Chapitre 21 - Un coup dans le ventre
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"La création la plus dangereuse de toute société est l'Homme qui n'a rien à perdre" - James Baldwin
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C'est très classe, comme tenue. Je me contemple dans la glace, et en observe chaque détail, chaque broderie. Le corset m'empêche un peu de respirer, mais bon, ce n'est pas aussi gênant que ce que je pensais.
Je mets mes bottines victoriennes, un petit chapeau à voilette ainsi que deux trois bijoux.
Me voilà prête. Je sors de la salle de bain.
Je me munis de mes gants que je mets dans une poche intérieure, et me demande si au final, il va encore rester de la nourriture. Entre le réveil, le bain, et.. d'autres activités, le temps est passé très vite.
- Tant de classe aujourd'hui, Meredith, dit Evan
Je me retourne, et le vois, prêt également. Ses cheveux ont l'air bien plus coiffés, et sa robe de sorcier est d'une grande distinction.
- Merci. Tu es très élégant, aussi, je dis
Je m'avance vers ma table de nuit, ouvre un tiroir et prends un objet très intéressant.. Un poignard. Je la sors, et étudie ses lames, pour voir si elles sont bien tranchantes. Il y a longtemps que je ne les ai pas aiguisées, mais ça va, elles pourraient me couper rien que si je les effleures. Je regarde aussi le manche, voit si les petites émeraudes qui les décorent sont encore là, et, évidement, elles le sont. Pourquoi cet objet s'abîmerait t-il ? Je n'ai même pas encore eu l'occasion de l'utiliser..
Je me met en position règlementaire, un pied plus en avant que l'autre, le poignard dans la main droite, au dessus de ma tête. Mon bras gauche est sur le long de mon corps, et je me place de manière à avoir la porte en face de moi. Pour que le couteau fasse un tour entier, je dois être à quatre mètres de la cible. Je recule donc, observe bien le haut de la porte, et lance d'un coup.
Super. Pile dans la cible.
Je n'ai pas beaucoup de mérite, après, cet objet est magique, et a été "programmée" en quelque sorte pour ne jamais rater son tir.
Evan lâche une exclamation de surprise.
- Heureusement que je n'ai pas bougé, tu aurais pu me tuer.. Ça faisait longtemps que je n'ai pas lancé de couteaux, j'étais très fort à ça, dit-il
Il l'arrache de la porte, non sans mal, et contemple l'objet.
- C'est joli, très joli.. J'ai l'impression que je l'ai déjà vu quelque part.
- Chez Barjow et Beurk, je pense, puisque c'est de là qu'il vient, je dis
- C'est ensorcelé, alors ? Rassures moi, elle n'est pas censée diffuser du poison, ou quoi ? dit il en enlevant rapidement sa main de la lame
- Non, mais c'est une idée géniale ! Oui, une superbe idée ! Je pourrais.. Mais comment faire..
Oui, Meredith, c'est bien beau tout ça, mais si tu risque de t'empoisonner accidentellement avec, ce serait stupide. Il faut que je trouve un moyen.. Je finirais par trouver, comme toujours. En attendant, j'ai au moins un nouvel objectif. C'est déjà ça.
- Tu permets que j'essaie ? me dit Evan
Je réponds à l'affirmative, et le regarde s'avancer, puis s'arrêter, à environ deux mètres de la porte.
- Tu es trop près, de là c'est impossible. Il faut que tu recules, sinon comment veut-tu que ça effectue un tour complet ?
- J'ai ma technique.
Je l'observe prendre le poignard par la pointe de la lame, et non par le manche comme on le fait habituellement. Mais qu'est-ce qu'il fait ? L'objet se trouve à hauteur de sa tête, il le lance, et.. réussit.
- C'est mieux de le tenir par la lame, ainsi la distance obligatoire est fortement réduite. Quand ton adversaire est près de toi, ainsi il y a très peu de chance que le tir ne fonctionne pas.
- J'aurais appris quelque chose, je souris
Bon dans tous les cas, apparement avec cet objet là ça ne peut pas rater. Mais, en effet, j'aurais appris un truc, aujourd'hui.
Il me tends le poignard, je le prends. Nos doigts se frôlent, et j'ai un long frisson qui me prends du bas du dos. Je le regarde dans les yeux, ces yeux bruns profonds, et marque un temps d'arrêt. Je ne les avais jamais vraiment observés auparavant..
