1 | ADELAIDE
Petite, je revais d'écrire. Ouais, carrément. C'était pour moi, le but ultime de ma vie. J'avais des pensées plein la tête, des personnages tous plus fous les uns que les autres dans le crâne, des histoires palpitantes, quoiqu'un peu effrayante, qui se faisaient chaque jour une petite place quelque part dans mon cerveau. Ce n'était pas ma maman, ni mon papa, qui, avant que je me couche, me racontais une histoire. C'était moi. Je leurs racontais tout ce à quoi je pensais.
Puis, il était parti. Papa. Il s'était barré, loin, que sais-je, au final j'en savais foutrement rien et ça m'allait. Parce que bon sang, que je lui en voulais, à cet égoïste !
Maman.. elle n'avait plus jamais voulu m'écouter lui raconter les journées de mes personnages, alors les histoires s'étaient effacées pour finir par être oubliées. Puis, peu à peu, c'était moi qui s'était effacée dans la vie de ma mère.
Elle ne voyait, vivait, respirait que pour ses rails de cokes réguliers.
J'avais Treize ans, à cette époque. Très jeune, beaucoup trop jeune pour se démerder seule, dans ce monde de brute. Je faisais tout, par moi-même, au point où, parfois.. je devais juste récupérer ma mère, defoncée sur le sol, à poil, après avoir cru aux quelques belles paroles d'un mec tout aussi camé qu'elle.
A Treize ans, c'était moche, de vivre ça.
J'étais devenue le personnage de mes histoires que j'écrivais le soir en silence, en pleurant et priant pour que tout ceci s'arrête.
Je me suis démerder pour tout ce qui était paperasse, pour m'en sortir, à côté de ça, niveau scolarité c'était pas la folie non plus.
Je faisais tout mon possible pour garder la tête hors de l'eau, pour pouvoir réussir à réviser, sous les gémissement bruyants de ma mère, qui continuait d'espérer qu'un homme valait peut-être le coup, dans ce monde d'enfoiré.
Je devais avoir tout juste quinze ans, quand un soir, après avoir moi-même douchée et couchée ma mere, je m'étais fait un rail avec sa poudre abandonnée sur le coin de la table basse.
J'avais cru mourir, puis doucement les premières sensations avaient pris place.
C'était devenu régulier, mais je maîtrisais. Parce qu'à côté de ça, je me sentais toujours responsable de ma mère.
A seize ans, je vivais ma première grossesse, qui, sous mes prises de stupéfiants, se termina bien rapidement. Toma, le mec qui m'avait engrossé, s'était tiré en courant, alors que j'avais à peine dit "je suis enc..", froc au bas des chevilles, après un énième câlin enflammé et maladroit tant on était défoncés.
Au final, je comptais même pas le garder, ce bébé, pas avec cette vie affreuse et dégueulasse que je vivais, mais j'étais paumée et c'était normal, parce que j'avais à peine seize ans, que lui en avait vingt quatre.
A dix huit balais, deuxième grossesse, je m'étais calmée, avec Joshua, on avait décidé de le garder. Josh, c'était un mec prêt à être daron, plutôt bien dans sa vie, un job stable et quelques économies de côtés, et surtout sobre. C'était lui, qui m'avait poussée à arrêter mes conneries. Puis, y avait eu cette voiture, qui, roulant à vive allure m'avait percutée, tuant le petit bébé grandissant au creux de mon corps.
J'avais vécu ma première déception amoureuse, quand, triste comme tout, Joshua s'était aussi barré, parce que selon lui, j'étais un aimant à emmerde.
Suite à ça.. beh voilà, ce que je suis aujourd'hui, la nana qui taf dans un club de striptease, qui aguiche les mecs avec seulement un string sur le cul.
Je continue de prendre soin de ma mère, qui elle est toujours aussi defoncée. Comme moi, mais je reste lucide sur le fait que les hommes sont tous de gros batard cherchant juste à sortir leur baguette magique pour te faire gober leurs belles paroles ressemblant à de vieux sort.
- Luna, t'es attendue en bas ! Gueule l'une de mes collègues.
Luna.. bordel, que je déteste ce prenom, choisi par mon patron aux mains un peu trop baladeuse. Luna, c'est juste la nana que je suis ici, la nuit tombée. Quoique.. ça change pas non plus de celle que je suis même en dehors, la camée, un peu trop chiante qui montre son boule à qui veut bien le voir contre un sachet de poudre ou quelques billets.
Putain papa, j'espère que quand tu vas crever, si c'est pas déjà le cas, tu te retourneras dans ta tombe en voyant ce que nous sommes devenues, par ta faute.
Je le déteste, cet égoïste.
- Luna!
- Ta gueule Logan, dis-je brutalement en rapprochant mon visage vers celui de ma collègue. J'suis pas encore sourde, préserve mes oreilles et évite de gueuler comme une chatte enragée.
- Put..
- Casse toi de là, tu m'empêches de respirer, et tu pollues mon air, grognasse.
Tout le monde sait ici, qu'on doit me parler correctement, parce que jai un foutu caractère de merde, que même devant le chef je ne me démonte pas, mais surtout parce que je suis celle ici, qui ramène le plus de billets. Et pas les plus petits.
Je la pousse, pas forcément fort, mais juste pour qu'elle dégage de mon chemin, et avec une grimace et un doigt, je me tire en bas, prête à faire mon job.
- Luna, tu es enfin là !
