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Chapitre 38 - Le choix de Seth

Au loin dans le brouillard matinal se détachait une lumière blanche, de plus en plus proche. Cela faisait près d'une heure que Lisa marchait sous la pluie sans que l'homme derrière elle ne lui laisse découvrir son visage. La pensée que Jonathan était peut-être mort, dévoré par le loup, traversa un bref instant son esprit et les larmes emplirent ses yeux, ses forces l'abandonnèrent. Les genoux de la belle plièrent sous le poids de son chagrin et elle s'effondra dans l'herbe humide.

— Relève-toi, ordonna l'homme en la tirant par le bras. On est presque arrivés.

— Lisa ! héla quelqu'un au loin.

La jeune femme releva la tête, c'était la voix bien-aimée de Jonathan qui résonnait dans la forêt. Immédiatement, l'homme l'attrapa par la taille et l'entraîna derrière un arbre en appuyant le canon de son arme contre la tempe de la prisonnière afin qu'elle se tienne tranquille et silencieuse. Le dos contre le torse du ravisseur, Lisa ne distinguait toujours pas les traits de ce dernier. Jonathan passa à quelques mètres d'eux, interpellant avec désespoir la jeune femme. Elle fut toutefois soulagée de le savoir en vie et lorsqu'il fut suffisamment éloigné elle se risqua à murmurer :

— Pourquoi agissez-vous ainsi ? Que vous ai-je fait ?

— Le loup t'a épargnée. Tu es peut-être l'élue, expliqua-t-il avec une sollicitude surprenante.

— Où m'emmenez-vous ?

— Tu le sauras bientôt. Maintenant avance, si tu coopères il ne t'arrivera aucun mal.

— J'ai l'impression de vous connaître, laissez-moi voir votre visage... S'il vous plaît.

L'homme s'était à nouveau enfermé dans un mutisme glacial et indifférent. Pourtant, quelque chose de triste émanait de lui. Sans lui permettre de se retourner, il la bouscula en avant, la faisant avancer en direction de la lointaine lumière blanche.

Ils évoluèrent entre les arbres pendant près d'une demi-heure puis arrivèrent à l'autre bout de la vallée, à l'opposé de la grotte. La lueur qui était visible dans tout le périmètre provenait d'un gigantesque phare. Celui-ci faisait partie du patrimoine de la région, bien que la mer fût à plusieurs centaines de kilomètres, et avait été construit à l'occasion d'un jumelage avec une grande ville portuaire de la côte atlantique. Il avait été exceptionnellement allumé aujourd'hui, en signe de deuil car le maire de la ville jumelle était décédé pendant la nuit.

Au pied du grand phare, un homme armé montait la garde. Il s'agissait du jeune soldat Lazard, la dernière recrue en date de la base. Ce dernier s'approcha d'un air serein, mâchonnant négligemment un chewing-gum tout en affichant un sourire stupide :

— Hé ! Frank, t'étais passé où ?

— Le général avait raison pour le loup. Je l'ai suivi, répondit l'homme dans le dos de Lisa.

— Mais dis-moi, ce serait pas le docteur Milton ? La petite Lisa, c'est ça ?

— Toi aussi tu es des leurs, constata la jeune femme avec résignation.

Lazard avait souvent discuté avec elle. En tant que neveu du général, l'amitié de ce dernier était précieuse. Pourtant, il avait toujours été poli et galant, à l'inverse d'aujourd'hui. Le soldat la saisit par le menton et proposa sournoisement :

— Si t'es gentille avec moi, je peux m'arranger pour que tu restes en vie.

— Plutôt crever, sale porc ! s'indigna-t-elle en lui crachant à la figure.

Lazard ferma les yeux, sans bouger. Un sourire figé sur les lèvres, il saisit fermement le bras droit de la belle et l'amena à son visage. Puis, tout en la fixant intensément du regard, il s'essuya sur la manche de sa chemise. Il rejeta ensuite son bras et la repoussa contre l'homme derrière elle :

— Surveille bien cette furie, Frank. Le général est dans le repère.

