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Chapitre 45 - Échapper à la folie

Un cri étouffé se fit entendre. Annette redressa la tête. Jonathan délaissa sa rêverie. Soudain, la porte du placard-prison se mit à grincer et laissa une lumière électrique s'engouffrer dans la pièce noire. Une silhouette longiligne d'homme s'avança avec méfiance :

— Colonel Filips ? C'est vous ?

— Ça dépend pour qui.

— Je suis Frank Bellhaie.

— Ah oui, le fils du général. Eh ben, j'ai pas envie de vous voir.

— Je ne me considère plus comme le fils de l'homme qui vous a enfermé ici. Mon père est mort le jour où Seth est entré dans sa vie...

Frank ne trouva pas la force d'en dire plus.

— Qu'est-ce que vous voulez ? demanda Annette pour mettre fin au silence mélancolique du jeune homme.

— J'ai fait un rêve. Lisa Milton. Elle agonisait dans une cave sinistre et son seul désir était de vous voir en vie, vous, colonel Filips. Je me suis réveillé les larmes aux yeux et j'ai décidé de vous aider pour me faire pardonner des souffrances que j'ai pu causer à Lisa.

— Des souffrances ?! s'exclama Jonathan. Qu'est-ce que vous lui avez fait subir ?

— J'espère qu'elle me pardonnera un jour.

— Ça n'arrivera sûrement pas.

— Pourquoi ça ?

— Elle a quitté ce monde, lâcha sèchement le colonel. A présent, si vous voulez jouer au méchant qui se repent, faites-nous sortir d'ici.

— D'accord, répondit Frank, intimidé.

— Une dernière chose. Si tu parles à qui que ce soit de ce qui est arrivé à Lisa ou si tu poses des questions, je t'arrache la langue et je m'en fais un nœud papillon. Pigé ?

— Oui, monsieur.

— Dans l'armée, on appelle un officier par son grade.

— A vos ordres, colonel.

Annette donna un coup de coude à Jonathan puis rejoignit Frank près de la sortie :

— Ne faites pas attention à lui, il est de mauvaise humeur. Alors, comment s'échappe-t-on d'ici ?

— Suivez-moi, lui enjoignit le jeune homme sans oser soutenir le regard intense et plein d'animosité que lui lançait le colonel.

Les trois fugitifs franchirent la porte du placard et se retrouvèrent derrière un comptoir. Le soldat qui était censé monter la garde était lamentablement vautré sur le sol. Frank n'avait pas osé s'attaquer directement au tas de muscles, il avait tout d'abord discuté avec lui, le poussant à boire verre sur verre, et lorsque l'alcool l'avait totalement abruti il avait essayé de l'assommer avec une chope de bière. Malheureusement, le garde avait la tête solide et il lui était resté suffisamment de raison pour comprendre qu'on avait tenté de le berner. Dans son ivresse, il avait trébuché sur un tabouret et Frank l'avait définitivement mis hors course avec une bouteille.

Les évadés enjambèrent le corps du garde puis traversèrent la petite salle.

— Est-ce que vous savez où votre père a emmené Daniel et Amanda Siler ? s'enquit Annette.

— Ils ont succombé à Seth. Vos amis sont morts.

— Mais pas vraiment, n'est-ce pas ? C'est une métaphore ?

— Ils seront initiés par les Enfants de Seth. Trois jours sans aucun contact avec l'extérieur, baignés dans l'ambiance morbide de Seth. S'ils ne disjonctent pas, ce qui arrive rarement, ils seront considérés comme des traîtres et leur sang abreuvera Seth. Si au contraire ils deviennent fous, ils deviendront membres à part entière de la secte. Comme vous le voyez, Maxwell Bellhaie n'accepte que des fous à l'esprit malléable dans sa communauté.

— On doit récupérer nos amis.

— Pas question, ils vénèrent Seth.

— C'est stupide. Ils ont sans doute joué la comédie pour échapper au placard. Amanda n'aurait pas supporté un jour de plus dans cette prison macabre.

— Peu importe, c'est trop dangereux. Ils doivent être dans une chambre à l'étage. Si on veut s'en sortir il faut les abandonner.


* * *


Amanda était recroquevillée sur le lit, blottie dans les bras de son mari. Elle avait le regard fixé sur la porte tâchée de sang. L'odeur devenait de plus en plus insupportable et l'atmosphère irrespirable. Les mouches s'agglutinaient autour de la flaque aux rebords desséchés. Il y en avait de plus en plus. Mais d'où venaient toutes ces mouches ?

La jeune femme tourna la tête en direction de la fenêtre entrouverte par le haut. Daniel avait déjà tenté de l'ouvrir entièrement mais elle était bloquée. Pourtant, si ces stupides mouches parvenaient à passer, le cerveau humain devait lui aussi être capable de trouver une solution.

Amanda se leva et s'approcha de la vitre. Elle saisit fermement la poignée et l'agita dans tous les sens, tira sur la fenêtre avec la force de deux hommes, mais rien n'y fit. Elle s'empara alors de la chaise de bureau et fit voler la vitre en éclats. Daniel rejoignit aussitôt son épouse et lui prit les mains pour la calmer :

— Ça ne sert à rien. On est au deuxième étage.

— Je m'en fiche ! sanglota-t-elle en se dégageant les mains.

Le jeune homme rattrapa la belle par la taille, l'empêchant ainsi de se jeter par la fenêtre.

