Brooklyn Technical New York

Lee-June's point of view

Je fermai la porte de mon casier, après avoir récupéré mes cours de l'après midi. Les couloirs étaient bondés, difficile de circuler parmi tout ce monde. Je cherchai Amber des yeux, mais ne la trouvant pas, je me dirigeai finalement vers la porte de mon rendez-vous psychologique.

Qu'allai-je raconter ? Que j'entendais des voix, le sol tremblant au même moment ? Que j'avais sûrement des pouvoirs magiques ? Je pouvais néanmoins dire la vérité, par rapport au harcèlement.

En y pensant un souvenir me revint :

Debout face au tableau, je tentai de résoudre une équation, le crayon à la main. Fixant le plateau blanc attaché au mur, mon cerveau criait la réponse, comme une évidence. Pourtant je ne parvenai à rien.

Ces murmures étaient toujours présents, invisibles aux oreilles du monde, audibles dans mon esprit. Les bruits environnants étaient comme réduits par rapport à ceux-ci, tels des sifflements. Mes yeux regardaient le mur, mon esprit errait dans un autre monde.

Soudain, une voix cria mon prénom. Je sursautai, chancelant violemment vers le sol, me rattrapant finalement de justesse. Clignant des yeux, je me tournai vers la voix qui m'appelait. Je croisai le regard du professeur, furieux. Je baissai les yeux, honteuse d'avoir été distraite.

Il réitéra sa demande quant au problème affiché sur le mur et attendit. Je me retournai, écrivant lentement au tableau ma réponse, faisant couiner le crayon. Aussitôt des sons plaintifs sortirent de la bouche de tous les élèves.

Je me détournai du tableau afin de voir la réaction du maître de classe. À la place, les élèves se plaignaient de ma stupidité et de mon manque de respect envers la classe. Ne disant rien, je revenai à ma place.

- Voilà Mademoiselle Stark, vous voyez quand vous voulez ! Soupira-t-il.

- Eh Stark, tu te crois plus maligne que tout le monde ? Mais t'es même pas capable de résoudre une équation en deux secondes. Chuchota un garçon à ma droite. Je suis sûr que ton cher papa l'aurait résolu tout de suite ! Tu es sûre que t'as pas été adopté ? Reprit-il, provocateur.

- Ça se trouve t'as piraté son identité et t'as volé son nom ! Quoi que, t'as pas l'air si intelligente ! Même pas foutu de résoudre un problème ! Continua une fille.

- Ton pseudo père a quand même réussi à se construire une armure et toi t'es capable de quoi ? Sais-tu au moins combien font trois plus trois ? Pouffa un autre.

- Tu ferais mieux de retourner dans ta casba si t'assumes même pas ton intelligence ! Stark Stark Stark ! Mon cul oui ! Et ma mère c'est la Reine d'Angleterre ! Reprit le premier.

Je fixai un point face à moi, me répétant que je devais être forte et courageuse, comme mon père. Mais je n'étais pas une héroïne, simplement une élève, qui ne savait pas ce qui se passait dans sa tête et dans son corps. Entendre tout ça, ces paroles qui n'étaient peut être pas des injures, mais qui atteignaient mon cœur comme un poignard ouvrant une plaie béante.

J'avais mal au cœur, mal dans mon âme, dans ma tête. Je ne savais comme décrire ce que je ressentai. C'était violent, blessant, méchant !

Pourtant, ma seule arme contre tant de mots, tant de haine invisible, était le silence. Et mon corps s'exprimait à travers les larmes, inaudibles aux oreilles comme dans ma bouche. Je pleurai sans émettre un seul son, m'empêchant de respirer, comme si vivre était pour moi un fardeau.

Mon père m'avait offert l'intelligence. Ma mère, la timidité et l'hypersensibilité. Intelligente ? Vraiment ? J'en doutai, de moi, de mes capacités intellectuelles, comme physiques, je doutai de tout. Je me sentai faible, nulle, moins que rien. Je ne servai à rien, n'étant même pas capable d'être comme mon père.

Et ce qui m'arrivait depuis quelques mois ne m'aidait pas. En fin de compte, les éléments déclencheurs de tout cela, c'était ces voix et ce trouble en moi.

~ ~ ~

La sonnerie me ramena à la raison, alors que j'étais déjà face à la psychologue. Elle se tenait droite de l'autre côté, attendant patiemment. Croisant son regard, je soupirai longuement comme pour évacuer toutes les tensions que ce souvenir avait fait resurgir.

Elle m'invita à entrer et à m'asseoir sur le pouf de mon choix. Puis elle fit de même avant de poser ses iris sur moi.

- Bonjour, moi c'est Madame Wilth ! Commenca-t-elle. Tu dois être Lee-June ?

J'acquiescai simplement.

- Très bien. Je suis la psychologue du collège. Donc ce qui sera dit dans cette salle, n'en sortira jamais, je te le promets.

Je la fixai toujours sans rien dire.

- Pour commencer, je vais te laisser parler. Si ça peux t'aider, tu peux me parler... De ta famille, comment se passe l'école, et surtout ce qui t'amène ici.

J'inspirai et expirai plusieurs fois afin de calmer mes pulsions cardiaques, me faisant mal au crâne.

- Vous devez savoir qui est ma famille ? Je n'ai pas envie qu'on me prenne pour une folle.

- Lee-June, tu sais, avec tout ce qui s'est passé depuis deux mille douze, plus rien ne m'étonne !

- Bien vu ! Remarquai-je en me détendant légèrement. Je... J'entends des voix et... C'est bizarre. Et...

Je lui parle des tremblements de terre ? Qu'ils ont un lien avec ces voix ? Que ça viendrait de moi ? Non ! Ils m'enverraient dans un laboratoire pour me faire passer des tests.

- Les autres me narguent quand je n'arrive pas à répondre aux questions des professeurs.

- Le cours de science par exemple ? Me questionna-t-elle calmement.

- En l'occurrence !

- Que te disent-ils pour que tu sois autant hésitante à me le dire ?

- Je... Je ne sais pas si j'ai besoin d'en parler ou si c'est simplement le principe d'en parler parce que je suis avec une psy ou si c'est... J'en sais rien ! Lancai-je.

- Tu peux prendre le temps qu'il faut, je suis là pour ça. Parler aide à évacuer. Il ne faut jamais garder le poids d'un mensonge ou d'une vérité que l'on cache sur le coeur. Vider son sac en gros !

- Je ne peux pas le dire à mes parents, susurrai-je entre mes lèvres.

- Comment ?

- Pardon je... Je parlais à moi même ! Finis-je par dire. Je... Je crois que je vais y aller, merci pour votre temps ! M'exclamai-je en me levant.

- Attends, ce n'est pas finit ! Il nous reste encore...

- Bonne fin d'après midi Madame ! Glissai-je avant d'ouvrir la porte et de sortir.

~  ~  ~

La sonnerie annoncant la fin des cours retentit, je me précipitai en dehors du cours de français, après avoir rassembler mes affaires dans mon sac à dos.

Je me dirigeai pour la quatrième fois de la journée jusqu'à mon casier afin de ranger mes cours inutiles pour la maison et gardait ceux pour les devoirs.

En refermant la porte, je tombai sur le visage d'une fille. Sursautant de surprise, je finis par me détendre voyant que c'était Amber.

-  Salut Lee ! Je fais si peur que ça ?

-  Salut Amb'! J'ai passé une mauvaise journée, désolée ! Soupirai-je longuement.

-  Encore ces abrutis qui se croient plus intelligent avec leurs remarques ? Les écoute pas ! Ce sont des imbéciles ! Ils savent pas qui ils ont devant eux. Une fille brillante, remarquable, intelligente, généreuse et drôle. Déclara-t-elle.

-  Ouais bah je commence à croire que tout ça est faux... Grommelai-je en partant vers la sortie, suivie de mon amie.

-  Comment ça ? S'exclama-t-elle. Arrête de te sous-estimer ! Tu es super...

-  Amber stop ! La coupai-je. Tu sais quoi ?

-  Non mais je vais pas tarder à le savoir ! Fit-elle en riant doucement.

Je la gratifiai d'un regard exaspéré avant de reprendre sous son air désolé.

-  Tout ça c'est... En fait, depuis... Hésitai-je beaucoup.

Je dois lui dire ou pas ? C'est mon amie ! Mais elle va me prendre pour une folle. Comme la psy, elle ne fait pas de tête bizarre. Pourtant Madame Wilth, ça se voyait dans ses yeux.

-  Laisse tomber ! Lancai-je en accélérant le pas alors qu'elle me suivait.

-  Quoi ? Pourquoi tu commences et après tu te braques ?! J'ai rien dit de méchant ! S'écria Amber. Si ça peut t'aider, je m'excuse d'avoir fait cette remarque. Reprit-elle.

Je m'arrêtai puis me tournai lentement pour lui faire face. Elle posa une main sur mon épaule et m'encouragea d'un regard.

-  OK ! Soupirai-je. Mais pas ici ! Ajoutai-je avant de prendre sa main et de l'emmener en courant à l'extérieur de l'école.

~  ~  ~

Assise dans une position inconfortable, je fixai un point devant moi. Mon amie près de moi me regardait sans bouger. Nous étions dans une grotte. Ou plutôt un espace qui y ressemblait, au milieu d'un parc.  Sans la dernière phrase, cela aurait fait "je suis dans un film".

-  Bon, tu comptes me dire ce que tu avais à me dire ou tu restes à regarder le vide ? Commenca Amber.

-  Très bien... Je... Hésitai-je à nouveau.

-  Lee, pourquoi tu hésites tant ? Je suis ton amie !

-  Si je te le dis, tu vas me prendre pour une folle ! Avouai-je.

-  Dis toujours ! Encore une fois...

-  Tu es mon amie. Coupai-je.

Après plusieurs secondes, je repris la parole.

-  Depuis un bout de temps, je... Je ne sais pas ce qu'il se passe chez moi. Je... J'entends des voix. Ou des murmures, enfin je sais pas trop comment le décrire. Et chaque fois que... Quand ça se produit, mon crâne fait comme un... Comme si on m'envoyait des artifices dans mes oreilles et dans ma tête. Ça brûle, ça hurle ! Et... Ça fait mal ! Et au même moment, le sol se met à trembler.

-  Tu es en train de me dire que... T'es un genre de médium ? Ou un mutant ?! Tu communiques avec les morts ? Ou alors t'es télépathe ! Tu sais comme... Comment il s'appelle déjà ?

-  Charles Xavier ! Soufflai-je.

-  C'est ça ! Imagine que t'es comme comme lui, ce serait trop cool ! S'excita-t-elle.

-  Amb' arrête ! Imagine que tu entends des milliards de voix à la fois, que tu sens leur souffrance, que tu vis leurs émotions, que ça te ronge de l'intérieur, que tu sais tout de leur vie... Ce serait insupportable !

Je sentais son regard sur moi et je n'aimais pas ça.

-  Ça veut dire que t'es un super héro ? Comme ton père ? Finit-elle par dire.

-  Mon père n'est pas... Si c'est un héro mais... Il n'a pas de... C'est juste un humain, avec des capacités intellectuelles hors du commun, qui s'est fabriqué une armure pour sauver sa peau et ensuite sauver le monde et sa civilisation. Mais il n'a pas de... Super... Pouvoirs.

Sur cette dernière phrase, la conversation se termina, alors que je me levai, partant de cet endroit secret.

~  ~  ~

Amber m'affirma être la pour moi, si j'avais besoin de parler elle serait la. Je la remerciai et l'accompagnai jusqu'à chez elle, lui souhaitant une bonne soirée. Puis je reprenai ma route vers la maison, mais je savais qu'à mon âge, parcourir les rues à cette heure où la pénombre arrivait, ce n'était pas trop conseillé.

J'envoyai un message à ma mère, lui indiquant ma position. Dix minutes plus tard, un vrombissement se fit entendre derrière moi. Elle avait encore piquer la voiture de papa. Il grognerait à coup sûr et cela me faisait marrer. Tout comme ma mère, j'adorai le titiller jusqu'à le faire brûler de l'intérieur.

Metaphore je précise !

Le sourire aux lèvres, je me retournai et croisai les yeux bleus de maman. Elle était tellement belle, ses cheveux volant au vent. Ouvrant la portière côté passager, je m'asseyai tandis que la voiture partait déjà vers la maison.

Amber m'avait redonné le sourire alors qu'elle n'avait rien fait. Elle était là pour moi comme elle l'avait dit. C'était mon amie, je croyais même ma meilleure amie. Vider mon sac je l'avais fait !

Pourtant, je cachai la vérité à mes parents. Ils ne se doutaient de rien. Enfin c'est ce que je croyais. Peut être que je me trompais.

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Bonjour, bonsoir,

Voici le premier chapitre de ce nouveau tome ! Qu'en avez-vous pensé ?

Je veux pas me vanter et je suis pas de ce genre mais je trouve qu'il est beaucoup écrit que le premier. Je sais pas pourquoi je sens mon écriture plus... Sûre d'elle.

Enfin, un chapitre très centré sur l'héroïne de cette histoire. Normal c'est le personnage principal ! 😅

Bref ! La relation entre elle et Amber ? L'école ? La psy ? Et le reste ?

En tout cas, merci de me suivre toujours et de me lire ! Ça fait plaisir !
Bonne soirée, journée...

A bientôt,
Dreamlifeix.