Chapitre 37
Harry et Ginny étaient en train de savourer un délicieux repas que cette dernière avait préparé en suivant à la lettre les conseils de sa mère quand quelqu'un tapa à la porte. Le jeune couple se regarda, surpris d'une visite à cette heure tardive du soir. Harry s'essuya la bouche avec sa serviette de table, se leva et se dirigea vers la porte d'entrée, l'ouvrit et fut étonné de voir son meilleur ami sur le palier.
- Ron ? Qu'est ce que tu fais là ?
- Je peux entrer ? demanda gentiment le rouquin.
Harry acquiesça et laissa entrer son ami. Ginny, qui avait laissé leur repas dans la cuisine pour voir qui venait leur rendre visite, sauta au cou de son frère quand elle vit que c'était lui. Elle desserra rapidement son étreinte et lui demanda curieusement :
- Alors fréro, que nous vaut cette visite ?
- J'ai quelque chose de très important à vous dire. Répondit-il en regardant successivement sa sœur et son meilleur ami d'un air sérieux.
Les deux concernés, inquiets du sérieux du rouquin, l'interrogèrent du regard. Ron qui était stressé quant à leur future réaction, prit son courage à deux mains et leur dit sur un ton des plus calme :
- Hermione est à Londres.
- Quoi ?! s'exclamèrent-ils, ébahis par cette nouvelle.
- Hermione est à Londres. Se répéta le rouquin.
- Tu plaisantes, j'espère ? demanda Ginny qui depuis ce qu'il s'était passé, ressentait de la haine envers la brunette pour avoir fait souffrir son frère.
- J'ai l'air de plaisanter ? L'interrogea à son tour Ron en lui montrant du doigt son visage qui affichait un air des plus sérieux.
La rouquine n'ajouta rien. Harry toujours sous le choc et qui voulait des informations, questionna son ami :
- Et comment tu sais ça toi ?
- Ben, figure-toi que je rentrais des courses tout à l'heure et Hermione était assise dans ma cuisine. Répondit le rouquin qui fut parcouru d'un frisson en repensant à cet instant.
- Dans ta ...
- Cuisine ?! Finis Ginny, estomaquée.
- Ben oui, elle donne des cours particuliers à de jeunes sorciers et Amy a fait appel à elle... Pas besoin de vous décrire la tête qu'on a faite...
- Et vous vous êtes parlé ? demanda curieusement la rouquine.
- Je reviens de chez elle, là. Répondit son frère en esquissant un sourire.
- Tu sais où ... où elle vit ?? demanda Ginny, surprise de cette nouvelle.
- Oui, Amy avait ça. Dit le rouquin en sortant de la poche arrière de son pantalon la carte de visite de la brunette.
Harry et Ginny regardèrent le petit morceau de carton, les yeux ronds. Ils n'en revenaient pas. Harry, qui ne comprenait pas que son meilleur ami avait l'air joyeux plutôt qu'en colère, demanda curieusement au rouquin :
- Vous vous êtes pas disputés ?
- Bien sûr que si ! ... Harry, tu crois qu'un hibou peut se perdre ? demanda Ron d'un air sérieux.
- Je crois pas non, pourquoi ?
- Ben avec Hermione on s'est rendu compte tout en parlant qu'en fait on s'est envoyé des tas de courriers et qu'on n'a jamais rien reçu. Répondit Ron en réfléchissant encore à la situation.
- Ah bon ? s'étonna Ginny.
- Ben oui, je sais pas comment ça a pu arriver ... dit Ron d'un ton calme en se dirigeant vers la cuisine.
Harry et Ginny s'échangèrent un regard étonné puis le suivirent. Le rouquin s'assit à table quand il se tapa doucement la tête sur celle-ci sous les regards soucieux du jeune couple.
- Ron, ça va pas ? se risqua Ginny.
Le concerné leva la tête et lui répondit les yeux pétillants :
- Si seulement tu l'avais vu, elle est sublime.
- Et c'est pour ça que tu te tapes la tête contre la table ? demanda Harry amusé par le comportement de son ami.
- Je crois que ... que ...
- Tu as encore des sentiments pour elle ? Le coupa Ginny.
Le rouquin acquiesça, déboussolé. Il savait au fond de lui qu'il avait toujours eu des sentiments pour la brunette, mais la revoir ce soir les avait fait ressurgir. Il ne savait pas quoi faire. Perdu, le rouquin se tourna alors vers sa sœur et son meilleur ami et leur demanda sérieusement :
- Qu'est-ce que je dois faire ?
- Et bien si j'étais à ta place, déjà je me renseignerai demain au Ministère pour savoir si les hiboux peuvent se perdre, ce qui m'étonnerait. Le conseilla calmement Harry.
Ron acquiesça et regarda sa sœur attendant une réponse de sa part.
- Euh ... Tu devrais parler avec Amy de ton souci. Lui suggéra-t-elle.
- Amy ! s'exclama Ron en se levant d'un bon de sa chaise. Je l'avais complètement oubliée, elle m'attend pour dîner ! ajouta-t-il en se dirigeant vers le salon à grands pas, suivi de Ginny et Harry.
Le rouquin se tourna vers les tourtereaux et les remercia avant de leur souhaiter une bonne soirée et de disparaître dans un « plop ». Ginny et Harry se regardèrent alors, inquiets de la tournure qu'allaient prendre les événements. Ils allèrent se rasseoir et finirent leur repas tout en discutant de ce que venait de leur raconter Ron.
Le rouquin apparut dans son jardin, à l'abri des regards moldus. Il rentra alors par la porte de derrière pour se diriger vers le salon où sa compagne et le fils de celle-ci venaient de finir de dîner.
- On a commencé sans toi, désolée. Dit Amy en débarrassant la table.
- Je suis désolé. Lui dit-il avant de s'asseoir, les yeux dans le vague.
- Tu étais où ? demanda la jeune femme intéressée.
Le rouquin sortit de ses pensées, se tourna vers sa petite amie et lui dit un air des plus sérieux sur le visage :
- Amy, il faut que je te parle.
La jeune maman, soucieuse, par ce que venait de lui demander le jeune homme, se tourna vers son fils et lui dit gentiment :
- Jamie, va finir ton dessert dans la cuisine, s'il te plait.
Le jeune sorcier acquiesça, se leva de table, prit son dessert et alla finir de le manger dans la cuisine. Amy posa les assiettes qu'elle avait dans les mains puis s'assit en face de Ron. Elle l'interrogea alors du regard.
- Écoute Amy, tu sais que je suis quelqu'un d'honnête ?
- Je sais, viens-en au fait, s'il te plait. Lui dit-elle, pressée de savoir ce qui le perturbait.
- Je n'ai pas envie de te mentir ... Le professeur particulier que tu as engagé pour aider Jamie, je la connais. Dit Ron attentif quant à la future réponse de sa compagne.
- Ah bon ? s'étonna-t-elle. D'où la connais-tu ? demanda-t-elle, intéressée.
- Euh ... hésita le rouquin. C'est mon ancienne petite amie. Avoua-t-il appréhendant la réaction d'Amy.
- Quoi ?! s'exclama-t-elle. Mais comm...
- Écoute. La coupa-t-il. On s'est rencontrés il y a six ans... On s'est aimés le temps d'un été. Ajouta-t-il, la boule au ventre. On s'est envoyé des tas de courriers qu'on n'a jamais reçu donc on ne s'est jamais revu. Finit-il tristement.
- Je vois ... C'est pour ça que vous avez fait une drôle de tête tout à l'heure en vous voyant ? Et c'est pour avoir des explications que tu es allé lui rendre son livre ? demanda-t-elle calmement, se doutant bien de la réponse.
- Oui. Affirma-t-il. Écoute, la revoir m'a déboussolé, je ...
- Tu as encore des sentiments pour elle ? Le coupa-t-elle avec appréhension.
- Oui. Et je crois en avoir toujours eu. Avoua-t-il sur un ton d'excuse.
La jeune femme blonde sentit son cœur se briser. Elle aimait sincèrement le rouquin, mais vivre avec lui tout en sachant qu'il pensait à une autre, elle ne pouvait l'accepter. Elle le regarda droit dans les yeux et lui dit la gorge serrée :
- Ron, si tu as toujours des sentiments pour elle, tu devrais partir d'ici. Je n'arriverai pas à vivre avec toi en sachant cela.
- Quoi ? Mais ...
- Comprends-moi, tu vas faire semblant de m'aimer alors que tu penses à une autre. Je ne trouve pas ça correct, alors tu devrais retourner chez tes parents et ... et avouer à cette fille ce que tu ressens. Le coupa-t-elle la voix tremblante.
- Mais ...
- Il n'y a pas de mais, Ron ! Tu sais que j'ai raison, alors va-t'en, s'il te plait ! Dit-elle d'un ton ferme en se levant, les yeux brillants.
- Mais ... Et Jamie ? s'inquiéta-t-il pour le petit garçon.
- Ne t'en fait pas pour lui. Lui répondit-elle d'un ton rassurant.
Le rouquin acquiesça puis se leva. Il contourna la table pour se retrouver devant la jeune maman. Ils se regardèrent droit dans les yeux quelques instants. Ron, voyant de la tristesse dans le regard de la jeune femme, la prit dans ses bras. Amy serra très fort le rouquin tout en versant quelques larmes. Ron lui caressa le dos pour apaiser sa tristesse. Ils desserrèrent alors leur étreinte, puis se regardèrent une seconde fois droit dans les yeux quand Ron s'adressa à la jeune femme, de la sincérité dans la voix :
- Sache que je t'ai aimé et que j'ai passé six merveilleuses années en ta compagnie, mais tu as raison... Je dois partir.
Amy essuya ses larmes d'un revers de main tout en acquiesçant. Elle regarda alors le jeune homme monter à l'étage pour faire ses valises. La jeune maman reprit ses esprits et alla mettre dans l'évier la vaisselle sale. Elle s'assit à côté de son fils et le regarda boire son jus d'orange en essayant de trouver un prétexte quant au départ de Ron. Une bonne dizaine de minutes plus tard, le rouquin descendit, deux valises aux mains, qu'il alla déposer à la porte d'entrée. Il revint sur ses pas pour rejoindre Amy et le petit Jamie qui étaient toujours dans la cuisine. Le rouquin s'adressa alors au jeune sorcier de la tristesse dans la voix :
- Écoute Jamie, je dois partir.
- Pourquoi ? demanda curieusement le petit garçon, la bouche pleine de chocolat.
Ron échangea un regard avec Amy et répondit à Jamie d'un air sérieux :
- Je dois partir pour le travail et je ne sais pas quand je reviendrai.
- Mais tu reviendras ? le questionna le petit garçon, inquiet.
Ron éprouva soudain de la tristesse. En effet, pendant toutes ces années, il s'était attaché au petit garçon. Il reprit son sérieux et lui dit en lui ébouriffant les cheveux :
- Sûrement, oui.
- Cool alors ! s'exclama le jeune sorcier avant de boire une gorgée de son jus d'orange.
Ron sourit en voyant la réaction de Jamie. Il lui déposa un baiser sur la joue puis alla rejoindre la porte d'entrée, suivi de près par Amy. Devant la grande porte en bois, les deux jeunes gens s'étreignirent une dernière fois. Ron déposa un doux baiser sur le front de la jeune femme avant de lui dire un « merci » au creux de l'oreille. La jeune femme lui sourit et regarda le rouquin prendre ses valises et quitter la maison dans laquelle ils avaient vécu ensemble pendant six longues et belles années. Une fois dehors, Ron regarda la porte d'entrée à présent fermée et soupira. Il prit alors la direction du petit parc en réfléchissant à l'excuse qu'il donnerait à ses parents quant à sa présence au Terrier. À présent dans le parc, Ron regarda autour de lui et ne voyant aucun moldu, il transplana.
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