Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 7 - Un petit pas pour l'Homme mais un grand pas pour Shawn


Dans ma penderie, tel une fille partie à la recherche de la robe parfaite pour sortir, je fais défiler les cintres jusqu'à trouver celui sur lequel une chemise à carreaux rouges et noirs est accrochée. J'ai toujours été intransigeant en ce qui concerne les vêtements. L'idée stupide que seule la gente féminine a le droit de s'apprêter m'a toujours surpris. Depuis quand avoir une poitrine et rien entre les jambes condition le fait de prendre des heures pour choisir la tenue idéale ? Aimer ce que l'on porte, peu importe le temps mis pour arriver à cette fin, est ce qui compte le plus à mon sens. C'est en tout cas mon objectif à chacune de mes escapades extérieures.

Mon vêtement en main, je l'assortis à un jean bleu foncé agrémenté de mes baskets Adidas blanches. Cela ne fait pas vraiment cow-boy du farwest mais je n'ai rien de mieux pour la soirée. Lorsque j'aurai davantage de temps, je passerai faire un tour dans une boutique aux allures de ranch. L'envie de chapeau de cow-boy m'a soudain pris hier en cours alors qu'un étudiant en portait un très beau au ton chocolat.

Le flyer en main, je tape l'adresse écrite dessus sur mon téléphone en quittant mon appartement. Je me laisse ensuite guider par mon GPS devenant rapidement inutile à cause des nombreuses personnes convergents vers un même lieu. Il n'y a pas trente-six milles fêtes, nous allons tous à la même soirée.

La rue devant ma résidence, habituellement calme, est animée par des étudiants dont la plupart sont vêtus de bottes de cow-boy allant très bien avec leurs jupes ou chemises en jean. A croire que tous avaient ces vêtements depuis toujours dans leur garde-robe. Au beau milieu de ce petit monde prêt pour la fête à thème qui se prépare, je fais un peu tache. Ma pauvre chemise, faisant plus bucheron canadien que cow-boy du Colorado, m'esquisse un faible sourire. Je suis vraiment ridicule là-dedans alors que beaucoup ont joué le jeu du déguisement, mais au diable les pensées des autres. Je n'en ai que faire.

— Hey Shawn !

A quelques mètres à ma gauche, Grant agite ses mains en l'air afin que je le remarque. Il est accompagné de Juan, ainsi que de leur amie dont je ne connais pas le nom. Tous les trois transforment mon petit rictus en large sourire, aucun d'eux n'a fait l'effort de porter une pièce pouvant entrer dans le thème de la soirée. Je me sens alors uni à eux par un lien invisible. Comme si quelque part dans l'univers quelqu'un avait relié le fil de ma vie à le leur. Que mon cœur, battant seul, avait trouvé le rythme de ces trois jeunes.

— C'est cool que tu sois là ! Juan avait un truc à te dire en plus, n'est-ce pas ? dit Grant en donnant un coup de coude à son ami.

— Ouais, ouais, pardon.

— Avec un peu plus d'enthousiasme s'il te plait ! le corrige-t-il.

— Je m'excuse de ne pas avoir été très sympa ce matin.

— Ce n'est rien, c'est déjà oublié, répondé-je en souriant.

— Maintenant qu'on repart tous sur de bonnes bases, on peut aller faire la fête !

La frénésie de Grant est assez contaminatrice, il sait motiver les troupes. Je ne dirai pas qu'il est le leader de notre groupe car j'ai banni ce mot de mon vocabulaire il y a bien longtemps, mais il est le bout en train de cette équipe. Le moteur faisant tourner la machine tandis que Juan est l'électron libre, celui qui de par son ton froid peu retourner la situation. En ce qui concerne cette petite brune discrète, je dirais qu'elle est la boite de vitesse. Elle temporise les deux garçons en jouant plus sur l'un que l'autre en fonction des moments. Seulement une question me vient en tête. Quel rôle ai-je dans cette mécanique bien huilée ?

