Hermione contempla son reflet dans le miroir craquelé et rouillé.
Ses joues pâles, puis son petit nez, pour finalement remonter aux deux prunelles noisettes d'ordinaire si pétillantes de vies, aujourd'hui baignées de larmes amères.

Mais dans quel pétrin s'était-elle fourrée ?
Comment un tel bouleversement peut-il se produire en l'espace de quelques heures seulement ?

Il lui était d'abord apparu à l'esprit qu'elle devait simplement se résigner et suivre ce que le Serment lui ordonnait de faire, mais en réalité, il y avait en face d'elle deux solutions.

La première, aider Malefoy à réussir pour sauver sa propre vie, trahir son camp, ce qui signifiait par conséquent, indirectement mais quand même, tuer des gens qui lui accordaient une totale confiance, et mener le monde magique à sa chute.

De la pure et simple lâcheté.

Hermione n'était pas une lâche. Pas le moins du monde. Et ce n'était pas juste pour une petite sorcière stupide comme elle que le ministère devrait aller vers sa perte.

De plus, qu'arriverait-il lorsque la mission du Serpentard se révélerait achevée ? Que lui arriverait-elle ?
Quoi qu'il se passe, cela se terminerait de la même manière pour elle alors pourquoi ne pas mourir un peu plus tôt ?

Soit elle aidait Malefoy, soit elle allait révéler à Harry sa mission, ce qui briserait le Serment et donc causerait sa mort.

Sa mort.

Elle vacilla, ses yeux s'embuèrent à nouveau encore et le décor des toilettes délabrées de Mimi Geignarde devint flou.
Ses doigts se crispèrent sur le rebord lisse du lavabo glacé et une larme perla au coin de ses yeux.

Elle devait tout d'abord se rendre au rendez-vous de Malefoy, pour être informée de la nature de la tâche. Au retour de Harry, elle lui raconterait tout. En détail.

Peut-être valait-il mieux lui faire une déclaration par écrit, si elle n'avait pas suffisamment de temps restant pour raconter tout au Gryffondor.

Les paumes de ses mains serrèrent encore plus fort l'émail glacé. Elle ouvrit le robinet, se passant un peu d'eau fraîche sur le visage.

Ce soir, sept heures, elle serait dans le couloir du septième étage, où elle le savait, se trouvait la Salle sur Demande.

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Le soleil se couchait. Par la grande fenêtre à croisillons de la bibliothèque, Hermione regardait le ciel parsemé de traînées pourpres et orangées. Une ligne bleue pâle se formait déjà à l'horizon.

«Je te retrouve demain à la tombée de la nuit devant la tapisserie de Barnabas le Follet au septième étage.»

Eh bien, on y était à la tombée de la nuit.

La Gryffondor fourra son manuel de classe ainsi que son devoir sur le sortilège de Confusion dans son sac et sortit de la bibliothèque d'un pas vif.

Elle traversa des couloirs quasiment déserts, passa précipitamment devant un Neville à l'air un peu perdu et monta quelques escaliers pour arriver dans le fameux couloir du septième étage.

Il était totalement vide. Pas âme qui vive.
Ses pas résonnaient timidement sur le sol de marbre. Elle passa devant la tapisserie stupide des trolls en tutu et consulta sa montre puis observa le ciel sombre par les carreaux vitrés.

Malefoy devrait déjà être là.

Il ne fallait pas être trop optimiste mais après tout tant mieux ! Elle pouvait s'éclipser discrètement et prétendre l'avoir attendu longtemps.

Elle décida de patienter quelques minutes, devant une armure pour avoir la conscience tranquille.

Hermione se demandait s'il ne ferait pas mieux de rentrer à la salle commune lorsqu'un qu'un bras l'attrapa brusquement par derrière.

Elle se débattit, tentant d'hurler mais un bâillon lui avait déjà recouvert la bouche et son cri lui resta en travers de la gorge.
Elle ferma les yeux et quelqu'un la poussa fortement en avant. Elle entendit le bruit d'une porte qui s'ouvre puis qui se ferme brusquement.

La première chose qu'elle vit lorsqu'elle rouvrit les paupières, fut un visage au nez pointu et aux yeux gris bien trop familier qu'elle avait tant haï depuis sa première année.
Ce qu'elle remarqua par la suite, c'est qu'elle se trouvait à présent dans une pièce aussi vaste qu'une cathédrale. Des rangées et des rangées d'objets antiques entassés, de vieux meubles empilés les uns sur les autres formant des tours au moins aussi hautes que Graup, le demi-frère géant de Hagrid s'alignaient, la lumière douce provenant des vitraux situés tout en hauteur les éclairant d'une lueur filtrée par la poussière accumulée par leurs vieux carreaux.

- Tu ne peux donc pas être un minimum discrète ?!

D'un geste négligent de sa baguette, Malefoy la débarrassa du tissu satiné lui empêchant de parler.

Cette dernière ouvrit la bouche pour répliquer mais le Serpentard fut plus rapide :

- Suis-moi.

Il semblait savoir où il allait. Ce ne devait pas être la première fois qu'il se rendait ici, pensa Hermione.
Malefoy parcourait les allées d'un air pressé, la Gryffondor trottinant sur ses talons. Elle aperçut rapidement parmi les véritables murailles d'objets, des vieux grimoires à la reliure cornée, un vieux diadème terni, des bouteilles de xérès encore pleines et des flacons au contenu singulièrement douteux.Elle esquissa un sourire remarquant des bonbons mi-oranges mi-violets - des pastilles de Gerbe des jumeaux Weasley, puis une grimace lorsqu'elle vit un étrange chaudron qui semblait rempli de Doxys morts depuis bien longtemps, d'après l'aspect.
De toute évidence, il s'agissait des montagnes d'objets cachés -précipitamment ou non- de générations et de générations d'élèves de Poudlard.

Malefoy s'arrêta soudain devant quelque-chose de très grand, mais qui était recouvert par un tissu pourpre, maintenant devenue rose foncé avec le temps.

-Comme tu l'as remarqué, nous sommes dans la Salle sur Demande, déclara-t-il posément.

-Sans blague, railla la jeune sorcière.

Elle n'allait pas lui laisser le plaisir d'être gentille avec lui.

- Sans blague, répéta-t-il.

Il tira alors sur le drap de soie pour laisser voir aux yeux d'Hermione une immense armoire, d'un noir de jais et ouvragée de détails compliqués. Elle était fine et soigneusement travaillée, la poignée représentant un serpent si réaliste que la jeune fille aurait pu facilement croire qu'il était vivant.

-Une Armoire à disparaître, souffla Hermione.

-Exact, répondit Malefoy.

- Mais alors...alors, ce que tu voulais mettre de côté chez Barjow et Beurk...c'était une autre armoire comme celle-ci.

-N'en tire pas de conclusions hâtives, je veux juste que tu m'aides à réparer celle-ci, pour le moment, je sais que tu t'imagines déjà comme mon alliée fidèle ou quelque-chose dans ce genre-là...

- Je ne veux pas de tes remarques, Malefoy.

Hermione s'approcha et caressa la porte de l'armoire des doigts :

-Donc, elle est bien cassée. C'est bien d'elle que tu parlais en disant que tu devais la réparer.

- Oui c'est bien d'elle, mais ce qui m'intéresse, c'est comment la réparer Granger. Je sais déjà tout ça, donc cesse tes bavardages stupides.

Hermione réfléchit à toute vitesse. Elle ne savait pas encore comment réparer cet armoire, mais elle ne l'avait pas encore examinée. Elle doutait de savoir comment s'y prendre, si Malefoy avait cherché pendant tout ce temps sans trouver la moindre solution - l'Armoire devait être abîmée par la Magie Noire-mais de toute manière, elle ne comptait pas l'aider, ce qu'il fallait c'était connaître en quoi consistait sa mission pour pouvoir en informer Harry.

Ce qu'il fallait faire c'est simplement faire croire à Malefoy qu'elle l'aidait, rechercher un moyen de remettre l'armoire sur pied, mais ne pas aller jusqu'au bout des recherches, car le Serment la punirait si elle trouverait un moyen de porter secours à Malefoy sans le lui dire. Tâtonner lentement dans le vide pour que les vacances passent pour avoir le temps de tout raconter à Harry lorsqu'il reviendrait. 

- Alors ?, demanda-t-il.

- Alors je ne peux pas réparer une stupide armoire en cinq minutes Malefoy. Il me faut du temps.

Il se rapprocha légèrement, ses cheveux blonds doucement éclairés par la lumière filtrée.

-Alors tu vas faire des recherches. Jour et nuit. Et ne pense même pas à me désobéir, j'y veillerai et le Serment ne te tueras pas simplement, tu souffrirais énormément si tu le trahissais.

- Je ne suis pas ton esclave Malefoy. Je n'ai aucun compte à te rendre.

- Ah vraiment. Je t'informerais bientôt du prochain rendez-vous et j'ai tout à parier que tu y seras présente. Avec les réponses pour ceci, ricana-t-il en désignant l'armoire du doigt. Et on avancera ensemble.

Elle essaya d'exprimer tout le mépris qu'elle ressentait pour lui sur son visage, mais ça n'avait pas l'air très réussi car Malefoy s'esclaffa :

- Alors t'attends quoi Granger. Que je t'invite à sortir ?!

- C'est fini ? Tu me laisses partir comme ça ?, s'étonna Hermione.

- Pour quelqu'un qui n'est pas mon esclave, je vois que tu es très attachée à moi...

- Oh tu ne pourras donc jamais te taire !

- Sûrement pas pour toi Granger.

Il avait sur le visage son caractéristique sourire narquois si exaspérant et Hermione, ne sachant que répondre lui lança un dernier regard furieux puis lui tourna le dos.

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J'espère que vous ne vous êtes pas trop ennuyées ( j'écris ennuyées au féminin parce que je pense pas qu'il y ait de garçon ici :-) Mais si y en a : Bienvenue, faites comme chez vous:-)
Donc je disais: j'espère que vous n'avez pas trouvé ce chapitre ennuyant mais les choses vont bouger ne vous inquiétez pas, un grand bouleversement se profile .... :-)
Et si vous avez l'impression que je passe vite sur certaines choses, c'est normal. :-) Vous verrez plus tard. ❤️
Je voulais aussi dire : MERCIIIIIIII !!!!
Pour les 68 vues déjà. C'est génial pour moi, mais je vais pas dire toujours la même chose 😂😂.:-):-):-)
Et les gens qui ont votés sur mes chapitres, je vous aime trop, ça me met de bonne humeur pendant toute une journée et plus encore ....:-) 😍😍😍😍 Merci .

Ah oui, j'avais une question ( même si je pense que personne ne va y répondre mais bon😂) :

-Préférez-vous les chapitres courts, voir normaux (comme le deuxième et celui-ci ) ou plutôt longs comme le premier ? ❤️❤️❤️

Bisous 😘

Mardi 21 juin 2016