𝑡𝑟𝑜𝑖𝑠 | 𝑤𝑖𝑙𝑙 𝑡ℎ𝑒 𝑠𝑡𝑎𝑟𝑠 𝑎𝑙𝑖𝑔𝑛
Note d'auteur.
Merci aux quelques personnes qui ont voté pour les chapitres précédant, j'espère que l'histoire vous plait =) C'est assez simple, mais la douceur est pas mal de temps à autre aussi héhé
Je vous embrasse !
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Chapitre 3 - will the stars align
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D'après ce qu'il apprit durant la première nuit qu'ils passèrent au coin du feu, cet humain était dans le même cas que lui. Ou tout du moins, ils se ressemblaient à ce niveau-là. Il avait quitté les elfes avec qui il affirmait vivre depuis toujours pour un voyage en solitaire, et cette ressemblance avait poussé Legolas à se relaxer légèrement.
Parler était plus simple quand la nuit entourait le camp et que le feu crépitait ainsi : Estel était intéressant, et entendre la manière dont il avait vécu ces dernières semaines était peut-être plus passionnant que de regarder les étoiles, assis sur une branche.
Enfin, il aimait faire les deux.
– Vous n'avez croisé personne durant des semaines ? Pas même quelques voyageurs ?
Legolas secoua la tête. Apparemment, c'était ce qui l'avait le plus perturbé : qu'il n'ait pas ouvert la bouche pendant ce temps là, sauf pour parfois chanter dans la nuit.
– C'est si étonnant ?
– Et bien, c'est que vous n'avez pas l'air très bavard.
– Je suis comme tout le monde, je pense. Pourquoi, tu te parles seul quand personne n'est là ?
Estel rougit. Cela devait signifier « oui ».
Legolas trouvait que cet humain était amusant. Ils avaient beaucoup parlé, jusqu'à ce que l'aube se lève, et apprendre à connaître quelqu'un n'était pas si mal. Même s'il ne comprenait pas encore bien pourquoi un humain avait grandi au milieu d'elfes, ses paroles ne portaient aucun mensonge : peut-être était-ce quelque chose que son père et ses frères lui avaient caché ? Une prophétie, une rumeur, ou quelque chose que tous les elfes auraient du savoir.
Il lui avait donné un peu de pain elfique et l'avait laissé dormir sous des branches quelques heures pour récupérer de sa nuit blanche.
À son réveil, l'humain lui avait demandé :
– Vous avez une destination ?
– Pas vraiment. Je suis les rivières et les forets.
Legolas avait bien compris au fil de leurs conversations qu'Estel le prenait pour un elfe chasseur. Quelqu'un qui ne devait pas avoir beaucoup d'importance au sein de la cité, quelqu'un qu'on laissait partir pendant un temps sans se poser de questions.
Et il aimait ça, n'être personne.
– Moi aussi. En fait, je comptais terminer mon voyage après cette forêt.
Il lui fit un sourire en enfilant son sac en toile dans son dos, et ajusta son épée à sa taille. Ses cheveux humides coulaient encore dans sa nuque, vestiges du bain qu'il venait tout juste de prendre.
– Terminer ?
– Mon point de retour. Je sors de cette forêt, et je vais trouver un village pour me repérer.
Il rentrait chez lui. C'était logique, les humains ne pouvaient pas voyager pendant des siècles. Legolas pencha la tête sur le côté.
– Déjà fatigué ?
– Disons plutôt que j'ai trouvé ce que j'étais venu chercher.
Il lui rendit son rictus, assez amusé, puis fit un geste vague en direction du reste de la forêt.
– Il ne doit rester que quelques jours de marche, je pense.
Estel lui lança un regard.
– Les passer en ma compagnie serait-il si terrible ?
L'invitait-il ? Cela y ressemblait, en tout cas.
– Je ne pense pas que ça le serait, non. Je suis un elfe assez curieux, vois-tu.
Et il avait encore beaucoup de questions.
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Et effectivement, le jour qui suivit ne fut pas désagréable. Legolas pouvait sentir la limite de ses bois simplement en fermant les yeux, pourtant il leur fit délibérément prendre un chemin plus long. Estel le suivait sans se poser de question, chassant pour le repas du soir et écarquillant des yeux étonnés chaque fois que Legolas décochait une flèche.
– Décidément, les elfes spécialisés dans ce domaine sont réellement sans égal, dit-il alors que le soleil était encore haut.
Très loin devant, l'une des flèches que le prince sculptait pendant la nuit avait atteint un serpent venimeux en pleine tête, sans autre forme de procès. Il n'avait même pas hésité, ne prenant que le temps nécessaire à bander son arc avant de tirer.
– Est-ce une manière de dire que tu es impressionné ?
– Je le suis, sans aucun doute.
Legolas pensait pourtant avoir largement dépassé l'âge où les elfes prenaient conscience d'à quel point ils étaient supérieurs aux autres. Pendant des centaines d'années, il avait voulu tester ses limites, voir à quel point il était bon dans ce qu'il faisait : il entendait mieux, voyait plus loin, possédait plus de force, et apprenait vite. C'était sans même parler de sa mémoire et de la longévité impressionnante des elfes.
Cela lui était passé, finalement, mais ses frères ne perdaient jamais une occasion pour remettre ce sujet sur le tapis. Même quand les conversations ne s'y prêtaient pas, il entendait parfois pendant les repas communs l'un d'eux dire « Oh, vous vous souvenez quand Legolas... » et c'était parti pour des heures.
Pourtant, même après des siècles à se faire discret et à s'entraîner seul pour ne plus aucune remarque, il se sentait presque fier. Impressionner les humains était pourtant si simple, cela n'aurait certainement pas dû le faire se sentir ainsi.
Il ne fit donc aucun commentaire et continua son chemin, sans pour autant réussir à retenir un léger sourire.
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Estel se rendit compte que Legolas souriait beaucoup dans la soirée du premier jour. Enfin, ce n'était pas totalement ça.
En vérité, cela ressemblait rarement à de réels sourires : la plupart n'étaient que des rictus amusés ou encore un mouvement discret des lèvres pour lui montrer qu'il l'écoutait – ou qu'il se moquait de lui. Estel avait encore du mal à faire la différence tant le faciès de l'elfe ne lui montrait que peu de choses sur ce qu'il ressentait vraiment. Seuls ses actes lui démontraient qu'il appréciait sa compagnie : aucun elfe ne se serait forcé à rester avec quelqu'un dont la compagnie lui déplaisait. S'il n'appréciait plus être avec lui, alors Estel se réveillerait un matin seul, voilà tout.
Mais, quand le soir venu il laissa échapper un vrai rire (avec ses épaules qui se secouaient légèrement et ses yeux qui se plissaient avec amusement), Estel ne put s'empêcher de le fixer. Apparemment, il trouvait que toutes ces histoires humaines étaient très amusantes.
– Et ensuite ? demanda-t-il en remettant un peu de bois dans le feu.
Il lui semblait également que Legolas adorait ces petites choses : les courants d'eau, le crépitements du feu, les grincements des écorces. Parfois, il s'arrêtait et fermait les yeux pour écouter.
– Estel, l'appela Legolas. Que se passe-t-il ensuite ?
Il n'aurait jamais cru que la légende du bûcheron et de la bergère intéresserait quelqu'un à ce point. La personne qui la lui avait raconté, une dizaine de jours plus tôt, avait devant lui une dizaine de chopes vides ainsi qu'un sérieux coup dans le nez. Il avait gardé Estel auprès de lui toute la soirée, ne le libérant qu'en s'écroulant sur la table.
– Il me semble que le bûcheron ne la retrouva jamais.
– Jamais ? Mais c'est une histoire, elle doit forcément bien se terminer.
Il avait l'air parfaitement indigné. Et son rire définitivement envolé.
– Et bien, c'est la fin qu'on m'a raconté, répondit Estel en haussant les épaules comme s'il n'y pouvait rien. On pourrait peut-être en intenter une autre, mais ça ne serait pas la vraie.
Enfin, rien ne lui disait pour autant que la version donné par cet homme éméché était la bonne. Les histoires avaient tendance à se transformer au fil de ses étapes dans les bouches des autres.
Legolas s'appuya contre le tronc d'arbre dans son dos, les bras croisés sur sa poitrine. Pas une fois il n'avait retiré cette cape qui lui couvrait les épaules, alors que la température clémente le lui aurait largement permis.
– Cette fin ne me satisfait pas du tout, annonça t-il. Elle me semble pire encore que celle du nain et de l'elfe, qui était pourtant affreuse.
Il lui avait raconté celle là en longeant la rivière, le matin même. Il n'avait même pas voulu l'écouter, cette fin.
– Je décide que le bûcheron a réussi à la rejoindre.
– Selon vous, un humain aurait donc réussi à battre une armée d'orc ?
– Pourquoi pas ? C'est une histoire, après tout. À quoi bon si elle ne me plaît pas.
C'était une bonne manière de voir les choses. Estel trouvait cela passionnant, que Legolas n'hésite pas à changer les choses qui ne lui allait pas, même si ce n'était qu'une petite histoire. Il était pratiquement certain que cela ne se cantonnait pas à ça.
– J'ai envie de croire que même les humains sont capables d'aimer avec pureté. Un elfe n'hésiterait pas à affronter une armée d'elfe pour l'être aimé.
Les elfes n'aimaient qu'une fois, et sans aucune limite. C'était une chose à la fois merveilleuse et affreusement triste, Estel s'en était rapidement rendu compte.
– Estel, raconte une autre histoire.
Et même si la nuit était tombée, il se mit dans un position plus confortable et commença à réfléchir à ce qu'il pourrait bien conter ensuite.
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Des bisous !
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