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Chapitre 24 - Une mauvaise idée ?



Juan parvient à garer le camping-car sur un parking peu occupé de la ville. Loin d'être une grande agglomération comme Toronto ou Denver, Cheyenne est baignée d'une ambiance calme et très Far West. Les bâtiments du centre-ville sont dignes d'un décor de film sur les cow-boy, le dépaysement est assuré.

— En ce moment il y un petit festival qui a lieu sur la place principale. Ils font des scènes ouvertes, il suffit simplement de s'inscrire, annonce Avianna.

— Qu'est-ce qu'on attend pour y aller dans ce cas ?! s'écrit Juan avec son enthousiasme légendaire.

Il agrippe sauvagement les épaules de Grant pour le pousser vers le lieu d'où provient la musique raisonnant dans les rues. Karlie leur court après afin d'aider le brun à se débarrasser de Juan bien que cela soit peine perdue. La persévérance de ce dernier est plus forte que la force de notre amie.

Derrière eux, Avianna et moi tentons de ne pas les perdre de vu. J'accélère le pas quand la foule se fait plus dense afin de ne pas séparer le groupe. Ce n'est peut-être qu'une petite fête, elle semble toutefois fédérer beaucoup de personnes prêtes à s'amuser. L'ambiance est bonne et très conviviale, chanter ici s'annonce être une véritable partie de plaisir.

Avianna agrippe, comme à son habitude, la manche de mon blouson. Ce qui change des fois précédentes, c'est qu'elle exerce une force beaucoup plus importante, à tel point que je dois m'arrêter. Lorsque je me retourne dans sa direction, ses yeux se baladent un peu partout dans la foule comme si elle cherchait quelqu'un. Je me rapproche d'elle et retire sa main, elle ne résiste pas. Avianna semble perdue dans ses pensées, son visage se teintant de doutes.

— C'était peut-être une mauvaise idée finalement, murmure-t-elle.

— Au contraire, il est temps de montrer à tes parents la vraie toi.

— Je crois que je ne suis pas encore prête, se défile-t-elle en reculant de quelques pas. Je n'aurais jamais dû vous demander de venir ici.

Avant qu'elle ne s'éloigne de trop, j'attrape son bras que je cale contre le mien et mon flanc. La prise et ferme, elle n'a aucun moyen de s'échapper. Je peux comprendre sa peur mais elle ne doit pas oublier que nous sommes là pour l'aider. Elle a déjà eu le courage de venir jusqu'ici, ce serait dommage de rebrousser chemin si près du but. Je ne la laisserai pas abandonner et regretter alors qu'elle a les moyens de panser ses blessures. Il ne lui manque qu'une épaule pour l'aider à affronter ce qui l'attend et j'aimerais être cette béquille qui lui permet d'avancer.

Chez moi, elle m'a dit des mots dont la beauté s'est à jamais gravé dans les entrailles de mon cœur. Personne ne m'avait fait un tel éloge sur la partie infâme de mon visage. Bien sûr, j'ai déjà eu le droit à de la compassion, à des « ce n'est pas si terrible que ça » peu convaincants, mais jamais à de la sincérité comme elle a su m'en procurer. Ses paroles avaient un sens, je dirais presque une âme d'infirmière qui serait venu soigner mes blessures les plus profondes. Elle m'a touché et c'est à cet instant précis que j'ai tiré un trait sur mes stupides aprioris à son égard. J'ai compris que des gens peuvent véritablement changer alors je lui ai octroyé une seconde chance.

— Shawn, s'il te plait ne me force pas à y aller, supplie-t-elle alors que je l'entraine vers le reste du groupe.

— Tous ces gens méritent de t'entendre chanter tu ne crois pas ? dis-je, montrant de la main la foule qui nous entoure.

D'un non de la tête, elle tente de se dégager de mon emprise. Dommage, j'ai beaucoup plus de force qu'elle. Pour une fois que c'est moi qui veux la toucher et non l'inverse, je trouve ce revirement de situation assez drôle.

— Ce n'est pas très gentil de ta part de vouloir garder ta voix uniquement pour toi.

— Si tu veux, je la partage avec toi mais pas avec tous ces gens, panique-t-elle.

— Hey, on chante tous les deux ok ? Ce sera super !

La voir aussi peu sûre d'elle me surprend. Avianna n'est pas du genre timide et pourtant elle parait si terrifiée au milieu de tout ce monde qui rit et crie. Son regard est fébrile, elle cherche un point de repaire dans ce capharnaüm mais n'y parvient pas. La panique la gagne, elle finit même par la submerger. Son corps gesticule dans toutes les directions possibles. Son attitude me rappelle soudain la mienne le jour où je m'étais perdu dans Toronto. J'étais très jeune et seul dans un lieu inconnu. J'aurais aimé que quelqu'un vienne me rassurer ce jour-là, mais malheureusement ce n'est pas arrivé et aujourd'hui encore cette histoire me hante.

Je stoppe notre course vers la scène installée sur la place et l'oblige à me regarder droit dans les yeux. Ce n'est qu'à cet instant que je remarque qu'ils sont larmoyants. Le blanc est devenu rouge et les coins internes et externes de ses yeux sont gorgés de larmes prêtes à tomber. La voir sur le point de pleurer déchire mon cœur qui cesse de battre dans ma poitrine, de laquelle il tente de s'extraire pour aller consoler le sien.

— Si tu veux aller mieux, tu dois le faire Avianna. C'est important.

Ses iris bleus ne me lâchent plus, son regard à enfin trouver un point de repère sur lequel s'appuyer. J'accepte le lourd fardeau d'être son ancre de la journée, celle qui maintiendra à flot son embarcation brinquebalante.

— Hey dépêchez-vous ! La scène est libre pendant un quart d'heure, nous presse Juan. C'est la pause des artistes alors le directeur accepte que l'on fasse une chanson.

Cette fois, je glisse ma paume dans celle d'Avianna. Nos doigts s'entremêlent dans un frison se répercutant à l'intérieur de chaque cellule composant mon corps. Elles frétillent à l'unisson comme un orchestre jouant une mélodieuse symphonie. Je tente d'ignorer sa peau chaude contrastant avec la mienne qui est glacée. Je reste focalisé sur l'objectif qui est d'atteindre la scène où des instruments nous attendent déjà.

— Alors c'est ça votre groupe ? nous toise un vieil homme portant un chapeau de cow-boy.

— Oui, on est tous les cinq, confirme Grant.

— Et qui est le leader ?

Le rictus du cow-boy, à la moustache blanche parfaite, traduit son amusement de nous voir nous regarder en silence. Jamais nous n'avons désigné de chef de file. Le rôle de chacun à son importance alors pourquoi charger l'un d'entre nous d'une responsabilité qu'il ne veut pas ?

— Personne, dis-je poliment.

— Personne ? C'est bien la première fois que je vois un groupe sans tête d'affiche, rigole-t-il. On peut savoir c'est quoi votre nom au moins ?

Pour la seconde fois en quelques secondes, un nouveau blanc s'installe. Juan me donne un petit coup coude dans le flanc, me rappelant qu'il m'avait incommodé de cette tâche. Je fais donc tourner mon cerveau à cent à l'heure pour trouver une idée. Je cherche, cherche, encore et encore en essayant d'éliminer les mauvais noms.

Le regard insistant du vieil homme, qui semble être le directeur artistique de l'évènement, m'ajoute de la pression supplémentaire. Nous sommes face à un professionnel et nous nous comportons comme de véritables débutants. A ce niveau-là, on pourrait laisser croire que la musique n'est tellement pas importante pour nous que nous n'avons même pas pris la peine de trouver un nom fédérateur. Or, c'est faux. Notre groupe est en réalité tout le contraire.

— Très bien donc ni leader ni nom, vous êtes qui au juste ? Une bande de petits rigolos ?

— On est désolé monsieur, on débute tout juste, s'excuse rapidement Grant pour ne pas le vexer.

— Des tas de jeunes dans votre genre veulent se lancer dans la musique et je suis ravi de les aider, mais ici ce n'est pas un monde pour les amateurs, nous met-il en garde.

— Ce qu'on a à vous montrer est tout sauf de l'amateurisme monsieur.

— Ce n'est pas que ce que vous laissez transparaitre jeune homme.

— Laissez-nous une chance s'il vous plait. Je vous promets que vous ne serez pas déçu ! renchérit le brun sans se démonter.

— Es-tu capable de tenir une telle promesse ?

— J'en suis certain ! confirme-t-il avec détermination.

L'homme à la moustache grisonnante arbore une moue sceptique. Il n'est pas convaincu par le beau discourt de Grant qui y a pourtant mis toutes ses convictions.

— Si on vous déçoit, on vous aidera à tout ranger une fois les festivités terminées, propose-t-il en ultime recours.

Sa proposition fait rire le cow-boy. Il se moque ouvertement de nous et de notre insouciance en tant que novice dans le domaine. Il a sans aucun doute oublié qu'un jour dans notre vie, nous avons tous été débutants.

— J'ai une équipe pour ça qui me coûte beaucoup d'argent, ricane-t-il tout en sortant une cigarette de son paquet enfoui dans la poche arrière de son jean.

— Nous on est de la main d'œuvre gratuite.

J'admire la persévérance sans faille de Grant. Il ne lâche rien, soutenant le regard du directeur avec détermination. Je n'aurais jamais pu faire cela en ce qui me concerne et c'est certainement ce courage qui me faisait cruellement défaut pour percer dans le domaine de la musique. Je n'avais pas le cran de lutter contre le moindre obstacle alors au lieu de connaitre l'échec, j'ai préféré me terrer dans mon coin et chanter pour moi.

— Je dois dire que j'apprécie votre ténacité, ça me plait !

Il prend quelques bouffées de sa cigarette tout en nous regardant un par un. Lorsque ses yeux se posent sur Avianna, cela lui décoche un sourire mesquin qu'il ne prend pas la peine de dissimuler. Il la jauge de la tête au pied comme si elle était un vulgaire objet exposé dans une vitrine. Je sens la main de la rousse se resserrer sur la mienne, nos doigts étant toujours entremêlés.

— La plus jeune des Barnes de retour au bercail avec l'envie de chanter ? Ça pique ma curiosité.

— Salut Lewis, souffle Avianna.

— Attendez, vous vous connaissez ?! s'exclame le brun, réalisant que depuis le début notre amie aurait pu nous arranger le coup.

— Tu sais que tes parents sont là, s'amuse Lewis en ignorant complètement la question de Grant.

Avianna hoche nerveusement la tête. La pression qu'elle exerce sur ma main broie les os qui s'y trouve. Je ne peux pas me détacher d'elle, je suis désormais le prisonnier de son emprise et non plus l'inverse.

— Bon allez-y, le spectacle promet d'être intéressant.

Il nous laisse monter sur la scène, hilare de la situation. Avianna le regarde s'éloigner avec colère, ses joues devenues complètement rouges. J'ai l'impression qu'elle est sur le point d'exploser si personne ne fait redescendre la pression accumulée dans son corps.

Je m'apprête à la calmer quand par-dessus son épaule, je remarque Grant la dévisager. Karlie essaie de l'entrainer sur la scène où Juan se trouve déjà, assis derrière la batterie sur laquelle il joue quelques notes pour la tester. S'il y a bien une seule personne qui n'en a strictement rien à faire de toute cette histoire c'est lui. A contrario, Grant s'empresse de venir nous voir malgré les efforts fournis par Karlie, sans doute elle aussi au courant du passé d'Avianna, pour l'en empêcher.

— Je crois qu'une petite discussion de groupe s'impose ! s'agace-t-il.

— Pas maintenant, s'empresse de lui répondre la petite brune qui le tire de toutes ses forces.

— Alors c'est comme ça que ça se passe ? Shawn, Avianna et toi vous vous confiez des trucs en laissant Juan et moi sur la touche ? Je croyais qu'on était meilleurs amis, finit-il tristement.

— Ça n'a rien à voir avec notre amitié !

— Bah voyons, dit-il avec sarcasme.

— C'est l'histoire d'Avianna, c'est à elle de décider si elle veut t'en faire part ou non. Ce n'est pas à moi de dire quoi que ce soit, ni à Shawn.

Du coin de l'œil, la concernée observe la réaction du brun à lunette. Ce dernier finit par rejoindre Juan dans un grognement de colère. Karlie ne tarde pas à le suivre pour tenter de lui faire comprendre la situation, sans pour autant dévoiler du contenu personnel sur Avianna. Je me charge pour ma part de radoucir le regard dur de la rousse envers Lewis.

Je pose ma main, celle qui ne tient pas déjà sa paume, sur son épaule. Je chasse les quelques mèches de cheveux qui s'y trouvent et les réajuste convenablement dans son dos. Le visage dégagé, j'admire la courbe délicate de sa mâchoire. Comparé à la mienne qui est carrée, la sienne est beaucoup plus courbée, plus fine.

— Ta sœur était une brillante étoile mais toi, Avianna Barnes, tu es encore plus grande et importante que la Grande Ours. Il est temps que les gens s'en rendent compte.

Sans lui laisser l'opportunité de répondre, je l'entraine sur la scène qui n'attend plus que nous. Juan est derrière sa batterie, Grant a sa guitare électrique en main et Karlie est assise au piano. J'attrape la guitare acoustique à ma droite et nous entraine devant le micro planté sur le devant de la scène. Il est l'heure de montrer à la foule que nous ne sommes pas des amateurs.

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Si vous avez des suggestions de noms pour leur groupe, je suis preneuse ahah.

Je tiens à vous prévenir, les prochains chapitres risquent de malmener votre coeur alors préparez le pour les semaines à venir ! Du très très très très intéressant arrive prochainement !

Je viens de publier un chapitre avec de magnifiques aesthetics qui se trouve tout au début de l'histoire, avant le prologue. Je vous invite donc à aller les voir.



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