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Gagné

Les lumières bleues donnaient vie à une autre réalité.

Volets fermés, néons éteints, elles étaient la seule source de clarté. Sous le bleu, la perception changeait du tout au tout : tout était plus sombre, plus intense, plus brillant, plus beau, plus séduisant. Répartis dans toute la pièce, tous étaient assis ou debout aux tables de jeux.

Ils étaient tous parés de tenues les plus somptueuses les unes que les autres. Les costumes des grands événements et les robes de soirées étaient étalés à la vue de chacun. Les parfums des dames, les eaux de Cologne des messieurs, l'odeur d'alcool des bouteilles du bar, tout cela se mélangeait et prouvait le prestige de cette soirée. Accompagnant les beaux vêtements, les bijoux brillants et les verre alcoolisés, il y avait le vocabulaire. Les sujets de leurs conversations étaient incompréhensibles pour la plupart, mais eux, répliquaient sans problème, agrémentant leur réponse de biens étranges mots. Ils étaient cultivés et ils ne manquaient pas de le faire remarquer. Chacune de leur phrase était rallongée à l'extrême et encombrée de termes compliqués.

Mais au milieu des bourgeois se servant de phrases ambiguës aux sens abstraits pour ne prouver que plus encore qu'ils possédaient de l'argent, deux faisaient exception.

Sous les lumières bleues, il y avait deux femmes.

Et malgré le prestige de leurs apparats et de leur caste sociale, elles utilisaient un vocabulaire bien plus commun que tous les autres. C'était cela qui les rendaient si différentes, si intéressantes.

« Vous avez de très beaux yeux. »

Celle qui venait de parler continuait de fixer la dame assise en face d'elle. Les joues de cette dernière s'étaient teintées d'un léger rouge. Ce qui d'ailleurs, s'accordait plutôt bien à sa tenue : une chemise blanche avec son col brodé de doré et une jupe crayon rouge s'arrêtant au-dessus de ses genoux. Ses bijoux dorés brillaient et le rouge de ses lèvres les rendaient attirantes, mais c'étaient ses yeux qui étaient les plus impressionnants. Une lueur de malice y s'instillait.

Tandis que leurs regards étaient accrochés l'un à l'autre, le croupier installait le jeu. Comme pour chaque nouvelle partie, il annonça la mise de chacun. Ils étaient sept autour de la table et ils étaient là pour gagner. Si certains ne pariaient que 5 000 euros, d'autres étalaient 60 000 euros. Mais les deux dames étaient incontestablement les deux plus grandes amoureuses du risque : 70 000 euros pour la première et 90 000 euros pour la deuxième. Les sommes à gagner étaient conséquentes et ça, les joueurs l'avaient bien compris.

Autour de la table, les paris commencèrent. Certains tentaient le tout pour le tout en désignant un seul numéro, tandis que d'autres jouaient la carte de la prudence en choisissant le sizain, donc 6 chances de remporter 5 fois leur mise. La première paria sur trois numéros, le 22, le 7 et le 13, la deuxième choisi deux numéros uniquement, le 7 et le 20.

«  Votre compliment me va droit au cœur. Pour ma part, j'adore vos cheveux. »

Alors que jusqu'à présent elles étaient restées parfaitement blanches, les joues de la deuxième prirent une teinte rosée. Ce qui détonnait avec le reste de sa personne. Son visage, sa nuque, ses épaules, ses bras, ses bras, chaque parcelle visible de son corps était d'un blanc pur. Sa robe, entièrement noire, laissait ses épaules nues et couvraient ses jambes jusqu'à ses chevilles. Son cou était décoré d'une clé et d'une chaîne argentée. Ses paupières étaient parées de noir. Son unique touche de couleur résidait au sommet de sa silhouette : parcourant sa chevelure noire qui tombait sur ses épaules, des mèches bleues attiraient le regard.

Celle au chemiser blanc trouvait l'inconnue séduisante, mais aussi et surtout, mystérieuse. Elle se demandait quelle tournure pourrait prendre la soirée si elle choisissait de la passer avec elle, si elle sortait de sa routine, si elle défiait sa propre raison.

« Rien ne va plus »

Le croupier s'est saisi de la manette et activa la rotation. Il lança la bille noire dans le sens inverse. Les jeux étaient lancés.

Après les trois tours réglementaires pour que la partie soit comptabilisée, la bille courait sur la surface du tambour et par moments, elle semblait voler. Elle évitait sans peine les petites encoches dorées qui devaient l'arrêter, échappant à chacun des diamants. Cela ne faisait qu'augmenter le suspense, et donc, le plaisir de jouer. Et ça, c'était précisément ce que cherchaient les richissimes individus autour de cette table.

En sélectionnant la roulette, ils savaient pertinemment qu'aucune garantie de gagner ne leur était accordée. Ils ne pouvaient en rien contrôler la trajectoire de la bille, ni même connaître le numéro final à l'avance. Tout n'était que hasard.

