" Vous êtes atteint du nouveau virus qui circule. "

Iwaizumi et sa mère sortirent de la pièce.  Cela faisait deux semaines que le noiraud était malade, et sa génitrice l'avait emmené de force effectuer des tests. Et si l'inquiétude déformait le visage de la plus vieille, Hajime faisait tout afin de la cacher. Ses yeux souriaient à sa mère, mais derrière son masque, il serrait les dents. Même si le médecin avait assuré qu'il était sur la voix de la guérison, et qu'il était désormais immunisé pendant un moment, il ne devait pas approcher les autres pendant quelques jours. Il soupira et envoya un message à Oikawa en l'avertissant qu'ils ne pouvaient s'approcher lorsqu'il passerait. Ce dernier lui demanda tout de même de passer, et il quitta sa mère. Même si cette dernière souhaitait l'accompagner.

Hajime traversa les couloirs de l'hôpital, son habituelle course effectuée. Il poussa la porte de la chambre 104, se demandant comment allait Oikawa. Cela faisait tout de même deux semaines qu'ils ne s'étaient pas vus, sans compter les nombreux appels/messages quotidiens du brun, ainsi que photos ou vidéos.

Mais étrangement.

Il ne se montrait plus dedans.

Iwaizumi entra, restant à distance. Il releva la tête, et constata qu'une deuxième personne s'y trouvait. Il ne l'avait jamais vue auparavant, mais étrangement, elle ressemblait au brun.

" Au fait, je vais me marier bientôt. Et tu n'es pas invité. " Fit savoir la brune en ramassant ses cheveux et en remettant une couche de maquillage.

Le plus jeune sourit tristement, et haussa les épaules.

" Félicitations à toi. De toute façon je ne comptais pas venir même si tu m'avais invité. "

" J'ai pas envie d'avoir un boulet à mon mariage. "

" Tu pourrais pas être plus gentille, compatissante ? Non ? "

" Ces mots ne rentrent pas dans mon dictionnaire lorsqu'il s'agit de parler avec toi. "

" Quel dommage, moi qui rêvait de parler avec toi toute la nuit, tu m'en vois désolé. "

"Enfin bref, comment se passe ton traitement ? "

" Tu t'inquiètes pour moi maintenant ? "

" Réponds juste gros boulet. Avoir ta mort sur la conscience, c'est pas mon truc."

" ... Plutôt m- "

Hajime croisa son regard et Oikawa s'interrompit aussitôt.

" Mbien. Pourquoi ? "

Elle se retourna et regarda Iwaizumi.

" Qu'est-ce qu'il fait là lui ? Vous aviez pas rom-... "

" Alice. " Coupa Tooru.

Elle se tut et s'avança.

" Je suis la grande soeur de Tooru. Enchantée. "

" Iwaizumi. De même. "

Il serra sa main qu'elle retira furtivement, avant de rejoindre la chaise où elle s'asseyait.

" Tu as appelé papa et maman ? "

" Non, pourquoi je l'aurais fait ? Assieds-toi Iwa-chan. T'es encore malade ? "

Il s'exécuta, mais resta à l'écart. Il n'avait pas fait part de sa maladie à Tooru, au risque de l'inquiéter. Mais il ne pouvait expliquer qu'il soit malade pendant plus de deux semaines.

" J'en ai chopé un autre haha. "

Il se gratta la tête tandis que sa soeur les prit en photo.

" Alice " Souffla Tooru. " Efface-la. "

" Quoi ? De toute façon j'en ai pleins d'autres. "

Tooru lui lança un regard noir, et Iwaizumi se sentit étrange. Il sentait qu'Oikawa lui mentait, et il n'aimait pas ce sentiment inconfortable.

" Je rigole, j'ai juste appuyé plusieurs fois. Ah les jeunes... Aucun humour ! "

Hajime jeta un œil au brun, et ouvrit un peu plus les yeux.

Il avait maigri. Son visage avait terni, ses yeux étaient affreusement cernés. Ses lèvres étaient pâles, découpées à certains endroits qu'Oikawa avait dû mordre. Ses joues étaient creusées, et ses cheveux dont il prenait habituellement énormément soin étaient en bataille. Il descendit les yeux et remarqua qu'un bouton rouge se trouvait près de son lit.

