Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 8 - Une histoire de guitare


En cette fin d'après-midi de ce premier samedi sans ma mère, je flâne dans la rue commerçante de Denver. Au départ, mon objectif était de faire un tour de la ville mais les boutiques m'ont accaparé et je n'ai pas vu le temps passer. Il est donc bientôt l'heure de rejoindre Grant, Juan et Karlie dans le bar où ils vont assurer un petit concert intime.

Je m'autorise à faire un dernier magasin avant de les rejoindre, le lieu de la soirée étant tout proche. J'entre donc dans une échoppe de souvenirs axée principalement sur les équipes sportives de la ville. Grant, qui est né ici dans le Colorado, a essayé de me briffer en ce qui concerne les trois sports principaux qui sont entre-autre : le football américain, le baseball et le basketball. J'ai fait preuve de patience en l'écoutant déblatérer sur les équipes de Denver qu'il soutient dur comme fer.

Malgré le fait que je ne suis pas un adepte des sports d'équipes, j'ai essayé de paraitre le plus intéressé possible. Qui sait, peut-être finirai-je par aimer cela un jour. Mais pour l'heure, aller à la salle de sport, faire mes petits exercices sur les différentes machines et me sentir bien dans mon corps, voilà tout ce qui m'importe en ce qui concerne l'activité physique. Contrairement à beaucoup de canadiens, le hockey ne m'a jamais passionné. Taper dans un palet avec un bout de bois n'a pas réussi à faire frémir mon cœur.

Bredouille, je sors de cette dernière boutique et rejoins le bar qui n'est qu'à quinze minutes à pied de ma position. Le soleil décline peu à peu dans le ciel et ses derniers rayons reflètent sur les baies vitrées des buildings m'entourant. Bizarrement, je ne me sens pas aussi oppressé qu'à Toronto. Pourtant, le schéma est le même avec des gratte-ciels aussi hauts, des rues animées et une circulation dense. Tous les facteurs de stress sont réunis ici aussi mais à mon plus grand étonnement, je ne me sens pas angoissé. L'air de la montagne doit sans doute apporter un voile de fraicheur à cette ville et ainsi, me confère une sensation de bien-être. Il ne faut pas oublier que nous sommes à un mile d'altitude, ce qui n'est pas le cas de ma ville natale.

L'idée d'aller faire du ski me traverse alors l'esprit. Seulement il va falloir se munir de patiente puisque nous ne sommes qu'en septembre. Les premières neiges ne seront annoncées que d'ici quelques mois et les vacances de Thanksgiving également. D'ici là, il faudra s'occuper autrement.

— Hey Shawn ! C'est cool que tu sois là ! m'accueille chaleureusement Grant alors que je viens à peine de passer le pas de la porte.

Je salue le grand brun à lunette d'un geste de la tête mais cela ne lui semble pas suffisant. D'un pas rapide, il se dirige vers moi afin de me donner une tape amicale dans le dos et en profite pour me trainer jusqu'à la scène.

— Ne fais pas ton timide et viens nous aider à installer si tu veux.

Cette proposition sonnant plus comme un appel à l'aide qu'à un réel choix de ma part, je me retrouve affublé de l'indigne tâche des branchements sono. Des dizaines de fils en main, je ne sais absolument pas quoi en faire. Il y un bazar monstre sur cette petite scène en bois. Il est presque impossible de ne pas se prendre les pieds dans quelques choses à chaque pas. Le concert débute dans moins d'une demi-heure, les premiers spectateurs sont même déjà présents, et pourtant rien n'est prêt. Les trois adolescents se sont complètement laissés submerger par l'ampleur de la tâche.

Avec toute l'aide que je peux leur apporter, je tente de réorganiser au mieux ce capharnaüm. Une simple question de logique dans la disposition des éléments sur scène et déjà les instruments sont accessibles. Je remarque alors un petit bijou, une perle posée là telle une création d'un grand joailler. Mon cœur tambourine face à cette guitare d'un bleu aussi clair que le ciel d'un début de journée au Canada. L'envie de la toucher me gagne et sans que je ne le décide de mon plein gré, ma main part déjà dans sa direction. Mes pieds me rapprochent peu à peu d'elle jusqu'à ce que mes doigts puissent arrivent à frôler ses cordes. Je les glisser, provoquant alors un bruit angélique. Je n'ai joué aucun accord et pourtant un son mélodieux en est sorti. Je suis sous le charme de cette divine créature.