Une chance seulement sur 36 de rafler sa mise multiplié par 35 et pas un moyen de changer les lois de l'ordre et du désordre à son avantage. Les seules probabilités possibles étaient de comparer la mise des autres à la sienne et de regarder quels numéros étaient choisis. Autrement, l'humain perdait le contrôle et le hasard devenait maître du jeu.

Mais il n'y avait pas que dans la roulette qu'il y avait du hasard, la vie en était aussi faite. L'existence était parsemée de rencontre imprévues, de coïncidences mystérieuses, de coups de foudre soudain et d'événements chamboulant tous les plans préétablis. Fixant à nouveau la mystérieuse inconnue aux cheveux bleus, elle en eu la certitude : le hasard les avait fait se rencontrer. La chance était belle et bien présente dans le casino ce soir.

« Le numéro gagnant est le 7 »

Le croupier distribua les sommes remportées. L'inconnue, elle et deux autres personnes récoltèrent des jetons. Les autres quittèrent la table de jeu. Dès lors, les paris reprirent.

Les parties se succédaient au fur et à mesure que la nuit perdurait. La bille avançait, courait, volait. Les verres se vidaient et les langues se déliaient. Les phrases s'allongeaient et les regards s'intensifiaient. Les corps s'étaient rapprochés et les pieds se touchaient. Les mains s'effleuraient et les sourires étaient plus osés.
« Rien ne va plus » et à chaque, rien n'allait plus autour de la table de jeu et au sein de son cœur. Les sentiments de celle aux bijoux dorés étaient chamboulés. L'inconnue lui faisait tourner la tête. Elles ne se connaissaient que depuis quelques heures, mais elle avait l'impression qu'elles avaient déjà partagé toute une vie.

Peut-être le hasard décochait-il des flèches de nos jours.

Les joueurs partaient, venaient, parlaient, juraient, jouaient, gagnaient, buvaient, riaient, s'en allaient, réapparaissaient, perdaient. Après de nombreuses allées et venues, tous les joueurs finirent par quitter la table de jeu. Il n'y eut plus qu'elles deux.

Dès lors, la véritable partie commença. Elles étaient plus proches désormais. Elles ne se quittaient pas des yeux et cela rendait toute concentration difficile pour la dame à la jupe rouge. Leurs mains se touchaient sans cesse. Dans cette salle réservé à une certaine classe sociale, dépourvue de fenêtres et d'horloges, on ne voyait plus les heures défiler. Sans aucun repère temporel et plongé dans cette ambiance de désir bleuté, c'était tout comme si le temps s'était interrompu. La Terre avait arrêté de tourner, juste pour elles deux, un autre univers avait vu le jour, juste pour elles deux, la roulette tournait encore et encore, juste pour elles deux.

La table de jeu était couverte des jetons qu'elles avaient gagné en dépouillant leurs adversaires. Des jetons bleus, des jetons marrons, des jetons violets, des jetons roses, des jetons noirs, des jetons oranges, des jetons verts, je jetons rouges, des jetons blancs. Et avec tous ses jolis jetons multicolores, 250 000 euros s'étalaient sur la table. Enfin, c'était la somme que chacune des deux avait réussi à amasser, donc, en réalité, 500 000 étaient à gagner.

Les nombreux verres ingurgités, les lumières bleues, la nuit, l'amour, la folie ou pour une autre raison encore, une force mystérieuse poussa la dame aux cheveux bleus à parier tous les jetons qu'elle possédait. Sur un seul et unique numéro. Parier sur un numéro, c'était une chance seulement de gagner 36 et 35 chances de perdre. Mais tout miser sur un numéro, c'était surtout le risque de tout perdre.

Elle pointa le numéro 13. 13, il était noir, comme sa robe, comme son maquillage. 13, malchance et chance. 13, prévu et imprévu. Mais avant tout, hasard. Prise elle aussi par la folie, l'autre accepta le défi. Elle plaça sa petite fortune de la soirée sur le numéro 7. 7, rouge comme sa jupe, comme ses lèvres. 7, chance et malchance. 7, imprévu et prévu. 7, hasard.

Le croupier lança la bille. Rien n'allait plus. Leurs regards s'étaient accrochés l'un à l'autre et ils ne se lâchaient plus, car désormais unis pour l'éternité. Elles étaient si proches.
Le cœur de celle aux lèvres rouges battait si fort qu'elle n'entendait même plus le bruit de la roulette. Elle fixait les lèvres de l'inconnue, se demandant quels sentiments s'éveilleraient en elle si elle l'embrassait.
L'inconnue s'avança vers elle. Alors, elle oublia momentanément toutes celles et ceux autour d'elles et s'approcha, son cœur battant à milles à l'heure, son cœur battant plus vite qu'il n'avait jamais battu, son cœur ...

«  Le numéro gagnant est le 13. »

Le croupier ramassa tous les jetons. Elle se leva son tabouret et quitta la table de jeu. Puis, après avoir empoché toutes les couleurs, la dame aux cheveux bleus lui adressa un dernier sourire avant de disparaître dans la pénombre. Celle aux lèvres rouges resta statique, incapable du moindre geste.

Sous les lumières bleues, ce soir là, elle avait tout perdu et l'inconnue du casino avait tout gagné  : ses jetons et son cœur.

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