" C'est un bouton d'urgence. C'est si jamais on se sent mal, ou qu'on est d'un coup pris d'une crise. Où pour ceux qui sont en état critique. Mais j'en ai pas besoin en ce moment, chuis un costaud moi ! "

Il se rappela douloureusement de ces paroles qui lui transpercèrent la poitrine. Il constata que sa main serrait le rebord de son lit, et, même s'il faisait assez chaud, il se couvrait de sa couverture. Il remonta son regard vers son visage, peiné.

Néanmoins.

Son sourire était là. Et ses yeux brillaient toujours.

Iwaizumi se rassura comme il pouvait, et laissa sa soeur et lui parler. Elle finit par s'en aller au bout d'une demie-heure, et lorsqu'elle passa près du noiraud, il constata que son air hautain avait disparu.

Après tout, chacun avait sa manière de cacher sa douleur.

" Haha, même si ma soeur paraît méchante, elle ne l'est pas vraiment. Elle est juste ... Née comme ça. Même si elle ne me le dit pas souvent, je sais qu'elle m'adore " Murmura Oikawa en jouant avec un bracelet qu'il portait au bras.

Un bracelet médical.

Iwaizumi hocha la tête et s'asseya à la place de la plus vieille, et désinfecta le sachet avant de le donner à Tooru avec des gants. Ce dernier le regarda bizarrement mais pris le pain au lait. Il allait l'entamer, lorsque, beaucoup trop soucieux, Hajime se leva et lui arracha avant de le jeter.

" Quoi mais pourquoi ?! " S'écria Oikawa consterné. " Ce que t'as fait est un acte criminel ! Tu paieras pour ça. "

" Il avait l'air dégueulasse celui-là. Je t'en ramènerai un autre un autre jour. "

" Un autre jour ? Tu ne comptes pas revenir demain ? "

" Je ne sais pas encore. J'ai pas fini mes révisions. "

Il hocha la tête et bu un peu d'eau, avant de tirer son chariot à médicaments vers lui. Iwaizumi ne put s'empêcher de remarquer qu'il y en avait beaucoup trop.

" Tu veux bien venir ce week-end ? Et dormir ici ? "

" Dormir ici ? Pourquoi faire ? "

" J'en sais rien j'en avais juste envie. Tu peux me passer mes cahiers là-bas ? "

Iwaizumi se leva, tendit sa main avant de se stopper.

" C'est très contagieux. Ne vous approchez de personne, pas plus de deux pas. Mais surtout, ne touchez pas les affaires des autres, ils pourraient l'attraper. On ne sait pas encore exactement comment il se transmet, mais évitez tout risque. "

Il recula sa main et souffla.

" Prends-les toi-même. "

Oikawa le regarda, surpris. Iwaizumi s'en voulait, mais il ne voulait prendre aucun risque. Peiné, le brun soupira. Il se sentit mal, même s'il ignorait ce qu'il avait pu bien faire.

" Je vois que tu sembles de mauvaise humeur aujourd'hui Iwa-chan. Je te comprends, c'est pas facile tous les jours. Tu peux t'en aller, reviens quand tu te sentiras mieux. "

Mais Iwaizumi ne le voulait pas. Il serra les poings, et ferma les yeux. Oikawa détourna le regard, ennuyé.

" Tooru. Tu as dit que tu aimais les étoiles parce qu'elles étaient là pour toi peu importe que tu te sentes mal ou bien non ? "

" Ouais c'est ce que j'ai dit " Répliqua Tooru d'un air hautain en croisant les bras.

" Tooru... Tu veux bien être la mienne ? "

Il tourna la tête vers Hajime, qui releva la sienne. Le brun ouvrit un peu plus les yeux. Il tenta de se lever mais le noiraud se leva avant.

" T'approches pas. "

Il finit par s'en aller, laissant Oikawa sur le cul. Il laissa son regard se perdre sur la porte par où il était sorti, confus.

" Iwa-chan... "

Ce n'était pas la première fois qu'il voyait Hajime pleurer devant lui, mais c'était la première fois qu'il ne savait pas pourquoi.

Mais Hajime n'avait pas le choix que celui de rester loin de lui.

Les étoiles sont bien là pour veiller sur nous, mais de loin.

Et Oikawa lui, devait rester à deux pas de lui.

" Et je resterais le temps qu'il faudra, à deux pas de toi. "

Ayoo ;) J'espère que ce chapitre vous a plu.
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