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Chapitre 30 : Jack



Coucou mes brioches ! 

J'avais promis de vous poster le chapitre 30 sur mes publications insta et bien le voici ! Je n'ai malheureusement pas le temps de poster plus souvent pour le moment mais j'aimerais vraiment retrouver mon rythme d'un chapitre par semaine.

En attendant, je vous laisse avec Jack et me réjouis déjà des commentaires et des échanges que vous aurez (comme au chapitre précédent lol).

Bonne lecture !! 

 

Avant que Sam ne soit enceinte, nous ne vivions pas ensemble, préférant chacun garder l'appartement loué par l'entreprise. On était souvent chez l'un ou chez l'autre, mais pas « installés ». Je crois qu'inconsciemment, emménager avec elle c'était rendre notre relation trop officielle. C'était surtout moi qui freinais même si elle n'a jamais rien demandé. Elle était comme ça, patiente même quand elle désirait ardemment que les choses se fassent, elle attendait que je sois prêt et surtout que ça vienne de moi. Et puis un jour, elle a eu un dégât des eaux dans son appart et a passé plusieurs jours chez moi. Charles a proposé un appartement plus grand et j'ai sauté sur l'occasion, disant que c'était une très bonne idée, qu'on pourrait préparer la chambre du bébé. Je me souviens encore de l'émotion dans ses yeux, de la douceur, de son regard sur moi. J'avais vraiment envie d'être à la hauteur, de la mériter.

On a déménagé la semaine suivante et dans la foulée, on a cherché une maison à acheter pour s'éloigner un peu de la ville le week-end.

Contrairement à ce qu'imagine Charles, ce n'est pas à l'appart que je viens de traîner mes guêtres, mais dans cette maison, à une vingtaine de minutes de la leur...

Je n'ai pas le temps de m'appesantir sur le paysage extérieur, il fait nuit noire.

Quand la porte d'entrée se referme derrière moi, je déverrouille le système d'alarme en espérant que rien n'a été modifié durant mon absence et mirage, ça à l'air de fonctionner...

Une fois les clefs déposées dans le vide-poche de la console, je prends enfin le temps de détailler mon environnement. Tout est à sa place, savamment organisé : le plaid sur l'immense canapé d'angle, le transat balancelle prête à fonctionner et les meubles semblent avoir été cirés récemment. J'en déduis que Charles a fait ce qu'il fallait pour maintenir l'apparence de la maison. Une tétine traîne encore sur la table basse. Je poursuis mon inspection comme une machine, poussé par je ne sais quelle force qui m'incite à arpenter chaque recoin de cette maison. Dans l'espace cuisine, les boîtes de thé préférés de Sam sont parfaitement alignées. J'en ouvre une et hume le parfum qui s'en dégage en fermant les yeux. Je la revois lors de nos rares week-ends, se prélasser sur les transats sa tasse à la main. Elle fermait les yeux de plénitude en caressant son ventre rond. Elle était si belle dans la lumière du matin, si sereine... nous avons eu si peu de souvenirs ici. Et pourtant, ils sont intacts dans ma mémoire...

À l'étage, le mobile semble figé dans la chambre de Camilia. Des cadres photo emplissent chaque pièce, témoins bienveillants de ce qui ne sera plus jamais. Ce qui a eu à peine le temps d'exister est déjà mort. Je me tourne vers l'entrée de notre chambre. Sur le dessus de lit, un ours en peluche blanc avec un nœud papillon bleu me toise, semblant chercher ce que je fiche là. Moi aussi je me pose la question. C'est tout à coup angoissant d'être ici, seul, dans une maison où je n'ai plus ma place.

Je me souviens encore du jour où nous l'avions visité. Il faisait beau, un magnifique jour de mai où on se promenait le long de la côte. Sam avait repéré le panneau à vendre de la maison, j'avais composé le numéro de téléphone de l'agent immobilier et après une visite presque superflue tellement Sam était emballée, nous avions fait une offre au prix. En très peu de temps, nous avions investi les lieux, offrant à notre future famille un ancrage dans la réalité.

Qu'en reste-t-il aujourd'hui ? Des miettes... oui, des miettes de bonheur.

En redescendant l'escalier, je me sens las, épuisé par le voyage et toutes les émotions de la journée, mais je n'ai pas le courage de me coucher dans notre lit. Je m'affale dans le canapé et je me demande bien par quoi commencer...



— Jack ? Jack ? Mais qu'est-ce que tu fais là ?

Je sursaute, désorienté, et attrape ma tête entre mes mains, en proie à une vive douleur dans les tempes. Je me suis endormi comme ça, sans prévenir.

— Mel ?

La meilleure amie de Sam me fixe, incrédule.

— Qu'est-ce que tu fiches ici ?

— Bah... je suis chez moi que je sache... !

— C'est pas ça, mais... je ne m'attendais pas à te voir ici, je pensais que tu serais chez Charles ou même chez Franck, mais pas ici...

