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Chapitre 10 - Une dernière danse


La bouche remplie de riz, je fais défiler mon fil d'actualités Instagram. Situé à ma droite, Juan raconte une blague faisant rire le grand brun en face de lui.

— Elle est vraiment nulle cette histoire, rigole Grant.

— Pourtant tu te marres comme un éléphant.

— Tu sais que je suis bon public en même temps.

N'ayant pas entendu cette fameuse histoire si amusante, je ne prête guère attention à leur discussion et continue de surfer sur internet. Mon pouce fait défiler les comptes de mes artistes préférés jusqu'à tomber sur celui de la maison de disques Island Records. Leur dernier post attire mon attention, il indique la fin de l'annonce des gagnants ayant participé à leur concours. Comme je m'y attendais, je n'ai pas reçu de lettre. Je ne fais donc pas partie de ces heureux élus.

Malgré le fait que j'étais prêt à cette vérité, je nourrissais le doux espoir que la chance me sourit enfin. Une part de moi croyait en ma sélection. Mais je suis un gars « normal » qui n'est apparemment pas destiné à devenir une de ces étoiles si convoitées.

— Tire pas une tête pareille Shawn, le temps est déjà assez triste comme ça, plaisante Juan.

Ignorant sa remarque, je reste figé face à l'écran de mon téléphone portable. Ce n'est que la voix timide et rare de Karlie qui parvient à lever mon nez de l'appareil.

— Qu'est-ce que tu regardes ?

— Oh euh c'est le compte d'une maison de disques.

— Tu vas les contacter ?

— Non, ce n'est pas prévu.

— Au fait, on ne t'a jamais entendu chanter ni jouer, remarque Juan.

Il a raison, je ne leur ai pas encore montré ma fibre artistique. Pas que je n'en ressens pas l'envie, loin de là, je n'en ai tout simplement pas eu l'opportunité.

— Shawn n'est peut-être pas encore prêt à partager ça avec nous, tente de justifier le brun à lunette.

— Si, je le suis mais le moment ne s'est pas présenté.

— Ok alors je propose de passer l'après-midi chez Grant, lance Juan.

— Avec plaisir, en plus je dois vous montrer le début d'un morceau que j'ai composé hier soir, rétorque ce dernier.

J'avale de travers ma dernière bouchée de riz, me faisant tousser jusqu'à l'étouffement. J'attrape alors mon verre et bois le soda s'y trouvant. La possibilité qu'Avianna soit présente me fait paniquer. Je n'ai pas envie de me retrouver dans la même pièce qu'elle, je la vois suffisamment en cours.

— Elle ne sera pas là.

Comme s'il avait lu dans mes pensées, Grant me rassure en confirmant la non présence de la rousse. Depuis notre petite conversation à mon appartement le week-end dernier, lui et moi nous sommes rapprochés. Désormais, je ne mange plus seul les midis et ai un voisin de table à côté de qui m'assoir. Cependant, avec Juan la situation est toujours un peu compliquée. Parfois il se montre drôle, à la limite du sympathique, et d'autre il m'ignore complètement. J'ai encore du mal à cerner ce garçon d'origine mexicaine.

— De qui vous parlez ? lance le latino.

— D'Avianna, répondé-je.

M'attendant à une réplique sarcastique comme il en a l'habitude dès que je lui réponds, je me prépare à une réponse tout aussi cinglante. Selon Grant, le meilleur moyen de l'apprivoiser est de ne pas se laisser faire. Comme un taureau fougueux, la seule chose à faire pour ne pas se laisser piétiner est de l'attraper directement par les cornes.

— T'as un problème avec notre belle rousse ?

— Oui mais tu n'as pas à le connaitre, rétorqué-je froidement.

— Je n'ai jamais dit que ça m'intéressait.

— Pourtant ton surnom c'est bien monsieur potin aux dernières nouvelles.

Grant ne peut retenir un rire moqueur face à ma réplique. Pas peu fier, je me laisse contaminer par lui et laisse mes lèvres se courber. Sans surprise, Juan n'apprécie guère mes paroles et nous répond un « je vous emmerde » accompagné d'un magnifique doigt d'honneur. Je suis bien loin de l'avoir encore apprivoisé et plus les jours avancent, plus je doute sur la méthode de Grant. Mais n'ayant pas de meilleure idée pour le moment, je continue à lui rentrer dedans en espérant casser sa carapace.

Notre repas terminé, nous nous rendons chez le brun. Ce dernier habite toujours chez ses parents à Aurora, une ville en banlieue de Denver. Sa propriété, aussi imposante que la mienne à Toronto, est située dans un quartier résidentiel huppé. Avec son immense porche à l'avant, sa façade impeccablement blanche, sa grande porte d'entrée bleu marine et toutes ses vitres devant apporter une splendide lumière à l'intérieur, cette demeure a de quoi être enviée. J'ignorais que Grant était originaire d'une famille aisée.

— Il y a mon frère à la maison, ne fait pas attention à lui, m'informe Grant alors que nous sommes en retrait de Karlie et Juan.

— D'accord.

Le brun a toujours su être très respectueux envers moi. Il a su poser les bonnes questions aux bons moments, s'abstenant lorsque je lui faisais signe de ne pas vouloir en discuter. Ainsi, je ne creuse pas le sujet de son frère qui semble être quelque chose de tabou. S'il souhaite m'en dire davantage un jour, c'est avec plaisir que je l'écouterai.

Nous sommes les derniers à franchir le pas de la porte, nos deux amis s'étant déjà faufilés à l'intérieur. Tandis que Grant referme le verrou, je contemple le hall d'entrée. Celui-ci est vaste et chargé d'objets décoratifs en tout genre. Des montagnes de livres, ainsi que des dizaines de vases, agrémentent les étagères d'une grande bibliothèque aussi blanche que le reste des murs. En face de ce meuble, juste à ma droite, trône les escaliers conduisant à l'étage.

La voix inconnue d'un homme, provenant de la cuisine se trouvant au bout du large couloir d'entrée, décoche un ronchonnement incompréhensible à Grant. Ce dernier s'y rend d'un pas rapide, moi à ses trousses. Il ne tarde pas lever le ton sur ce qui semble être son jumeau.

— Julian laisse Karlie tranquille !

Ce fameux Julian, piégeant notre pauvre amie terrorisée entre l'îlot central de la cuisine et lui, lance un regard amusé à son frère. Les deux se toisent dans un duel muet avant que le plus baraqué de cette famille libère enfin sa proie. Karlie ne perd pas une seconde et se réfugie derrière nous.

— Oh ça va t'énerve pas comme ça, on discutait c'est tout, lance Julian d'un air charmeur.

— Et pour discuter avec quelqu'un t'es obligé d'avoir ton torse de stupide footballeur américain collé à elle ?! s'agace Grant.

— Elle kiffe me sentir près d'elle.

— T'es qu'un gros con Julian !

— D'où on parle comme ça à son grand frère chéri ? plaisante le plus âgé.

— Va à ton putain d'entrainement et fou nous la paix !

D'un rire narquois, Julian quitte la cuisine en attrapant son sac de sport trainant sur le sol. Il gagne ensuite l'entrée où un claquement de porte retentit dans toute la maison.

— Excuse-moi Karlie.

— Ce n'est rien, murmure timidement la concernée.

Après cette scène, je comprends mieux pourquoi Grant m'a demandé de ne pas faire attention à cette énergumène. Son grand frère, malgré une ressemblance frappante, n'a rien à voir avec lui. Il est tout le cliché du joueur de football américain sûr de lui et enjôleur. Un pur produit bourré de testostérone mais sans valeur. Il est aux antipodes de Grant.

— Je lui avais pourtant dit d'arrêter ce petit jeu avec toi et je pensais sincèrement qu'il avait compris.

— C'est bon, tu n'as pas à t'excuser pour lui.

Toujours tremblante de peur, Karlie serre ses mains sur sa poitrine, fixant le sol d'un regard vide. D'après les paroles de Grant, ce n'est pas la première fois qu'elle subit cela et pourtant elle n'a rien dit lorsque nous avons décidé de venir ici. A aucun instant elle n'a laissé l'angoisse la gagner tandis qu'à présent, elle se laisse complètement submerger par la peur de ce qu'il vient de se passer.

Le brun, soucieux du bien-être de son amie, parcours la courte distance qui les sépare pour venir la prendre dans ses bras. Elle autorise alors ses larmes à couler, venant humidifier le t-shirt jaune de Grant. Au simple son de ses petits hoquets perdus entre deux sanglots, je peux ressentir l'anxiété qu'elle a pu éprouver et qu'elle libère enfin.

Je me sens tout à coup comme un idiot. J'ai pensé à la possible présence d'Avianna dans la maison car elle est la chanteuse de leur petit groupe, mais à aucun instant je me suis demandé si quelqu'un d'autre pouvait redouter une quelconque compagnie. Certes, j'ignorais l'existence de ce grand frère séducteur, cependant ce n'est pas une excuse. Je sais que j'ai à peine posé les yeux sur Karlie durant le trajet et bien avant également. Cette fille si discrète arrive parfois à se faire complètement oublier. Elle se fond dans le paysage jusqu'à n'être plus qu'un décor dans une pièce de théâtre.

— Je te jure que la prochaine fois je ne retiendrais pas mon envie de lui coller mon poing dans la figure, lui avoue-t-il.

Comme un cri d'espoir, le petit rire de Karlie raisonne dans cette cuisine bien trop spacieuse. Les deux amis se détachent après une dernière étreinte ayant pratiquement scellée leurs deux corps.

— Bon, on est ici pour faire de la musique je crois, plaisante Grant.

Les uns derrières les autres, nous gravissons les marches menant jusqu'au long couloir où, au bout, se trouve sa chambre. Dans une pagaille qui ne lui ressemble pas, chacun se fait une petite place parmi les affaires et objets jonchant le sol. Entre un cd de Queen et un pantalon noir, mes fesses trouvent refuge sur la moquette beige du sol.

Notre hôte attrape sa guitare posée sur son lit défait, et vient rejoindre le cercle que nous avons formé. A l'aide de son pied, il envoie valser un t-shirt à l'autre bout de la pièce et s'assoie. Je ne l'imaginais aussi désordonné, lui qui porte toujours des vêtements sans faux plis et qui panique quand son livre est corné.

— J'ai pensé à ces accords hier soir mais j'ai l'impression que quelque chose ne va pas.

Désormais prévenu qu'il est possible qu'un son nous transperce les tympans, il laisse ses doigts jouer avec les cordes de son instrument. La mélodie est douce, beaucoup trop douce. Pire qu'une berceuse pour enfant ou qu'un somnifère, elle nous assomme tous.

— Stop ! Grant tu nous fais quoi là ?! l'interrompt le latino.

— Quoi ? C'est si nul que ça ?

— Mon vieux si tu veux endormir notre public, t'as pile ce qu'il faut.

Déçu que ce morceau ne trouve pas preneur, il coince sa guitare entre ses jambes et fait mine de réfléchir. Juan a été direct en lui disant ce que nous pensons tous, cependant je ne suis pas entièrement d'accord. Ce n'était pas nul, loin de là. Il manque juste une petite pincé d'épices pour relever tout ça.

— Je peux ? Demandais-je en pointant du doigt l'instrument.

— Oui bien sûr.

— Je trouve que tu as une bonne base, il faut juste cuisiner tout ça maintenant, l'encouragé-je alors que je commence à réarranger le morceau.

— Voyons ce qu'il a dans le ventre le canadien, rigole Juan.

Acceptant son défit, je ne le lâche pas des yeux. Je fais corps avec la guitare, je sais parfaitement où mes doigts doivent se positionner pour réaliser l'accord parfait. J'ai confiance en ma musique.

Bien décidé à leur faire comprendre que je suis un musicien tout comme eux, je mets tout mon cœur dans cet air devenu beaucoup plus dynamique après mes retouches. J'aperçois même Juan taper en rythme sur le sol. Mais n'assumant sans doute pas le fait d'apprécier mon travail, il s'arrête net lorsqu'il remarque le sourire que je lui lance. Serais-je en train de me créer une place dans son estime ?

— Je dois reconnaitre que c'est beaucoup mieux !

— Merci Grant mais c'est toi qui as fait le plus gros du travail.

— Tu rigoles ?! Tu l'as complètement changé pour en faire un truc de dingue ! T'as un vrai talent !

— C'est gentil, merci.

— J'aime beaucoup aussi, avoue doucement Karlie.

— Arrêtez avec vos compliments, il va prendre la grosse tête ! les met en garde Juan.

Malgré sa réplique sèche, le garçon à la chevelure noir corbeau me lance un petit hochement de tête, signe qu'il a tout de même apprécié ma prestation. Dans un sens, il a raison, je ne mérite pas tous ces éloges alors que je n'ai fait que corriger quelque chose d'existant. Le plus dur selon moi en musique est la création. Les arrangements ne sont que des futilités rapides à régler. Pourtant, j'aimerais savoir créer comme Grant. Avoir un esprit dont l'imaginaire ne cesse de surprendre.

Sortant ses baguettes en bois de batteur, enfouie dans son sac à dos vert, Juan attrape quelques objets sur lesquels il peut taper. Il les place ensuite soigneusement devant lui et d'un geste de la main, me fait comprendre de rejouer ma mélodie.

Nos deux âmes se rencontrent alors dans un tourbillon de notes de musique. Elles valsent au rythme de notre symphonie, se rapprochant de plus en plus. Lorsque sonne le dernier accord, comme les cloches le soir du trente et un décembre, nos êtres entrent dans un dernier mouvement rempli de grâce. La prestation se termine et nous saluons notre public main dans la main juste avant que le rideau vienne cacher nos corps. 

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Avant toute chose, bonne année !

Tout comme vous je suis déçue que Shawn n'est pas gagné le concours d'Island Records mais est-ce que ça veut pour autant dire qu'il abandonne son rêve ? Mmmm... je ne pense pas ahah ! Des surprises arrivent !

Je vous ai mis comment je voyais les trois amis de Shawn même si les photos ne sont pas exactes car Grant à les cheveux plus clair (comme Shawn quoi) et Juan n'a pas de moustache et barbe mais bon c'est pour vous donner une petite idée.

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