Devant la grande maison en briques rouges et aux colonnes blanches, mes interrogations sont chassées par la musique tambourinant dans mes tympans. Je n'arrive même plus à m'entendre penser. Mais dans ce genre de soirée, à quoi bon réfléchir ? Ce n'est ni le lieu, ni le moment. Le maitre mot est : s'amuser.

— Ils ne font pas les choses à moitié ici, s'exclame Juan en voyant l'immense buffet installé dans la cuisine de la propriété.

— Hey vous ne m'abandonnez pas les garçons ! nous prévient la fille dont je ne connais toujours pas le nom.

— Karlie arrête de faire ton bébé, rigole Juan.

Malgré les taquineries de son ami, Karlie semble mal à l'aise. Elle ne peut s'empêcher d'avoir les yeux divagants dans toutes les directions. Sans même la connaitre, juste l'observant quelques instants, il est facile de comprendre qu'elle n'est pas une adepte des fêtes. Juan et Grant ont dû la forcer à venir. Ce dernier vient d'ailleurs passer son bras par-dessus ses épaules lorsqu'il remarque que Karlie est figée dans l'entrée.

— On reste avec toi c'est promis.

— Grant arrête un peu de la couver comme ça ! Elle ne grandira jamais sinon ! s'insurge Juan.

— Ferme-là et va te prendre ton verre ! Ça va te calmer, lui rétorque durement le brun.

Simple spectateur de cette querelle amicale, je regarde Grant et Karlie se diriger vers le buffet tandis que leur ami se retrouve planté là avec moi. Ses yeux sombres les regardent s'éloigner.

— Ça va aller ? l'interrogeais-je.

— Occupe-toi de tes couilles et fous moi la paix !

Énervé, il part dans la direction opposée de ses amis. Me voilà donc au centre d'un conflit amical sans même m'en rendre compte. D'un œil extérieur, je les sens s'éloigner sans pour autant briser la corde qui les unis. Peut-être est-ce cela mon rôle, être le gardien de leur amitié ? Les boulons et les écrous tenant les pièces afin de garder la machine en un seul morceau.

Quoi qu'il en soit, j'ai la vive impression qu'il vaut mieux laisser de l'eau couler sous les ponts avant de tenter quelque chose. Parfois, laisser nos chemins se séparer est la meilleure des solutions. Les retrouvailles ne sont que plus belles et les liens renforcés. Là est toute la beauté d'une amitié, beauté qu'aujourd'hui je n'ai plus. Seule leur rencontre m'a redonné l'espoir d'y croire, la volonté de tout donner pour garder cette petite famille unie pour laquelle j'ai envie de faire partie.

Chaque canapé étant occupé par des couples échangeant un peu trop leur salive à mon goût, je me rends à l'extérieur. Voyant qu'une chaise est libre autour du grand feu, je m'y installe avant que quelqu'un ne me la prenne. Face à moi, les flammes crépitent. Leur chaleur envahit ma peau et malgré la distance qui me sépare d'elles, j'ai l'impression qu'elles me brûlent le visage.

De ma main libre, je passe ma paume fraiche sur ma cicatrice. Une vive douleur dans l'œil droit me lance subitement. Elle est si forte que tous les muscles de mon corps se crispent. Je renforce l'appui que j'ai sur le visage dans l'espoir de taire ce mal qui me torture, mais n'y parviens pas. On dirait que quelqu'un me plante des aiguilles dans le globe oculaire, cela en devient presque insupportable.

Alors que je me tords de douleur et me bats avec moi-même pour ne pas laisser échapper un cri, une personne me pose quelque chose sur la tête. Brusquement, la torture s'atténue pour ne me laisser que de légers picotements. Je cligne plusieurs fois des yeux avant que mon œil droit retrouve une vue suffisante pour déceler les courbes du bord d'un chapeau de cow-boy. Ce dernier, cachant la moitié de mon champ de vision, fait barrière à la chaleur du feu. Ma peau fragile peu enfin s'apaiser.