Il me regarde d'une curieuse manière, j'ai l'impression qu'il me dévisage. C'est très gênant. Je me rends compte que ma main frôle encore la sienne, je l'enlève précipitamment, et dis :
- On devrais y aller..
Et je me dirige vers la porte. Je vois que nos jeux de couteaux ont laissés deux entailles profondes dans le bois de la porte, que je répare d'un informulé.
Et comme je suis très stupide, je viens de remarquer que du coup, je n'ai pas récupéré le poignard. Je ne sais pas ce qui m'a pris, je ne savais plus ce que je faisais, ni ce que je pensais. J'étais partie loin, très loin.. Je ne comprends pas très bien ce qui s'est passé.
***
Je vois que les élèves des autres maisons nous regardent plus souvent qu'a l'accoutumée. Et ça se comprends, vu nos accoutrements.
En ce premier jour du mois de Novembre, tous les autres élèves sont en pantalon et en pull tous colorés et bariolés, et nous on débarque en robes noires, sombres. Ça ne m'étonne donc pas.
Pendant que les autres mangent, je n'arrive pas à avaler ne serait-ce qu'un truc. J'ai du mal à me l'avouer, mais j'ai peur.
Peur de ce qui va m'attendre. Et si le garçon ne lui plaisait pas ? Et si, lui même, Severus Snape nous dénonçait ? Il n'aurait pas de preuves, mais quand même, il faudrait être aveugle ou idiot pour ne pas voir que tout le monde nous accuse déjà d'avoir un lien plus ou moins grand avec cette organisation. Et il faudrait aussi être aveugle ou idiot pour ne pas nous soupçonner.
Dans la Gazette du Sorcier, il a déjà été mentionné que le Seigneur des ténèbres, ou "Celui-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom" comme ils l'appellent, recrute principalement des familles très anciennes, de sang pur. C'est assez logique, vu le but de cette organisation, mais pour ceux qui ont le cerveau un peu lent ça a du leur être utile.
Donc, et comme on est connus pour être des gens attirés par la magie sombre, qu'on fait assez peur aux gens de part nos noms, et nos comportements, ça fait qu'il est très compréhensif que les gens se méfient de nous. Vraiment.
Donc, je me demande combien de temps je vais encore tenir dans cette école. Avant d'être renvoyée, quoi. Je sais qu'il faut des preuves, mais il suffit juste de prendre ma baguette et de remonter les sorts utilisés, et de trouver des impardonnables pour me jeter à Azkaban. Et des impardonnables, j'en ai utilisés.
Ouh. Je ne devrais pas penser de ça près de Dumbledore, ne pas le regarder dans les yeux avant d'avoir l'esprit entièrement fermé.
Mais il doit y avoir déjà pensé. Pourquoi ne pas mettre cela en pratique ?
Il veut nous surveiller. Il doit se dire qu'il vaut mieux nous avoir sous ce toit, plutôt que dehors à commettre encore plus d'atrocités.
C'est la seule explication possible.
Mais très honnêtement, je préfère avoir Dumby à dos, plutôt que le Seigneur des ténèbres. Cet homme (je ne sais pas si on peut vraiment dire qu'il est humain..) me fait flipper. Beaucoup plus que mon père, et je préfèrerais avoir affaire à 50 Demetrius Powler énervés, plutôt qu'au Lord. Et dire ça, c'est quelque chose.
Sa voix.. Ah, cette voix.. A en avoir les os glacés. Et ce charisme.. Il impose le respect. Et franchement, je le respecte, surtout pour ses actions, et son intelligence. Il est fort quand même. Ce qu'il a réussi à établir est incroyable. La première fois que j'y suis allée, j'étais restée surprise devant l'admiration et la crainte que ses partisans lui montrent, qu'il ait réussi à créer une équipe de gens qui se regroupent et travaillent ensemble pour un seul et même but : Nous redonner notre gloire d'antan.
Au prix de beaucoup de choses terribles, mais c'est une guerre, n'est-ce pas ? Et en temps de guerre tous les moyens sont permis, la fin justifie les moyens. Quelques vies (moldues qui plus est) ne représentent rien en comparaison de ce que nous risquons d'y gagner.
Un monde libre, où nous retrouvons notre liberté acquise par le passée, mais volée par ce peuple sans pouvoirs.
