Chapitre 9 - Obsession
Réaliser que j'éprouvais du désir pour quelqu'un m'avait moins sonnée que le fait de l'avoir accepté.
Je passais ainsi mes journées à rêvasser sur comment en apprendre plus sur cette volonté qui s'était emparé de moi sans que je ne puisse y faire grand-chose.
Je n'avais rien dis à ma mère qui, tous les jours me rendait visite dans cette chambre d'hôpital où j'avais l'impression d'avoir perdu une partie de moi-même. Cependant pour la première fois je n'essayais plus de nager à contre courant de ce que je ressentais, de ce que j'éprouvais.
Aussi stupide que cela paraissait, j'avais envie de le crier au monde entier. Et dieu sait que tous les océans du monde pourraient se mettre à rire à la simple idée de me voir moi, crier au rivage de ma fenêtre d'hôpital, vouloir naviguer dans le sillage des vagues que laissait le kraken derrière lui.
Et pourtant je me taisais.
Qui étais-je pour ne serait-ce que m'imaginer faire partie de ses préoccupations ? Qui étais-je pour ne serait-ce qu'espérer le revoir un jour ? J'en venais à me demander si je ne préférais pas l'époque pas si lointaine ou ce genre de choses n'étaient encore qu'un trésor ou bien un piège enfoui dans le sable des abysses. Pirates. J'avais l'impression d'avoir trouvé le plus beaux des trésors tout en ayant activité un piège en le sortant de ses chaines.
Car il est plus facile d'être indifférente à l'impossible que le désirer.
C'est la conclusion que je m'étais faite, alors que les jours naviguaient dans le temps et que, laissant mon corps de régénérer de mon audace, j'avais compris deux choses.
Mes joues se tintaient d'ores et déjà de rouge vermillon à la simple idée d'être un jour de nouveau près de Kakashi, maintenant que, j'avais accepté les sentiments- si j'osais dire, que j'avais à son encontre.
Malheureusement pour ce fantasme tempétueux qui s'était échoué sur mon existence paisible, Kakashi Taijo n'étais jamais revenu me voir une seul fois depuis mon réveil. Et j'en avais conclu que cette étrange proximité que nous avions partagé une semaine plutôt, sortait probablement tout droit de mon imagination.
Mais à cela se soustrayaient aux dires d'Iruka qui m'avait informée de l'état d'anxiété dans lequel était Kakashi lorsqu'il m'avait confiée aux personnels des soins intensifs.
Et je me retrouvais une nouvelle fois à me poser milles et unes questions auxquelles je ne pouvais pas répondre, coincé un lit d'hôpital.
J'étais hors de danger, Sakura m'avait-elle expliquée. Aucun de mes organes vitaux n'avaient été touchés. Et si j'avais frôlé les ténèbres abyssales de si près, c'était dû à l'importante hémorragie additionnée par une grave exhaustion de chakra. Il faudrait du temps selon elle pour que je ne parvienne de nouveau à malaxer mon chakra correctement, mon énergie corporelle ayant été apparemment altérée. J'en venais de toute façon à me demander comment pourrais-je de nouveau méditer sérieusement. Mon énergie spirituelle étant constamment dérangée par le sourire invisible d'un homme masqué.
Mes tristes pensées furent dérangées elles aussi par l'arrivée de mon infirmière, la jeune Sakura qui, finalement m'inspirait de la curiosité de par ses liens avec Kakashi. Il était son sensei, après tout.
Elle m'installa le plateau de mon petit déjeuner que je m'empressais de déguster. Une soupe miso et du riz. C'est que se prendre pour un moussaillon au plus profond de mon âme, ça donnait faim.
« Comment vous sentez-vous aujourd'hui ? Me demanda-t-elle en vérifiant ensuite mes valeurs sur le moniteur.
— Pas moins bien que d'habitude, lui répondis-je en me redressant. Je commence à pouvoir bouger ma main correctement, dis-je en faisant aller ma main.
— Tsunade-sama a fait un excellent travail sur votre main, dit-elle en la prenant dans les siennes. »
Je restais presque silencieuse, mâchouillant mon riz tandis qu'elle ne semblait pas vouloir lâcher ma main une seule seconde.
« Vous avez perdu votre alliance pendant le combat ? finit-elle par me demande si bas que je du tendre l'oreille pour l'entendre. »
Une alliance ? Moi ? S'il y a bien quelque chose avec laquelle j'étais mariée depuis tant d'années, c'était l'indifférence alors pourquoi diable l'élève de Kakashi me demandait cela ?
« Je n'en avais pas, répondis-je en fronçant les sourcils, reprenant moi-même l'usage de ma main. »
Après un étrange gloussement accompagné par les joues roses de l'apprenti médecin, cette dernière se remit à vérifier mes valeurs sur le moniteur comme si elle ne l'avait pas déjà fait. Il était évident que quelque chose la tracassait, et cela ne m'aurait pas dérangé si cela ne me concernait pas, mais le fait était, que cette gamine venait de me demander si je venais de perdre mon alliance.
« Pourquoi cette question ? »
Je brisais le silence pesant de ma demande. Bien qu'elle n'en semblât pas étonnée, -après tout, elle venait de me poser une question pour le moins personnelle, même si cela ne m'atteignait pas- elle se mit à bégayer et fit tomber son stylo au sol.
« Je ne vais pas te manger, lui dis-je sèchement en sirotant mon bouillon miso. »
Les jeunes filles de ce genre m'exaspéraient. Elles avaient le don d'avoir un culot aussi éphémère que l'écume d'une vague s'écrasant paresseusement.
« C'est que... commença-elle en croisant les bras, regardant ailleurs. On s'est toujours demandé avec Naruto qui... Qui était la femme de Kakashi. »
Il me fallu regrouper tout mon sang froid pour ne pas faire valdinguer mon plateau repas sur mon lit.
Cela-dit, je ne m'attendais pas aujourd'hui à me faire taper le dos par ma jeune apprenti infirmière, essayant désespérément de respirer à travers une algue récalcitrante au fond de ma gorge.
Quand je parvenu enfin à la faire glisser et à l'avaler, les larmes coulaient sur mes joues rougit par la colère et la honte.
« Pourquoi diable penses-tu que je suis la »
Et je ne parvins pas à terminer ma phrase. Ça sonnait si... étrange. Impossible. Une erreur. Quelque chose qui ne pourrait bien évidemment jamais arriver et que, moi-même je trouvais l'idée exessivement étrange.
« Eh bien, c'est qu'il venait tous les jours vous voir quand vous étiez dans le coma, m'annonça-t-elle timidement, en jouant nerveusement avec ses doigts. »
J'avais le sentiment qu'elle me cachait encore quelque chose et, tout ce qui tournait de loin ou de près de Kakashi était devenu la chose la plus intéressante qui soit dans ce fichu monde.
« Et ? Dis-je en lui tendant mon plateau, l'appétit coupée.
— Et il euh... Il nous arrivait de devoir le chasser au petit matin, quand on le trouvait endormir sur le rebord de votre fenêtre. Vous êtes la petite amie de Kakashi-sensei ?
— Sakura ! »
Une voix ferme et sévère s'éleva dans la pièce nous faisant sursauter toutes les deux.
« Quand t'ai-je appris de telles manières à l'égard des patients ?! »
Et remercions Godaime pour ça, Sakura se tu et la laissa vérifier à son tours mes variables sur le moniteur comme si c'était la chose la plus intéressante du monde.
« Kakashi n'a de toute façon pas le temps de temps de s'entourer de ce genre de pitreries. Il doit rattraper ses conneries et c'est pourquoi je lui ai confié une mission solo de rang S, dit-elle comme si c'était la chose la plus normale du monde. »
J'avais envie de lui demander, qu'entendait-elle par conneries mais, j'étais certaines que cette vieille folle ne me répondrait pas.
« Quel genre de mission ? Tentais-je tout de même.
— Quelque chose qui ne te regarde pas, gamine. »
Cela eu au moins le mérite de terrasse la moindre floppé d'espoir que j'avait mis dans la question.
Ainsi, c'est après qu'elle n'ait terminé de m'ausculter qu'elle m'informa que je pourrais bientôt quitter l'hôpital, mais je me trouverais être en repos forcée le temps que mon corps assimile de nouveau assez d'énergie, pour prétendre malaxer ne serait-ce qu'une cuillère à café de chakra. Pas que cela me chagrinait, à vrai dire mises à part de récentes réflexions sur moi-même, je restais cette même fille indifférente sur bon nombres de sujets. Cela-dit, cela me chagrinait sur le fait que je ne faisais désormais plus parti de l'équipe de Kakashi Taijo.
Et dès lors que je quittai l'hôpital quelques jours plus tard, je ne m'étonnais même plus à passer le plus clair de mon temps, sagement assise sur le mont Hokage, pleine vue sur le village, à chercher cette fichue tête grise parmi la foule. Celle qui hantait mes rêves les plus fous.
Je me demandais sans arrêt tant de choses. Ou était-il ? Que faisait-il ? Que voulait dire Tsunade lorsqu'elle avait froidement répondu qu'elle l'avait envoyé en mission solo rattraper ses conneries ? Quelles conneries ? Est-ce qu'il y avait un rapport avec notre dernière mission ? Un rapport avec moi ? Si oui, lequel ? Est-ce que Kakashi m'en voulait de n'avoir pas été assez puissante ? Est-ce que Kakashi me détestait alors ? M'avait-il déjà une fois apprécié ? Pourquoi alors était-il venu me voir à l'hopital ? Pourquoi avait-il subitement arrêté de venir ? Venait-il juste pour s'assurer que j'allais bien dans le but de pas avoir la mort d'un co-équipier sur la conscience ? Ou bien parce qu'il ne souciait de moi ? La première me paraissait la plus juste de part le fait qu'il avait cessé de venir me voir dès lors que je m'étais réveillée. Mais peut-être sa mission l'en empêchaient ou peut-être pas ?
J'avais l'impression de devenir l'une de ses adolescentes éprises du beau garçon mystérieux des séries télévisées et je devais admettre que c'était totalement ça.
Les semaines passaient et de nouvelles questions continuaient de siffler telles des sirènes ou bien mêmes des mandragores tant est si bien que je ne m'entendais plus penser. Tant est bien que sans savoir comment j'avais atterri là, j'était en train de bourriner à la porte d'Iruka pour avoir des réponses à mes questions.
Je n'avais pas fait attention à l'heure qu'il était. Ni même au fait qu'il pleuvait des cordes et que j'étais trempée, là, à cogner contre la porte d'un homme, d'un ami.
Un ami qui en m'ayant drainée de mes questions, en avait délivré de nouvelles. De nouvelles plus fortes, plus douloureuses qui me nouaient les trippes et je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Mon cœur se serrait, mon ventre se nouait et des fois même je me réveillais la nuit des mes fantasmes impossibles avec de douces vagues se promenant dans mon bassin et l'envie d'avoir autre chose qu'un oreiller dans mes bras et... Je repris mentalement ma respiration. Et j'avais l'impression d'être prise dans un tourbillon sans fin sous un orage qui ne connaissait pas d'accalmies.
Je voulais Kakashi, je voulais Kakashi mais il n'était pas là.
Je voulais voir Iruka je voulais voir Iruka mais il n'était pas là.
Et soudain l'absurdité de la situation me frappa aussi fort que la tempête qui semblait régner aussi bien à Konoha que dans mon esprit dérangé.
Iruka devait être à l'académie mais cela ne m'empêcha pas de l'attendre encore et encore.
Et c'est ainsi, que je m'étais retrouvé tremblante sous un plaid avec un thé dans les mains que je ne pouvais pas boire car je me faisais secouer farouchement la tête par un chunin enragé qui me séchait les cheveux en baragouinant des vulgarités que je ne lui connaissais pas.
« Quand tu m'as appris que tu allais être jonin, je ne m'étais pas imaginé une seule seconde que tu deviendrais aussi abrutie qu'eux ! »
Je m'en demandai soudain si Iruka était habitué à recevoir des Jonin trempés chez lui.
« Tous les mêmes, continuait-il de baragouiner dans sa barbe alors que je pu enfin me délecter de la chaleur du thé au jasmin qui m'apparut comme la chose la plus chaleureuse et agréable si l'on mettait de coté les rêves que je faisais dernièrement. »
J'avais mille et une questions à lui poser à propos de Kakashi. Alors pourquoi ? Pourquoi alors qu'il s'était installé près de moi dans le canapé en m'offrant généreusement un Cup Noodle à l'heure du repas, m'incitant d'un de ses sourires à me confier ? Rien ne sortit ? J'était là, dans un canapé qui n'était pas le mien, dans des vêtements qui n'étaient pas les miens mais que j'aurai préféré être dans ceux d'un autre gomme, encore frissonnante d'être resté sous la rage du ciel et... Je me trouvais soudain bête, en effet.
Ainsi, je n'avais rien dit. Je m'étais tu et avait mangé mes nouilles aussi silencieusement que l'on pouvait manger des nouilles, me satisfaisant de la douce musique du vent et de la pluis au dehors qui eux au moins, me semblait familier, moi qui, soudainement, me retrouvait seul à piloter une embarcation que l'on venait de m'offrir sans prendre la peine de m'offrir l'équipage qui allait avec.
Oui, c'était une chose de vouloir Kakashi. Mais comment fais-t-on ? Je n'allais pas tout de même pas poser cette question à Iruka ?
Je réalisai que la nuit était tombée quand Iruka s'installa sur son bureau et alluma sa lampe de chevet.
« Tu restes dormir dans le canapé cette nuit. »
Et j'eu l'impression d'être l'un de ses élèves alors que rapidement, le sommeil m'emporta à l'instant même où une couverture m'enveloppa.
Ce qui me réveilla en pleine nuit, ce ne fut pas le bruit. Il n'y en avait aucun sinon le vent qui continuait nonchalamment le soufflé.
Ce qui me réveilla fut la sensation d'une présence qui s'évanoui à l'instant même ou je la réalisai.
Était-ce Kakashi qui était venu me voir dans mon sommeil chez Iruka ?
De l'indifférence, j'étais passé à l'obsession.
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