu'il fronça les sourcils et attrapa d'une main les rênes de son cheval.
- Tu entends quelque chose ? lui demanda-t-il en scrutant les alentours.
Olympe se concentra attentivement sur les bruits qui les entouraient et finit grimacer très légèrement.
- Un souffle rauque, devant nous. Je ne sais pas du tout ce que c'est...
Elle adressa un regard interrogateur à son compagnon qui avait déjà compris ce dont il s'agissait. Menant son cheval, Link passa à côté d'elle en affichant un air calme.
- Reste derrière moi, la pria-t-il alors.
Olympe hocha la tête sans contester et lui engagea le pas en se plongeant dans un lourd silence. Il était maintenant évident pour elle qu'un ennemi n'était pas loin et, au vu du son grave de sa respiration, il devait être assez imposant. Les planches de bois craquaient sous leurs pas, le pont se balançait lentement au gré du vent et pouvait faire frémir tous types de voyageurs car il se tenait à une centaine de mètres au-dessus d'un lac. Le souffle de l'ennemi se rapprochait très rapidement.
- Un hinox noir, murmura très faiblement le prodige bien qu'Olympe l'entendit très bien. Il dort.
Elle n'avait encore jamais entendu parler de ce monstre-là. En plissant des yeux, la voyageuse aperçut une grosse masse noire allongée sur le sol, trente mètres devant eux, sur l'un des immenses piliers de pierre que reliaient les ponts suspendus. Elle déglutit mais essaya de rester aussi sereine que son camarade. Link s'arrêta alors.
- Il nous entendra approcher. Quand il nous verra, ne bouge surtout pas.
Olympe acquiesça avec sérieux. Il était hors de question qu'elle se mette en danger inutilement... Link lui confia alors son étalon, attrapa son arc dans son dos puis reprit la marche, prêt à intervenir dès que leur sécurité serait compromise. Les claquements des sabots sur le bois firent alors bouger le hinox qui secoua la tête avant de se redresser en scrutant les alentours, alerté. Le jeune homme se mit à courir en tirant une flèche de son carquois. Quand la créature le vit, elle plissa méchamment son œil et se releva en grognant alors que Link plaçait sa flèche sur son arc. Il ralentit soudainement, brandit son arme en direction du monstre et décocha son projectile quelques instants plus tard. Une vive douleur vint frapper le hinox qui poussa un hurlement horrible. Il vint cacher son visage de ses mains et recula inconsciemment. Link fit apparaître de nouvelles flèches à l'embout arrondi et rouge puis tira une nouvelle fois en visant la tête, l'air impassible.
La puissante explosion obligea Olympe à plaquer ses mains sur ses oreilles en gémissant. Mortellement blessé, le hinox continua à reculer en lâchant des plaintes rauques puis il bascula lourdement dans le vide. Link rangea son arc et accourut vers sa camarade quand il la vit grimacer.
- Tu aurais pu me prévenir que tu utiliserais une flèche explosive... se lamenta-t-elle en frottant le tragus de ses oreilles.
- Désolé... s'excusa-t-il en passant une main sur sa nuque.
Olympe jeta un regard derrière lui pour vérifier qu'il n'y avait vraiment plus rien ; le bourdonnement désagréable qu'elle ne cessait d'entendre ne lui permettait pas de correctement capter les sons. Il lui faudrait un petit moment avant que tout redevienne normal.
- Comment ça se fait que tu n'aies pas de problème avec des bruits aussi forts ?
Link haussa les épaules en reprenant la route. La voyageuse vérifia avec inquiétude qu'il n'y avait plus de danger. À chaque fois, elle était impressionnée quand Link se battait, parfois elle se sentait mal à l'aise. Même si les ennemis qu'il tuait étaient des monstres, ils n'en demeuraient pas moins des êtres vivants à qui l'on prenait la vie. À moins qu'ils aient vu le jour grâce à Ganon le Fléau ? Olympe se remit en route en soupirant faiblement.
Ils parvinrent à traverser le pont sans difficulté et foulèrent enfin la terre asséchée du canyon gerudo. Les deux voyageurs se remirent en selle sans plus tarder. La distance qui leur restait à parcourir était encore grande, un peu moins d'un jour de marche.
- Nous passerons la nuit au relais du canyon, l'informa alors Link. Nous devrions y être dans un peu plus de deux heures.
- Je vois. Tu as faim ?
Le regard qu'il lui lança fut lourd de significations, ce qui eut pour effet d'amuser la châtaine. Ainsi, son cœur s'allégeait et l'apaisait. Elle prit son sac devant elle et en sortit une miche de pain qu'elle donna aussitôt au
prodige. Il la mangea avec avidité. Olympe se contenta de manger une pomme.
- Qu'est-ce qu'il advient une fois que tu as libéré une Créature Divine ? lui demanda-t-elle, un quart d'heure plus tard. Il n'y a plus de pilote, non ?
Un voile de nostalgie passa sur le visage du blond, qui baissa un peu la tête.
- L'âme des anciens prodiges habite encore en leur sein. Mais elles sont sous l'emprise du Mal, c'est pour ça que je les libère. Ensuite, j'imagine qu'elles... qu'elles attendront le bon moment pour m'aider.
Son emprise se fut plus forte sur ses rênes.
- Quand j'irai combattre Ganon.
Un frisson parcourut l'échine d'Olympe. Elle en avait presque oublié qu'elle se tenait aux côtés de celui qui devait sauver Hyrule. Les deux montures marchaient au même niveau, proche l'une de l'autre. Un vent chaud balaya le canyon et souleva avec lui de la poussière ainsi que des feuilles tombées et asséchées.
La jeune femme remarqua alors qu'un épi de fétuque ovine s'était accrochée dans la chevelure blonde de son camarade, celui-ci n'y prêtant aucune attention.
- Attends, ne bouge pas, dit soudainement Olympe, concentrée sur son objectif.
Elle se pencha légèrement vers Link puis porta une main à ses cheveux pour y retirer la mauvaise herbe. Le cavalier s'était figé, son cœur accéléra en sentant ce contact délicat près de son oreille. Il fixait par défaut la crinière de Jack, n'osant pas bouger.
- Eh voilà ! s'enthousiasma Olympe en souriant.
Comme s'il s'agissait d'un enfant, elle lui replaça une mèche blonde et fut fière de s'être rendue utile. Quand elle aperçut le trouble du jeune homme, Olympe se sentit à son tour confuse et se détourna pour tenter de cacher des rougeurs qu'elle pensait apparentes sur son visage. L'ambiance avait quelque peu changé mais n'était pas pour autant déplaisante. La châtaine ne pouvait s'empêcher de sourire tandis qu'une force paraissait gêner le prodige pour respirer, comme si un poids appuyait contre sa poitrine. Il ne sut déterminer s'il trouvait ça désagréable ou non. Link étira ses épaules en arrière, la tête légèrement inclinée sur le côté, afin de se mettre plus à l'aise. Il peina à redevenir calme.
o0o
Cela faisait plus d'une heure que les deux jeunes gens traversaient le canyon gerudo. Malgré quelques coyotes agressifs qu'ils surent chassés, aucun monstre ne se présenta à eux. Et Link trouvait cette situation anormale. Maintes fois, des voyageurs lui avaient dit que cet endroit était infesté de bokoblins et de moblins. Mais ils n'en croisèrent aucun. Olympe avait étudié un phénomène à peu près similaire quand elle était à Panahpolis. Souvent, quand une espèce disparaissait dans une région de Panah, cela signifiait qu'un prédateur les avait fait fuir, ou les avait tous décimés. Qu'ils soient carnivores ou herbivores. Olympe se questionnait beaucoup, d'autant plus que Link paraissait nerveux depuis le petit incident de l'épi. Pour se protéger du soleil et pour éviter de déshydrater leurs chevaux, ils durent longer la paroi rocheuse afin d'être à l'ombre, au frais.
Olympe gardait encore quelques sifflements dans les oreilles à cause de l'explosion, mais la douleur s'atténuait peu à peu.
Ils prirent alors un large virage, l'ombre de la falaise s'étendait peu à peu devant eux, signifiant que le soleil avait entamé sa lente descente dans le ciel. Link arrêta brusquement son cheval et tendit un bras vers sa camarade pour qu'elle fasse de même silencieusement. L'expression du blond se fit nettement plus sombre, son cheval frappait le sol pour montrer sa nervosité.
- Qu'a-t-il ? le questionna Olympe qui avait parfaitement compris que quelque chose n'allait pas.
- Un lynel d'argent. À moins de soixante mètres d'ici.
Si Olympe avait recouvert son ouï, elle aurait pu le savoir bien plus tôt...
- C'est... C'est invincible ?
Link descendit de son cheval, difficilement imitée par la voyageuse.
- La dernière fois que j'en ai affronté un, il était d'une race différente et moins résistante. J'ai failli y laisser la vie à cause d'une erreur d'inattention.
À terre, ils ordonnèrent à leurs montures de ne pas bouger puis ils s'accroupirent afin d'aller se cacher derrière un gros bloc de pierre tombé il y a des années.
- J'ai dû me téléporter d'urgence à un relais pour pouvoir me soigner. C'est comme ça que je suis arrivé au relais des Alpages.
- Et que nous nous sommes vus pour la première fois... conclut Olympe, surprise de l'apprendre.
Link fit alors apparaître une petite fiole au liquide noir dans sa main, intriguant de suite la jeune femme. Il fixa longuement le récipient, visiblement pris dans un lourd dilemme.
- Tu n'as pas d'autres choix que de te battre ? s'inquiéta la châtaine en fronçant les sourcils.
- Oui. Et je veux que tu restes bien cachée ici. S'il te voit, il ne lui faudra que quelques secondes pour te tuer. C'est un excellent archer.
- Mais... Et toi ! s'exclama-t-elle, choquée.
Il plaqua une main sur sa bouche de peur que la créature démoniaque ne les entende, puis ancra profondément sur ses iris dans les siens.
- Tout se passera bien pour moi. Je ne répéterai pas la même erreur.
Doucement, elle retira sa main afin d'articuler clairement en chuchotant :
- Bonne chance, Link...
Celui-ci hocha la tête en lui adressa un fin sourire, débouchonna la fiole puis avala d'une traite son contenu en fermant fortement les yeux pour faire abstraction du goût infect. Il avait acheté cette potion à Kilton pour l'utiliser en cas de combat contre un lynel. Si ce que lui avait dit le marchand s'avérait juste, alors il n'aurait aucun problème à sortir vainqueur. Le jeune homme grimaça alors et poussa une petite plainte qui alarma Olympe.
- Eh, qu'est-ce qui se passe ?! paniqua-t-elle quand il posa ses paumes à terre, penché en avant.
Link grogna en sentant tout son corps s'embraser ardemment et le ronger de l'intérieur. Sa peau perdit sa couleur légèrement bronzée pour devenir d'un gris plutôt sombre. Ses cheveux devinrent blancs à la racine puis brusquement jusqu'aux pointes, affolant totalement Olympe.
- Link ! s'écria-t-elle en le prenant par les épaules.
Le lynel tourna la tête en leur direction pour chercher l'origine du cri. Le prodige leva soudainement le visage vers Olympe et des iris rouges vinrent donner des frissons de peur à la jeune femme. Pourquoi ? Pourquoi s'était-il transformé ainsi ?! Elle ne comprenait pas. Cette animosité dans le regard de Link... l'effrayait.
Le jeune homme se leva d'un bond, sortit de leur cachette et se précipita vers son ennemi en voulant dégainer Excalibur. Mais étant sous l'effet d'une force maléfique, celle-ci restait profondément scellée dans son fourreau, obligeant Link à choisir une autre épée pour le combat. Le lynel dut juger qu'il était trop tard pour sortir son arc puisqu'il s'empara de son épée du dieu bestial et de son bouclier. Il rugit si bruyamment qu'il provoqua quelques tremblements à Olympe. Encore sous choc de ce qui venait de se passer, la châtaine assistait avec effarement à ce début de combat.
Link sauta sur le monstre pour abattre son épée qu'il tenait à deux mains. Il sentait un nouveau type de force affluer dans son corps, une énergie qui lui était jusque-là inconnue. Le lynel para son attaque en donnant un grand coup de bouclier qui éjecta le prodige. L'Hylien se réceptionna en claquant de la langue puis bondit sur le côté pour esquiver l'attaque frontale de son adversaire. L'air se fit plus dense, la nature parut se figer et emprisonner dans le temps ceux qui s'y trouvaient. Link grogna sauvagement en s'élançant vers le lynel et lui asséna un puissant coup dans le flanc. Le temps redevint alors normal et le monstre posa un genou à terre en poussant un râle de douleur. Mais sa peau étant très épaisse, sa blessure ne fut pas aussi profonde que pouvait l'espérer Link. Profitant de la faiblesse de son ennemi, il fendit l'air une nouvelle fois de son épée pour venir lacérer les yeux de la créature. Devant tant de violence, Olympe dut retenir un hoquet d'horreur et fermer les yeux durant un long moment, percevant seulement les plaintes du monstre. Ce dernier, qui avait perdu un œil à cause de Link, fit plusieurs tours sur lui-même en hurlant férocement pour essayer de faucher le jeune homme. Mais le prodige avait déjà anticipé cette attaque désespérée et s'était éloigné de plusieurs mètres, les yeux plissés.