Si pour y parvenir il faut passer par le Seigneur des ténèbres, qu'il en soit ainsi. Je devrais donc apprendre à maîtriser ma peur, et à l'aide de mes mots, je ferai en sorte qu'il ne pense pas qu'il existe partisante plus loyale que moi. A part peut-être Bellatrix Black. Ou Lestrange. Je crois qu'ils se sont enfin mariés.. Peu importe.
Bon, tout le monde autour s'est arrêté de manger, je n'avais même pas remarqué que la table a été débarrassée. C'est donc le moment où les hiboux sont supposés venir.
Je vois celui qui ramène le journal qui arrive, et me demande si il y aura encore des morts, dans un attentat. Pour voir si il y aura des pertes de vies humaines pour lesquelles je devra me forcer de ne pas avoir de remords. Parce que les scrupules, c'est franchement pas le moment.
Je paie deux noises au hibou avant qu'il ne commence à être agressif, et regarde ce qu'il y a de nouveau.
En grand, il est écrit : "Attaque de moldus dans le métro Londonien hier soir, 18 morts."
C'est quoi le "métro", déjà ? Ah oui, le machin sous terre où des espèces de trains étranges passent. Ils ne savent plus quoi inventer ces moldus.
Oh. Et en même temps une affiche se détache du journal, et tombe. Je la ramasse puis vois :
[Conseil. La communauté magique est actuellement sous la menace d'une organisation qui s'appellent "Les Mangemorts". Soyez Vigilants !]
Oh, bravo, cher ministère. Non seulement vous avez du retard, mais en plus ce n'est pas un bout de papier qui aidera vos chers amis contre nous, vraiment pas.
***
- Par quel moyens j'irai ? me demande Severus, un peu anxieux
- Attends que nous sortons, je te donnerai..
- Vous allez où comme ça, vous ? dit Rusard d'un air méfiant pendant qu'il contrôle nos autorisations de sortie
Je n'en vois pas l'interêt, puisqu'il sait très bien qu'on a le droit d'y aller, depuis toutes ces années. Et là, en plus il nous demande où est-ce qu'on va..
- Eh bien à Pré-au-lard, monsieur, je réponds innocemment
- Vous n'avez pas le choix de toute manière, dit il avec un sourire mauvais
Clairement.
Une fois son contrôle terminé, nous six prenons la route vers les diligences. Les autres sont plus loin devant, moi et Snape ralentissons un peu et restons derrière pendant que je continue de donner les instructions.
J'ai créé précédemment un Portoloin qui l'amènera à l'endroit voulu, à quatorze heures piles. Je n'ai pas jugé nécessaire qu'il connaisse le nom de l'endroit, je ne lui fais pas entièrement confiance. C'est donc pour la même raison qu'il ne vient pas en même temps que nous, je ne veux pas qu'il ait accès aux informations sensibles que l'on se partage lors de la réunion. J'ai fait le choix qu'il n'assiste qu'au moment ou le Seigneur des ténèbres en personne nous apprends des choses, au moment où on s'entraîne sur les prisonniers. J'espère que le Lord remarquera le fait que je mets du soin à la tâche.
- Fais en sorte de toujours lui parler avec respect. Ne dis jamais son nom, et surtout montre lui ce que tu sais faire. Sois honnête lorsqu'il te pose des questions, parce qu'il a la capacité de savoir si ce que tu dis est vrai, ou non. Quoi d'autre.. Oui, montre bien que tu regrettes d'avoir un père moldu, et si tu peux souligner que c'est une abomination, ça passera mieux. Donc voilà, je crois avoir tout dit..
Je lui donne le Portoloin, un bouchon de jus de citrouille. Je sais que c'est un peu étrange, mais je n'ai pas trouvé mieux.
Au même moment, j'entends :
- Alors Servilus, on fait commerce avec des mangemorts maintenant ?
Je me retourne. Potter. Évidemment.
Severus voit rouge. Je dis alors d'un air narquois :
- Je vois que tu n'as toujours pas accepté ta défaite au Quidditch, Potter ? Franchement, le vif d'or était juste sous ton nez.. Quel dommage, n'est-ce pas ?
Parfait. Je l'ai énervé. Il met sa main sur sa baguette, s'apprête à la sortir, puis se ravise. Tu fais bien.
- Tu as triché ! Tu m'as poussé, et failli me faire tomber de mon balai ! Je l'avais vu en premier !
Je le refait d'une voix risible tout en rigolant. "Tu m'as poussé, et j'ai failli tomber !" "Je l'ai vu en premier !"
