Chapitre 3: La salle de classe
A chaque pas, je me rapprochais de mon but mais aussi de l'échec si je ne trouvais aucune entrée.
Devant le grand portail, je soupirais, poussais un battant d'un coup d'épaule et me faufilais à l'intérieur. Le bitume noir luisait à la lueur des lampadaires. l'entrée du Lycée était faiblement éclairée mais j'apercevais les premières marches du grand escalier.
Le cœur serré, je pressais la porte de la main et... rien. Je forçais encore, toujours rien. De rage, je balançais un coup de pied dans la poignée, qui céda d'un coup. Un sourire idiot se plaqua sur mes lèvres et je me dépêchais d'entrer. Une douce chaleur m'enveloppa et j'eus l'impression de sécher instantanément. Une flaque se forma à mes pieds et je pris soudain conscience de ce que j'avais fais.
Je venais d'entrer par effraction dans un établissement scolaire. C'était certes une question de survie mais je pensais aux ennuis qui me tomberaient dessus le lendemain si quelqu'un s'apercevait de ma présence dans les locaux.
Non ! Personne ne se rendrait compte de quoique ce soit. Aux premières lueurs de l'aube, dès que la luminosité me le permettrait, je reprendrais ma route et rentrerais chez moi. En attendant, il fallait que je me sèche si je ne voulais pas attraper un rhume.
Les couloirs déserts me donnaient des frissons et à chaque pas, un échos se répercutait tout le long du couloir. Je me dirigeais vers l'infirmerie ou il y aurait surement quelques serviettes pour me sécher quand, un couinement me parvint. Je m'arrêtais immédiatement et regardais autour de moi.
Mes chaussures trempées avaient laissé de multiples traces boueuses sur le sol gris. J'entendais le tonnerre gronder au-dehors et un frisson glacé me parcouru l'échine. Je continuais mon chemin jusqu'à une porte blanche couverte de lettres rouges indiquant :
Centre de soins/ Infirmerie
Je posais ma main sur la parois et la pressais légèrement. C'était ouvert.
Un soulagement immédiat m'envahit. La pièce était sombre et la petite lampe que j'avais réussis à allumer ne diffusait qu'une lumière très tamisée. Les murs blancs s'accordaient parfaitement avec les deux lits aux couleurs bleutés ainsi qu'avec le grand miroir et les deux armoires grises. Une telle uniformité donnait la chaire de poule. C'est fou comme la nuit me faisait voir le lycée d'une façon différente.
Me saisissant d'un drap bien plié, je frictionnais vigoureusement mes cheveux. En quelques secondes, le tissus fut gorgé d'une eau sale.
D'une main, je formais un chignon négligé afin que ma tignasse ne goutte pas sur mes épaules. J'avisais mon reflet dans le grand miroir en pied. Ma robe bleue foncée était devenue noir et le tissus épais me pesait, aussi lourd que tous mes problèmes réunis. Les bottines noires à talon n'avaient pas changé mais émettaient un affreux couinement lorsque je marchais. Les doigts engourdis, je dézippais la fermeture de ces chaussures et en extirpais des pieds meurtris que je déposais sur le sol froid.
Une course sous la pluie avec de telles bottes avait de quoi vous faire de beaux hématomes.
Toujours aussi grelottante, je guidais mes mains jusqu'à la ceinture de ma robe. La boucle glissa sans peine et la bande de cuir tomba au sol dans un cliquetis métallique. Je m'attelais ensuite aux rubans. Le dos de l'habit était fais à la façon d'un corset. Des lacets de satins s'entrecroisaient en découvrant ma peau blanche aux milles taches de rousseurs. Les boucles défaites, le col s'agrandit et tomba au creux de mes coudes. Je fis glisser le tissus plus bas, jusque mes hanches puis, aux chevilles.
Sous les rayons de la lune, j'étais si vulnérable. seulement couverte de sous-vêtement en dentelles blancs, je me hâtais de revêtir la blouse d'infirmière que j'avais trouvé sur l'une des chaises présentes dans la salle. La taille n'allait vraiment pas et sans pantalon, je ne pouvais m'empêcher de tirer sur le bas de ladite blouse qui ne m'arrivait qu'à mie-cuisse. Je n'avais absolument rien de l'infirmière sexy qui apparaissait souvent dans les vieux films clichés.
Occupée à contempler mon reflet, je sursautais vivement lorsqu'une porte vint à claquer. Sur le qui-vive, je ramassais mes affaires et m'approchais du couloir désert. Toutes les portes étaient fermées sauf une, celle de la salle d'anglais. Le professeur qui l'occupait habituellement n'oubliait jamais rien et rangeait tout avec la plus grande des précision, c'est pourquoi je fus très étonnée quand je reconnus la salle.
A pas de loup, je me faufilais dans la classe et refermais derrière moi. Les stores avaient été baissés et les chaises reposaient sur les tables. Mes affaires toujours serrées contre moi, je me décidais à les déposer sur le bureau vide, elles sécheraient durant la nuit. La fatigue ralentissait ma réflexion mais un souvenir resurgit soudain. A mon arrivée, je m'étais fais la réflexion que je ne pourrais aller dans aucune salle de classe car les portes étaient toutes fermées à cet étage.
Tout à coup, mon sang se figea dans mes veines. La porte derrière moi venait de s'ouvrir.
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