Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 29 : Jack


Coucou ! Me revoilà ! J'espère  que vous passez un bel été ? 

Je n'ai vraiment pas été régulière dans mes publications mais j'avais vraiment besoin d'une longue pause. Je me mettais trop souvent devant l'écran par obligation, sans inspiration. Il fallait que je recharge mes batteries et mon coeur d'émotions pour vous les transmettre. 

Je vous laisse en compagnie de Jack qui continue, pas à pas à faire son deuil.

Merci pour vos petits messages, bonne lecture ! 


13 Novembre 2022

Il y a plusieurs semaines, je me suis souvent réveillé dans cette position. J'avais une bonne raison de pouvoir le faire, je n'étais encore pas en pleine possession de mes moyens et mes déplacements s'avéraient parfois aléatoires.

Ce matin, j'en profite juste une dernière fois avant plusieurs jours, des semaines peut-être...

Rose est profondément endormie dans mon lit et Camilia est au milieu, entre nous et serre dans sa petite main un des doigts de Rose. Si ma furie dort encore, Camilia est elle aussi au pays des rêves. Pourtant dans moins de deux heures nous quitterons cet endroit pour retourner à Boston, là où tout a commencé pour moi dans ma deuxième vie.

Ce travail de rêve, une famille, ma rencontre avec Sam. Elle a été la lumière dans un pan bien sombre de ma vie.

Je ne sais pas à quoi m'attendre à Boston. Qu'est-ce que ça va me faire de retrouver notre appartement ? Y a-t-il toujours des affaires à elle qui traînent ? Ces petits objets insignifiants qu'on pose à des endroits en pensant les retrouver quelques heures plus tard.

Ça fera des semaines...

J'ai bien le temps de penser à ces merdes. Je veux profiter de ce moment de paix avant d'affronter la tempête de mes émotions. Rose a un peu de noir sous les yeux, preuve qu'elle ne s'est pas totalement démaquillée, la faute aux cocktails de Trevor...

Je la trouve tellement sexy comme ça. Ça lui donne un côté rebelle auquel j'ai bien du mal à résister. Heureusement que Camilia est entre nous deux. Au loin, j'entends Livio qui court dans le salon et qui réveille ma furie. Elle plisse son petit nez en trompette et bâille avant de tenter d'ouvrir les yeux. Je souris en constatant le petit sursaut qu'elle fait au moment où elle réalise qu'elle n'est pas dans son lit.

— Salut.

Son sourire espiègle me répond et j'attrape sa main pour embrasser sa paume. J'aimerais lui arracher des baisers bien moins chastes, mais ce ne serait pas raisonnable.

— Salut.

Elle joue avec mes doigts et nous restons un bon moment à nous fixer, sans un mot, juste le silence de nos deux cœurs et la respiration calme et apaisée de Camilia. Il est clair que nous voulons graver ce moment pour y replonger quand le manque deviendra trop lourd à supporter.

Quand Camilia se met à gigoter elle aussi, je regarde l'heure sur mon téléphone et décide qu'il est temps de se bouger. Dans un peu moins d'une heure trente, nous devrons partir pour l'aéroport.

— On va devoir bouger...

— Pa pa papa pa pa pa...

— Oui ma puce, c'est le grand jour aujourd'hui !

Elle se redresse et rampe pour poser sa tête contre mon torse en jouant avec les dessins de ma peau. Elle les adore, même l'énorme tête de mort que j'ai dans le dos ne lui fait pas peur. Elle tend ensuite ses bras en direction de Rose et cette dernière s'approche pour lui faire un bisou dans le cou.

Son odeur m'enveloppe, la caresse de ses cheveux m'effleure et je m'abreuve du sentiment de plénitude qui m'envahit en même temps que les rires de mes deux femmes emplissent la pièce.




Le meilleur laisse toujours place à un grand vide quand il vous échappe. C'est le constat que je fais à l'instant ou je m'installe dans le siège confortable de la classe affaires. Franck a ma droite, Lizzie et Camilia un peu plus loin, mon regard se perd sur l'agitation qui règne au-dehors avant le décollage. Je ne suis plus très sûr d' fait le bon choix.

— ça va aller ? Me questionne Franck.

Je soupire avant de lui répondre. Où est passé ce mec sûr de lui, qui n'en avait rien à foutre du regard des autres ? Je crois que ce coma m'a ramolli...il n'y a qu'à voir comme j'ai laissé Rose s'infiltrer dans chaque cellule de mon être...

— Je crois que j'ai la trouille.

— C'est normal Jack. Les dernières semaines ont été plus qu'éprouvantes, n'importe qui serait secoué. Tu t'en sors plutôt bien.

— Il y a tellement de gens qui ont pris soin de moi, je ne veux décevoir personne, mais j'ai l'impression que je ne mérite pas cette bienveillance. J'ai peur de les décevoir tous, j'aurais préféré leur colère, je me sens pourri à l'intérieur.

— Parce que tu penses que ça aurait été plus facile à gérer... tu aurais pu laisser parler ta colère.

— Ouais, sans doute.

