Je crois que c'est la dernière fois que j't'écris.

Ça fait une semaine et trois jours que tu ne viens plus au lycée. Je sais pas quoi dire. Je m'attendais à être triste mais en fait j'arrive pas à l'être.

Je crois que j'ai cessé de t'aimer le jour ou t'a annoncé que t'avais le cancer. C'que je veux dire c'est qu'a ce moment là, mon coeur t'a laissé partir.

Je m'y attendais à ta mort alors, une fois qu'elle arrive bah ça me fait plus rien. C'est terrible de dire ça hein ? De se dire que notre cerveau nous protège de la douleur d'un être cher qui part. De se dire que d'ici plusieurs semaines, on ne sera plus triste et qu'on aura presque oublié qu'on l'aimait.

D'un côté vaut peut-être mieux ça que souffrir toute sa vie pour quelqu'un de mort.

Moi je suis toujours en vie mais je ne sais plus si j'ai envie de l'être.

Le seul problème c'est que même si je voulais me suicider, ce qui n'est pas le cas, j'en serais bien incapable. J'aurais trop la flemme et j'aurais trop peur.

J'ai toujours eu peur de prendre la mauvaise décision dans ma vie mais je crois que rien que mon existence est un mauvais choix. C'est juste le mauvais choix de mes parents.

Est ce que c'est de leur faute s'ils ont une fille qui déprime dès qu'elle pense trop ?

Je ne pense pas. C'est pas de leur faute, c'est de la faute à personne.

Je pourrais accuser Dieu mais je crois pas en Dieu alors forcément, ça servirait à rien.

Je sais juste que y a un moment où la loi de l'Univers a foiré parce que si y avait pas eu d'erreur, y aurait jamais eu d'humains sur terre.

Et d'un côté je sais pas si c'est une erreur bénéfique ou maléfique. 

Je pense que personne peut le dire. À part peut-être Einstein ou Léonardo Di Vinci mais vu qu'ils sont tous les deux morts et que moi je suis toujours la, c'est qu'ils ont pas eu assez de temps pour répondre à la question :
« A quoi rime la vie ? ».

Et je pense que personne ne peut trouver la réponse à une question qui peut prendre un sens différent pour chaque être vivant et qu'il peut y avoir autant de réponse que d'être humain sur terre.

Chacun a sa propre réponse.

Mais moi, je vous pose la question, à vous lecteurs invisibles, quelle est votre réponse ?

Et voilà, c'est déjà la fin de cette minuscule histoire qui n'aura duré que dix petits chapitres.

Ne soyez pas triste, vu que ce genre d'histoire me plaît, peut-être que j'en réécrirais des semblables.