I
I comme...
Instants.
Brisés.
Instants brisés.
La vie est une multitude d'instants brisés qui s'enchaînent et se croisent. D'instants qui font les acrobates sur un fil de nuage, mais qui butent contre une étoile et se cassent la gueule à nos pieds. D'instants joyeux qui éclatent en désespoir avant même qu'on trouve le bonheur.
Ce moment où je goutais à la douceur de ses bras ? À peine je pense à ma joie qu'on m'écrase et l'éclate. Les instants sont tous des souvenirs lointains dont il manque un morceau. On ne peut vivre un instant sans en oublier un autre. Et tout se brise dès que tout s'apaise.
Instants.
Perdus.
Instants perdus.
Oubli. Désastre. Même les morceaux restants de ces pauvres souvenirs s'en vont un matin. On les capture par des appareils photos pour prouver qu'ils n'ont déjà plus d'âme. Et une simple fausse manip', et tout a disparu.
Je voudrais graver dans une rétine collective quelques instants éternels, que tout le monde pourrait contempler. Quoique ce serait déjà une manière de les oublier, de les regarder avec une nostalgie passée. Mais je suis même pas capable de m'occuper de mes propres instants, alors, ceux des autres, autant ne pas y penser.
Instants.
Sombrés.
Instants sombrés.
Même les instants les plus courts font perdre foi en la vie. Tous sont tachés de noirceur malheureuse et on ne garde que ça. Le bonheur aveugle plonge sans prendre garde dans une marre dépressive et déjà il s'envole, à chaque instant, à chacun de ses putains d'instants qui s'enchaînent.
Et au moment où on voudrait revenir à la surface, déjà l'instant s'en va, remplacé par un autre qui s'enfonce avec encore plus de détermination. Et on est perdus, perdus, perdus alors qu'on devrait être heureux, perdus, perdus, perdus. Et on sombre, submergés par tous ces instants éphémères, trop courts pour nous rendre heureux, trop longs pour nous laisser indifférents.
Je ne suis pas vraiment d'humeur aujourd'hui, cher abécédaire. Même pas triste. Juste dépassée par la mélancolie.
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