— On sera là pour toi Jack, à Boston je veux dire... tu peux venir à la maison, on fera ce qu'il faut pour que ça soit plus facile...

— Merci, Franck, mais il y a des choses que je dois faire tout seul.

Je pose ma main sur son avant-bras pour le remercier. J'aimerais le serrer dans mes bras et l'appeler papa, mais je n'y arrive pas. Je crois que c'est trop tard pour ça, trop embrouillé aussi dans ma tête, mais ça n'enlève pas l'attachement, les sentiments sont bien là.

Nous nous fixons, son sourire compatissant répondant au mien rempli d'angoisses contenues. Je ne serais plus jamais seul.

Le petit garçon traumatisé laisse s'envoler un poids invisible.

Épuisé par mes émotions, je coule dans un sommeil peuplé de visages qui m'appellent. Celui de ma mère qui tente de m'agripper avec ses bras décharnés de vie, celui de ma sœur, couvert de larmes qui s'excuse pour son geste, celui de mon grand-père qui me sourit en caressant mes cheveux tout en chuchotant avec peine qu'il est fier de moi... celui de Sam dont les yeux restent figés, sans expression, sans vie...

— Jack, on est arrivés...

Lentement, je sors de mes songes, envahis d'un malaise qui me donne la nausée. J'attrape en vitesse mon sac à dos et m'empare d'un objet savamment caché dans l'une des petites poches. Fermant les yeux, j'inspire l'étoffe verte et soyeuse comme un camé. C'est juste assez pour calmer les battements de mon cœur qui tambourine en même temps que ma tête tourne.

Lorsque j'ouvre à nouveau les paupières, Franck me fixe, un air indéchiffrable sur le visage.

— Tout va bien ?

J'acquiesce, pas prêt à me livrer sur ce qu'il vient de surprendre. C'était spontané, viscéral, nécessaire.

— Ouais, juste un étourdissement.

— Tu vas pouvoir te lever ?

— Oui, c'est passé.

Une dizaine de minutes plus tard, nous quittons l'aéroport à bord d'une voiture envoyée par Charles. Je sais que ce dernier nous attend chez lui et j'ai fait promettre à Franck que je ne voulais pas de « petite fête de retour ». Je ne suis pas là pour ça.

Les rues familières du quartier Bostonien de Brookline s'esquissent et bientôt la maison familiale des Colton apparaît. Une émotion particulière m'étreint. Je me souviens distinctement la dernière fois où je suis venu ici. C'était un dimanche ensoleillé en août. Sam avait insisté pour qu'on prenne nos maillots de bain. Lizzie et Franck nous avaient rejoints et June, la femme de Charles avait concocté des merveilleuses tartes pour compléter le barbecue de son mari. Un souvenir heureux, le dernier ici.

À cet instant, le ciel gris et le vent d'automne chassent les feuilles qui jonchent inlassablement le sol humide. De cet été, il ne subsiste rien.

Je me sens vide. Incapable de gérer ma fille en même temps que mes émotions. Lizzie se charge de Camilia tandis que la porte s'ouvre et que des bras tendus m'accueillent, me serrent. June dépose une bise sur l'une de mes joues et Charles tapote mon dos pour m'encourager à faire ce premier pas. Le plus dur ?

Sans doute.

— Nous sommes heureux de t'accueillir Jack.

La gorge serrée, je leur souris sans prononcer une parole, c'est trop dur.

Franck m'emboîte le pas pour m'inciter à avancer. Leurs petits gestes me touchent, mais là, tout de suite, j'aimerais être seul avec mon environnement. Je voudrais monter dans la chambre d'ado de Sam et regarder ses albums de lycée, sourire devant son ours en peluche borgne qu'elle prenait plaisir à tenir contre elle à chacune de ses visites... et aller sentir cette odeur végétale dans la serre de sa tante.

Au début de notre amitié, l'une des premières fois où je suis venu ici pour un barbecue dominical, elle m'avait raconté comme elle aimait se réfugier dans cet espace confiné quand elle était triste. C'était tiède, humide et je me souviens de cette odeur de mousse persistante.

Samantha était parfaite. Nous venions d'horizons différents, mais nous avions tout de même un certain nombre de choses en commun... comme ce besoin de solitude récurent, la façon dont nous nous étions retrouvés chacun orphelin. Et cette première fois dans le monde de Charles, je m'étais senti de trop au milieu de ce monde auquel je n'appartenais pas. Elle m'avait trouvé isolé dans le jardin à m'enfiler cigarette sur cigarette en attendant que ça passe. Elle était restée silencieuse avant de finalement blablater pendant des heures pour me raconter des choses insignifiantes sur sa vie dans ce lieu magnifique. Une chose est sûre, elle avait réussi à me faire penser à autre chose et je savais que nous deviendrions bons amis.

À cette époque, quand Rose était loin de moi, Sam était vraiment la personne auprès de laquelle je n'avais pas peur d'être moi-même. D'un regard, elle savait déchiffrer mon malaise.

Elle aurait eu trente-quatre ans dans quelques jours...

— Tu veux boire quelque chose ?

Charles est venu se poser à côté de moi alors que je scrute la serre à travers l'immense baie vitrée. Les arbres décharnés du parc, malmenés par le vent, semblent eux aussi pleurer l'absence de Sam. Son rire n'emplira plus la pelouse au printemps ni à n'importe quelle saison d'ailleurs. La piscine bâchée a tiré sa révérence et les bains de soleil ont disparu dans la dépendance.

Plus aucune trace d'elle, nulle part.

— Jack ?

La main de Franck se pose sur mon épaule et je me tourne légèrement de côté pour faire face aux deux hommes dont les visages trahissent l'inquiétude.

Charles réitère sa proposition.

— Un bourbon ?

— Merci, je prendrais juste une bière, je suis fatigué.

Il fait signe à sa gouvernante avant d'avaler une gorgée du liquide ambrée qui tournoie dans son verre en cristal. Franck déguste un verre de vin et j'entends au loin June et Lizzie s'extasier des progrès de Camilia. Elles semblent si heureuses d'avoir la puce avec elles.

— June a fait préparer la chambre si tu veux dormir ici... mais je comprendrais si tu préfères aller chez Franck et Lizzie...

— C'est gentil Charles.

— C'est normal, on est heureux de t'avoir à la maison.

Il accompagne ses paroles d'une pression sur mon épaule et je sens l'émotion qui étreint sa gorge alors que son visage peine à masquer son trouble.

June débarque avec ma bière et ça a le mérite de détendre l'atmosphère.

— Jack, j'ai fait préparer les burritos de Maria, j'espère que tu as faim ?

— C'est parfait June, merci beaucoup.

Quelques minutes plus tard, nous passons à table et je me force à avaler un burrito. Ils sont toujours aussi délicieux, mais l'appétit n'est pas vraiment au rendez-vous. Même les singeries de Camilia n'arrivent pas à me dérider. Heureusement, il n'en est pas de même pour mes hôtes qui ne semblent pas s'apercevoir de mon malaise.

Je m'excuse pour aller aux toilettes, mais en chemin, au lieu d'emprunter le couloir, je bifurque à gauche et grimpe les marches de l'escalier presque sans difficulté. À l'étage, quelques mètres me séparent de la chambre de Sam. La porte entrouverte m'incite à entrer et je n'hésite pas, posant mes phalanges sur l'interrupteur. L'odeur de vanille est encore présente et la disposition de la pièce n'a pas changé si ce n'est quelques cartons qui s'entassent dans un coin. Je me laisse tomber sur le lit moelleux toujours couvert de ce vieux boutis, témoin de ses vaines tentatives en couture. À son grand désespoir, Sam n'était pas manuelle. Elle avait d'ailleurs beaucoup d'admiration pour celles et ceux qui savaient créer de leurs mains. Pour autant, elle était un trésor de réussite en droit et commerce international. Chacun son truc.

Au-dessus du bureau et de sa vieille chaîne hi-fi, des étagères remplies de livres et de Cd. Une tranche attire mon œil et je ne peux m'empêcher de défaire le bouquin de son alignement...

— Elle ne voulait pas que tu saches qu'elle l'avait lu...

June. Je ne l'avais pas entendu arriver. Je me retourne et lui fais face, certainement un air coupable sur le visage. Je me sens comme un voyeur dans cette chambre.

— June, je suis désolé, je ne voulais pas...

— Ne t'excuse pas Jack, je comprends. Elle nous manque à tous...

— Ouais. C'est vraiment bizarre d'être ici sans elle...

Un sourire attendri fleurit sur son visage fatigué. Elle s'empare du livre et le regarde avec tendresse.

— Tu sais, je crois que Sam a toujours su qu'elle ne pourrait pas rivaliser avec Rose. Tu sais ce qu'elle m'a dit une fois qu'elle l'a terminé ?

Je secoue la tête pour qu'elle continue. Je suis curieux de savoir pourquoi elle a lu le livre de Rose et ce qu'elle en a pensé. Moi, je n'ai jamais pu le lire...

— Elle m'a raconté cette histoire d'âmes sœurs. Je lui ai ri au visage tellement j'ai trouvé ça niais. J'étais étonnée, car Sam n'était pas du genre fleur bleue, en tous cas pas à ce point-là... et puis je l'ai lu. Et j'ai compris.

Je ne sais pas quoi répondre à ça. Je n'ai pas envie de parler de Rose ici et maintenant et surtout de comprendre encore une fois à quel point Sam ne méritait pas d'être à la seconde place.

— Elle n'était pas jalouse. Elle avait beaucoup de respect pour Rose. Elle pensait que même si un jour elle risquait de te perdre, le temps qu'elle passerait avec toi vaudrait la peine. Tu l'as rendue très heureuse alors ne regrette rien...

Je sens ma gorge nouée. À mon tour d'être submergé par l'émotion. Elle me manque...

— Je ne vais pas rester June, j'ai besoin d'aller à l'appartement...

— Maintenant ? Mais, tu en as au moins pour 40 minutes !

— Je vais prendre un taxi. Je viendrais chercher Camilia demain, j'ai besoin d'être un peu seul...

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro