Touya était assis sur une borne anti-stationnement en béton, dans une rue déserte. Cela faisait vingt minutes qu'il attendait son ami, mais toujours aucune trace de Keigo. Il devait dormir à cette heure-ci. L'oiseau semblait de plus en plus épuisé par ses entraînements alors il semblait normal qu'il aille dormir.

Touya se sentait stupide, enfin non, il l'était. Et puis il était égoïste aussi, parce qu'il en voulait à Keigo de ne pas venir le voir. Il ne voulait Keigo que pour lui. Egocentrique, parce qu'il aurait aimé être l'acteur principal de la vie de Keigo, être la priorité du futur héros. Mais il était aussi jaloux, parce que c'étaient les entraînements, la priorité de Keigo, et ça ne changerait pas. Et puis il n'était pas uniquement jaloux des entraînements qui avaient le privilège de monopoliser Keigo, il était aussi jaloux de Keigo car celui-ci avait des entraînement.

Car, lui, ça faisait six mois qu'il avait été retiré du programme de formation des héros, auxquels il y avait assisté à mi-temps. Et cela allait bientôt faire deux ans que son père ne s'occupait plus de lui, ne lui apprenait plus aucune technique et lui priait d'arrêter l'entraînement. Cela allait faire cinq ans que sa mère ne lui avait plus adressé la parole car il ressemblait trop à son père et un an que Enji Todoroki maltraitait sa femme entre deux entraînements du petit Shoto qui n'avait que cinq ans.

Dans cette famille brisée, les seuls membres de la famille à qui il n'en voulait pas étaient Fuyumi, sa cadette de quelques mois qui le berçait dès qu'il pleurait, et Natsuo, son petit frère qui ensoleillait ses journées avec son sourire éclatant qui placardait sa face à chacun de leurs jeux de bagarre et durant leur parties Mario Kart, enfin uniquement quand le cadet gagnait. Touya c'était même mis à faire exprès de perdre pour laisser le sourire de son frère réchauffer son cœur comme son père, malgré son alter de feu, n'avait jamais été capable de le faire.

Le reste de sa famille ? Il la détestait. Il n'avait qu'une envie, c'était de faire disparaître Shoto qui volait toute l'attention. Sa mère n'avait jamais vraiment été une maman pour lui et son père avait plus été un tyran jusqu'à ce qu'il décide de l'abandonner.

Des gouttes de pluie commencèrent à tomber et bientôt, Touya se retrouva trempé. Les gouttes ruisselaient sur sa peau, se mélangeant à ses larmes salées. Alors, Touya commença à utiliser son alter à pleine puissance. Il criait à travers la nuit sombre, libérant les démons qui tourmentait son âme.

« INUTILE »

Il criait à chaque nouvelle brûlure qui venait parfaire la pâleur de la peau qu'il avait hérité de sa mère.

« FAIBLE »

Chaque cri était plus empreint de douleur encore que le précédent.

« INCAPABLE »

Chaque cri était plus strident.

« MONSTRE »

Bientôt, les mots ne furent plus suffisants pour retenir ses sanglot et il se roula par terre contre le goudron mouillé. Touya avait toujours aimé l'odeur du goudron mouillé mais là, elle lui donnait plus mal à la tête qu'autre chose, l'empêchant de respirer.

Comme pour essayer d'évacuer il se mit à frapper sa tête contre le sol mouillé. Du sang coulait maintenant de son arcade.

« Je sers à rien... »

Et il perdit connaissance ainsi, à cause d'une utilisation abusive de son Alter.

Quand il se réveilla il était dans le lit de Keigo, au centre de formation de héros dans lequel Keigo assistait aux cours. Sa tete reposait à côté du doudou Endeavor de Keigo, Touya n'eut pas la force de sortir une remarque sarcastique et se contenta de tourner la tête vers Keigo.

« Touya ! Tu m'as fait si peur ! » S'exclama l'oiseau en appliquant de la pommade sur ses bras.

« Je suis désolé d'être arrivé en retard, mais la pionne était pas couché et puis il s'est mis à pleuvoir j'ai dû me changer... »

Keigo ne l'avait donc pas oublié, des larmes perlèrent aux coins des yeux de Touya mais il prit vite le temps de les essuyer avant que son ami ne les remarque.

« Que c'est-il passé ? » murmura Keigo de sa voix si douce.

Si tu savais, pensa Touya, mais à la place, il continua son jeu d'acteur qu'il avait améliorer au fur et à mesure des années car Keigo ne savait rien de sa situation familiale et il ne méritait pas de subir les démons de Touya. Après tout, Endeavor était son idole et l'un des seuls repères dans la vie de l'orphelin, ce serait trop horrible de lui enlever ça.

« J'ai encore voulu essayer de maîtriser mon alter, mais il a pris le dessus et je suis tombé par terre. »

Keigo le serra dans ses bras.

« T'en fais qu'à ta tête aussi... »

« Pardon Birdie, je recommencerai plus. » souffla Touya dans l'oreille de son ami qui se mit immédiatement à rougir.

L'aîné des Todoroki ne pouvait s'empêcher d'admirer la pigmentation rosé colorer sa peau pale et douce sur ses petites pommettes. Et ce qu'il aimait encore plus chez Keigo, c'était son rire, cristallin, comme un petit ruisseau dévalant une montagne.

Leurs regards se connectèrent pendant un court instant qui paru comme l'éternité pour les deux adolescents. Les premiers rayons du soleil faisaient leur apparition à travers les pans du rideau mais Keigo comme Touya n'avaient pas vraiment dormi cette nuit et leur paupières papillonnaient de plus en plus, devenues si lourdes à cause de la fatigue.

« Tu rougis mon poulet » chuchota Touya faiblement.

« Je suis un faucon déjà... » bailla Keigo sans vraiment se sentir attaquer par la réflexion de Touya. Il y répondait plus par automatisme, ce genre de piques étant entrée dans leur routine depuis des années.

« Je t'ai rencontré tu avais des ailes de poulet pourtant... »

La seule chose qui répondit à Touya fut la respiration régulière de Keigo. Alors, il le serrer fort dans ses bras tandis qu'une phrase qui résonnait dans son crâne :

« Je suis amoureux de toi Keigo Takami. »

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Dabi se réveilla en sursaut, le corps battant et les membres couverts de sueur. Il n'avait plus eu de vision aussi violente de son passé depuis des années. Cela voulait-il dire que Touya Todoroki était encore en vie ?

Le vilain serra sa couverture contre lui, de la même façon qu'il avait serré Keigo des années au part avant. Il ne savait pas si c'était une bonne chose de se faire rattraper par les souvenirs du passé mais ce qui était sûr c'est que ce qui le rendormi fut l'image d'un Keigo blotti contre son torse.

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Bon un deuxième chapitre pour la route, c'est pour me faire pardonner de la qualité d'écriture si basse de ces chapitres 😣

Par contre le média allait super bien avec le chapitre!

Sinon je suis pas sûre d'avoir du temps pour écrire un prochain chapitre ce week-end (j'aurais sans doute encore moins le courage) mais j'essayerai de pas trop tarder!