Mel ne me porte pas vraiment dans son cœur et c'est réciproque. Elle n'a jamais compris ce que sa meilleure amie fichait avec moi et je n'ai jamais compris comment elles pouvaient s'entendre toutes les deux. Faut croire que les opposés s'attirent.

Bref, disons qu'elle et moi nous nous tolérions pour Sam.

— J'avais besoin de venir ici, c'est tout. Mais toi, qu'est-ce que tu fiches ici ?

— Sam m'avait donné un double de clefs et je viens régulièrement pour travailler au calme.

— Ouais tu squattes ma baraque à l'œil...

— Ça me fait du bien d'être ici. J'ai l'impression qu'elle est encore là. Qu'elle va débarquer d'un moment à l'autre avec son panier d'osier rempli de légumes bio !

— Ouais bah ça n'arrivera pas...

Mel s'éloigne et frappe le tableau de commande de l'entrée pour mettre en marche l'ouverture des volets roulants. Aussitôt, la lumière extérieure emplit la pièce et le soleil m'éblouit. Je me lève précipitamment et bute contre l'angle de la table basse, faisant chuter mon portable au sol. Je me rattrape en jurant et en maudissant cette putain d'intruse. Je suis venu ici pour avoir la paix, pas pour me coltiner cette pétasse.

J'entends la machine à expresso se mettre en branle et je suis estomaqué par son audace.

— Fais comme chez toi surtout !

Elle garde le silence et quand je me décide à la rejoindre dans la cuisine, elle est bloquée devant la machine à café. Une tasse fumante a déjà coulé et une autre est en train de se remplir. L'odeur du café frais emplit mes narines et taquine mes papilles. Si je saisis bien elle m'aurait fait couler un café ? Elle attrape l'une des tasses, renifle et se tourne pour me faire face, mais là, contre toute attente, c'est un visage défait, des joues inondées et un regard perdu qui soutiennent ma colère. Elle retombe aussitôt.

— Va te faire foutre Jack ! J'aurais préféré que ce soit toi qui crèves !

— Dans ce cas là on est deux...

Le silence s'étend encore entre nous. Se l'imposer, c'est la seule manière que nous avons de respecter la douleur de l'autre. Je n'aime pas Mel et elle ne m'apprécie pas non plus, mais une chose pourtant nous unit, ce trou béant qu'à laissé Sam derrière elle.

Ma tasse à la main, je retourne dans le salon et me pose sur le sofa pour recouvrer mes esprits. Finalement je me déplace jusqu'à la baie vitrée pour m'évader face au paysage de l'immense jardin luxuriant qu'affectionnait Samantha. Au-delà de la maison, c'est le petit parc l'entourant qui avait décidé Sam à nous installer ici. Du vert, des arbres aux essences rares et des touffes de fleurs sauvages conféraient à cet endroit l'aspect d'un cottage anglais. Du fouillis savamment organisé. Elle aimait ce mélange qui lui ressemblait tant : une jeune femme de bonne éducation, mais avec l'esprit ouvert sur le monde, sensible à ce qui l'entourait, qui aimait lâcher prise.

La vibration de mon téléphone sur la table basse me sort de mes pensées. Mel, derrière le sofa, scrute l'objet sans vergogne. Quand je suis suffisamment proche, je distingue clairement les quatre lettres qui composent le nom de celle qui tente de me joindre. Mais je ne prends pas l'appel, je ne me sens pas capable de lui parler, pas ici, pas maintenant.

— Tu n'auras pas mis longtemps à la remplacer hein... !

J'affronte son regard courroucé. Sa colère parle, elle a besoin d'un coupable et elle l'a trouvé. Je ne lui en veux même pas, je la comprends tellement...

— Arrête de te faire des films Mel...

Elle explose d'un rire cynique sans cesser de me fixer. Elle semble prête à déchaîner toute sa colère contre moi. Et je crois que ce qui amplifie son agitation, c'est la façon sereine que j'ai de supporter la situation. Comme si j'étais spectateur de la scène sans véritablement me sentir concerné.

— Ta femme à peine enterrée tu retournes entre les cuisses de ton ex...

— Qu'est-ce que tu racontes putain !

— Déjà à l'époque ça crevait les yeux que si elle avait levé le petit doigt tu serais retourné avec elle sans te retourner.

Je secoue la tête, dépité qu'elle puisse penser ça. J'aimerais toujours Rose, mais j'ai sincèrement aimé Sam. Personne ne pourra jamais m'enlever ça, personne.

— Je sais que tu es triste Mel, que tu es en colère d'avoir perdu ta meilleure amie et que tu cherches un coupable. Tu peux me détester de toutes tes forces si ça peut t'aider à faire ton deuil, à aller mieux, tu peux bien penser ce que tu veux, mais j'aimerais toujours Sam, toujours.

Elle secoue doucement la tête pour me signifier qu'elle ne me croit pas. De nouvelles larmes inondent ses joues rougies tandis qu'elle garde le silence.