— Je te conseille de ne pas y toucher, sa propriétaire risque de ne pas apprécier, me met en garde Grant.

— Elle est à qui ?

— A elle.

Je suis doucement son doigt du regard jusqu'à apercevoir une fille aux long cheveux roux parlant avec le barman. Vêtue d'une jupe en daim camelle et d'un haut à manche longue blanc, moulant à la perfection son corps, elle semble resplendissante malgré sa tenue relativement sobre. Ma bouche devient soudainement sèche alors que j'avale bruyamment le peu de salive qu'il me reste. Sans même voir son visage, je reconnais sa chevelure de feu. Peut-être y a-t-il d'autres rousses dans le coin ? Mais j'en doute fort.

— Avianna, il y a quelqu'un qui aimerait utiliser ta guitare ! l'interpelle le brun à lunette.

Un simple geste de sa part et mon corps tout entier me donne envie de fuir. Dès l'instant où son visage se tourne dans ma direction, un sentiment de dégout me gagne. Je me sens sal, sal d'avoir touché un objet lui appartenant. Le simple fait de savoir que mes doigts se sont posés à l'exact endroit où les siens se sont déjà trouvés, me donne la nausée. Tout chez cette fille est prétexte à critiquer. Mon envie de haine et de vengeance, que je croyais avoir dépassé, semble bouillonner en moi. Je renvoie sur elle tous les malheurs que l'on m'a fait subir. Elle est leur personnification.

— Salut Shawn, lance-t-elle d'un ton se voulant sympathique.

— Vous vous connaissez ? demande Grant.

D'un « non » froid et catégorique, j'envoie valser sa question et descend de la scène. Si je reste une seconde de plus face à cette fille, je sais d'avance que celui que j'ai tant essayé de refouler va revenir au pas de course. Ce même être qui a tant fait pleurer sa mère pour se sentir mieux et libéré de toutes ses frustrations. Ce même vilain garçon qui pensait qu'en maudissant les autres dans sa chambre, cela l'aiderait à avancer. En sommes, celui que je croyais désespérément avoir abandonner à Toronto en refermant cette porte derrière laquelle se trouvait bien trop de souvenirs douloureux.

La rue passant devant le bar est très animée. D'autres établissements du même style, ainsi que des restaurants, se trouvent tout autour. Je ne sais pas où aller pour avoir un peu de calme et respirer. Un klaxonne par-ci, les rires d'un groupe de jeunes par-là, je ne sais plus où donner de la tête au milieu de ce raffut.

— Tu te sens bien ?! s'inquiète Grant.

Le grand brun m'ayant suivi jusque dehors, tente désespérément d'attirer mon attention. Cependant, je ne relève pas ses paroles et essaye toujours de trouver un endroit où je pourrai me calmer. Un lieu où les odeurs de nourriture, mélangées à celle de la cigarette, ne me donneraient pas mal à la tête.

— Hey calme-toi !

De ses mains larges et puissantes, il empoigne mes deux épaules à tel point que s'en est presque douloureux. Je suis pourtant plus costaud que lui, même si nos tailles sont similaires, je devrais donc avoir une force supérieure à la sienne. Mais ce n'est pas le cas. Mon corps est à sa merci. Il se laisse balloter d'avant en arrière au même rythme effréné que ses mains.

— Reprends-toi mon vieux !

A force d'être secoué, les bruits si dérangeant de l'environnement m'entourant ne sont plus qu'un léger bourdonnement dans mes oreilles. Je ne distingue plus le son d'une voiture passant dans la rue, d'une porte de restaurant se refermant. Tout se mélange dans un brouillard auditif. Je ne me vois pas et pourtant je le ressens, mon regard est vide. Malgré mes yeux ancrés à ceux de Grant, je ne le contemple pas vraiment. Je suis là sans être réellement là. Et puis comme si ce petit temps calme avait duré assez longtemps, que j'avais pu avoir ma pause tant recherchée, les sons me reviennent en un éclair. Seulement cette fois, je me focalise sur les paroles du brun.

— Pourquoi t'es sorti comme ça ?

Comme revenu d'un autre monde, mes paupières clignent plusieurs fois. Mon attention divague quelques brèves secondes puis se portent dur comme fer sur Grant.

