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Chapitre 15 - Fossoyeurs

Aux alentours de dix-huit heures, le général Bellhaie convoqua dans son bureau une demi-douzaine de personnes dont Amanda, Lisa et Jonathan. Ce dernier traversa le couloir en passant à côté de celle qui n'avait désormais plus de place dans son cœur sans même la voir. Il prit Lisa dans ses bras et l'embrassa passionnément comme s'il ne l'avait plus vue depuis des mois.

C'en était trop pour la séductrice. Elle n'avait pas la force de résister plus longtemps, elle avait jusque là cru mener la danse mais Jonathan avait fait d'elle sa captive. Elle l'entraîna avec empressement dans une petite pièce de stockage avec la ferme intention de s'abandonner aux plaisirs de la chair encore une fois. Le colonel ne posa pas la moindre résistance et se laissa volontiers abuser...


*


— Et que ce soit fait proprement, ordonna le général Bellhaie à la fin de la réunion.

Il était dix-huit heures trente lorsque Jonathan et Lisa se présentèrent enfin devant le bureau. Le général était enragé et alla même jusqu'à menacer de les licencier, ce qui équivalait tout bonnement à la peine de mort entre les murs de cette base. Il refusa de résumer le contenu de la réunion, leur assurant qu'ils n'avaient qu'à suivre l'équipe du capitaine Bilware et qu'ils verraient les détails ensuite.

— Bilware ! interpella Jonathan en poursuivant ce dernier dans les couloirs.

— Oui, mon colonel ?

— Précisez-moi l'objectif de cette mission.

— Nous allons à un enterrement.

— Un... Qu'est-ce que c'est que cette blague idiote ?

— Je vous conseille de mettre de vieux vêtements, mon colonel, ça va tacher !

Le capitaine s'en alla sans rien dire de plus, laissant ainsi Jonathan seul au milieu du passage, dubitatif. Lisa le rejoignit alors en promenant une main sensuelle dans son dos :

— On va creuser la tombe de Malone... lui murmura-t-elle à l'oreille sur un ton d'impatience.

Elle s'éloigna ensuite vers sa chambre. Le colonel resta quant à lui au même endroit encore cinq bonnes minutes, sans avoir aucune réaction.


*


Une camionnette déposa l'équipe de huit personnes à l'entrée d'une forêt. La nuit était déjà tombée et les arbres avaient l'aspect de spectres macabres. Très mal à l'aise, Jonathan serra Lisa contre lui :

— Ça va ? Pas très rassurant comme endroit, hein ?

— Je trouve ce lieu fantastique, confia la belle en se dégageant de son étreinte.

— Quoi ? Oh, tu veux plutôt dire fantasmagorique, c'est ça ?

— Non, fantastique. Sombre, froid, réconfortant.

Elle leva la tête et les bras vers le ciel. La lueur des étoiles qui se reflétait dans ses yeux fascinés et fascinants lui donnait un air effrayant. Qu'avait-elle dit ? Que ce lieu était réconfortant ? Réconfortant ! Jonathan en avait la chair de poule. Cette vision irréelle de Lisa s'offrant aux cieux enténébrés, ce petit sourire en coin qui étirait admirablement ses lèvres entrouvertes, et ces deux canines légèrement plus longues que les autres dents... Le colonel éprouvait un malaise, une sensation abominable martyrisant ses entrailles, un bourdonnement dans les oreilles... Puis plus rien, le néant...


*


Jonathan ouvrit lentement les yeux. Il était allongé dans l'herbe, Lisa penchée au-dessus de lui. Elle souriait d'une manière indescriptible, une légère teinte d'arrogance dans le regard, et de satisfaction aussi. L'homme se rassit, la main sur le front. Les six autres militaires l'entouraient également, anxieux.

— Tu te sens bien ? demanda Lisa.

— Qu'est-ce qui s'est passé ?

— Vous avez perdu connaissance pendant un bref instant, mon colonel, informa le capitaine Bilware.

Jonathan se releva en refusant l'aide que lui proposait Lisa. Il était toujours dans le même endroit sordide, face à la forêt éclairée par la seule lueur de la lune. Au loin, on percevait le hurlement des loups.

— Mon colonel, intervint le capitaine Bilware, il faut que nous commencions le travail.

— Oui, allez-y. Je vous rejoins dans deux minutes.

Le colonel était à présent seul. C'était la sensation la plus étrange qu'il n'avait jamais éprouvée. Il se sentait menacé. Un étrange sentiment de peur l'envahissait peu à peu. Sa mâchoire était crispée, ses poings si serrés que les ongles lui entaillaient la paume des mains. Il ressentait un énorme trouble en lui et ne parvenait pas à définir la cause de cet émoi. C'était comme si quelque chose voulait le mettre en garde contre... contre quoi ?


*


— Coucou !

Jonathan sursauta, il avait frôlé la crise cardiaque lorsque la main de Lisa s'était subitement posée sur son épaule. La jeune femme avait surgi de nulle part en sautillant gaiement. Elle était d'excellente humeur, en pleine forme, tout le contraire du colonel. Cet environnement obscur l'avait comme ressourcée.

