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Chapitre 18 - Dans le piège

Le taxi s'arrêta dans la grande avenue et déposa Lisa. De là, elle s'engagea dans la petite ruelle sombre au fond de laquelle s'élevait l'immeuble de Jonathan. Elle apercevait au loin la moto du colonel simplement garée à côté de la porte d'entrée, et non à l'abri dans le garage comme d'habitude. Peut-être envisageait-il d'emmener la jeune femme faire un tour.

Elle monta les quatre-vingts marches d'escalier jusqu'au dernier étage puis sonna à la porte de l'appartement du colonel. Celui-ci la fit entrer, quelque peu inquiet et préoccupé. Il la débarrassa de sa veste puis lui proposa de s'asseoir sur le canapé le temps qu'il aille chercher des boissons. L'Italien l'attendait dans la cuisine. Quant à Marc, qui ne supportait pas l'idée qu'on puisse faire du mal à sa Lisa, il avait été ligoté sur une chaise et bâillonné. L'Italien déposa un flacon sur la table puis tendit un chiffon à Jonathan.

— Fais respirer ça à ta copine. Un petit somme ne lui fera que du bien, affirma-t-il en tapotant le crâne de Marc.

Le colonel saisit l'objet à contrecœur. Maintenant qu'il avait revu Lisa il s'en voulait de l'avoir dénoncée. Elle avait l'air si douce, aimable et vulnérable. Ce n'était plus la même personne que celle qui hantait ses rêves, celle qui s'était moquée de lui et qui l'avait trompé. Il ne pouvait pas croire que cette charmante apparition était le monstre de ses souvenirs. Sans doute avait-il rêvé, imaginé ce comportement inquiétant de la part de la petite reine, peut-être n'était-elle que la victime de son imagination de vieux militaire paranoïaque. Mais il était trop tard pour reculer. Sa propre vie était en jeu et il ne tenait pas encore à Lisa au point de se sacrifier pour elle. S'il s'agissait d'Amanda il n'hésiterait pourtant pas un seul instant à la sauver.

L'Italien alla se servir un verre de bière tandis que Jonathan retourna dans le salon sans faire de bruit. La jeune femme était assise sur le canapé qui tournait le dos au colonel, ce serait plus simple s'il n'avait pas à soutenir le regard irrésistible de la belle. Mais le sort s'acharnait décidément contre lui. Il éprouva bientôt une sensation lancinante dans le bas-ventre. La divine Lisa était là, à portée de main, et il ne pouvait s'empêcher de la désirer à nouveau. C'était une torture invivable. Il avait une irrépressible envie d'elle mais n'éprouvait que haine à son égard. De plus, la menace pesant sur sa propre vie le contraignait à se ranger du côté de ses ennemis et à sacrifier la personne dont le corps lui était devenu indispensable. Que de sentiments contradictoires qui martyrisaient son esprit.

Soudain, Lisa passa la main dans sa nuque. Le colonel resserra les lèvres, cette gorge, ce cou... C'en était trop. Il ne résista pas et posa à son tour la main sur la nuque de la jeune femme. Elle ne se retourna pas, mais cela n'aurait rien changé si elle avait su ce qui l'attendait, seule contre deux hommes elle n'aurait pas pu s'échapper. Elle pencha la tête de côté, de manière à reposer sa joue sur la main de l'homme. Il ravala sa salive, se contraignit à oublier la sensation devenue à présent douloureuse dans son bas-ventre, puis il pressa le chiffon humide à l'odeur pénétrante contre le nez et la bouche de la jeune femme.

Elle se débattit faiblement, ne comprenant pas ce qui se passait. Afin de la maintenir en place, et sachant qu'ainsi elle perdrait plus rapidement connaissance et souffrirait moins de la panique, Jonathan enjamba le dossier du canapé et la serra contre lui. Le nez dans ses cheveux si doux, les yeux fermés, il se remémora les quelques instants de bonheur passés avec elle. Lorsqu'elle fut assoupie, il jeta le chiffon au loin et se secoua comme s'il avait des frissons tout le long du corps. Cette odeur lui faisait tourner la tête. Une minute de plus et il s'évanouissait lui aussi. L'Italien arriva quelques secondes plus tard. Il prit le visage de la belle endormie dans une main puis fit glisser l'autre le long de son corps inerte :

— Quelle merveille. J'espère qu'elle coopérera, ça serait dommage d'abîmer une telle réussite de la nature.

— Une fois qu'elle vous aura appris ce que vous voulez savoir, vous... vous la relâcherez, n'est-ce pas ? demanda Jonathan, bouleversé.

— Je lui rendrai sa liberté... le jour où tu verras un éléphant rose survoler la tour Eiffel. Tu crois quand même pas que je vais me débarrasser d'une beauté pareille ? Elle a un corps de déesse, quel abruti n'en profiterait pas ?

