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Chapitre 27 : Rose


Coucou mes brioches ! Me revoici enfin ! Merci merci merci à vous toutes pour vos messages. C'est toujours dur mais la vie continue. Et ce genre d'évènement nous prouve qu'il faut profiter parce qu'elle ne tient qu'à un fil. Bref, me voilà de retour dans l'écriture. Comme d'habitude c'est libérateur. 

Je ne vous embête pas plus longtemps et vous souhaite un bon dimanche ! 



12 Novembre 2022

Accoudée au comptoir du « Crêpe Café », il est à peine 9 heures du matin et j'attends Siri pour un petit déjeuner entre copines. Depuis la soirée d'Halloween, il y a 15 jours, nous nous sommes vaguement croisées. Il faut dire qu'entre mes rendez-vous en Visio avec l'Écosse, les allers-retours pour la clinique et la garde de Camilia, je n'ai pas vraiment de moment à moi. D'ailleurs Jack a mis le holà, il veut que je profite de mes week-ends et que je déconnecte de mon quotidien. Il a peur que je craque comme lors de la baby shower de Lexie...

Mes émotions jouent au yoyo, c'est vrai, mais depuis 15 jours, un poids m'a quitté. Cette discussion avec Jack m'a en quelque sorte apaisée. Rien n'est réellement réglé, mais c'est comme si à nouveau nous étions synchrones, capables de nous parler honnêtement sans nous sauter à la gorge. Et ça, c'est un immense pas.

Depuis cette soirée, nous n'avons pas recommencé. C'est quelquefois compliqué de résister à l'envie de le toucher et je vois bien lui aussi comme il me fixe quand il ignore que j'ai senti sa présence, comme il prolonge certains contacts quand je lui prends Camilia des bras ou l'inverse... mais nous nous sommes mis d'accord. Nous ressentons des choses l'un pour l'autre, c'est indéniable, mais il doit faire son deuil, gérer sa rééducation et mettre de l'ordre dans sa vie.

À certains moments, ça m'irrite profondément parce que je me dis que nous avons perdu assez de temps, que le destin nous a prouvé qu'il ne fallait plus tergiverser, mais je culpabilise aussi. Il a le droit de vouloir respecter la mémoire de Sam. Je caresse nerveusement le signe infini tatoué au creux de mon poignet, c'est ma façon de me calmer, de me persuader que tout ira bien, que je lui dois bien une dose de patience...

— Eh salut ma belle !

Je sursaute, surprise par l'arrivée de Siri. Elle est pourtant face à moi, mais j'étais partie si loin que je ne l'ai pas vue approcher.

— Tu m'as fait peur !

— Je vois ça !

Elle s'installe à côté de moi sur un tabouret haut et tourne la tête dans ma direction, suspicieuse.

— T'as commandé ?

Je lui désigne ma tasse que je soulève.

— Juste un café, je t'attendais pour le reste...

— J'ai une dalle de malade ! Je vais prendre la version XXL avec de la crème fouettée et du chocolat fondu...

Je lui souris, elle a toujours faim.

Cela a beau être le Week-end et relativement tôt, l'endroit commence à grouiller de monde. Des touristes curieux, des amoureux qui font le plein d'énergie avant d'aller affronter le vent sur la plage, des gourmands habitués. Je suis tombée sur cet endroit par hasard, en promenant Camilia un après-midi il y a des semaines. Je l'ai aimé tout de suite. Son atmosphère désuète, sa tranquillité, sa vue imprenable sur l'océan et le loisir de laisser mes pensées dériver et se perdre dans l'immensité bleue. J'en ressortais à chaque fois apaisée, sereine, prête à affronter la tempête Jack quand je devais le récupérer après ses séances de rééducation éprouvantes. Je soupire et mon regard s'égare sur un couple qui rentre d'une balade sur la jetée. L'homme d'une trentaine d'années porte une petite fille dont il chatouille les flans alors qu'elle éclate de rire en tendant les bras vers la jeune femme qui paraît être sa maman. Étourdie, j'en oublie qu'aujourd'hui je ne suis pas seule.

— Tu sembles bien concentrée !

Je tourne la tête vers Siri qui me fixe, un sourire indéchiffrable aux lèvres.

— Excuse-moi, tu me parlais ?

— Je te demandais comment tu allais... tu es si songeuse... on dirait que tu es ailleurs, constamment perdue dans tes pensées !

Je soupire avant de rejeter mes cheveux longs sur l'une de mes épaules. Je connais le phénomène, elle va commencer à m'asticoter pour avoir des réponses à toutes les questions qu'elle se pose. Et moi je suis là, à faire comme si de rien n'était, comme si je n'étais pas en train de trouver un moyen dérisoire de dévier son attention.

— Je vais bien Siri, je prends du temps pour moi, j'ai repris le sport, j'écris et je t'assure que tu n'as aucune raison de t'inquiéter.

— C'est étrange...

Ça y est je le sens venir le piège...

— Qu'est-ce qui est étrange ?

— Tu as raison, tu sembles plus apaisée, plus sereine et peut-être un peu moins fatiguée, mais y'a un truc qui cloche...

— Y'a rien qui cloche.

Elle lève son petit doigt dans ma direction au moment où la serveuse dépose son assiette de pancakes dégoulinants avant de nous resservir une tasse de café chaud. Cela a le mérite de l'interrompre, mais certainement pas de la dissuader d'obtenir des réponses.

— Oh je crois que si !

— Siri...

Alors elle réitère le mouvement suspendu par la serveuse en pointant son index devant moi en même temps qu'elle tourne son tabouret de mon côté pour me faire face. J'ai l'impression qu'elle va lire en moi comme dans un livre ouvert. Je ne sais pas ce qu'elle sait ou ce qu'elle pense savoir, mais je ne vais pas m'en tirer si facilement.

— Avant la soirée d'Halloween, tu semblais aller bien. T'étais concentrée, tu prenais soin de Cam, de Jack, un vrai robot, c'était un peu flippant d'ailleurs.

— ...

— Puis tu disparais, au bord de la crise de nerfs et j'apprends que tu as passé la soirée avec Jack alors qu'il faisait tout pour t'éviter jusqu'alors... donc je me pose des questions...

— Nous avons mis les choses à plat, nous nous sommes dit nos quatre vérités, ça a apaisé beaucoup de tensions...

Elle me fixe avec insistance et je tente de garder la tête froide, de ne pas laisser paraître trop d'émotions même si, sous son regard inquisiteur, je sens mes joues s'échauffer quelque peu.

— Tu sais, vous avez le droit au bonheur Rose...

À ce moment précis, je n'ai plus envie de m'étaler, plus envie de rentrer dans les détails.

— Siri, je n'ai pas envie de parler de ça.

— Et ça ne me regarde pas, t'as raison. Mais Jack et toi vous êtes de bonnes têtes de mules alors je dois vous secouer de temps en temps... histoire de décrocher la pulpe qui reste en bas !

Le couple que je fixais tout à l'heure s'est levé et mon regard se perd une dernière fois sur la jolie famille qu'ils forment. Je souris, à moitié des paroles de mon amie que de cette vision qui m'attendrit.

— T'as le droit d'avoir envie de ça, tu sais...

— De quoi tu parles ?

Elle pointe le couple du menton en me fixant pour me faire comprendre qu'elle n'est pas dupe de ce qui traverse mon esprit. Ce couple, cette petite fille, cette famille...

Je sens l'émotion se former dans ma poitrine et la boule remonter dans ma gorge au moment où mes yeux, eux, cherchent à contenir un flot de perles salées. Je me sens tellement émotive...

La main de Siri se pose sur la mienne et ses doigts fins et doux viennent enserrer les miens dans un mouvement de soutien. Je sais, je comprends qu'elle n'est ni là pour me juger ni par curiosité malsaine. Depuis toujours, elle a été l'oreille attentive, celle qui comprend, qui conseille, qui épaule. Et le déclic se fait dans ma tête alors même que je laisse enfin l'émotion recouvrir mes joues.

— Ehhhh, je suis là ma belle, t'es pas seule.

Je lui souris faiblement entre deux sanglots alors qu'elle n'a pas lâché ma main. Quand elle le fait, c'est pour s'emparer des petites serviettes en papier et sécher mes larmes. Au moins, n'étant pas maquillée, je ne finirais pas en mode panda. Fidèle à elle-même, Siri reste silencieuse, patientant calmement que je récupère ma capacité à communiquer par la voix.

— J'ai couché avec Jack ce soir-là.

Ouais. Autant lâcher la bombe direct. Il y a seulement deux personnes avec lesquelles je peux agir ainsi, Siri et ma belle-sœur Meghan. Mais en ce moment je n'ai pas envie de saouler Meghan avec ça. Elle est trop fragile émotionnellement parlant.

Siri me fixe et même si elle reste un temps silencieuse, je vois bien ses yeux manquer de quitter leurs orbites. Clairement, elle ne s'attendait pas à un tel aveu.

— OK.

— Ça te choque ?

— Disons que je ne m'attendais pas à ça...

Un petit rire m'échappe. Quand je repense à cette soirée, j'ai presque l'impression que tout cela n'a pas vraiment eu lieu, que ce n'est qu'un rêve sorti tout droit de mes fantasmes... et pourtant, je ressens encore les caresses de Jack et la profondeur de son regard sur moi ce soir-là. Ces moments où sa raison se disputait à sa colère avant de céder à ce qui nous a toujours animé : cet amour fusionnel combiné à cette alchimie contre laquelle nous avons maintes fois tenté de lutter.

— On s'est tellement engueulés. La colère nous aveuglait.

— Et Jack est loin d'être facile...

— Et je ne l'ai pas ménagé avec mes choix pourris...

Elle garde le silence quelques secondes et m'adresse un tendre sourire. Elle ne va pas me contredire.

— Il s'est passé tellement de choses Rose. Vos erreurs du passé ne doivent pas définir qui vous êtes aujourd'hui.

— Je sais. On avait besoin l'un et l'autre de se retrouver. C'était inévitable.

— Je suis heureuse pour vous.

Devant mon absence de réaction, Siri m'interroge du regard et une ombre traverse ce dernier parce que oui, tout n'est pas réglé.

— Vu ta réaction, rien n'est réglé ou je me trompe ?

— Disons que je viens de me séparer de Darell et que Jack est en plein deuil. Il y a sa rééducation, Camilia, on ne peut pas se lancer comme ça dans une relation si tout est bancal autour de nous...

— Vous rendez vraiment les choses compliquées...

— Je crois qu'on en a besoin tous les deux.

— De rendre vos vies compliquées ?

— De prendre notre temps...

— J'espère sincèrement que vous arriverez à vous trouver définitivement. Vous êtes faits l'un pour l'autre, c'est tellement évident.

— J'ai été tellement stupide...

— Tu ne peux pas dire ça. Certaines conséquences de ce choix ne peuvent pas être regrettées...

— Je sais, c'est exactement ce que Jack m'a dit quand il a avoué qu'au final, dans tout ça, il ne regrettait rien. Il a sincèrement aimé Sam et je veux lui laisser le temps de bien faire les choses.

— Je comprends. Mais de toi à moi Rose, vous deux c'était inévitable. Un jour ou l'autre vous auriez été réunis.

Je souris. Siri a toujours été bienveillante avec Sam, elles ont même certainement été amies, mais pourtant elle a toujours fait partie de la team Jack/Rose, sans doute plus que nous-mêmes...

— Tu es bien sûre de toi...

— C'est mon sixième sens !

Nous explosons de rire simultanément. Comme ça fait du bien de retrouver un peu de légèreté ! Et d'avoir une alliée en poche pour les semaines à venir. Je me sens moins seule de porter ce secret tout à coup.

— Et sinon ? Vous êtes en mode sous-marin ou un truc du genre ?

— Quoi ?

— Me dis pas que t'as pas compris quand même ! Vous fricotez dès qu'on a le dos tourné quoi !

Sa spontanéité m'amuse. Mais mon silence lui offre la réponse qu'elle n'attendait pas. Elle perd son sourire et moi aussi.

— Non. Je suis là pour lui, mais je lui laisse de l'espace aussi. Jack a besoin de prendre ses marques avec sa fille, de régler ses affaires de famille, de gérer sa santé. Et quand il sera prêt, je serais là, évidemment.

— La semaine prochaine devrait bien aider alors...

— La semaine prochaine ?

— Son voyage à Boston, il a eu l'autorisation des médecins.

À mon visage, qui a dû changer de couleur, elle n'en dit pas plus. Évidemment je n'étais pas au courant de ce projet. Non pas que j'ai mon mot à dire, mais... mais je pensais qu'il m'aurait au moins mise au courant.

— Désolée, je crois que j'ai gaffé.

— Tu n'y es pour rien, c'est juste que je pensais qu'il m'en aurait parlé.

— Il doit y avoir une raison...

— Et laquelle ?

— Je sais pas, ça s'est fait rapidement, il part avec Franck et Lizzie comme ça ils seront là pour Camila.

— Il emmène Cam !?

— Euh ouais, je crois bien. Il a tout un tas de trucs à régler. La succession, l'appart, tout ce qu'il n'a pas pu faire depuis sa sortie de l'hôpital...

Je me sens complètement abattue par cette nouvelle. Vraiment, pourquoi ne m'en a-t-il pas parlé ?

— C'est normal, il va vouloir aller se recueillir sur sa tombe, rendre visite à sa famille... et puis il a son travail à Boston...

— Peut-être qu'il te proposera de le rejoindre dans quelque temps ???

— Peut-être...

Je préfère ne pas me bercer d'illusions. S'il avait voulu m'intégrer à ses projets, il m'en aurait déjà parlé...

— Bon c'est pas tout ça, mais si on profitait vraiment de notre journée ?

Exactement. Suffit de ressasser, de se poser mille questions et de me faire du souci. J'ai besoin d'avancer, avec Jack ou en parallèle, mais je ne vais pas rester sur la touche continuellement. Je comprends qu'il ait besoin de temps, mais je ne vais pas rester là à attendre sans rien faire. Je vais devenir folle sinon. Résolue à suivre mes bonnes résolutions, je suis Siri dans le programme qu'elle nous a superbement concocté : Spa, soins en institut, massages puis restau et shopping. Il commence à faire vraiment froid et j'ai besoin de compléter ma garde-robe pour affronter mon premier hiver à San Francisco.

Le centre de balnéo Marine est superbe et Siri a refusé que je paye quoi que ce soit, me disant qu'elle avait un bon cadeau à utiliser depuis un moment. En contrepartie, j'ai voulu lui payer le restaurant, mais là encore, je me suis fait pigeonner quand elle a réglé à ma place, prétextant d'aller aux toilettes ! Bref, j'aurais ma revanche, je trouverais bien à me rattraper. Après un passage rapide chez le coiffeur, nous finissons notre journée fille par un peu de shopping.

Exténuées, chacune de nous rentre chez elle peu avant 18 h sans nous promettre de nous revoir au Scar un peu plus tard.

Devant la porte du loft, j'appréhende un peu.

Une fois à l'intérieur, le silence m'interpelle, la confrontation ne sera pas pour tout de suite. Mais au moment où j'enclenche la théière, le bruit caractéristique de la porte de mon ancienne chambre me fait sursauter.

Jack.

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