Je jette à peine un regard au patron, il doit rapidement comprendre qu'il me les casse, car j'entends la porte de la pièce claquer. Il sait, que je ferais mon taf.
Je m'approche de l'homme qui est assis sur le canapé au fond de la salle. Je prends une démarche, sexy, féline pour m'approcher de lui, le fixant.
Je ne peux pas voir son regard, son visage se trouve dans le noir, mais je sens à quel point ses yeux posés sur moi sont brûlant.
Je me laisse tomber au sol, finissant le chemin jusqu'à lui a quatre pattes. Je vois ses mains serrer le canapé, je le vois se remettre en place, je vois le début du gonflement au niveau de sa ceinture. Il continu de serrer le siège sur lequel il est assit, et je remarque que ce mouvement fait bouger les tatouages de ses mains, comme s'ils prenaient vie. Je vois que d'autres dessins sont présents sur son corps, mais ils se cachent sous les manches de sa chemise, qui moule chacun de ses muscles à la perfection.
Seigneur.
J'avance, il reste quelques petites secondes avant de me retrouver face à lui. Et je me surprends à avoir hâte. D'habitude, mes clients sont de vieux bedonnant carrément dégueulasse qui feraient même pas mouiller la fontaine de Trévi.
Arrivée devant lui, je baisse la tête, pour au moins respecter l'une des règles de cet endroit, mais je sens sa main chaude, grande, se poser sous mon menton et relever ma tête. Je ne vois toujours pas son visage, mais je sens toujours ce regard brûlant sur moi, et je sens mon corps réagir au fur et à mesure des secondes qui s'écoulent.
Son pouce passe sur mon visage et, je l'attrape, et le glisse dans ma bouche, enroulant ma langue autour de celui ci, le sucant avec fermeté. Son corps se tend, mais je continu et lance un sourire aguicheur en mordillant son doigt.
Je m'amuse, autant que je le peux. La salle est chargée de tension, et je serais prête à glisser mon corps contre le sien et me faire tirer pendant des heures, mais il n'a payé que pour un moment chaud sans plus. J'en viens presque à regretter que ce mec ne veuille pas forcément tirer son coup ce soir.
- Luna, alors?
Je lâche son doigt en entendant sa voix grave. Je sens doucement la pulsion dans ma culotte et je chuchote un merde, en sentant ma mini chaudasse du bas se transformer en véritable rivière.
C'est affreux qu'il me fasse cet effet avec deux pauvres mots.
- Luna, ouais.
Une petite partie de son visage sort de l'ombre et je gemirait presque en voyant cette bouche. Je veux me faire mal, pour revenir à la raison et ne pas imaginer cette foutue bouche sur mini chaudasse, je me pince et il doit voir mon petit jeu car un sourire moqueur s'installe sur cette magnifique bouche.
Je remarque que ses dents sont bien blanches, mais que l'une d'entre elles s'avance quelque peu, donnant un peu d'imperfection à ce si beau sourire, mais.. j'adore.
- T'es bonne, Luna.
J'hausse un sourcil à sa phrase.
- J'suis pas censée m'occuper de toi, au lieu de t'entendre dire des conneries du genre ?
Ma réplique sembla plus vive que prévu car sa main restée sur le canapé le serra de nouveau, et plutôt fort.
- Qu'est-ce que tu proposes ?
- Une pipe ? Une turlutte? J'sais pas, ce pour quoi tu as payé.
- C'est tentant ma jolie, mais je suis pas là pour ça et surtout casé.
Je soupire et me relève avec toute la grâce d'un mammouth.
Finalement, les mecs qui viennent ici sont tous de la pire espèce. C'est sûr, qu'ils sont bien gentils de payer pour mater un corps nu, voir plus, mais je pense à leur pauvres nanas qui attendent sagement leur retour à la maison, et qui, gentiment vont s'écarter a la demande de monsieur, alors que quelques heures avant, il trempait probablement son pinceau dans la palette à peinture d'une nana deux fois plus jeune.
Quel bande d'enfoiré, hein.
- Bien, je te retiens pas, ta jolie femme t'attends sûrement chez toi, c'est cool, je vais terminer plus tôt, grâce à toi. Merci pour les thunes, trou d'bal, aller, à jamais gros singe.
Et je me tire, avec toute la dignité qu'il me reste. Ouais j'avoue, que j'ai grave été vexé de me faire "jeter" de la sorte. J'étais prête à lui tailler la pipe de sa vie juste parce qu'il avait réussi à faire pleurer ma minette avec facilité.
J'me déprime, sérieux.
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Hello,
Après quelques années sans revenir ici, parce que mon rôle de maman me prend énormément de temps ; faut le dire, un enfant ça prend énormément de temps, je suis de retour avec une nouvelle petite histoire.
Je suppose que ma façon d'écrire à plutôt changée depuis, que mes idées aussi.
Peut-être pas si mal, à l'époque j'avais 16, voir 17 ans quand j'écrivais ici, aha.
En tous les cas, je reviens, avec toujours autant de fautes d'orthographes, glissées par ci et par là, mais je reviens surtout avec l'histoire d'Adélaïde et Swan.
Une jolie dark romance que j'écris avec grand plaisir quand le temps me le permet.
J'espère que cette histoire vous plaira, j'avance au fur et à mesure, avec juste une idée précise pour la fin. Je vais tenter de poster un chapitre par semaine, j'espère m'y tenir!
En tout les cas, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez :-)
De gros bisous, muahh.
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