Pendant que moi et Snape rigolons, je vois venir Sirius Black, le préfet de Gryffondor, le tas qui leur sert d'ami, ainsi que la rousse, qui est aussi préfète.
Black dit :
- Qu'est-ce qui te fait rire, sale tricheuse ? Ton rendez-vous avec les mangemorts peut-être ?
- Oh, Black, en parlant de mangemorts, tu voudrais que je transmets un message à ton père ? Si tu l'avais entendu la dernière fois parler de toi..
Il grimace, et pointe sa baguette sur moi.
- Je ne me suis pas trompé alors ! Dis lui que je comptes pas revenir à la maison ! Ni le revoir !
- Je vais aussi rajouter le fait, que en bon traître à son sang que tu es, tu traînes avec des sang de bourbes, je dis sèchement en pointant la rousse
Enfin. Je les ai atteints. Ils font alors une tête mémorable. Ainsi, c'est leur limite ? Il me suffit d'un mot, et ils perdent le contrôle de leur émotions ? Il est vrai que j'y suis allée fort, car traiter quelqu'un de "sang de bourbe" équivaut à la pire insulte au monde, c'est pire que tout. Du sang sale, en somme. Je sais que les gens qui n'ont pas été élevés que par des sorciers ne savent pas à quelle point c'est très très insultant, alors ça ne m'étonne pas que l'intéressée ne réagisse pas aussi mal qu'elle le devrait. Même Snape le prends moins bien qu'elle.
Ils sortent tous leurs baguettes, avec hésitation pour certains, et les pointent vers nous. J'en fais de même, ainsi que Severus. Deux contre cinq.
- Comment oses tu ! Excuses toi ! , crie Potter
Je ris alors d'un rire froid. M'excuser ?
- Même le jour où il gèlera en enfer je ne m'excuserai pas ! , je dis
Je sais que je peux les mettre hors d'état de nuire, sans les tuer, rien que moi, seule contre eux tous. J'ai l'impression que c'est des gens qui se battent "avec de l'honneur", donc c'est clair et net. Ils n'ont pas l'air de jouer dans tout ce qui est magie noire, donc rien que quelques sorts.. C'est très tentant.. Très..
Mais je dois me concentrer sur mon objectif. Pour accomplir à bien la mission du Seigneur des ténèbres, je dois rester dans cette école, et ne pas me faire renvoyer. Je n'aurai pas la chance qu'a eu Mulciber.
Je décide alors de battre en retraite, et au moment où je m'apprêtais à partir, je vois mes amis venir vers nous.
Ça risque d'aller loin. Ils n'auraient pas du..
- Qu'y a t-il ici ? , dit Mulciber en pointant sa baguette vers eux
Je tourne la tête, et vois Lucius, Avery et Evan pointer leur baguette vers eux également.
Ça me touche. Ce n'est rien, mais de les voir ainsi, à mes côtés, me rends heureuse. J'avais toujours voulu des amis plus jeune. Je me sentais si seule.. Que maintenant cette vue me touche. J'ai des amis.. Ce n'est pas le moment d'y penser, mais ça me fait chaud au coeur.
Nous sommes cinq contre six, maintenant.
Ah non, quatre contre six. Le tas a baissé sa baguette.
- Pas très courageux votre ami, apparemment, dit Avery méchamment
Ils doivent sentir que c'est perdu d'avance. La sang de bourbe baisse sa baguette et conseille au préfet d'en faire de même. Il l'écoute, et non sans un regard de travers ils s'en vont. Il ne reste plus que Potter, le tas et Black.
Ils abaissent leur baguette aussi.
- Donnez moi une raison de ne pas vous faire souffrir pour avoir osé menacer ma petite amie ! dit Lucius
- Des raisons ! Autres que celle que vous n'êtes qu'une bande de stupides mangemorts consanguins ? dit Black
Non.. Ses paroles ne m'atteignent pas, venant d'un traitre à son sang. Mais Lucius s'approche de lui, et alors que je croyais qu'il allait lui lancer un sort, il range sa baguette, et au lieu de ça lui décerne le coup de poing le plus violent que j'ai vu de ma vie. Le tas s'est enfuit en courant.
- C'était une mauvaise réponse, lâche t-il, toujours énervé
Black est tombé sous le choc, et alors que Lucius se dirige maintenant vers Potter, ce dernier pâlit.
Je ne veux pas qu'il ait des problèmes, alors je me dirige vers lui, le retient par le bras, et lui dit qu'il n'en vaut pas la peine, et qu'on doit y aller. Mulciber s'avance et lui dit la même chose. Je crois que nous arrivons à le faire changer d'avis, nous arrivons à lui faire faire un demi-tour.
Une fois cela fait, nous commençons à partir, à ranger nos baguettes, tandis que le mot "consanguin" ne fait que de tourner en boucle dans ma tête, sans vouloir s'arrêter. "Consaguin, Consaguin, Consanguin.."
Je me tourne alors à la surprise générale, me dirige vers Black toujours assomé par terre, lui décoche un coup de pied en plein dans le ventre, à l'aide du talon de ma chaussure, et dis :
- Consanguins, n'est-ce pas ? Tu oublies sans doute que ta très chère mère est née Black, et s'est mariée avec un Black !
***
- C'était un joli coup, me dit Mulciber
- Très, rajoute Avery
- C'est peu comparé à ce qu'il méritait, je dis
Nous sommes enfin arrivés au village. Sa vue me rends assez heureuse, elle me rappelle des bons moments passés ici. On passe devant les trois balais actuellement, et j'avoue que l'idée d'une bière au beurre me tente beaucoup. Mais, on a pas le temps. Ces idiots nous ont suffisamment retardés, et on doit se dépêcher si on veut arriver avant le Seigneur des ténèbres.
Pour le moment, l'idée est de trouver un endroit suffisamment caché, où personne ne nous verra transplaner.
- C'était sympa à vous d'être venu tout à l'heure d'ailleurs, je rajoute
- Sympa ? Sympa ? Tu plaisantes j'espère ? C'était normal, plutôt ! Tu penses qu'on t'aurais lâchés peut-être ? Tu fais partie de la team, que tu le veuilles ou non, rigole Avery
- Devant ces stupides Gryffondor en plus ! Il fallait que des gens les remettent à leur place ! Après j'avoue que je n'ai pas fait ça pour Snape, car je n'ai toujours pas confiance en lui.. dit Mulcy
Ah, Severus. Je ne sais pas trop où il est en ce moment, à vrai dire. On s'est séparés à la gare de Pré au lard précédemment. Il m'avais dit qu'il avait un sortilège de sa création à améliorer, alors bon.
Je suis touchée. Je sais, c'est bête, et étrange. On est amis depuis des années, alors quoi de plus normal ? N'en aurais-je pas fait de même également ? Bien évidemment que si. Mais la pensée de Hans m'obsède depuis ce matin, ce pauvre garçon qui ne méritait pas de mourir. D'accord, il était moldu, mais même.. Ce souvenir prouve à quel point je me sentais si seule, j'avais fini par oublier cela ces dernières années, vu le nombre de gens qu'il y a à Poudlard, mais l'idée de mon enfance au manoir me hante toujours autant. Ce n'était qu'une prison dorée, ou la solitude et la douleur régnait. Cette dernière, à un moment on finissait par s'y accommoder, mais la solitude est décidemment pire que toute torture, mentale ou psychologique.
Alors au début, parler avec des gens faisait bizarre. La seule personne que je connaissais bien était Lucius, on habitait à côté, et nos pères s'aimaient bien, et se voyaient souvent. Il n'y avait que lui que je voyais souvent. Alors, forcément des liens se sont crées. Une amitié assez forte, et qui a duré. Qui s'est transformée, du coup, en quelque chose de différent, mais de pas moins fort. À l'époque, je savais que si il y avait qu'une personne au monde à qui je confierais ma vie, c'était bien lui. Et c'est encore valable. (Est-ce que cela fait de moi quelqu'un de stupide ?)
- Aller, accrochez vous les uns aux autres, dit Lucius
C'est ce qu'on fait, et je sens alors la sensation de transplanage très inconfortable, l'impression d'être compressée. Mais cela ne dure que peu de temps, car en un clignement d'oeil, nous sommes arrivés.
J'aperçois alors la belle demeure Selwyn. Nous passons le grand portail, et marchons vers la grande porte.
C'est le moment pour fermer son esprit au maximum. Ne penses à rien. Fais le vide dans ton esprit. Oublie toute la joie que tu as eu, que ce soit celle d'il y a quinze minutes ou celle d'il y a quinze ans. Ne penses plus à la tristesse qui date de ce matin, ou celle de ton existence entière. Oublie le plaisir aussi, fais le vide. Il faut que je devienne insensible.
Mais surtout, ne pense pas aux raisons pour lesquelles tu es ici, qui rappelons le, n'est que par pur opportunisme. Il y a de la conviction aussi, mais elle est si faible, et ne fais pas le poids face à la soif de pouvoir qui fait en sorte que je me trouve ici.
Oublie la peur. Et prépare toi à parler en vraie politicienne. Et en stratège. Car, n'est-ce pas ce que tu envisage, ici ? Devenir la stratège de l'équipe ? Il y a certes déjà Orion Black a l'emploi (décidément je hais les Black), mais il n'est pas immortel, si ?
Voilà, parfait. Penses à ton but, et comment l'accomplir. Il faut déjà rester en vie, et dans les bonnes grâces du Lord pour ça, alors contrôle ton Occlumancie, tu ne veux pas qu'il infiltre tes pensées les plus profondes, n'est-ce pas ?
Clairement pas. Contrôle toi sur ton objectif, et sur rien d'autre. Tu peux le faire. Tu es une Powler.
Sur ces pensées supposément motivantes, nous passons toutes sortes de couloirs, et une fois arrivés à la salle à manger, je sais que c'est le moment, ton moment, Meredith. Applique bien ce que tu t'es dit, tout à l'heure. À la grande table, nous nous séparons, non sans un coup d'oeil de bonne chance.
Je m'installe, et regarde autour de moi. Hormis le fait que cette pièce soit très bien décorée pour des sang-pur avec peu de moyens, je vois Bellatrix à ma gauche en pleine discussion avec son oncle, le père du très cher Sirius Black. J'espère que mon talon dans son ventre lui aura été douloureux, au passage. Je vois aussi qu'il manque encore du monde, la moitié des sièges sont vides. Sinon, à ma droite, le père de la très chère Cornelia Nott. Super, je suis entourée de gens dont j'exècre la progéniture. Je devrais les haïr aussi, il n'y a pas de collègues ici, que des ennemis. Que des gens qui conspirent, et complotent de leur côtés, pour obtenir une meilleure place que celle qu'ils ont. Ils seraient prêts à me tuer pour n'avoir ne serait-ce que ma place, qui est assez près du Maître. Même moi, qui fais partie de leur famille d'une certaine manière, ils n'hésiteraient pas ne serait-ce qu'une seconde. Ils peuvent se rassurer, et se dire, que le sentiment est totalement réciproque.
À la vue de mon frère, je suis légèrement surprise. Je l'avais complètement oublié celui là. J'aurais eu peur du regard noir qu'il me lance en ce moment, mais en ce moment comme je l'ai décidé, le mot "peur" ne fait plus parti de mon vocabulaire.
Assis de l'autre côté de la table, et bien plus loin, je capte son regard de là. N'importe qui se ferait dessus en voyant ça, ou s'enfuirait en courant. Un regard dirigé précisément contre moi, de pure haine. Il n'a pas oublié ce qui s'est passé avant-hier, apparemment. Ni le Doloris, ni le fait que l'on l'a abandonné inconscient dans un couloir, tel un chien. Ça doit être dur pour lui de se concentrer pour ne pas buter Evan, qui se trouve exactement à sa droite. Je tourne la tête vers celui-ci, il est parfaitement détendu, et en train de parler à son père.
Je décide de m'amuser un peu :
- Alors grand frère, tu as réussi à retrouver ton chemin l'autre jour ? je dis d'un ton amusé
- Parfaitement, chère soeurette, réponds t-il avec de la haine dans la voix
Je souris à cette réponse. Et à sa tête aussi, tant de haine..
Au même moment, je vois quelqu'un s'assoir à la place de mon père, c'est Rabastan Lestrange, il me semble.
- Eh, vous ! Ce n'est pas votre place, de quel droit vous placez vous là ? je dis fort et sèchement
Si on m'avais dit qu'un jour je défendrais quoi que ce soit qui ait un rapport avec mon père, j'aurais ris au nez de la personne. En attendant, nous avons le même nom, alors mon honneur entre aussi en jeu. Il retourne immédiatement à sa véritable place, non sans un étrange regard.
Je vois que plusieurs personnes se sont retournés vers moi. À ma droite, quelqu'un rigole. Je vois Nott ricaner en me regardant, il dit :
- Vous ne ressemblez décidément pas à votre mère, mademoiselle.
- Pardon ?
- Vous avez bien entendu, mademoiselle. Je connaissais bien Miss Malfoy, et hormis physiquement, où la ressemblance est frappante, vous êtes bien plus comme votre père.
Franchement. Me comparer à mon père. C'est du joli, Nott.
- Qu'est-ce que vous voulez dire par vous "la connaissiez bien" ? je dis sèchement
- Ce n'est pas la question à laquelle je m'attendais de votre part. Vous devriez demander en quoi vous ne la ressemblez pas, plutôt, non ?
- C'est moi qui pose les questions ici. Mais si ça peut vous faire plaisir de répondre à celle ci, à votre guise.
Il rigole de plus belle, et me dit dans un murmure :
- Elle était si gentille, et douce, mais elle n'a jamais eu le courage que vous avez, jeune demoiselle. Vous avez du culot de vous pointer ici à quinze ans, exécuter un sort parfait de magie noire très avancée, et vous retrouver plus près du Maître que moi-même depuis toutes ces années. Elle n'aurait jamais osé parler à quelqu'un de plus âgé qu'elle comme vous venez de le faire à l'instant. Vous avez la férocité d'un lynx, la rapidité d'un serpent, ainsi que la beauté et la grâce d'un cygne. Vous m'intriguez, tout comme votre mère, à l'époque. Vous irez loin. Et en moi vous trouverez ou un allié, ou votre pire ennemi. Sachez que contrairement à la plupart des gens assis autour de cette table, je vous fait part de mes pensées réelles. Qu'un mot de votre part, dites moi ce que voulez, et je vous l'offrirai. Je ne demande que peu de choses en échange..
- Autant que vos compliments me font plaisir, Mr Nott, je ne vois pas les raisons que j'aurais pour faire équipe avec vous, et encore moins celles que me prouvent que vous êtes digne de confiance.
- Nous discuterons de cela plus tard, trop d'oreilles indiscrètes sont présentes, voulez-vous ?
À ce moment là, plus personne ne parle. Les murmures ont disparus, et il ne reste qu'un silence de mort. Nous voyons le Seigneur des ténèbres venir au loin. Sa démarche et son charisme me rendent admirative. Malgré sa tête défigurée par l'usage abusif des arts sombres, il reste imposant. Ses yeux rouges scrutent la salle, comme pour analyser la pièce et les gens qui l'a compose dans ses moindres détails. Une fois suffisamment près de nous, nous nous levons tous, et nous inclinons.
- Bonjour mes très chers serviteurs, dit il de sa voix sifflante
Il s'installe, et nous en faisons de même.
- Alors alors, comment avance notre infiltration au ministère ? Yaxley, ton Imperium ?
- Mon Maître.. Bientôt notre sujet ne posera plus de difficultés , dit Yaxley
- Bientôt ! Tu penses peut-être qu'on a du temps ! Qu'il n'en pose plus, et vite !
- C'est que, mon Maître, ce Davies montre une étonnante résistance contre ce sort.. Il me faudra donc un peu plus de temps, mais rien d'impossible, mon Maître, rien d'impossible..
- Et moi qui pensais que tu étais un professionnel en la matière. Me voilà bien déçu. Mulciber !
- Oui, mon Maître , réponds ce dernier
- Tu aideras Yaxley, il a apparemment du mal a utiliser un simple sort, dit le Seigneur des ténèbres avec un rictus, tu peux même te faire assister par ton fils, qu'il apprenne un peu qu'il y a d'autres choses qu'utiliser le Doloris sur des élèves.
Pauvre Bart. Je sens qu'il va se faire encore incendier pour cette histoire.
Je sursaute lorsque le Seigneur des ténèbres m'appelle.
- Meredith.. Je t'avais donné une mission, l'a tu menée à bien ?
- Oui. Il y a très peu de personnes au sein de l'école qui ont l'étoffe nécessaire pour devenir ce que nous sommes, et beaucoup trop aiment la compagnie des sang de bourbes, à cause des mauvaises idées véhiculées par cet imbécile de Dumbledore, mais j'ai réussi à recruter une personne, mon Maître.
- Et où est-elle ? , dit-il l'air un peu amusé
- La personne viendra dans quelques heures, à l'aide d'un Portoloin. Je n'ai pas voulu qu'il connaisse le lieu exact de notre quartier général, ni les informations relativement sensibles que nous nous partageons lors de nos réunions, je dis
- Très bien, très bien. J'ai entendu dire qu'hier était ton anniversaire, quel âge fait tu ?
Oh. Je ne m'y attendais pas à celle là.
- En effet, 16 ans, mon Maître.
- C'est bien, dans un an tu seras majeure, et une fois tes études terminées, tu auras droit à l'honneur de véritablement faire partie de nos rangs, dit-il
Je fais une tête à peu près normale, alors qu'actuellement c'est la danse de la joie dans ma tête. C'est exactement ce que je rêvais d'entendre.
- Alioth ! Comment ça avance en France ? Je t'avais dis il y a des mois de nous recruter quelques gens là bas, pour élargir notre pouvoir, et je n'ai aucune nouvelles, comment se fait-il qu'il en soit ainsi ?
- Oui, mon Maître, je fais de mon possible, je fais de mon possible.. Mais les gens sont réticents là bas vous savez, et ils disent ne pas vouloir faire affaire avec les gens de l'autre côté de la Manche, comme ils le disent..
- Inepties que cela ! Même ta soeur qui agit sous le nez de cet imbécile de Dumbledore - comme elle le dit si bien - a réussi, en deux semaines ! Et toi ? Tu as du mal à recruter deux trois personnes sous le ministère même de ton père !
- Mes excuses mon Maître, mes excuses.. Je fais tout ce qui est en mon pouvoir, absolument tout..
- Tu me déçois, Alioth Powler. Beaucoup trop. Et ton père ? L'infiltration est en pause, je suppose ? , dit il sèchement
- En effet. Juste le temps qu'il retrouve sa santé, mon maître..
- Et si il ne la retrouve pas ? Je perdrais l'un de mes plus importants alliés ? Le seul avec Igor qui dans cette table me permet de m'élargir à l'International ? J'espère pour toi que si il y a des élections, ce sera toi qui te fera élire. Tu devrais t'y mettre de ce pas, et faire en sorte que ça arrive.
- Oui, mon Maître.
- Et toi, Meredith, penses tu que ton père s'en sortira ? As-tu eu au moins l'occasion de lui rendre visite ? rajoute t-il
- Oui, avant hier, précisément. Et, on ne peut que l'espérer, mon Maître, je dis
Ce n'est pas vraiment un mensonge, rien qu'une demi-vérité, non ?
- Avant-hier ? Ce vieux fou t'aura laissé le voir ? demande le Seigneur des ténèbres avec de la curiosité
- Non, disons que ce qu'il ne sait pas ne peux pas lui faire de mal, mon Maître.
Tout le monde rit. J'ai dis quelque chose de drôle, peut-être ?
- Que j'aimerais que ce soit le cas, pourtant, dit le Seigneur des ténèbres en esquissant un léger sourire
- Quoiqu'il en soit, rajoute t-il avec plus de sérieux, voyez vous tout ce que le gouvernement actuel fait pour les moldus ? Les frais de scolarité qu'il paye aux moldus qui prétendent être des nôtres, la protection de ces personnes au sang bourbeux ? Voyez vous à quel point notre argent est dépensé, pour des êtres comparables à des animaux, et qui ont même moins de mérite que nos elfes de maisons ? Qu'en serait t-il si nous investissions cet argent dans des recherches, dans des hôpitaux bien plus équipés que nôtre cher Ste Mangouste ? Dans le futur gouvernement, où vous mes serviteurs qui êtes autour de cette table, aurez des places de choix à l'intérieur de celui-ci, nous mettrons enfin tous les moyens nécessaires pour nous, les vrais sorciers ! Plus d'aides aux sangs-sales, et enfin de la recherche, contre cette maladie, cette malédiction que personne ne sait soigner, qui est la Dragoncelle ! Combien de vos proches ont été touchés par cette dernière ? Beaucoup, je présume, beaucoup trop. Avec votre confiance placée en notre projet, nous saurons redorer notre image de sorciers, et la gloire qui va avec celle ci !
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N'hésitez pas à commenter, ou à voter <3 Chaque commentaire et chaque vote me fait très plaisir, et me donne l'impression que je n'écris pas pour rien !
Quelques choses que je suis curieuse de savoir :
- Qu'avez vous pensé du trouble de Meredith avec Evan ?
- Ne trouvez vous pas que Black a mérité le coup ? Après tout, si il n'avais jamais cherché Snape, rien de tout ça serait arrivé.. non ?
- Pensez vous que Nott soit digne de confiance ?
- Et.. Pensez vous que Mr Powler va survivre à sa maladie ?
Merci encore de lire cette histoire <3
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