— Ils sont en train de creuser. Et comme il a plu toute la journée ils pataugent dans la boue, les pauvres.

Elle se mit à rire. Un rire joyeux qui invitait à faire de même. Mais l'homme ne réagit pas. Il restait immobile, les yeux rivés sur les petits poignets de Lisa. Elle gesticulait dans tous les sens, énergique, et il suivait avec convoitise les gestes gracieux des deux petites mains. Il concentrait toute son attention sur leurs mouvements, plus aucun élément extérieur ne l'atteignait. Il ne percevait même plus les mots que prononçait Lisa d'un ton enjoué.

Une colère noire émergea alors du néant et le submergea. Ne se contrôlant plus, le colonel saisit fermement les deux poignets de la belle. Elle se tut. Un léger sourire apparut sur son visage d'une blancheur extrême due à la luminosité de la lune.

Jonathan resserra son étreinte sur les fins poignets, il ignorait cependant pourquoi il agissait de la sorte. Son inconscient semblait savoir ce qu'il refusait de voir. Deux volontés opposées se battaient en lui. L'une désirait Lisa à en mourir, tandis que l'autre donnerait tout pour mettre fin aux jours de cette diabolique ensorceleuse. Elle fit un pas vers lui, l'œil lubrique, une invitation à l'embrasser, mais il relâcha ses mains et recula, éperdu :

— Arrête ce petit jeu.

Feignant de ne pas comprendre, elle s'avança encore, prédatrice :

— Mais quel jeu, mon chéri ?

Cette fois il ne recula pas. L'odeur lancinante des cheveux de la jeune femme l'immobilisa. Il inspira profondément et ne put que se soumettre. L'un et l'autre s'appartenaient, étant tous les deux à la fois le maître et l'esclave.

— Ne te fatigue pas, souffla Lisa presque comme une menace. Tu ne peux pas me résister et tu le sais bien. Même si j'étais la personne que tu haïssais le plus au monde tu ne pourrais pas t'empêcher de me désirer.

Et elle avait raison. Jonathan redoutait celle que son corps réclamait. C'était la pire des tortures qu'un homme puisse endurer mais, entraîné par la belle sur le sol humide du sous-bois, il abandonna toute résistance et la laissa mener ce jeu cruel et cynique.



Pendant ce temps, à l'abri des regards curieux, six soldats sous le commandement du capitaine Bilware creusaient péniblement un trou entre les arbres de la forêt dense. La tombe était destinée à faire disparaître le cadavre du sergent Malone. Le corps inerte de ce dernier reposait sur un brancard en pleine pluie, tout près de l'endroit où Lisa assouvissait son désir irrépressible de domination. Ce qu'elle voulait, quand elle le voulait, tel était le mantra ambitieux qui guidait l'existence de la jeune femme.

Amanda était recouverte de boue de la tête aux pieds, de plus le travail qui lui avait été confié la répugnait. Elle se trouvait dans le fond de la fosse et, pataugeant dans la gadoue, elle tentait de creuser encore un peu plus profondément depuis déjà une demi-heure. Lorsqu'à l'aide de sa pelle elle envoya à l'aveuglette de la terre par-dessus son épaule, le capitaine Bilware eut la malchance de se trouver juste derrière elle. Ce fut le début d'une singulière mais féroce bataille de boules de boue.

Lisa apparut derrière un tronc d'arbre au beau milieu de la lutte et eut droit elle aussi à un pâté de terre humide dans le cou. Cela ne l'aurait pas dérangé, et l'aurait même amusée, si ce qu'elle considérait comme un affront n'était pas venu d'Amanda. Sa seule réaction fut de s'éloigner vers la camionnette, mais elle ruminait déjà sa vengeance intérieurement. Elle allait bientôt attirer Daniel dans ses filets et se débrouiller pour que son épouse le prenne en flagrant délit d'adultère. Lisa en riait d'avance. Quel bonheur que le malheur des autres. En détruisant la vie d'autrui elle donnait un sens à la sienne et avait la preuve qu'il était possible de souffrir au moins autant qu'elle.

Le regard vide de toute expression, Jonathan rejoignit ses collègues et se mit au travail tel un zombie. Il demeura muet comme une carpe, profondément meurtri dans son esprit. Amanda tenta de comprendre pourquoi il avait l'air si maussade mais il ne parvint à articuler aucune réponse cohérente. Et pour dire quoi, de toute façon ?

Il se contenta d'admirer le jeune lieutenant. Elle avait l'air de s'inquiéter sincèrement pour lui. Ses états d'âmes l'intéressaient, elle au moins, tout l'inverse de Lisa qui ne songeait qu'à elle-même. Il ne comprenait pas comment il avait pu cesser d'aimer ce charmant petit bout de femme pour une personne aussi mentalement dérangée et dangereuse que Lisa Milton.

Aux alentours de trois heures du matin, le corps de Malone fut définitivement enterré. Tout ce qu'il pouvait savoir sur le mystérieux Maître était mort avec lui.



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