Le colonel ne répondit pas. Il baissa les yeux sur la petite reine allongée contre son torse. L'Italien avait raison, quelle merveille. Comment avait-il pu la trahir de la sorte ? Mais à quoi bon regretter ? Les dés étaient jetés et les espions lui faisaient dorénavant plus ou moins confiance. Sa vie était sauve, voilà tout.

— Je vais détacher junior. Tu portes la nana et ensuite on va jusqu'au repère du boss, planifia l'Italien.

— Le boss c'est... le Maître ?

— Nan ! Tu délires ? Le Maître veut pas se salir les mains, il est dans la capitale je crois. Le boss est juste un de ses nombreux bras droits. En fait, l'OESA fonctionne comme une entreprise.

— L'OESA ?

— Organisation d'Espionnage des Secrets de l'Armée. Tu débarques d'une autre planète ou quoi ?

— Oh, je vois. Et je suppose que le Maître est très... discret. Il ne révèle pas son identité à n'importe qui.

— Non mon pote, confirma l'Italien. Alors si tu comptais faire de l'espionnage pour le compte de Bellhaie c'est raté.

— Non ce n'est pas ça, je... suis juste curieux.

Inutile de préciser à quel point Jonathan fut déçu. Il prit Lisa dans ses bras puis suivit l'Italien et Marc, à qui on avait toujours pas ôté son bâillon, dans une vieille voiture datant à première vue de la préhistoire. C'était le début de son voyage en enfer, un aller simple...


* * * * * *


Daniel et Amanda avaient été enfermés entre quatre murs gris sans la moindre explication. Ils se gardèrent d'émettre leurs hypothèses pour l'avenir plus inquiétantes les unes que les autres, la peur était déjà bien assez présente dans leur tête. Ainsi, durant cinq longues heures, pas un mot, pas un son, ne s'échappa de derrière la porte métallique qui retenait le couple prisonnier.

La jeune femme s'était assise sur la table poussiéreuse et laissait balancer ses jambes dans le vide, le regard plongé dans l'obscurité du fond de la pièce, tandis que sa seconde moitié avait préféré l'angle faisant face à la porte qu'il fixait intensément, craignant de la voir s'ouvrir mais espérant également que quelqu'un vienne mettre un terme à cette interminable attente. Il était un peu plus d'une heure du matin lorsqu'une clef tourna enfin dans la serrure. Daniel se leva en joignant nerveusement les mains dans son dos. Au contraire, Amanda resta assise et ne daigna même pas saluer le général Bellhaie lorsqu'il arriva escorté de trois gardes, dont le sergent Davis.

— Lieutenant, docteur, salua le général avec un mouvement de la tête. Vous me décevez beaucoup tous les deux.

— Mon général, je peux vous expliquer, se justifia Daniel en articulant clairement malgré la panique qui avait envahi tout son être.

— Ce n'est pas la peine de gaspiller votre souffle, docteur Siler. Vous en aurez bien assez besoin au fond de l'étang qui vous attend.

Le jeune homme resta muet. Pour lui, tout était terminé. L'espoir l'avait quitté en un éclair.

Soudain, Amanda sauta au bas de la table puis se jeta sur le sergent Davis avec l'intention de lui dérober son arme. Elle le plaqua violemment contre le mur puis, avant que le général et les deux autres soldats n'aient eu le temps de réagir, les menaça avec un revolver prêt à tirer. Elle se trouvait devant la porte ouverte de la cellule, les autres à l'intérieur et à sa merci. Elle s'apprêtait à ordonner qu'on les laisse, elle et son mari, quitter la base lorsque la crosse d'un fusil s'abattit avec force sur son crâne.

Au bout du couloir, le soldat Barvstovsky avait remarqué ce qui se passait et était intervenu. La jeune femme laissa échapper un faible cri de surprise puis s'effondra sur le sol dur de la cellule. Daniel dut se retenir de courir auprès d'elle sous peine de subir le même traitement. Il resta debout dans le fond de la pièce en faisant de son mieux pour rester en équilibre sur ses jambes flageolantes. Il éprouva bientôt d'horribles sensations, un feu infernal qui rugissait depuis le plus profond de ses entrailles, un boulet dans son estomac, des sueurs froides le long du dos et une fièvre volcanique. Il lui semblait que la cellule tournait autour de lui et s'il ne s'était pas à cet instant assis sur le lit il aurait lui aussi perdu connaissance.

Le sergent Davis souleva Amanda puis la transporta hors de la cellule. L'ultime étincelle d'espoir quitta le cœur de Daniel, il sombra dès lors dans la dépression la plus profonde. Ce fut comme si son âme s'était repliée dans la partie la plus reculée de son être. Plus aucun bruit, plus aucune sensation ni émotion ne perça la solide carapace qu'il s'était constitué. Il ne se rendit même pas compte qu'on l'avait installé à l'arrière d'une camionnette, un boulet au pied. Le véhicule se dirigeait vers l'étang que les militaires de la base appelaient plus communément la porte de Satan...



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