A quelques mètres plus loin, un imposant bâtiment de béton se dressait. Il était relativement ancien et délabré mais paraissait abandonné. Une fois devant la porte d'entrée, Lisa eut le temps de voir la main de son agresseur sur la poignée. Elle appartenait certainement à un homme jeune. Il s'appelait Frank. Sa voix lui était familière. Qui était-il ? La porte s'ouvrit sans le moindre bruit, laissant apparaître la bedaine du général Bellhaie. C'était ça ! Frank Bellhaie, le fils du général...

— Bien. Si vous êtes d'accord, et il vaudrait mieux que vous le soyez, je vais vous poser quelques questions, annonça le général Bellhaie en tournant calmement autour de Lisa, tel un requin encerclant sa proie.

On l'avait ligotée sur une chaise, au centre d'une immense salle vide. En face d'elle se tenait Frank Bellhaie. Grand, costaud, cheveux châtains et les yeux d'un bleu profond. Si la jeune femme n'était pas tombée dans le piège de l'amour elle aurait volontiers voulu de ce bellâtre. Il avait l'air faussement fier et sûr de lui, pourtant une indescriptible douleur emplissait son regard chaleureux. Il n'avait décidément rien de son père.

— Vous avez affronté le regard du loup ? demanda le général.

— Euh, oui, oui, répondit-elle sans bien comprendre, sortant tout juste de sa rêverie.

— Qu'avez-vous vu ? L'antilope ou le chacal ?

— Vous voulez parler du loup ? Enfin je...

— L'antilope où le chacal ? insista l'homme, agacé.

— J'ai eu la brève vision d'une antilope, j'ai dû rêver. Mais pourquoi voulez-vous savoir ceci ?

Le général ne prit même pas la peine de lui répondre. Il se retourna avec autorité vers son fils et donna ses directives :

— Frank, annonce aux fidèles que Seth a choisi. Son règne viendra dans quelques jours, à la prochaine pleine lune.

— Oui, mon général, acquiesça-t-il sur un ton résigné et contrit.

Quelle étrange façon de communiquer entre un père et son fils. Le jeune homme lui adressait la parole comme s'il n'était qu'un simple soldat sous ses ordres. Avant de quitter la pièce, il alla même jusqu'à s'incliner pour marquer son respect.

Plus tard, lorsque Frank fut parti, le général se retourna brusquement vers Lisa et lui décocha un poing en pleine mâchoire :

— Voilà. Je dois vous dire que ça soulage, se confessa-t-il. J'ai eu envie de faire ça depuis le premier instant où je vous ai vue. Votre tête ne me revient pas.

L'homme se remit à faire une ronde autour de sa prisonnière, tel un vautour :

— J'ai appris, grâce à des espions au sein de l'OESA, que vous étiez vous-même une espionne. Envoyée par l'état-major, de surcroît ! Si vous n'étiez pas venue fourrer votre nez dans des affaires qui ne vous regardent pas, je ne me retrouverais pas dans cette situation... Le colonel Filips était si désespéré depuis sa rupture avec le lieutenant Siler que j'étais prêt à le faire sacrer fils de Seth, il aurait cédé sans protester. Et maintenant... Je suis presque déçu que le grand Seth vous ait choisie, vous, une misérable, une infidèle.

— Je suis sincèrement désolée, si j'avais su... mentit-elle dans l'espoir de sauver sa vie. Oh, je n'aurais jamais dû accepter cette mission secrète. Pourquoi ne me suis-je pas contentée de mon poste dans cet institut de recherche à Paris...

— La gloire, répondit le général, songeur. La reconnaissance, un poste important, le frisson de l'aventure... Je connais ça...

— Laissez-moi m'en aller. Je vous promets de remonter à Paris sans rien révéler sur vous et... enfin, votre religion. Vous n'entendrez plus jamais parler de moi.

— Impossible. Seth a jeté son dévolu sur vous. Et je prendrai plaisir à me venger pour ce que vous m'avez fait subir.

— Non attendez !

Mais il était déjà trop tard, le général s'éloigna d'un pas lourd, ouvrit la porte et disparut dans la lumière éclatante du soleil matinal qui avait vaincu la brume et les nuages. Lisa se retrouvait à présent seule contre la fatalité et contre les lubies d'un Dieu intraitable.



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