Le type, ramassa mon portable tranquillement et parla d'une vois posée et assurée :

- Ne vous déplacez pas, ma sœur fait une crise de panique, ça lui arrive souvent, il faut juste qu'elle prenne ses cachets. Il n'y a pas de quoi s'inquiéter pas, je m' occupe d'elle. Désolé du dérangement Madame.

La jeune policière le rassura et lui dit de ne surtout pas s'en faire pour cela, ça arrivait tous les jours. Ils se saluèrent.

L'incident était désormais clos.

Il raccrocha et laissa tomber l'appareil qui éclata au sol dans un bruit de vitre brisée. Les fragments vinrent se loger dans les inégalités du sol.

Puis, d'un geste lent, il prit mon pouls.

Les secondes passaient et, au bout d'une minute, il relâcha sa pression sur mon cou, c'en était bel et bien finit.

Il agissait avec une précision telle, que, pas une seule fois, il n'hésita, un vrais professionnel. Doucement, il m'allongea sur le sol et désinfecta chacun de mes membre avec un coton imprégné d'une bonne dose d'antiseptique afin d'enlever ses empruntes. Il avait tout prévu et je m'étais laissée trompée.

Le jour commençait à se lever et, par les fenêtres, de doux rayons caressaient les murs de cette salle de classe. Le type ramassa ses affaires, se leva et s'en alla comme il était venu sans un regard pour ce qu'il restait de moi, ses pas réguliers, résonnant dans les couloirs encore désert de ce Lycée campagnard vide.

Dans quelques heures, les locaux seraient envahit d'élèves bruyants et de professeurs pressés, mon corps serait découvert et la, les gens ne comprendront pas, ils ne comprendront rien, la police viendrait et peut être que cette femme à qui j'avais parlé, ferait le rapprochement entre ce coup de téléphone étrange et cette étrange découverte. Alors elle s'en voudra un peu de n'avoir rien fait pour aider cette jeune fille qui à présent n'était plus.

Mais jamais, jamais personne ne comprendra la terreur qui m'avait envahit, ni la douleur de la balle dans ma cuisse. Non, pour les enquêteurs, ce sera une enquêtes parmi pleins de dossiers inachevés, pour ce type, je serais une victime après d'autres et pour mon père, ce sera une déchirure plus que douloureuse, mais tous s'en remettront, tous, sauf moi.

Pourquoi tous et pas toi ? demanderont certains, eh bien parce que pour moi ce sera la fin.