Il prit alors son arc avec calme, y plaça une flèche explosive puis la décocha aussitôt en ciblant la bête. L'explosion puissante créa un souffle qui vint soulever ses cheveux blancs et embraser l'herbe sèche. Grandement brûlé, le lynel chargea une nouvelle fois vers son ennemi. Link, de nouveau en possession de son épée et de son bouclier, le foudroya du regard et montra ses dents avec une animosité grandissante. Plus les minutes passaient, plus il devenait violent, plus il avait envie d'anéantir cet être. Ses pulsions meurtrières devinrent si fortes qu'il hurla bestialement. La puissante attaque du lynel fit crisser l'épée contre le bouclier du prodige et le fit reculer en grimaçant. Il voulait en finir. Annihiler ce démon. Peu importe la manière. Lorsqu'il dut esquiver une énième attaque, il usa de sa capacité pour ralentir une nouvelle fois le temps et empoigna fermement la fusée de son épée avant de pousser un hurlement qui fut horrible pour Olympe.
L'épée du prodige plongea vers la tête du lynel, s'enfonça profondément dans sa bouche et traversa son palais. Face à cette atrocité, la voyageuse plaqua une main sur sa bouche et fut prise d'une violente nausée. Link retira sauvagement sa lame et du sang vint gicler sur lui. Lentement, la créature maléfique bascula sur le côté et finit par heurter lourdement la terre sablonneuse, raide morte. Cependant, la soif de sang qui rongeait le guerrier n'était pas assouvie. Il continua à pourfendre, à lacérer ses chairs en poussant des grognements rauques. C'en fut trop pour sa compagne de voyage.
- Link, arrête ! s'écria-t-elle en accourant vers lui. Je t'en supplie !
L'herbe, derrière lui, finissait de brûler et rendait l'atmosphère plus apocalyptique. Lorsqu'elle rencontra son regard, elle sut qu'elle n'avait vraiment plus affaire à la même personne. Elle avait l'impression de faire face à un démon. Olympe s'immobilisa et eut un mouvement de recul quand il lui fit pleinement face, ensanglanté. La tenue bleue du prodige était tachée par le sang du lynel. Elle déglutit difficilement.
Soudain, il se précipita vers elle en rugissant agressivement. La châtaine, dont les poils se dressaient d'effroi sur tout son corps, attrapa prestement son bouclier et l'activa au moment où Link abattait son arme sur elle. Le choc la fit geindre et elle crut être écrasée par sa protection archéonique.
- Calme-toi ! s'écria-t-elle avec affolement.
Une grande détresse s'empara d'elle et manqua de la paralyser. Link lui lança un coup en revers qui vint frapper le bouclier sur le côté avant de l'envoyer voler à plusieurs mètres de là. Le souffle de la voyageuse fut brusquement coupé tandis que ses pupilles se rétractèrent. Un coup de pied la projeta avec violence au sol, lui arrachant un cri étouffé. Olympe, étourdie quelques instants, se redressa difficilement sur ses coudes puis fut brusquement plaquée au sol, écrasée par Link qui la bloquait en étant assis sur elle. D'un geste vif, il remplaça l'épée qu'il tenait par le glaive de la jeune femme, pris à son insu.
- Link, reprends-toi !
Le rythme cardiaque de la châtaine explosa dans sa poitrine, l'instinct de survie paraissait lui compresser la tête et la faisait haleter bruyamment. Le guerrier fit tourner l'arme dans sa main et la brandit au-dessus d'elle en montrant les dents, comme devenu fou. Elle ferma ses paupières en tremblant fortement.
- ARRÊTE !! hurla-t-elle, désespérée, en plaquant ses mains contre ses épaules.
Les secondes parurent devenir une éternité... Soudain, un contact sur sa joue la fit sursauter et rouvrir les yeux. La deuxième goutte qui vint heurter sa peau lui tordit les entrailles.
Les mâchoires serrées, les lèvres frémissantes et les bras tremblants, Link avait la tête baissée et les yeux fermement clos, créant une fine ride au-dessus de son nez. Il était tiraillé... Il avait une telle envie de lui couper la gorge mais... mais une partie de lui hurlait pour l'en empêcher. Ces larmes qui coulaient... il ne comprenait rien. Olympe prit brusquement la tablette à sa ceinture en profitant de son immobilité puis le figea avec Cinetis. Ne sachant combien de temps l'effet durerait, elle rampa sur le dos en gémissant, attrapa une grosse pierre qui se trouvait à côté d'elle puis vint assommer le prodige avec.
Ahanant à cause de toutes les vives émotions qui la traversaient, elle regarda Link basculer en avant puis s'écrouler inconscient. À son tour, elle se laissa tomber à genoux, prise de violents tremblements à cause de toute sa peur qui s'évaporait. Elle savait... elle savait que le but de son compagnon n'avait pas été de se transformer en monstre sanguinaire. Et le voir dans cet état lui avait fait grand mal. Olympe s'essuya rapidement les yeux puis inspira une profonde bouffée d'air pour tenter de se calmer. Mais après un tel incident... comment redevenir calme ? Lentement, la peau et les cheveux du héros reprenaient leur couleur d'origine.
o0o
Une vive douleur à l'arrière de la tête tira Link de son inconscience. Le jeune homme grimaça en fronçant les sourcils. Tout ce qu'il s'était passé lui revenait en mémoire. La fiole, le combat, son acharnement, ses pulsions meurtrières et... et sa tentative d'assassiner Olympe, ses cris... Avec lenteur, ses paupières se soulevèrent et ses iris bleus apparurent. Il était allongé, les mains posées sur son ventre alors que sa tête se trouvait sur une surface plus confortable qui s'avérait être les cuisses d'Olympe. Elle l'avait transporté le plus loin possible du cadavre, jusqu'à épuisement. Son regard rencontra celui de sa camarade et sa bouche s'entrouvrit afin qu'il puisse s'excuser.
- Ne dis rien, imbécile ! s'écria vivement la jeune femme.
Elle éclata soudainement en sanglots et secoua la tête, les traits contractés. Link eut un vif pincement au cœur quand ce fut au tour des larmes de la châtaine de tomber sur son visage.
- Pour... Pourquoi tu te fais autant de mal ? Pourquoi est-ce que tu t'infliges ça, hein ?! Regarde dans quel état tu es, maintenant !
Olympe étouffa un sanglot en déglutissant et plaça une main devant elle pour se cacher.
- Ne vois-tu pas que cela t'entraîne des remords qui te rongent ?! Tu... Tu es vraiment... inconscient ! hurla-t-elle d'une voix cassée.
Le souffle de Link se bloqua alors que ses yeux se mettaient à le piquer désagréablement. Il replia l'une de ses jambes puis leva une main vers la voyageuse avant d'abaisser celle qui camouflait son visage.
- Je suis si désolé... bredouilla-t-il en sentant son corps se crisper.
- Ne t'excuse pas ! Pourquoi t'as fait ça, hein ? Quand as-tu pu perdre confiance en toi pour en arriver à prendre cette stupide potion ?!
Elle renifla faiblement avant de prendre dans ses deux mains celle que Link lui avait tendue, pour la serrer contre elle.
- Est-ce que... c'est à cause de moi ? demanda-t-elle d'une petite voix ayant des trémolos. Parce que tu te sens responsable de ma blessure ?
Link eut une courte inspiration qui marqua son trouble et secoua doucement la tête pour la contredire.
- Ne te mens pas à toi-même... le supplia Olympe. Tu as la force pour combattre une troupe de monstres, tu n'avais pas besoin de boire ce...cette... Je...
Ses pleurs vinrent couler sur sa poitrine. La gorge du blond était sèche. Il se sentait si coupable qu'il se maudissait d'avoir eu la naïveté d'acheter la fiole à Kilton. Son but était de rendre le sourire aux autres. Pas d'être la cause de leur tristesse.
- Tu m'as fait si peur. Refais ça encore une fois et je ne ferai pas juste que t'assommer !
- Toi aussi tu veux me tuer, maintenant ? prononça-t-il pour alléger l'atmosphère.
Olympe eut un hoquet qui s'avérait être une sorte de rire déformé par les sanglots. Elle afficha un sourire mal assuré.
- Qu'il est bête... Bien sûr que non.
Olympe aurait voulu être plus forte pour ne pas pleurer. Mais à ce moment-là, elle ne pouvait faire autrement pour extérioriser ce qu'elle avait pu ressentir.
- Regarde-toi... Tu as tâché ta tunique, le gronda-t-elle doucement. Qu'est-ce qu'ils vont penser au relais en te voyant arriver ainsi ? Rien que l'odeur du sang va les faire fuir...
Link fronça les sourcils.
- Je sens si mauvais ?
- C'est une abomination.
Ils s'échangèrent un regard profond comme s'ils s'étudiaient puis ils rirent paisiblement. La voyageuse resserra un peu son emprise sur la main du Link puis laissa échapper un soupir.
- Ne refais plus jamais ça.
Elle avait dit cela en revoyant l'être que le héros était devenu après sa transformation. Le jeune homme hocha la tête puis ferma les yeux quand un courant d'air chaud passa dans le canyon et balaya des mèches sur son front.
- Je te prierais de ne pas t'endormir sur moi. Je crois que je ne vais pas supporter plus longtemps l'odeur du sang...
- C'est agréable, souffla Link en restant ainsi.
- Oui, eh bien tu feras ça une prochaine fois ! s'exclama la châtaine en sentant ses joues chauffer.
Il haussa les sourcils puis vint poser ses iris sur son visage encore rougi par ses précédents pleurs.
- Vraiment ?
Son air espiègle affecta si bien Olympe qu'elle lâcha d'un coup sa main et détourna la tête, d'autant plus confuse.
- Non ! C'était une façon de parler ! Allez, lève-toi maintenant. Je n'ai pas envie d'arriver au relais à minuit.
Link se redressa puis retira son haut, ce qui indigna encore plus la jeune femme qui le sermonna une fois de plus de n'avoir aucune pudeur pour faire cela devant elle. Pendant qu'il se changeait, Olympe appela les deux montures et ils purent se remettre en route quelques minutes plus tard.
Il leur fallut moins d'une heure pour parvenir au relais du canyon où, une fois de plus, Link retrouva Terry et ses marchandises.
- Je vais payer pour nos lits, annonça platement Olympe en attrapant sa bourse à sa ceinture. Tu peux aller laver tes vêtements en attendant.
- D'accord, merci.
Encore troublée par cette journée mouvementée, elle se contenta seulement d'opiner du chef et de rentrer sous l'immense toile pour avoir affaire au propriétaire.
- Bienvenue, mademoiselle ! l'accueillit un homme brun d'une trentaine d'années. Vous désirez passer la nuit ici ?
- Oui, deux lits s'il vous plaît.
- Bien sûr !
Olympe le paya avant qu'il ne lui demande, avec curiosité :
- Vous comptez aller à la cité Gerudo ?
- Oui, pourquoi ?
- Vous savez sans doute que seules les femmes peuvent y entrer.
Elle arqua un sourcil et se sentit blessée par cette remarque. Mais elle fut tout autant décontenancée d'apprendre ce fait.
- Je n'ai pas l'air d'en être une, peut-être ? répliqua-t-elle sèchement.
- Ce n'est pas ce que je voulais dire ! se reprit prestement le propriétaire en secouant une main.
Il vint se gratter l'arrière de la tête.
- Je vous ai vu arriver avec un jeune homme. Je pensais à lui. Il ne pourra pas vous accompagner.
Olympe mima d'être désintéressée en haussant les épaules. Elle s'en mordait cependant les doigts intérieurement. Comment allait faire Link, dans ce cas ? Elle quitta l'intérieur du relais, chercha son compagnon puis le retrouva au bord d'une petite fontaine, à l'écart. La châtaine s'empressa de le rejoindre pour le mettre au courant de la difficulté à venir.
- Tu savais que la cité Gerudo était réservée aux femmes ?
Accroupi, il était en train de frotter frénétiquement sa tunique avec un savon spécial.
- Oui.
- Mais tu ne pourras jamais y entrer ! Tu en es conscient ?
Il s'interrompit dans son travail et leva les yeux vers Olympe avant de sourire innocemment.
- En fait, je comptais sur toi pour m'aider...
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro