
Chapitre 26
« Il y a des choses qu'on ne peut dire qu'en embrassant... parce que les choses les plus profondes et les plus pures peut-être ne sortent pas de l'âme tant qu'un baiser ne les appelle. » - Maurice Maeterlinck
Mes mains remontèrent le long des bras d'Elio, jusqu'à ses joues. Il me fixa d'un air perplexe. Ses joues étaient chaudes et rosées sous mes doigts, il avait la peau douce comme celle d'un bébé. Je me rapprochai de lui et nos nez se frôlèrent je crois qu'il réalisa à cet instant ce que j'allais faire. Ses yeux s'écarquillèrent alors que j'écrasai mes lèvres contre les siennes. Je voulais l'embrasser pour l'éternité, tenir ses petites joues potelées entre mes doigts pour toujours, sentir ses lèvres douces et sucrées contre les miennes jusqu'à ma mort.
Le baiser ne dura que quelques secondes avant qu'Elio ne me repousse, les sourcils froncés mais avec une douce lueur dans les yeux.
— Qu'est-ce que tu fais ? Tout le monde peut nous voir, dit-il avec une voix inquiète.
Il regarda autour de lui et je fis de même mais personne ne prêtait attention à nous. La plupart des gens essayaient de garder leur équilibre et Paris était une ville assez évoluée pour ne pas s'offusquer de voir deux personnes du même sexe s'embrasser.
Je ressentais une espèce de fourmillement dans mon corps, peut-être dû au froid ou au baiser que j'avais échangé avec Elio. Un sourire était placardé sur mon visage et je me focalisai de nouveau sur lui. Il avait l'air plus apaisé en se rendant compte que personne ne nous observait et se retourna vers moi. Il rougit encore plus, en réalisant surement ce qui venait de se passer.
— Tu vois, tout le monde s'en fout, le rassurai-je.
Ses mains se dirigèrent vers mon visage et il plongea ses beaux noisettes dans les miens. Nous restâmes quelques instants comme ça avant qu'Elio ne se hisse sur la pointe des pieds pour me rendre mon baiser.
Cette fois, l'échange dura plus longtemps, ses lèvres s'accordèrent parfaitement aux miennes. C'était doux, comme une caresse mais réconfortant. Je sentais mon ventre se tordre face à sa délicatesse, comme s'il avait peur de me casser. Ses doigts se glissèrent dans mes cheveux et je frissonnai lorsqu'il caressa ma nuque. L'air ambiant était froid, pourtant nos souffles chauds se mélangeaient et ses lèvres étaient chaudes contre les miennes.
Nous nous détachâmes, nous fixant dans les yeux comme si le monde autour de nous s'était arrêté mais ce n'était pas le cas. Et ne sachant pas pourquoi nous partîmes dans un fou rire.
Nous avions sûrement l'air un peu débile, Elio appuyant sa tête sur mon épaule et ma tête reposant sur la sienne, secoués par nos rires mais je n'aurais échangé ce moment pour rien au monde.
Il releva la tête, avec un énorme sourire et chuchota, comme si c'était un secret ou une confidence pour lui-même.
— Pourquoi ça t'as pris autant de temps ? Gros beta, ricana Elio.
— Je te raconterai quand on sera rentrés, répondis-je.
Après avoir pris le métro dans l'autre sens, nous étions enfin chez moi. Le trajet était un peu long, Elio était un peu plus tactile et un sourire était placardé sur son visage.
Malheureusement notre idylle fut brisée par mon père, qui était rentré et que je n'avais pas vraiment envie de voir. Il se leva en nous voyant arriver et se dirigea vers moi en ouvrant ses bras.
— Mon petit Isaac est de retour à Paris, s'exclama-t-il.
Il m'accorda une accolade quelques secondes, à laquelle je ne répondis pas et se tourna vers Elio.
— Et son fameux ami américain, tu vois je t'avais dit que tu te ferai des amis, dit-il avec assurance.
Il faisait comme si de rien était et sa remarque m'irrita. Elio lui dit bonjour et ils se serrèrent la main.
— Oh donc c'est pour ça que tu m'as envoyé là-bas ? Pour me faire des amis ? demandai-je avec un certain dédain.
Je sentis Elio se tendre et mon père fronça les sourcils, faisant mine de ne pas comprendre ma question. L'atmosphère avait changé mais je ne pouvais pas me retenir, ça bouillonnait en moi depuis quelques mois. Je serai les points et la mâchoire, la colère affluai sans pouvoir la contrôler.
— Oh Isaac, ne fais pas l'enfant voyons, tu as l'air bien content d'être là-bas. Tu t'es fait de nouveau amis et tu sais bien qu'on t'a offert cette opportunité pour que tu puisses t'améliorer en anglais. Et puis des milliers d'ados de ton âge rêvent de partir un an comme toi, alors ne fait pas l'enfant pourri gâté, protesta-t-il.
Il prenait son air gêné comme si j'étais en train de faire un caprice pour un jouet et se tourna vers Elio pour s'excuser. Son attitude fit monter ma colère encore plus, il mentait avec condescendance et me faisait passer pour un enfant capricieux alors que tout était sa faute.
— Ah oui, alors c'est pas parce que t'as tromper maman avec ta secrétaire et que vous étiez sur le point de divorcer, du coup tu voulais te débarrasser de moi pendant un an ? m'écriai-je.
Ma mère était sortie de son bureau à ce moment. Un silence gênant se fit, mon père serra les dents et ma mère se racla la gorge. Du coin de l'œil, je vis ce pauvre Elio, perdu au milieu de toute cette agitation dont il ne comprenait pas à un mot.
— Écoute Isaac, je pense que je n'ai pas de compte à rendre sur mes agissements quand ça concerne ce qui se passe avec ta mère, je suis sûr qu'au final tu te plais à Denver et que tu veux juste faire l'ado qui se rebelle, déclara-t-il sur un ton froid.
Cet échange me fit exploser et Elio le sentit, il me retint par la manche quand je m'approchai de mon père mais je me libérai de son emprise.
— J'ai rien à dire sur le fait que c'est de ta faute si t'as fait éclater cette famille parce que t'as baisé ta putain de secrétaire ? Tu te fous de moi là ? vociférai-je en le pointant du doigt.
— Je n'ai pas de leçon à recevoir d'un ado de seize ans, maintenant va dans ta chambre ! hurla-t-il.
J'étais prêt à lui mettre un pain quand Elio m'attrapa le bras en me suppliant d'arrêter. Il y eut un duel de regard avec mon père et ma mère s'avança vers nous.
— Isaac, s'il te plait, n'aggrave pas les choses, dit-elle doucement.
Elle me suppliait de laisser tomber et je le fis, pour ma mère même si lui coller une droite m'aurait grandement soulagé. Mon père baissa les yeux et je m'éloignai de lui pour monter dans ma chambre, suivi de près par Elio.
Une fois dans la chambre Elio me demanda des explications, n'ayant pas compris la conversation en français, je lui expliquai et nous nous assîmes sur mon lit. Il me prit la main et la caressa doucement pendant que j'essayais de me calmer.
— Tu lui en veux tant que ça de t'avoir envoyé à Denver ? demanda-t-il d'une petite voix.
Je relevai les yeux vers lui, il fixa ma main dans la sienne en se mordillant la lèvre. Cela sonnait comme une question piège, beaucoup plus importante qu'elle en avait l'air. Je soufflais et lui expliquai ce que je pensais.
— Je leur en veux parce qu'ils ne m'ont pas demandé mon avis, ils ont pris cette décision dans leur coin et je n'avais rien à redire. C'était difficile pour moi de quitter ma ville, mes amis, ma vie ici. Mais je me dis que si j'étais pas parti je t'aurais jamais rencontré et cette expérience va surement m'apporter beaucoup de choses, à part des amis et... un petit ami, expliquai-je avec douceur.
J'avais fait une pause sur le dernier mot car je ne savais pas ce que nous étions, nous n'en avions pas encore parlé. Il hocha la tête et rougit quand j'évoquais la possibilité que c'était mon petit ami.
— Je suis ton petit ami ? murmura-t-il sur le ton de la confidence.
— Je sais pas, tu voudrais ? susurrai-je.
Il rigola de façon nerveuse et se dandina en tripotant son sweat. Il évitait mon regard et mordilla sa lèvre inférieure puis hocha la tête.
— J'ai rien entendu, le provoquai-je.
— Oui je veux, avoua-t-il d'une petite voix.
Je rigolai un peu, il avait l'air si timide et gêné alors que j'étais sûr qu'il attendait ça depuis des mois. Mais il releva les yeux et s'approcha de moi, doucement, jusqu'à être à quelques centimètres de mon visage. Je passai une de mes mains au creux de son dos, pour le rapprocher encore plus, il était presque assis sur mes genoux et l'autre main sur sa joue, qui dériva sur ses lèvres.
Elles n'étaient que pure tentation, que je m'empressai d'embrasser, d'abord en douceur. Ses lèvres glissèrent sur les miennes avec douceur, comme les papillons qui se déployai dans mon ventre. Mon cœur commençait à s'emballer comme si je courais un marathon et mes mains à devenir moite.
Mais il se colla encore plus contre moi, jusqu'à coller son corps contre le mien. Ce changement de position approfondit notre baiser et surtout quand il inspira brutalement lorsque je mordillai sa lèvre inférieur -ce que j'avais eu envie de faire toute la journée-. Il fit de même avec ma lèvre inférieure, ce qui éveilla des choses en moi. Il lâcha un petit gémissement quand j'introduisis ma langue et que j'agrippai sa hanche en même temps. Nos souffles étaient saccadés mais rien ne comptait plus que le goût de gaufre au chocolat -qu'il avait pris après la grande roue- sur la langue d'Elio que tout ce qui l'entourait, même respirer passait après.
C'était la seconde fois que j'embrassais Elio mais c'était la première fois qu'un baiser me faisait autant d'effet. Surtout quand il tira légèrement sur mes cheveux et lâchait des petits sons ressemblant à des gémissements.
Mais au moment je sentis que les choses auraient pu déraper encore plus Elio s'éloigna de moi légèrement, à bout de souffle et avec les lèvres gonflés et rosées d'avoir été trop embrassées.
— J'ai besoin de prendre une douche, lâcha-t-il.
Il se leva, pris des affaires dans sa valise et s'éclipsa de ma chambre avant que je réalise, me laissant seul, troublé et à bout de souffle.
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Hello mes petites crevettes ! J'espère que vous êtes contents de retrouver Isaac et Elio, surtout vu ce qu'il se passe dans ce chapitre !
Désolé d'avoir été aussi longue mais vous avez l'habitude, mes études me prennent pas mal de temps malheureusement. N'hésitez pas à liker et commenter si ça vous a plu !
PS : j'ai depublier mes chapitres sans faire exprès.
Des bisous collants :)
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