— Pardon, dis-je la voix cassée. C'est juste qu'on a eu quelques petits différents tous les deux, repris-je une fois ma gorge éclaircie.

— Avec Avianna ? Cette fille est une crème. Bon je te l'accorde, elle est parfois trop direct mais en dehors de ça, c'est une chouette fille.

« Une chouette fille », ses paroles raisonnent en moi comme un écho, une mauvaise blague toute droit sortie d'un horrible one man show. C'est si risible. Elle est devenue exactement comme cette pauvre adolescente qu'elle a pris pour cible plus jeune. Une personne à l'aspect lisse et aux angles bien soignés, derrière laquelle se cache une langue de vipère dont le poison est aussi mortel que celui d'un mamba noir.

— Je crois que tu ne la connais pas si bien que ça.

— C'est vrai, on s'est rencontré cet été à un festival en ville mais je sais qu'elle n'est pas méchante.

— Fais attention à toi, le metté-je en garde.

De mes deux mains, j'attrape ses bras et les ramène le long de son corps. J'aurais aimé rester les écouter jouer mais de savoir que cette fille va monter sur scène avec eux, cela m'est insupportable. La voir se pavaner dans sa petite jupe gâcherait tout l'amour que j'ai pour la musique. Je n'apprécierai pas leur travail à sa juste valeur.

Le cœur lourd, je tourne le dos à Grant et me mets en chemin pour regagner mon appartement. J'avance de quelques pas quand des accords de guitare vibrent jusqu'à mes tympans. Mes jambes n'arrivent pas à s'éloigner de cette mélodie si douce mais en même temps si entrainant, elles se stoppent et je reste planté là dans la rue alors que les passants continuent leur route. Certains, intrigués par cette musique tout comme moi, s'engouffrent dans le bar. J'entends la petite clochette, située à l'entrée, raisonner dans mon dos à chaque fois que la porte s'ouvre.

— Super, ils commencent sans moi ! grogne Grant derrière moi.

Dans un élan d'incertitudes, perdu entre l'envie de quitter les lieux et de franchir le seuil de la porte, je me retourne. Derrière la baie vitrée donnant sur la petite salle du bar, je regarde avec une certaine hésitation la prestation qui commence tout juste. Le brun, les ayant rejoint, attrape à la hâte sa guitare quand la voix d'Avianna traverse le micro.

Là, debout sur cette scène, son instrument d'un bleu se mariant à la perfection avec sa jupe camelle, elle chante. De son timbre aussi puissant que l'éclat de sa chevelure, elle subjugue la salle entière. Malgré l'exiguïté des lieux, la foule est au rendez-vous. D'autres, tout comme moi, admirent le spectacle depuis la rue.

« Tell me something boy
Aren't you tired tryin' to fill that void?
Or do you need more?
Ain't it hard keeping it so hardcore?
I'm falling
In all the good times I find myself longing for change
And in the bad times, I fear myself
»

Ses paroles, son attitude, ses doigts jouant à la perfection sur les cordes de sa guitare, tout ceci est superflu avec la voix qu'elle a. Elle pourrait être cachée derrière un de ces grands rideaux rouges que l'on trouve dans les salles de théâtre, chanter des paroles débiles, cela ne retirerait en rien le charme de cet instant. Les frissons seraient présents et je ne pourrais détacher mes yeux noisette de ses pupilles bleu-océan.

Derrière cette vitre qui nous sépare, je crois observer une toile de maitre. Elle est tout aussi fascinante qu'interdite à toucher. On ne peut la contempler qu'avec les yeux sous peine de se brûler les ailes. Pourtant, alors que le refrain met davantage sa voix en valeur, je m'autorise à poser une main sur ce verre derrière lequel se trouve une personne qui a tout ce que je n'aurai jamais. Le charisme d'une grande star.

________________________________________________________________________________

La chanson vient de A star is Born qui est juste magnifique ! J'adore tellement les musiques écrites pour ce film, du coup vous en retrouverez d'autres au cours de cette histoire ahah. Et vous, vous l'avez vu ? 

On a déjà atteint les 1k vues sur A fleur d'étoile !! Merci beaucoup !!

Je vous souhaite de bonnes vacances de Noël et rendez-vous le weekend prochain pour le dernier chapitre de l'année 2018 !

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro