Ce matin, la prof t'as rendu la copie. Tu l'a vite retournée mais j'ai eu le temps de voir ta note "2/20". Qu'est-ce qui s'passe ? J'me souviens, au début d'année, je t'avais remarqué parceque justement, t'avais les meilleures notes, mais la, la on dirait que tu chutes encore et encore. Que tu chutes sans jamais te retenir et que tu vois pas le fond. J'aimerais te dire que, si ça peut t'aider, je veux bien pleurer pour toi. J'sais pas pleurer sur commande, mais pour toi j'peux bien y arriver non ?

Et cet après midi, la prof de français t'as interrogé au tableau. Elle t'a demandé de definir le mouvement du romantisme. T'aurais du le savoir. On a parlé que de ça depuis le début de l'année. La prof t'as demandé ce qu'il se passait, pourquoi tu bossais plus.
Et j'me souviens de ton rire à ce moment là. T'aurais pu pleuré ou crier que ça m'aurait pas fait autant vibrer.
T'a eu un sourire faux, plus faux que celui de ma mère quand elle me dit qu'elle m'aime, et t'as observer la classe. Un par un, t'as regarder chaque élève et tu m'a fixé moi. Mais, cette fois j'aurais aimé que tu ne me regarde pas. T'as ensuite regarder la prof d'un air mauvais.
Et ta voix à brisé le brouhaha de la classe. Les élèves se sont tus, c'était le silence total et t'a lâché ta bombe.
"J'aurais bossé si j'avais un avenir mais j'ai un cancer. À la fin de cette année, j'serais dans une tombe. Alors  non, je vois pas à quoi ça sert que je bosse puisque j'ai pas de futur".

Le silence qui s'est fait à été lourd, pleins de regrets et de honte. Un peu de gêne d'autres. Certains te regardaient avec pitié et j'ai eu envie de les gifler parce que y a pas pire comme regard que celui-là.

La prof a pas su quoi répondre. Pas parce qu'elle n'osait pas.
Juste parce qu'il n'y avait rien à repondre.
Elle pouvait dire ce qu'elle voulait, ça aurait rien changé.

Et moi je peux rien faire non plus.