J'expulse un soupir avant de poursuivre et ce n'est même pas pour la convaincre. Moi aussi j'ai besoin de parler ouvertement. Et le faire avec quelqu'un qui ne me prendra pas en pitié est finalement salvateur.

— C'est la sœur de mon meilleur ami. Elle était en visite quand nous avons été portés disparus. Elle était présente à chaque étape : les recherches, mon coma... elle s'est occupée de Camilia, mes proches se sont tous soutenus. Elle est comme ça Rose, elle est tournée vers les autres. Quand je suis sorti du coma, que j'ai pu rentrer chez moi, elle avait tout organisé pour me soutenir. Alors oui, la situation fait que nous nous côtoyons.

— Ma pauvre Sam... elle savait qu'un jour tu retournerais vers elle... elle me l'avait dit. Qu'elle n'était qu'un passage dans ta vie jusqu'à ce que tu la retrouves !

— Tu dis trop de conneries !

Je repense à la soirée d'Halloween. La façon dont ma colère s'est déversée sur Rose, et ma réaction quand sa carapace s'est fendillée. Je m'en suis voulu, j'avais tant besoin de la chaleur de ses bras. Mais aujourd'hui je me dis que c'était peut-être trop tôt, que nous n'aurions pas du coucher ensemble. Je m'en veux.

— Tu ne la méritais pas !

— Tu as raison.

Ma réponse lui coupe le sifflet et elle choisit de fuir dans la cuisine pour reposer la tasse qu'elle tient entre les mains. Au moins, elle ne me la jettera pas au visage. Je sors fumer une clope sur la terrasse pour m'imprégner des odeurs. Le vent léger, l'humidité qui remonte du sol, cette odeur d'aiguilles de pin et d'humus qui chatouillent mes narines...

Je ferme les yeux et visualise mes souvenirs. J'entends le rire de Camilia, celui qu'elle aurait dans quelques années, quand elle serait assez grande pour faire de la balançoire toute seule. J'imagine Sam lui courir après en lui demandant d'être prudente. Quand je les rouvre, l'endroit où devait se trouver le portique est désespérément vide.

Je soupire quand je sens la présence de Mel près de moi.

— Je vais m'en aller, je reviendrais dans quelques jours, quand tu ne seras plus là.

— Tu ne reviendras pas Mel, ni dans quelques jours ni jamais.

— Mais...

— Je vais vendre cette maison, j'aimerais que tu récupères tes affaires et que tu me rendes les clefs.

— Tu ne peux pas faire ça Jack ! Pense à Camilia ! Sam adorait cette maison, elle aura besoin de s'y raccrocher quand elle sera en âge de comprendre...

Si jusqu'à maintenant j'ai réussi à conserver mon calme, je sens la moutarde me monter au nez.

— N'utilise pas ma fille pour me culpabiliser !

— Mais...

— Non ! Elle n'aura aucun souvenir de cette maison ! Elle n'a rien vécu ici et je ne peux me résoudre à revenir. Ma vie ne sera pas ici. C'est un cimetière de la vie que nous n'aurons jamais. Sam n'aurait pas voulu que je me lève chaque matin avec la boule au ventre en regardant le paysage. Si je reste, je ne ferais que penser à ces moments que nous avions si souvent imaginés et qui ne se produiront jamais...

— Si c'est plus facile pour toi que d'affronter la réalité...

— Tu ne sais rien de ma réalité Mel ! Chaque nuit je revois son visage dans les cauchemars qui me hantent ! Je revois son dernier regard alors qu'elle enfilait le gilet de sauvetage. Je lui avais promis que tout irait bien. Je suis monté sur le pont du bateau et je ne l'ai jamais revue. Je me demande sans cesse si elle a souffert, si elle a eu le temps de se sentir abandonnée et je vais devoir vivre avec cette culpabilité toute ma vie, c'est ça ma réalité Mel !

La tête basse, l'humidité de ses joues me prouve qu'elle aussi a pu imaginer la façon dont Sam a quitté notre monde. J'en ai assez que l'on me juge. Tous ses proches sont tristes, moi en plus, je me sens coupable.

— Charles ne te laissera pas faire...

Je pouffe devant sa misérable façon de me prendre de haut. Je sais qu'elle me considère comme un moins que rien. Je ne fais pas partie de son monde, elle m'a suffisamment craché mon arrivisme à la gueule. Comme si j'étais allé chercher toutes ces personnes... c'est elles qui sont venues me trouver...

— J'aimerais être seul maintenant.

— Tu as raison, c'est comme ça que tu finiras Jack... seul.

Elle s'engouffre à l'intérieur avec fracas. J'entends le bruit sourd d'un trousseau qu'on balance et juste avant que la lourde porte d'entrée claque elle me balance une dernière saloperie.

— Va au diable Jack Dawson !

Je suis déjà en enfer, ça ne devrait pas être très compliqué...



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