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Chapitre 46 - Fuir à tout prix

Amanda tira un coup sec sur le drap afin de s'assurer que le nœud était bien serré. Daniel referma l'armoire en secouant la tête d'un signe négatif. Ils n'avaient trouvé que deux draps à nouer bout à bout pour descendre environ cinq mètres. Mais si leur méthode fonctionnait ils seraient à nouveau libres. La jeune femme attacha l'extrémité de la corde précaire au pied du bureau puis jeta le reste par la fenêtre. Elle s'avança vers Daniel et lui caressa la joue :

— Je veux que tu y ailles le premier.

— Certainement pas. Tu as besoin de changer d'air.

— Si jamais les draps cèdent et que tu restes coincé en-haut ?

— Si jamais les draps cèdent et que toi tu restes coincée en-haut ?

— Ça n'arrivera pas. Descends ou je te jette par la fenêtre, plaisanta-t-elle.

Le jeune homme soupira. Il connaissait bien sa femme et savait parfaitement qu'elle avait toujours le dernier mot. Il l'embrassa, promettant qu'ils se retrouveraient en bas, puis s'approcha de la fenêtre.

— Daniel, ajouta-t-elle, embarrassée.

— Oui ?

— Désolée de m'être laissé aller tout à l'heure. Je n'aurais jamais dû céder aux larmes et pleurnicher comme je l'ai fait.

— Ce n'est rien, affirma le jeune homme dans la plus totale des incompréhensions. C'est normal, tes nerfs ont lâché, tu étais sous pression. N'importe qui aurait fait de même.

— Pas un militaire.

Daniel ne répondit pas à ceci. Il haïssait ce que l'armée avait fait d'Amanda, quelqu'un de renfermé qui ne laissait apparaître ses sentiments sous aucun prétexte. Heureusement, elle n'était militaire que depuis quelques années, pas suffisamment longtemps pour lui ôter toute sensibilité. Lorsqu'elle vantait les mérites des valeurs de l'armée, le jeune homme se contentait de faire le sourd et attendait que cet élan de patriotisme se dissipe. C'était peut-être la seule ombre qui planait sur leur mariage.

Daniel enjamba le rebord de la fenêtre, se coupant au passage à un débris de verre. Le sang coula sur son bras. Ses yeux évaluèrent la distance qui le séparait du sol. Sa tête se mit à tourner. Il ne se sentait pas capable de faire cela. Lorsqu'il envoya un regard plein de doutes à Amanda, elle dissimula ses propres craintes. Elle avait manqué de se briser le poignet en se jetant du haut du phare le soir du sacrifice, et elle souffrait encore beaucoup. Grimper le long d'une corde ne lui posait aucun problème, c'était un exercice courant à l'entraînement militaire, mais y parviendrait-elle avec une seule main ?


*


— Attendez ! s'exclama Annette en s'efforçant de parler le moins fort possible.

Jonathan et Frank stoppèrent leur course effrénée en direction des profondeurs de la forêt. Leurs regards se tournèrent vers le bâtiment d'où ils venaient de s'échapper. Accroupi sur le rebord d'une fenêtre du premier étage, un homme revêtant une toge blanche maculée de sang semblait chercher le courage de se laisser glisser le long d'une corde en drap. Jonathan fronça les sourcils et reconnut Daniel.


*


Le sol était là, à quelques mètres plus bas. La liberté. Les doigts du jeune homme se crispèrent sur l'étoffe. Il ferma les yeux et prit une grande inspiration. Rassurante, la main d'Amanda glissa dans son dos. Il se préparait psychologiquement lorsque son pied dérapa sur le bois de la fenêtre et il bascula vers l'extérieur.

De justesse, ses mains s'agrippèrent de toutes leurs forces aux draps. Ses muscles étaient contractés, ses jambes pédalaient dans le vide. Après quelques instants de panique, il parvint à stabiliser la situation. Il souffla. Ça allait marcher.

Soudain, un nœud dans le tissu se desserra. Amanda tenta de retenir la corde mais elle glissa douloureusement entre ses doigts et Daniel chuta sur plusieurs mètres. Il tomba sur le dos, recouvert par les draps qui lui tombaient dessus. Aussitôt, Jonathan, Annette et Frank le rejoignirent.

— Bon sang, Siler ! critiqua le colonel en retirant les tissus enroulés autour de la jambe du malheureux. A quoi vous jouez, là ?

— On a voulu s'évader.

— Ouais, ben vous regardez trop la télé. Et c'est quoi cette ravissante petite robe ?

— Le vêtement des initiés, expliqua Frank. Ils doivent le porter pendant trois jours en arborant une peinture de la croix de vie aux couleurs du sang.

— Ce n'est pas de la peinture, affirma gravement Daniel. Il s'agit réellement de sang.

