Plusieurs jours étaient passés depuis qu'Erwin était entré dans ce café. Et chaque jour, il y retournait, dans le but de revoir son beau serveur aux cheveux noirs qui l'obnubilait. Il n'avait plus que lui en tête. Il était le seul qu'il voulait.

Chaque matin, il s'imaginait se réveiller contre lui, tête contre tête, le réveiller en l'embrassant, commencer la journée en voyant son beau visage.

Chaque moment de la journée, il s'imaginait avec lui, lui tenant la main lorsqu'ils se promenaient ensemble.

Chaque nuit, il s'imaginait la passer avec lui, passer des heures à s'embrasser et de longues étreintes sans fin.

Dès lors qu'il sortait de chez lui pour aller dans ce café, il sentait son poul s'accélérer, son rythme cardiaque atteindre des sommets. Lorsqu'il y arrivait, il était toujours là. C'était lui qui l'accueillait. La même table chaque jour. Elle lui était réservée. Mais, lorsqu'il commandait sa tasse de thé, quelque chose avait changé.

Comme la première fois, il tirait sa tasse de thé vers lui et y déversait le contenu d'un bâtonnet de sucre, étant donné que le thé lui avait paru amer. Il portait la tasse à ses lèvres et grimaçait.

Trop sucré...

Il reposait alors la tasse avant de croiser de nouveau le regard d'acier de l'homme, ce qui le poussait à finir la tasse. Ensuite, il sortait son téléphone et commençait à parler à ses amis.

Mais aujourd'hui allait être différent.

Après deux semaines de routine, voir le serveur était devenu une nécessité pour Erwin. Mais aujourd'hui, il voulait sauter, aller plus loin.

Il sortit de chez lui après avoir enfilé son manteau et alla vers l'endroit tant attendu. Il entra et alla directement à sa table où se trouvait déjà sa tasse de thé.
Il croisa le regard de l'homme de ses désirs et l'interpella, la boule au ventre. Il s'approcha de lui avec un air presque agacé :

- Il vous manque quelque chose ?...

Erwin hocha la tête :

- Oui. Il faudra une deuxième tasse de thé.

Avec une pointe de jalousie dans la voix, il lui demanda :

- Vous attendez quelqu'un aujourd'hui ?...

Un immense sourire apparût sur le visage du plus grand :

- Oui. Vous.

- Pardon ? Vous m'avez prit pour une pute ?

- Pas du tout. Seulement, vous avez travaillé tout les jours depuis deux semaines. Vous feriez mieux de prendre une pause.

Le noiraud le regarda avec curiosité et s'en alla avant de revenir quelques minutes plus tard avec une tasse de thé et s'installa devant le blond, les joues rougies et le regard baissé.