𝓒𝓱𝓪𝓹𝓲𝓽𝓻𝓮 𝟏𝟐
La galaxie était magnifique, une toile de fond couleur ténèbres parsemée d'étoiles scintillantes, des nébuleuses aux couleurs vives impressionnantes. C'était ce genre de vue qui défilait sous les yeux d'Armitage Hux à présent, déjà plusieurs semaines s'étaient écoulées depuis leur fuite d'Arkanis. Seulement la vie semblait avoir un goût amer pour le jeune garçon. L'absence de sa mère était une blessure qui s'infectait de jour en jour dans son cœur. Il n'avait plus goût à rien, parlait peu et son rire ne résonnait jamais dans les couloirs de l'immense croiseur interstellaire, le Ravageur.
À l'intérieur du croiseur de l'amiral Rax, il était le seul enfant de son âge et donc il n'avait personne pour lui tenir compagnie. Il pleurait aussi, très souvent en repensant à sa mère, aux circonstances tragiques dans lesquelles il l'avait perdue. Si seulement elle n'était pas retournée dans l'académie, rien de tout ceci ne serait arrivé pensait-il. Sa mère serait toujours auprès de lui pour le rassurer, le dorloter et lui chanter une berceuse le soir. Seulement voilà, les choses avaient changé et maintenant Armitage devait se contenter de cette vie austère et stricte.
Le petit garçon n'avait pas été habitué à ce que son environnement soit aussi agité, en effet, le croiseur abritait de nombreuses personnes : des cadets, des officiers, des hauts gradés, des techniciens et autres esclaves. Il n'avait pas été préparé à côtoyer autant de monde. C'était pour cela qu'il passait le plus clair de son temps enfermé dans sa chambre, à se morfondre dans son chagrin. Il avait passé plusieurs jours sans manger, sans bouger de son lit, jusqu'à ce que son père finisse par se rendre compte que son fils avait disparu de la circulation et le sorte de sa léthargie. Heureusement, sa meilleure amie était à ses côtés, comme elle l'avait toujours été depuis plusieurs mois. Il avait réussi l'exploit de cacher Milicent aux yeux de son père, pour l'instant, et il se demandait ce qui allait se produire si d'aventure ce dernier la découvrait.
Il n'osait pas y penser. Il avait déjà perdu sa mère, pas question d'abandonner sa seule amie. Elle seule réussissait à le réconforter lorsqu'il allait mal, elle n'avait qu'à se blottir contre son maître pour qu'instantanément, il retrouve un semblant de sourire. Il plongeait son visage au creux du ventre duveteux et roux de Millie en fermant les yeux, bercé par ses ronronnements apaisants.
Il prenait beaucoup de risques en gardant ce compagnon avec lui. Déjà, il avait fallu trouver une boîte pour ses besoins naturels, et la ramener dans sa chambre sans se faire attraper par Hux. Ensuite la nourriture et l'eau, tous les jours après avoir prit son déjeuner, il se faufilait dans les cuisines pour ramener de quoi sustenter Millie. C'était sa mission quotidienne et il était plutôt fier de la mener à bien sans se faire repérer : il avait l'impression d'être un petit espion invisible.
La présence de cet animal atténuait un peu sa peine, mais la ravivait parfois... Car c'était lui et Jaessa qui s'étaient occupés de Millie, il en avait des souvenirs très précis. Encore maintenant, il avait le sentiment que tout ceci n'était qu'une vaste mise en scène, une blague pas très drôle, et que sa maman allait réapparaître un matin... Penchée au-dessus de son lit pour réveiller son garçon. Ce petit garçon espérait, à chaque réveil, de trouver Jaessa toute proche et de redécouvrir la tendresse de ses baisers sur sa peau. Mais chaque matin l'espoir laissait place à la désillusion et au chagrin.
Il se consolait alors aux côtés de Milicent, c'était la seule qui était présente pour lui. Son père ne s'occupait de lui que pour vérifier si il ne manquait de rien. Mais bien vite, ces quelques minutes par jour furent de trop pour Hux et il assigna un droïde de protocole pour surveiller son fils.
Le droïde TDL, autrement appelé "Nanny" était à présent affecté à la cabine du jeune garçon. Elle avait un aspect humanoïde, de couleur argenté et mesurait 1 mètre 90. Son visage était construit avec des matériaux lisses, ses yeux semblaient doux et son sourire apaisant. Elle était pourvue de quatre bras, dont deux rétractables. Leur texture était semblable à la peau humaine. Elle disposait d'une armure en platine et deux blasters légers dissimulés dans ses bras, pour assurer la sécurité de l'enfant.
Les droïdes TDL avaient longtemps été vendus aux politiciens, aux hommes d'affaires, aux contrebandiers et aux militaires trop occupés par leur responsabilités pour consacrer un peu de temps à leurs enfants. C'était précisément le cas de Brendol Hux qui n'avait clairement pas de temps à perdre avec son fils. Le contact avec cette nourrice n'avait pas été simple, Armitage avait besoin de Jaessa et pas une remplaçante en ferraille dénuée de sentiments.
Il avait cependant été contraint de s'habituer à sa présence constante, Brendol Hux n'avait que faire des préoccupations de son fils. Il avait des problèmes bien plus urgents à régler. Dans le bombardement d'Arkanis, il avait perdu un grand nombre de recrues et de professeurs, il fallait trouver une solution pour remplacer ces personnes. Une solution pour l'avenir de l'Empire.
Et cela était d'ailleurs l'un des sujets principaux de la réunion qui venait juste de se dérouler dans l'une des nombreuses salles du Ravageur. Tout les hauts gradés avaient été conviés, Galius Rax, Rae Sloane et Brendol Hux faisaient figure d'autorité dans cette réunion et le général avait pu exposer son plan. Afin de retrouver du sang neuf pour la gloire de l'Empire, il fallait procéder à des recrutements sur toutes les planètes connues. Il fallait se tourner de préférence vers les nombreux orphelins qu'abritait la galaxie : ces gamins n'avaient plus rien à perdre, l'Empire serait leur salut, un nouveau foyer.
Le plan avait été approuvé par tous, pour la plus grande joie de Hux qui se congratulait intérieurement sur le chemin de ses quartiers. Avant, il décida de rendre visite à son fils, cela faisait plusieurs rotations qu'il ne l'avait pas vu. Oh, bien sûr s'il y avait eut le moindre problème le droïde protocolaire l'en aurait informé. Cependant, cette réunion l'avait mit dans de bonnes dispositions et par conséquent de bonne humeur.
Il écrasa son index couvert du cuir de ses gants sur le pavé tactile permettant d'ouvrir le sas de la cabine de son fils. Une voix robotique s'éleva du même endroit.
— Accès autorisé, Général Hux.
La porte s'ouvrit alors, laissant s'infiltrer la lumière artificielle du couloir à l'intérieur de la chambre du petit garçon. Il était allongé sur sa couchette et dormait d'un sommeil profond. Le droïde TDL était en mode veille au fond de la pièce, prête à intervenir à tout moment. Brendol balaya son regard dans l'espace nuit, inspectant chaque recoins, chaque meubles. Tout était en ordre, cela augmentait sa satisfaction.
Tout était calme ici. Son garçon dormait tranquillement, seul le flux et reflux de sa respiration venait perturber le silence. Son père avait terminé l'inspection et alors qu'il s'apprêtait à regagner ses quartiers, il remarqua une forme orange dans la pénombre, allongée derrière les jambes de son fils. Il s'approchait et constatait avec horreur qu'il s'agissait d'un chat. Il tourna automatiquement sa tête vers le petit garçon, la colère était visible sur son visage. Il attrapa une mèche de ses cheveux roux et tira vers lui en s'écriant d'une voix sévère :
— Armitage Hux ! Tu as intérêt à m'expliquer pourquoi tu caches ce chat arkanien à bord du croiseur !
Le dénommé Hux était sonné d'avoir été tiré du sommeil aussi violemment. Il mit quelques secondes avant de réagir et pleurer de douleur, ce qui énervait d'avantage son père. Il raffermissait sa prise pour obliger le petit bonhomme à s'asseoir sur son lit.
— Père... Arrêtez vous me faites mal ! Essaya d'articuler le petit entre deux sanglots.
— Je m'en fiche ! Tu vas répondre à ma question immédiatement ! Hurla Brendol Hux en relâchant les cheveux de son fils, projettant le petit vers l'arrière sous la force exercée par ce geste.
— Mam...maman... Murmura le petit garçon tandis que des sanglots agitaient son corps frêle
— Quoi maman ? Jaessa ? Elle est morte, laisse le passé où il est Armitage !
— Maman... Elle a sauvé le... Le chat sur Arkanis. Père s'il vous plaît, je veux la garder. Supplia le petit garçon en joignant ses mains l'une contre l'autre, ses yeux larmoyants rivés sur son père.
Quelle idiote de s'être sacrifiée pour une bestiole inutile pensa Hux. Il observa son fils d'un regard sévère avant d'attraper le petit chat par la peau du cou et le soulever. La petite chatte ne pouvait se débattre dans cette position, seul de petits miaulements apeurés s'échappaient de sa gueule entre ouverte. Armitage assistait, impuissant, à cette démonstration d'autorité et de violence.
— Il me semblait avoir été clair avec toi Armitage, quand est-ce que tu apprendras à obéir ?! S'emporta Hux en attrapant un drap pour balancer Millicent à l'intérieur.
— Qu'allez-vous faire père ? Questionna Armitage en se redressant subitement, tremblant de panique.
— Te donner une leçon que tu n'oublieras pas. Répondit-il froidement en déverrouillant la porte de la chambre avant de déboucher dans le couloir, tenant fermement le drap a l'intérieur duquel le chaton s'agitait et miaulait.
Le jeune garçon suivit son père à travers les longs couloirs froids et austères du croiseur. Il retenait ses sanglots, car il ne voulait pas contrarier son père plus qu'il ne l'était déjà. Il marchait, tête basse, mortifié de songer à ce que son père pouvait faire à sa meilleure amie. À cet instant, il ne redoutait pas la violence de son père envers lui...Il retenait son souffle en attendant que quelque chose se produise.
Après plusieurs minutes de marche rapide, et de course pour le jeune garçon en pyjama dont les petites jambes commençaient à fatiguer, Hux s'arrêta devant un mur. Le petit garçon fronça les sourcils, interrogatif alors que son père enfonçait ses doigts à l'intérieur du drap. Il les ressortit rapidement en beuglant de surprise et de douleur. Sa main était couverte de griffures, desquelles s'échappaient son sang.
Profitant de l'occasion, Armitage s'approchait doucement du drap dans lequel Millicent était prisonnière pour tenter de la récupérer. Alors qu'il empoignait le drap il reçut une violente gifle sur la joue droite. Le rouquin se mit à pleurer avec force, la douleur physique était cuisante... De plus il ne savait pas quoi faire pour aider sa seule amie, il se sentait aussi impuissant que le jour où sa mère avait disparue.
— Éloigne-toi d'ici ! Et arrête de pleurer !
Hux pianotait sur le tableau de commande quelques secondes jusqu'à ce qu'une trappe s'ouvre dans le mur. C'était l'un des accès au compacteur à ordure, Armitage s'en souvenait à présent. Voyant que son père levait le bras et s'apprêtait à jeter Millicent à l'intérieur, il n'écouta que son cœur et donna le coup de pied le plus violent de sa jeune vie dans le tibia de l'adulte. Hux fit volte face pour attraper son fils par le col de son pyjama et le souleva à plusieurs centimètres du sol.
— Comment oses-tu frapper ton père ?! Misérable vermine insolente !
Le petit homme tremblait de peur devant la fureur de son père. Les larmes coulaient de plus belle sur ses joues rougies et ses pleurs résonnaient dans les couloirs avoisinants leur position. Ce raffut était suffisamment bruyant pour déranger n'importe qui. Et justement, l'Amiral Rae Sloane arrivait dans leur direction, le visage pincé et agacé. Hux lâchait son rejeton, le laissant retomber sur ses pieds et tituber avant de s'effondrer sur ses fesses.
— Général Hux, pourrais-je savoir ce qu'il se passe ici ? Vous comptez réveiller la moitié du croiseur ?
— Je règle un problème personnel. Mon fils a illégalement introduit un nuisible à notre bord et la gardait caché pendant tout ce temps.
Rae Sloane fronça le nez en voyant le petit garçon assit par terre. Il semblait bien mal en point, il portait de grosses traces rouges sur les joues et le cou. Ravalant son envie de casser le nez de Brendol, elle répliqua d'un ton très professionnel.
— Et de quel nuisible s'agit-il ?
— Un chat arkanien, Amiral.
— Nous a-t-il posé un problème depuis son arrivée à bord ?
— Non, pas à ma connaissance.
— Et vous comptiez le jeter dans le compacteur à ordure ?
— Oui Amiral.
— Vous avez une autorisation pour cela ?
— Depuis quand faut-il une autorisation pour jeter quelque chose dans le vide ordure ? Demanda-t-il d'une voix agressive.
— Depuis que je l'ai décidé Général Hux. Vous êtes sous mes ordres alors vous vous y plierez. Répliqua-t-elle en haussant la voix et en s'approchant de Hux pour l'intimider.
Elle prit le drap entre ses doigts pour attraper l'animal et le donner au jeune Armitage. Il s'était réfugié contre le mur, le visage bas et résigné. Elle lui tendit le chaton et posa une main sur la joue brûlante du petit garçon.
— Ce n'est pas un petit chat qui va menacer la sécurité de l'Empire, n'est-ce pas mon garçon ? Tu promets de bien le surveiller pour qu'il ne fasse pas de bêtises ?
— Oui, Madame.
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