— Les techniques évoluent apparemment. Celui qui se dit mon père manipule tout selon son arrangement. Il a instauré le rituel du sacrifice pour satisfaire ses envies de meurtre et de souffrance autant physiques que psychiques. Pour ce qui est du loup, nouveau symbole de Seth, je pense que c'est un moyen de rendre ses croyances plus plausibles et pratiques. Le Seth originel n'est représenté par aucun animal existant et...

— Oui, oui, oui, coupa Jonathan. C'est vraiment passionnant tout ça mais je vous rappelle qu'on est en fuite. L'alerte ne va pas tarder à être donnée et Amanda est toujours coincée là-haut.

— Je vais sauter ! annonça la jeune femme.

— N'y pense même pas, ordonna le colonel.

A peine avait-il terminé sa phrase que l'oiseau avait pris son envol. Daniel tenta de la rattraper et ils s'effondrèrent tous les deux à terre. Annette s'agenouilla pour s'assurer qu'ils allaient bien. Amanda se redressa aussitôt en retenant avec peine un cri de douleur. La chute n'avait fait qu'aviver la blessure de son poignet. Quant à Daniel, un deuxième atterrissage violent sur le dos le laissa cette fois cloué au sol.

— Lieutenant ! s'énerva Jonathan. Tu n'as jamais entendu parler d'une chose appelée « la hiérarchie militaire » et qui stipule que le rang de colonel est supérieur à celui de lieutenant ? Je suis ton supérieur alors tu obéis à mes ordres ! Est-ce que c'est compris, subalterne ?

— On ne bouge plus, conseilla le sergent Davis d'une voix sévère.

L'homme avait surgit au détour du bâtiment, escorté d'une demi-douzaine de soldats et pointant son arme en direction des fuyards.

— Baissez ce flingue sergent, demanda Jonathan.

— Je n'obéis qu'à Seth.

— Rectification. Vous obéissez à Bellhaie. Il est fou, il vous a piégé dans... Ah !

Le colonel n'alla pas plus loin dans son argumentation car une balle lui traversa la jambe. Il hurla et se laissa tomber par terre, se roulant de douleur sur le sol. Davis restait quant à lui impassible, le visage figé dans la colère :

— Fermez-la, profanateurs. Sethesh, premier disciple de Seth, le seul Dieu, saura vous punir comme il se doit.


* * *


Les prisonniers furent repoussés jusqu'au bureau du général Bellhaie. Cette fois, ils avaient les mains attachées dans le dos, les genoux au sol, et le canon d'un revolver dans la nuque. A la moindre agitation, la mort faucherait leur âme. Le général tournait comme un vautour autour des prisonniers en jouant avec un bibelot :

— Alors comme ça vous avez voulu nous fausser compagnie ? Vous auriez manqué le grand feu d'artifices final.

— Ben, en fait, on était juste sortis pour se dégourdir un peu les jambes, ironisa Jonathan.

Le général se pencha vers l'insolent avec un sourire narquois :

— Toujours aussi comique, colonel. Vous rirez moins le jour de la vengeance de Seth. Mais je m'occuperai de vous plus tard. J'ai d'abord un compte à régler avec des traîtres.

L'homme se tourna vers Daniel et Amanda. Son sourire s'effaça aussitôt. Un grognement rauque s'éleva et son regard se fit meurtrier :

— Vous avez trompé la vigilance du premier disciple de Seth. Vous vous êtes moqués du Dieu de la destruction et du chaos. Vous êtes indignes de porter les noms de Seti et Sethnefer, reprenez vos noms païens et ne levez plus jamais les yeux au ciel sous peine d'être aveuglés par la toute puissance de Seth ! Qu'on leur retire les toges rituelles et qu'on brûle ces vêtements profanés. Quant aux infidèles, ils serviront d'exemple dissuasif, ils seront sacrifiés à Seth et leurs âmes seront damnées à jamais.

Quatre soldats relevèrent le couple Siler et entraînèrent les deux jeunes gens hors du bureau. Le général Bellhaie s'assit ensuite sur une chaise en face de Frank :

— Fils, tu m'as déçu. Pourquoi cette trahison ?

— Tu n'es pas mon père. Tu es Sethesh et rien d'autre.

— Oui, je suis Sethesh. Je l'ai compris le jour où Seth a manifesté sa grandeur en faisant passer ta mère dans l'autre monde.

— Elle s'est suicidée parce que tu l'avais trompée ! Et ensuite tu as sacrifié ta maîtresse à Seth ! Seth n'existe pas ! C'est toi ! C'est toi ! Tu es Seth !

Un soldat assomma le jeune homme agité avec la crosse de son fusil. Il s'agenouilla ensuite devant Sethesh pour s'excuser mais ce dernier approuva le geste. Il ordonna qu'on enferme son fils dans la cave, de même que pour Annette à qui il n'avait rien de particulier à dire.



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