Reconnaissant de ce geste ayant mis fin à mon calvaire, je me retourne pour remercier cette âme charitable. Malheureusement, face à la rousse se dressant devant moi, le « merci » ne daigne pas à sortir.

— Est-ce que ça va ? demande-t-elle d'une voix pleine de compassion faisant bouillir mon sang.

— Oui, alors reprends ton truc !

D'un geste nonchalant, j'envoie valser le chapeau qu'elle m'a mis sur la tête. A peine l'accessoire au sol que la sensation d'aiguilles se plantant dans mon œil revient. De ce fait, je me lève en trombe pour m'éloigner au plus vite de la chaleur. Dans la précipitation, la chaise sur laquelle j'étais assis se renverse, le métal des accoudoirs venant rencontrer le sol pavé de la terrasse dans un bruit assourdissant. De nombreux regards se tournent alors vers moi mais je n'ai guère le temps d'y prêter attention. Ma peau brûlante me crie d'aller trouver de quoi l'apaiser.

Cherchant désespérément les toilettes, j'ouvre toutes les portes se trouvant sur ma route en priant pour ne pas entrer dans une chambre. J'aimerais éviter de tomber nez à nez avec un couple en plein ébat.

— Shawn, attends !

La voix d'Avianna bourdonne dans mes oreilles. Je sais qu'elle me court après et cela me donne encore plus envie de me réfugier dans un endroit où elle ne pourra pas avoir accès. Seulement il y a un problème, je vais bientôt arriver au bout du couloir et je n'ai toujours pas mis la main sur cette fichue salle de bain. Je vais finir par me retrouver piéger comme un orignal un jour de chasse. Et telle cette pauvre bête au bois somptueux, je me prends dans les pièges jonchant mon chemin. Poignées de portes, angles des meubles, personnes discutant autour d'un verre, mon corps les rencontre un à un avec une force plus ou moins grande. Je risque de garder de cette soirée d'incroyables marques bleutées sur la peau.

Dans un dernier élan d'espoir, alors qu'il ne reste plus qu'une seule porte, je l'ouvre en vitesse et y découvre avec soulagement une salle d'eau. Je me presse de fermer la serrure avant que la boule de feu n'arrive jusqu'à moi. In extrémiste, je parviens à me réfugier dans la pièce que j'ai eu tant de mal à trouver. Fatigué par la vive douleur ressentit il y a quelques instants et par cette petite course poursuite, je me laisse glisser le long du meuble où se trouve l'évier.

— Shawn, ouvre cette porte !

Avianna agrémente ses paroles de frappes contre la porte en bois. Va-t-elle me laisser tranquille un jour ?! Elle ne doit certainement pas connaitre la notion « d'espace personnel ». Cette fille est fatigante.

— Dis-moi juste si ça va ? reprend-elle d'un ton plus doux.

Pourquoi souhaite-t-elle savoir cela ? Ce n'est pas comme si on se connaissait ou que je ne l'avais pas envoyé balader il y a à peine trente secondes. Peut-être s'est-elle mise au harcèlement moral ? Si c'est le cas, je dois dire qu'elle s'y prend plutôt bien. Mes nerfs sont à deux doigts de me lâcher et si elle n'avait pas stoppé ses frappes sur la porte, ils auraient cédé il y a bien longtemps.

— Mets un peu d'eau froide sur ton visage pour calmer l'inflammation.

Ses conseils à la noix entrent par une oreille et sortent automatiquement par l'autre. Je suis déjà au courant que la fraicheur atténue mes souffrances mais ne voulant pas la laisser croire que je l'écoute, je reste assis sur le sol et subit la douleur qui me lance encore.

Une main sur mon œil et l'autre dans mes cheveux, je tire sur ces derniers dans le but d'atténuer le supplice que j'endure. Je vais jusqu'à planter mes ongles dans la peau de mon crâne mais rien n'y met un terme, mon visage continue de me torturer. Cela fait bien longtemps que je n'avais pas eu si mal. Avec les médicaments que je prends et la pommade que j'applique tous les matins avec beaucoup de précaution, je pensais désormais être tranquille. Il faut croire que non.

— Je serai dans le grand salon si tu as besoin d'aide, finit-elle par me dire.

J'entends ses pas s'éloigner alors que son ombre, que j'apercevais entre le bas de la porte et le sol, disparait. Je suis enfin seul, seul face à moi-même.

Comme si mon corps n'était qu'une grosse masse lourde ne pouvant plus quitter le carrelage froid de la salle de bain, je me relève difficilement du sol en posant ma main libre sur le rebord de l'évier. Peinant à simplement me mettre à genou, je prends de grandes bouffées d'air avant d'arriver à tenir de nouveau sur mes pieds. Mon équilibre m'abandonne, je suis contraint de lâcher mon visage afin de pouvoir m'agripper aux bordures du meuble. Ma respiration devient haletante, à tel point que de la buée s'est formée sur le grand miroir face à moi.

Du peu de force qu'il me reste, mes doigts parviennent jusqu'au robinet d'un argent aussi glaciale que l'eau qui en découle. A son touché, mes poils ne s'irisent guère, ma peau apprécie cette sensation de froid et très vite mon visage se retrouve immerger sous le débit maximal que peut offrir ce robinet. Je reste à me délecter de cette eau si agréable durant de longues minutes avant de tourner la petite poigner stoppant le liquide translucide de couler.

Je me redresse alors et attends que ma vue redevienne nette. Peu à peu le brouillard se dissipe, les formes reprennent un sens et la vérité me saute au nez. De ses bordures dorées entourant ma silhouette, le grand miroir qui se dresse face à moi m'observe. Il me reflète de sa vitre impeccablement nettoyée, les deux applications murales situées à chacune de ses extrémités supérieures éclairant un à un les traits de mon faciès. Il me voit mais moi pas. Je refuse cette vue.

— Tu as dépassé ça Shawn, reprend-toi ! crié-je à moi-même la tête baissée.

Combien de fois me suis-je répéter cette phrase ? Combien de fois n'ai-je pas eu le courage de relever mes yeux et ainsi contempler mon enveloppe corporelle ? M'abandonner dans mon propre regard serait de l'auto-torture, je dirais même de la mutilation. Certes je ne m'ouvre pas les veines, mais je m'inflige un mal psychologique bien plus important. C'est comme si je lacérais chaque centimètre de mon cerveau jusqu'à lui faire accepter la vue qui s'offre à moi. C'est un combat perpétuel avec moi-même.

Jusqu'à ce jour, je n'étais pas prêt à l'affronter, préférant sans cesse reculer la date fatidique de cette bataille. Mais à présent, j'ai choisi d'avancer et je ne le peux qu'en acceptant le combat. Il sera sans doute dur, peut-être même fatal, mais comment le saurai-je sans jamais prendre les armes ? J'ai envie d'être à nouveau heureux et pour y parvenir, je dois souffrir, c'est inévitable. Seulement désormais je sais qu'au bout de cette souffrance se cache le bonheur, et là est toute la différence.

Le cœur remplit d'espoir mais les mains tremblantes de peur, je me risque à relever la tête. Cette fois ce n'est plus le grand monsieur de verre qui me toise de haut en bas mais bel et bien moi. Je me vois, je me regarde, je me dévisage aussi mais bizarrement je ne recule pas.

— C'est toi Shawn, murmuré-je.

________________________________________________________________________________

Alors oui pour une fois ce n'est pas la fille mal dans sa peau qui n'arrive pas à se regarder dans le miroir. C'est peut-être moins touchant car on ne s'identifie pas à Shawn, néanmoins je trouve ce passage très important. 

Ce chapitre est plus long que les précédents, j'étais inspirée ahah mais malgré sa longueur j'espère que vous l'avez apprécié. 

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro