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Chapitre 12 : Jack


Comme promis, le chapitre 12 est à vous...

Très bonne lecture ! Je retourne à l'écriture puisque je suis en train de finaliser le 1er jet du chapitre 22...Merci pour vos coms...je crois que le moment à venir va vous donner quelques ohhhhhhhh !

30 aout 2022 — San Francisco

Si on m'avait dit, il y a quelques mois que je serais ici, en ce moment même, à fêter le retour de Rose à San Francisco, je ne l'aurais pas cru. Pire, j'aurais mis ma main à couper que ça n'arriverait pas. Et pourtant je suis ici, en chair et en os.

Sam s'entend avec tout le monde, elle rit et s'intègre parfaitement à cette bande alors qu'elle aurait pu être rejetée, mise de côté par égard pour celle qui a chamboulé mon cœur il y a sept ans avant de l'abandonner. Aujourd'hui, j'arrive à en parler sereinement. Ça ne veut pas dire que ce n'est pas douloureux, juste que c'est différent, lointain, endormi.

Siri et Rose s'éclatent sur la piste de danse improvisée et je repense à toutes les fois où cette scène s'est déjà jouée devant mes yeux. De nos premiers échanges, nos joutes verbales ou silencieuses, nos rapprochements et cette vérité. Celle d'un amour imprévu, impossible et pourtant si évident quand on s'autorise à l'accepter.

Sam est à quelques mètres, tranquillement en train de discuter avec Meghan... certainement bébés.

Notre fille est avec Franck et Lizz ce soir, puisque c'est eux qui vont s'occuper d'elle durant les semaines à venir. C'est un peu bizarre de me dire que nous allons la laisser, si jeune alors qu'elle change si vite. Mais ce voyage, nous l'avions surtout imaginé avant sa naissance et nous en avons besoin tous les deux pour nous recentrer sur notre couple.

Je sais que j'aurais toujours des sentiments pour Rose, c'est indéniable. Elle est celle qui m'a remué le cœur, celle qui a su rallumer l'étincelle que j'avais encore, planquée au fin fond de cette poitrine qui souffrait.

Mais aujourd'hui j'ai une fille adorable, une femme qui m'a soutenue dans les moments les plus délicats et je n'ai rien à envier au passé. J'ai décidé d'arrêter de regarder en arrière, d'accepter d'être heureux avec ce que la vie m'a offert.

Dan se poste à côté de moi, faisant tinter le verre de sa bière contre la mienne.

— Alors ? Comment tu te sens à quelques jours du départ ?

— Impatient, un peu anxieux et partagé entre la joie du voyage et l'angoisse de laisser Cam plusieurs semaines...

— Je comprends... je sais pas si je pourrais laisser Livio aussi longtemps !

— Félicitations au fait pour bébé numéro 2...

Il échappe un petit rire en regardant droit devant lui, là où se situe sa femme. Les flammes qui dansent dans ses yeux à cet instant sont belles à voir.

— Ouais, merci. C'était pas vraiment prévu encore, mais voilà, on est super contents.

— C'est cool, je suis heureux pour vous deux.

— Rose est persuadée que ce sera une fille...

Je garde le silence et me perds dans la contemplation d'une chevelure flamboyante. Je sens le regard de Dan sur mon visage. Il garde le silence quelques secondes, semblant peser les mots. Parler de sa sœur avec lui est toujours aussi déstabilisant.

— C'est toujours difficile ?

— Quoi ?

— De parler d'elle, ouvertement.

Je soupire et quitte ma position pour lui faire face.

— J'en ai fini avec tout ça Dan, j' te promets. Je l'aimerais toujours. Je le sais, tu le sais et même Sam le sait. Mais j'ai besoin d'aller de l'avant, de respecter la vie que nous nous sommes choisis. Aujourd'hui j'aime Samantha, sincèrement. Ma vie est avec elle, mon avenir lui appartient.

— Je suis content pour toi. Mais... Jack, vous devriez parler.

— Je ne suis pas...

— Va lui parler, c'est le moment.

Il avale une gorgée de bière avant de répondre à l'appel de sa femme, me plantant là avec un nouvel impératif : communiquer avec Rose.

La nuit est tombée depuis quelque temps et je profite que Siri s'éloigne pour aller se servir un verre afin d'approcher Rose sans l'effrayer. C'est presque imperceptible, mais quand je franchis le dernier mètre, son corps se raidit, comme si elle avait malgré tout senti que j'approchais. Je pourrais presque apercevoir le duvet se hérisser sur ses bras, sa nuque. Droite comme un i, elle me tourne encore le dos quand je me décide à amorcer la conversation.

— Rose ? On peut aller parler à l'intérieur ?

C'est bizarre, je me sens gauche à lui demander de cette façon. Ce n'est pas moi cette réaction, ce n'est pas nous ces interactions gênées, ces hésitations de deux étrangers qui ne savent pas comment se parler. Ça me pèse et je voudrais que ça cesse, définitivement.

Elle se tourne face à moi et un mince sourire barre son visage avant qu'elle ne me devance, acceptant par la même ma requête.

À l'abri des regards, près du petit recoin de la cuisine, elle se tourne finalement face à moi.

— Tu veux un café ?

— Non merci je suis à la bière...

— Oui...

Elle se tourne à nouveau face à l'îlot de la cuisine et attrape une petite tasse pour elle-même. Je sens sa nervosité dans chacun de ses gestes. Comment cette femme, ma furie, celle que j'ai si souvent serrée dans mes bras m'est devenue si étrangère ? Tandis qu'elle s'active encore à occuper ses mains pour se libérer l'esprit, j'avance derrière elle. Ses gestes s'interrompent et je perçois même l'arrêt de sa respiration. Libérant un soupir las, je pose délicatement mes mains sur le bombé de ses épaules. C'est plus fort que moi, j'ai besoin de la retrouver, d'établir une connexion, de libérer les non-dits pour apaiser nos consciences et nos cœurs. Nous en avons besoin tous les deux.

— Rose...

Elle relâche ses épaules au creux de mes bras et sa nuque ploie légèrement vers l'arrière, obligeant son corps à rencontrer mon torse. Je ressens ses frissons qui se mêlent aux miens. Quelques secondes encore et son parfum d'hespérides vient chatouiller mes narines. Comme dans mes souvenirs de cette autre vie qu'était la nôtre, comme dans mes rêves inavouables.

— Jack, je ne peux pas... s'il te plaît.

— Parle-moi... je ne supporte plus de te sentir si loin, si étrangère, nous pouvons être amis.

Mais elle se dérobe et lâche la tasse, me fusillant du regard. La tension a réinvesti son corps et je ne comprends pas les raisons de sa colère.

— Amis ? Tu veux que nous soyons amis ?

— Oui, ça fait cinq ans maintenant, tu as refait ta vie avec Darell, je suis avec Sam, il est temps que nous soyons en paix avec le passé. J'en ai besoin Rose, on en a tous besoin...

— Alors c'est vraiment ça que tu veux ? Oublier notre histoire ?

— Non ! Je n'ai pas dit ça, je ne pourrais pas oublier, mais... c'est le passé...

Elle échappe un rire cynique, comme si mes paroles l'avaient blessée. Moi qui voulais faire la paix, partir sur de nouvelles bases, c'est un nouvel échec. Je ne sais plus comment m'y prendre.

— Je ne comprends pas Rose... dis-moi ce que tu veux ?

— Qu'est-ce que ça peut faire de toute façon ?

— C'est là ta réponse ? Sérieusement ?

Je sens l'agacement gargouiller dans ma gorge. Je n'ai pas la prétention de tout savoir, de tout comprendre, encore moins la psychologie féminine, mais si elle pouvait juste cracher le morceau on gagnerait du temps.

Ses deux billes émeraude lancent des éclairs dans la pénombre de la cuisine. À l'extérieur, la fête bat son plein et tout le monde semble inconscient de ce qui se joue dans cette pièce à quelques mètres d'eux.

— Rose...

Je tente une dernière approche, craignant qu'elle ne se referme à nouveau. Mais quand ses prunelles se rivent aux miennes, que sa colère rougit ses pommettes, je comprends que le temps des aveux est venu.

— Je ne voulais pas ça, je ne voulais pas ça. J'ai eu peur, je... je... je regrettais.

La confusion de ses paroles l'emporte et un torrent de larmes s'abat soudainement sur ses joues, en même temps que sa respiration devient anarchique. Elle se laisse glisser contre le muret en sanglotant des paroles inintelligibles.

— Rose... du calme. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça... je voulais juste qu'on se parle ouvertement...

Elle renifle et finit par me regarder, l'air complètement perdue. Il est temps d'agir plus que de parler. J'attrape sa main et capte ses prunelles. J'ai besoin de savoir si la confiance qu'elle m'a jadis accordée est toujours présente. Lorsqu'elle choisit de me suivre au fond du couloir, l'espoir m'envahit. Je franchis la porte de son ancienne chambre et referme derrière nous, la conduisant jusqu'à la salle de bain. Je l'installe contre le rebord du lavabo, dos au miroir et attrape un linge pour sécher ses larmes, et ôter le maquillage qui a coulé de ses yeux. Sa tristesse a enveloppé ses yeux de charbon, faisant ressortit l'intensité de ses prunelles dont les pépites, emprisonnées dans ses iris, irradient de mille feux.

Nos yeux échangent des promesses silencieuses, mais j'ai besoin de mots, de certitudes. Quand sa respiration reprend son cours normal, je sais que je ne reculerais plus, même s'il faut que je la pousse dans ses derniers retranchements. J'ai besoin d comprendre ce que tout ça veut dire...

Mais je n'ai pas le temps d'exiger quoi que ce soit qu'elle saisit ma main et la porte à son cœur sans me quitter des yeux.

— Tu sens comme il bat vite ?

Oh oui, je le sens. Juste là sous la peau fine de sa poitrine, ce cœur qui cogne contre ma paume.

— Il y a deux ans, lorsque nous avons fêté la naissance de Livio, j'avais pris une grande décision. Je voulais qu'on se donne une chance, qu'on essaie de recoller les morceaux. Je regrettais d'avoir cru que séparés nous arriverions à être heureux, chacun avec nos rêves incompatibles...

— Rose...

— Oh non, laisse-moi finir.

Je ne tente pas de poursuivre, mais essaie tant bien que mal de ne pas laisser paraître la tempête qui rugit dans mes veines, le tumulte qui s'empare de mes battements pour en faire un concert désordonné de notes qui n'ont rien à faire les unes avec les autres.

Ses paroles me tuent et elle ne fait que commencer.

— J'en avais discuté avec Siri, j'étais encore incertaine, mais ma décision était prise, il fallait que je te parle. Je regrettais ma décision, notre séparation et je m'étais joué la scène des aveux cent fois dans ma tête. J'avais pris la mauvaise décision, pensant qu'elle nous épargnerait des souffrances, mais je n'arrivais plus à le supporter, je voulais qu'on se donne une chance... et... tu es arrivé avec Samantha, main dans la main, et j'ai compris que c'était trop tard.

Le silence s'installe. Elle n'a peut-être pas fini, mais elle a au moins besoin de souffler. Ces mots qu'elle retient depuis deux ans, cette peine et cette colère qui la bouffent de l'intérieur. C'était donc si difficile de me voir à chaque fois, de me parler, d'envisager de passer du temps avec moi...

— Rose. Je suis désolé, je ne savais pas... je suis... j'ai tellement attendu que tu reviennes... presque trois ans, c'est long.

— Je sais, je ne t'en veux pas Jack. C'est moi qui a pris cette décision insensée. Je n'avais pas cessé de t'aimer tu sais, mais la distance, ce besoin d'être avec toi, tout le temps ça me rongeait de l'intérieur. Je n'arrivais à rien, je ne pouvais pas me concentrer, je crevais d'être loin de toi. Je ne voulais pas que l'un ou l'autre soyons amenés à sacrifier nos rêves par amour... je pensais naïvement que si nous étions destinés à être ensemble, nous nous retrouverions...

Je recule de deux pas et tire ma tignasse en arrière, essoufflé. J'ai l'impression qu'on m'arrache le cœur, qu'on tente de m'étouffer. Malgré les quelques minutes depuis lesquelles nous en discutons, j'ai l'impression que c'est à cet instant même que je perçois le sens de ses paroles.

Elle n'avait pas cessé de m'aimer. La peau de mon visage me brûle, mes membres semblent engourdis, paralysés par ces informations qui satellisent mon cerveau en rafales. Je revis cette journée, cette après-midi de fête pour célébrer la naissance de Livio.

— Mais... tu étais avec Darell ?! Je vous avais surpris très proches plusieurs fois !

— Non, nous étions proches et je sais qu'il avait des sentiments pour moi, mais je me refusais à lui céder, tu comprends ? Je ne pouvais pas penser à lui de cette façon à ce moment-là... il n'y avait que toi Jack...

Ses yeux ne quittent pas les miens, je sens sa fébrilité qui fait écho à la mienne. Cinq putains d'années que je rêvais d'entendre ses mots. J'avais fini par croire que je n'avais pas représenté le quart de ce qu'elle avait été pour moi. Mais cette unique larme, témoin privilégiée de tout ce gâchis m'attire à nouveau vers elle.

— Je sais que c'est trop tard Jack, mais je crois que ça m'a fait du bien de te le dire.

Un faible sourire étire ses lèvres. Je connais bien cette émotion, celle où elle est si troublée qu'elle hésite entre rire et pleurer. On croirait qu'elle sourit alors que c'est l'expression de son trouble. Elle est sur le point d'ajouter quelque chose quand je réduis la distance qui nous sépare encore.

Je ferme les yeux quelques secondes, pour tenter de contenir mes émotions. Je me sens à la fois bien plus léger et pourtant, savoir la vérité me plombe aussi parce que ce qui me retenait n'avait pas vraiment lieu d'être...

Alors si juste une dernière fois...

Ses yeux tentent de décrypter ce qui me passe par la tête. Son visage doux et plus affirmé, ses lèvres pleines et bombées, son teint de porcelaine parsemée d'étoiles...

— Jack.

Lorsque mes lèvres rencontrent les siennes, que son souffle caresse mon visage, j'ai l'impression d'avoir retrouvé mon chemin. Pourtant, très vite, je me reprends, m'écarte et dévisage celle que j'aimerais encore embrasser. Elle mordille sa lèvre nerveusement, anxieuse.

J'avais envie de l'embrasser.

Elle ne m'a pas repoussé.

— Je vais pas te dire que je suis désolé, j'en avais envie. Depuis trop longtemps même.

Elle me fixe sans ciller, ahurie des quelques secondes qui viennent de s'écouler. Moi aussi ça bouillonne encore dans mes veines. Il y a cinq ans, je n'aurais pas réfléchi, j'aurai réinvesti son espace, je l'aurais portée sur la vasque et je l'aurais dévorée toute entière.

Mais je ne suis plus ce type dévoré par ses pulsions, et j'ai surtout une famille. Une compagne qui s'amuse de l'autre côté de ces murs. J'ai déjà bien trop trahi sa confiance.

— Je suis désolé pour le reste par contre. Pour cette souffrance, ce temps perdu. Je crois qu'il est temps d'avancer. J'aime Samantha, sincèrement. Et je sais que tu aimes Darell. Pardonnons-nous.

Hésitante, je décèle son microsourire qui finit par emplir totalement l'espace sur son visage. Le mien lui répond, nous sommes en phase.

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