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Rêves du monde

Elle avait connu la brûlure du soleil sur sa peau, la beauté de son couchant, quand il venait se reposer près de la ligne d'horizon. Elle avait senti le vent aride de la savane, le froid du désert à minuit. Elle avait tendu son long cou et de sa langue bleue, avait goûté au délice des feuilles de Baobab. Et, de son regard haut et fier, elle avait contemplé la grâce d'un lion endormi, la majesté des pas d'un éléphant, et la course effrénée d'un guépard.

Il avait goûté l'air humide des forêts de bambou et l'eau des rizières. Il avait admiré la grande muraille de Chine, avait rêvé de monter dessus et de voir le monde avec le même recul qu'une girafe. Alors il était monté sur une colline et s'était dressé devant l'aube paresseuse, dont les doigts de rose perçaient peu à peu l'obscurité de la nuit, alors même qu'il se trouvait au pays du soleil couchant. Là-haut, il avait contemplé le monde comme les vieux empereurs de Chine l'avaient fait. L'espace d'un instant, face aux prairies verdoyantes qui s'étendaient devant lui, il s'était senti roi une dernière fois.

Elle avait couru dans la neige, glissé sur les lacs gelés, exploré les cavernes et dévalé les monts glacés. Elle avait senti le vent se glisser entre ses longs poils blancs, la neige coller son pelage contre sa peau. Elle avait protégé ses petits, elle était prête à combattre un ours pour cela. Elle avait affirmé son autorité, en tant que mère. Tout en regrettant l'insouciance perdue, l'époque bénie, où elle-même se roulait dans la neige avec ses frères et sœurs, comme ses enfants le faisaient. Et, devant l'étendue blanche, elle avait rêvé de voyager, de découvrir un pays plus chaud, peut-être celui des pandas, qui sait ?

Il avait coursé les poules, croqué dans les poulets et avait répandu mille rumeurs à son sujet. On le disait voleur, arnaqueur, beau-parleur. Ses mots étaient trompeurs et son sourire sournois annonçaient le malheur. On le prétendait plus retors qu'un loup, et c'était peut-être vrai. En tout cas, sa ruse faisait sa fierté. Presque autant que son don d'ubiquité. Selon les contes auxquels on l'associait, il était partout. On le trouvait, séducteur, dans les forêts d'Europe, prédateur dans la maison des poulettes et manipulateur au fond d'un puit.

Elle avait senti l'humidité de la jungle, sa moiteur étouffante, sa chaleur terrible, mais aussi l'éclat émeraude que prenait sa végétation luxuriante, sous les reflets du soleil. Elle avait profité de l'air qui s'infiltrait entre ses plumes, avant de plonger dans le lagon. Sous la surface, à l'affut d'un poisson, elle avait pu admirer les spirales formées par les courants marins, qui s'enroulaient sans cesse dans leur beauté turquoise. Et dès qu'elle sortait la tête de l'eau, elle en profitait pour produire les plus belles ritournelles. Les plus tristes aussi. Comme ce jour où le ciel s'était assombri. Où l'air c'était empli de fumée. Ce jour, ce sinistre jour, où même l'eau n'avait pu contenir la fureur des volcans. Alors, ses lamentations avaient résonné partout dans la forêt tropicale, mais il n'y avait plus personne pour l'entendre. A part, peut-être, les monts ardents. Mais si c'était le cas, alors ses supplices n'avaient fait qu'attiser la colère qui bouillonnait, plus flamboyante que la fourrure d'un renard, au fond de leur cratère. De ce jour terrible, elle gardait le souvenir des braises qui volaient dans l'air, des langues de feu qui frôlaient ses plumes et de la forêt qui s'enflammait pour devenir un fleuve de flammes si semblable au Phlégéthon. Oh oui, sur son île paradisiaque, aux plages de sable fin, elle avait vu l'enfer se déchaîner.

Mais peu importe ce qu'ils avaient vécu. Sarah leur inventait mille autres vies, le visage collé contre la vitre du zoo.


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Voilà le premier texte écrit pour le concours de la dernière flamme, organisé par @Kennyens . Pour cette épreuve, il fallait écrire un texte qui faisait voyager, avec un retournement de situation dans la dernière phrase. Un défi difficile, auquel j'ai néanmoins apprécié de répondre. Merci à ma fabuleuse équipe, pour ses corrections. 

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