— Laisse-moi ! Si je reste là-dedans je vais devenir folle !

— Chérie, ne saute pas, s'il te plaît. Je te promets qu'on va s'échapper, mais soit patiente, il doit y avoir un moyen moins dangereux. Je refuse que tu risques ta vie une fois de plus.

Après un bref instant d'immobilisme, la jeune femme fondit en larmes contre le torse de son époux.


* * *


Frank s'arrêta brusquement. Jonathan et Annette le heurtèrent, n'ayant pas réagi suffisamment vite. Le jeune homme se retourna et mit un doigt sur ses lèvres en signe de silence. Il mima la présence d'un garde au détour du couloir puis fit comprendre aux deux évadés qu'ils devaient rester cachés ici. Frank sortit ensuite de l'ombre et interpella le soldat :

— Hé, Lazard !

— Tiens, Franky. Ça fait quelques jours qu'on t'a plus vu dans le coin.

— Euh, oui. Je... J'étais dans ma chambre, j'étais malade.

— Ah j'ai vu ça, oui. Pendant la cérémonie du sacrifice t'avais pas l'air dans ton assiette.

— Un coup de froid. Rien de grave. Tu peux aller te reposer, je prends le tour de garde.

— D'abord je veux que tu me racontes comment s'est passé le rituel de purification. Et en détails mon petit gars, exigea Lazard avec un clin d'œil.

— Non, pas maintenant.

— Fais pas le timide. T'as dû prendre ton pied avec la petite Lisa. Quelle bombe. Elle était bonne ?

A ces mots, le volcan entra en éruption. Jonathan se jeta sauvagement sur le soldat et le frappa jusqu'au sang. Heureusement pour l'infortuné Lazard, il se cogna la tête en tombant et perdit instantanément connaissance, ce qui lui évita de ressentir la douleur infligée par la folie furieuse du colonel. Quelle désagréable surprise il aurait en se réveillant. Annette et Frank eurent du mal à arrêter Jonathan, et lorsqu'il délaissa enfin Lazard sa colère se dirigea contre Frank. Il saisit le jeune homme à la gorge, prêt à serrer jusqu'à la mort. Les injures se mêlaient aux supplications et à la voix de la raison d'Annette :

— Colonel ! Nous avons besoin de lui pour quitter cet endroit !

Face à cet argument, Jonathan relâcha sa prise. Avant de laisser sa victime se relever, il lui envoya un dernier poing dans la figure.

— J'en ai pas terminé avec toi, espèce de salopard, menaça-t-il.

Frank se rassit, la main sur la gorge. Il toussa puis confia d'une voix enrouée :

— Je ne vous demande pas de me pardonner, non, ce que j'ai fait subir à Lisa est impardonnable. Je vous comprends. Mais essayez vous aussi de me comprendre. Mon père m'aurait tué si j'avais refusé. Il ne faut jamais s'opposer à ses ordres.

— Pourtant, c'est ce que vous faites en nous aidant à fuir.

Honteux, Frank baissa les yeux :

— Je n'ai pas eu le courage de le faire plus tôt. Ce n'est que lors de la cérémonie que j'ai réalisé à quel point mes actes étaient misérables. J'ai décidé de me prendre en main, comme Lisa me l'avait conseillé, et de défier les Enfants de Seth.

— Vous ne les avez pas défiés, contredit Jonathan. Vous les fuyez.

— Vous avez sûrement raison. Mais croyez-moi quand je vous dis que j'aurais préféré mourir plutôt que de faire ce que j'ai fait à Lisa. Sachez que c'était la souffrance morale la plus insoutenable que je n'ai jamais connue.

— Et j'espère que vous l'aurez sur la conscience jusqu'à la fin des temps.

— Calmez le jeu, messieurs, demanda Annette. Il faut quand même admettre que Frank a refusé de sacrifier le docteur Milton à Seth.

— Oui, et à cause de lui, c'est moi qui l'ai fait !

— Que dites-vous ? Vous me reprochez de l'avoir violée sous la contrainte alors que vous l'avez tuée de vos propres mains ? Mais quel amant ignoble êtes-vous donc ?

Les deux hommes s'apprêtaient à se battre une nouvelle fois lorsque des bruits de pas se firent entendre. Ils se dissimulèrent dans une petite pièce, traînant le corps inconscient de Lazard derrière eux. Un garde faisant sa ronde passa par là. Il marchait lentement, grognant à chaque pas. Tout d'un coup, il cessa de marcher. Jonathan se pencha un peu plus pour mieux voir dans l'entrebâillement de la porte. Le gros garde avait le regard rivé sur une tache de sang. Le colonel ferma les yeux, se sentant stupide d'avoir blessé Lazard à ce point, il s'était laissé emporter par la même folie que lorsqu'il avait tué Marchello.

C'est alors que le garde se pencha lentement en grognant d'inconfort, il passa le doigt sur la tache brunâtre qui avait déjà séchée puis jeta un œil inquisiteur aux alentours. Les trois fuyards retinrent leur respiration. De surcroît, Lazard revenait peu à peu à lui. Jonathan le renvoya sans tarder au pays des rêves en lui collant son poing entre les deux yeux. De son côté, le gros garde s'était redressé et s'éloignait tranquillement.

— Je crois qu'il va donner l'alerte, supposa Frank. Dépêchons-nous, on peut atteindre la porte de sortie avant que les renforts n'arrivent, c'est juste au fond du couloir.



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