
Chapitre 10
« Occupe-toi d'autrui, si tu veux que l'on t'aime. Le meilleur art de plaire est l'oubli de soi-même » - Louis Belmontet
Je descendis pour aller prendre le petit déjeuner en me demandant où se trouvait Elio. Il n'avait pas l'air d'être réveillé et nous allions sûrement être en retard. Sa mère confirma mes doutes et requit que je le sorte du lit. Je montai donc et frappai à la porte.
Je n'eus pas de réponse alors je décidai d'entrer, Elio était emmitouflé dans son lit. Il était mignon, tout recroquevillé avec la couette remontée jusqu'au menton. Je m'approchai doucement. Il était si paisible, ses traits détendus, la bouche légèrement entrouverte.
Je l'appelai plusieurs fois et secouai un peu son épaule mais il répondit par un grognement et se tourna de l'autre côté du lit en remontant ses draps sur sa tête.
— Elio, il est sept heures, on part dans vingt minutes. Tu vas être en retard, chuchotai-je pour le faire réagir.
— Mhmm, laisse-moi dormir... J'ai pas envie d'y aller, grogna Elio l'air de mauvaise humeur.
— Ça va pas ? T'es malade ?
Je m'asseyais sur le lit mais il ne bougea pas, il resta dos à moi, ce qui commençait à m'inquiéter. Peut-être avait-il attrapé froid en rentrant des cours ? Ou en assistant à mon entrainement de baseball ?
— J'ai un peu mal au ventre et à la tête, dis à maman que je suis malade et que j'ai pas envie d'aller au lycée, s'il te plait, expliqua-t-il en sortant la tête de sous son édredon.
En effet, il était pâle. Je touchai son front qui était un peu chaud et il fronça les sourcils. Je descendis prévenir Cali, lui demandant aussi si je pouvais rester avec Elio aujourd'hui. Je n'avais pas envie de le laisser seul. Il avait l'air fébrile et j'eus un peu de mal à la convaincre, mais devant mes yeux doux et ma promesse de veiller sur Elio, elle céda.
Je remontai dans la chambre d'Elio et je m'assis sur son lit. Il se tourna vers moi d'un air interrogateur.
— Je reste ici aujourd'hui, pour veiller sur toi ! Tu veux faire quelque chose en particulier ? demandai-je avec un sourire et lui caressant un peu le dos.
— Je voudrais bien prendre un bain dans la salle de bain de mes parents, marmonna-t-il en s'emmitouflant dans la couette.
Je partis donc lui faire couler un bain puis l'aida à se lever car il ne se sentait pas très bien.
— Ça te dit qu'on fasse des brownies après ton bain ? Apelle-moi si tu as besoin de quelque chose.
Je versais les boules de bains pour faire mousser et il hocha la tête. Je descendis dans la cuisine pour préparer les ingrédients. Je me posai ensuite dans le canapé et somnolai en attendant Elio. Je me réveillai en sursaut en l'entendant m'appeler de la salle de bain. Je me précipitai dans les escaliers, le ton de sa voix m'inquiétant.
— Je peux entrer ? criai-je en frappant.
J'eus pour réponse une espèce de gémissement ou de couinement, Lorsque j'entrais, je le découvris blême et haletant.
— Je me sens pas bien Isaac, aide-moi à sortir, s'il te plait, supplia-t-il en s'accrochant au bord de la baignoire.
Paniqué, je saisis la première serviette qui venait et je le soulevai pour l'aider à sortir. Une fois dehors, j'enroulai la serviette autour de lui, non sans gêne, due à sa nudité, et l'assis sur le bord de la baignoire.
Je portais un tee-shirt blanc qui devint transparent avec l'eau, Elio qui était appuyé contre moi le remarqua et fixa mon torse puis leva la tête vers moi. Je vis dans ses yeux un mélange de détresse et d'autre chose de plus profond, de plus ardent, comme du désir. Nous restâmes immobiles quelques instants, des gouttelettes d'eau dévalant de ses cheveux vers ses clavicules et son torse. Elio fit des allers-retours entre mon torse et mes yeux en s'accrochant à mes épaules. Je le tenais par la hanche. Il était toujours nu et je devais lui faire de l'effet car sa respiration s'accéléra, et il était en érection. Je rougis à cette vue et lorsqu'il s'en rendit compte, il blêmit un peu plus. Je décidai de jouer la carte de l'humour et de le taquiner un peu. Il était malade et je devais être gentil avec lui.
— Apparemment, je te fais de l'effet. J'espère juste que tu te branles pas en pensant à moi, susurrai-je près de son oreille sur un ton taquin.
Il plongea ses iris surprises et légèrement embarrassés dans les miennes, amusés, en se mordant la lèvre puis son regard descendit vers les miennes, intéressé par celles-ci. Mais l'instant d'après, il ferma les yeux et s'appuya tout son poids sur moi. Je compris qu'il s'était évanoui.
Je me mis à paniquer. Il était livide, froid et inconscient entre mes bras. Une boule se forma dans ma gorge, je n'étais pas préparé pour ce genre de choses. Je fis donc le premier truc qui me vint à l'esprit, que j'avais vu dans un film. Je l'allongeai par terre, le recouvrant de serviettes pour le réchauffer, et je lui levai les jambes. Je priai pour ne pas m'être trompé et qu'il revienne à lui, j'hésitai même à appeler les urgences. J'eus l'idée de vérifier s'il respirait encore, je me penchais donc sur lui et approchai mon oreille de sa bouche. Lorsque je fus certain qu'il respirait, je me redressai un peu, toujours penché sur lui. Il papillonna des yeux quelques instants après. Il avait l'air légèrement confus et fut surpris en me voyant penché au-dessus de lui.
— Ça va ? Comment tu te sens ? Tu as mal quelque part ?
— Qu'est ce qui s'est passé ? questionna Elio un peu désorienté.
— Tu as fait un malaise, ça va ? Tu as besoin de quelque chose ?
— Oui, merci de m'avoir aidé. Et désolé que tu aies dû me voir comme ça, me remercia-t-il en rougissant légèrement.
— J'ai promis à ta mère de m'occuper de toi, c'est ce que je fais. Tu veux toujours faire des brownies ou tu préfères te reposer ?
— J'ai un peu faim donc oui. Et ça évitera que je végète dans mon lit toute la journée.
Il resserra les serviettes contre lui et je l'aidai à se lever pour qu'il puisse s'habiller.
Il m'assura être en état de le faire seul alors je descendis dans la cuisine. Il apparut cinq minutes pour tard vêtu et avec un peu plus de couleur sur ses joues. Nous nous mîmes au travail en lisant la recette et en commençant à ajouter les ingrédients. Lorsque le chocolat fut fondu, Elio ne put s'empêcher de mettre un doigt dedans et de le lécher.
— Eeeh ! C'est pas bien de faire ça, le grondai-je mi amusé mi sévère.
Il le replongea alors dans le chocolat et approcha celui-ci de ma bouche. Je compris qu'il voulait que je le lèche alors j'entrouvris mes lèvres et il l'introduisit. Le goût sucré et un peu amer du cacao noir envahit mes papilles. Je suçotai doucement le doigt d'Elio qui semblait troublé. Il avait la bouche légèrement ouverte et son regard était rivé sur ma bouche autour de son doigt. Je sentis l'atmosphère de la pièce changer encore une fois. C'était la même tension que plus tôt dans la salle de bain. Il avait l'air à deux doigts de faire quelque chose mais se retint, alors je décidai d'approfondir mon geste. J'enroula ma langue autour de son index pour récupérer tout le chocolat mais Elio l'enleva précipitamment et se racla la gorge. Il avait les joues rosies et il baissa les yeux puis versa la préparation dans le beurre, il était mal à l'aise, mais je ne compris pas pourquoi. Une fois tous les ingrédients mélangés, nous enfournâmes le plat.
Après avoir savouré les brownies encore chauds, nous parlâmes de la soirée qui allait avoir lieu demain.
— Pourquoi tu veux y aller ? interrogea Elio curieux.
— Ça a l'air sympa et il y aura des gens cool, je pense qu'on va bien s'amuser, répondis-je en haussant les épaules.
— Tu y vas pour Livia ?
Elio me répondit d'un ton qui devait paraître détaché mais qui ne l'était pas vraiment. Je le sentais irrité et il commença à triturer son brownie.
— C'est vrai qu'elle est mignonne mais, non, j'y vais pour m'amuser, rétorquai-je avec un sourire taquin.
— Elle te plait ?
Je le regardai, amusé par sa voix crispée. J'aurais pu croire qu'il était jaloux, il avait les joues légèrement roses. Accoudé sur l'îlot central avec un bout de gâteau dans les mains, il me jeta un regard en biais.
— On dirait que t'es jaloux, exprimai-je ma pensée.
Il me regarda mi irrité mi étonné, haussa les sourcils et lâcha un rire jaune et amer.
— Il faut arrêter de prendre tes désirs pour des réalités, mon cher Isaac, railla Elio.
— Pour répondre à ta question, oui elle me plaît, dévoilai-je dans le but de le pousser un peu, même si Livia était jolie.
— Super, je vais me reposer, je suis fatigué.
Il prononça cette phrase sans un regard pour moi puis sortit de la cuisine. Je le regardai s'éloigner et monter pour retourner dans sa chambre. Je me dis que peut-être je l'avais un peu trop poussé, et que ma relation avec Livia le dérangeait pour une autre raison que mon attirance envers elle.
Je m'étalai sur le canapé en soupirant. Malgré tout j'avais passé une bonne journée, un peu agitée mais bien.
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Hey ! Enfin je poste ce chapitre, je l'ai réécris trois fois avant d'avoir cette version et elle ne me satisfait pas à 100% donc j'espère que ce chapitre vous plaira quand même.
Je tenais à vous remercier, A l'autre bout de monde à dépasser les 1000 vues !!!!
Dans le prochain chapitre vous allez m'aimer et me détester alors préparez vous psychologiquement !
Des bisous et des câlins :)
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