Chapitre 12
Dimanche. Nous sommes le jour J. Enfin, normalement. Ella n'est pas rentrée depuis et je n'ai plus vu Fursy car c'était Lukas qui m'accompagnait jusqu'à présent. Presque affamé, je somnolais tranquillement dans un coin, attendant l'arrivée de mon amie. Ella me manque, je me sens plus que seul. Ça devait être la même chose pour elle quand je n'étais pas là et je la comprends plus qu'avant. J'aimerais faire comme elle : sortir d'ici. Pourtant, il faut que j'attende qu'elle revienne. Elle va revenir, elle ne peut pas être morte. Ella est une personne forte.
Mes courbatures m'empêchaient de bouger. Elles me faisaient si mal que le moindre geste faisait craquer mes os. J'étais fatigué mais assez puissant pour pouvoir sortir d'ici. Fursy me l'avait promis, il n'a pas le droit à l'erreur. Sinon, toute ma confiance en lui disparaîtra. Ankylosé, j'oubliais le monde réel pour voir de nouveau la petite fille brune.
Elle était dans une belle voiture accompagnée de sa mère. Ses magnifiques yeux bleus regardaient avec admiration le grand palais qui se tenait devant elle. Ses cheveux bruns étaient attachés en nattes qui formaient une sorte de couronne sur sa tête. Tandis que la voiture se garait, le personnel du manoir se tenait devant la grande porte d'entrée attendant que les deux filles sortent. La voiture arrêtée, un grand homme vint leur ouvrir la porte. En descendant, je vis la magnifique robe jaune qui tombait presque au sol que portait la fille.
En reprenant mes esprits, je me sentis encore plus seul que jamais. Le fait de rêver de cette fille me donne réconfort et m'aide à me sentir moins seul.
Maintenant, restait plus qu'à espérer que Ella revienne. Sinon.... Sinon quoi Tan? Tu iras la chercher! Mais... Si elle n'était plus là? Je secoue la tête. Ella n'est pas morte. Il faut qu'elle soit en vie, je ne pourrais pas partir sans elle. Ella n'est pas qu'une simple amie. Nous avons passé plus d'un mois ensemble enfermé sans pouvoir se voir et malgré tout, même si nous sommes deux parfaits inconnus, on s'apprécie. Ella est comme une sœur pour moi malgré son fort caractère. Je suis plutôt du genre discret, mais ça ira. Alors que j'essayais de l'imaginer, la porte s'ouvrit sur Gus et Lukas. Je ne pris pas la peine de me lever.
-Bon, c'est partit, souffla Lukas en s'approchant de moi. Bye bye Tan, cracha-t-il ensuite.
Il me souleva brusquement et me sortit de la cellule. Qu'est ce que cela pouvait bien signifier? Bye bye? Je me débattis en hurlant. J'ignorais ce que je disais, j'étais trop occupé à me débattre.
-Hé oh, calme! gronda Gus.
-Qu'est ce que vous allez me faire? m'égosillai-je.
Je savais pertinemment que ce n'était pas bon signe. Lukas me donna un coup dans le ventre pour que je me calme. Je me pliais en deux, la douleur se répendant dans mon estomac.
-Simple la technique du coup dans le ventre hein? ricana-t-il.
-Qu'est ce que vous allez me faire? répétai-je, haletant.
-On t'emmène au Paradis mon gars.
Ces paroles me glaça le sang. Telle une bombe, j'explosais. Je secouais mes bras pour qu'ils me lâchent tout en essayent de reculer. Gus eu beaucoup de mal et finit par me lâcher. Je réussis à lui donner un coup de pied dans le nez. Il tomba à moitié inconscient. Lukas me fit une baleyette et s'assit sur moi. Étouffé, j'attrapais son col et lui donna un coup de tête dans le nez aussi. Lukas et moi avions la même force, la baguarre risquait d'être longue. Lukas prit son nez à deux mains et j'en profitais pour le faire tomber et me lever.
Malheureusement, une dizaine de garde arriva devant moi. Ils sortaient du côté de la cellule. Je n'avais d'autre choix que de courir du mauvais côté. J'entendis des tirs et Lukas hurler :
-DESCENDEZ-LE!
J'arrivais dans un endroit où il y avait pas mal de monde. Je les bousculais, paniqué comme jamais. Soudain, je me retrouvais face à un mur et j'avais le choix entre tourner à droite ou à gauche. Je pris le côté le plus sombre, comme ça ils auront peut-être du mal à tirer. Je pris donc à gauche. Il n'y avait pas de lumière, simplement quelques derniers rayons que renvoyait le soleil avant de se cacher. Lorsque je tournais, il y avait un immense couloir d'au moins une bonne centiane de mètres. Il était étroit est il était donc facile de pouvoir me tirer dessus. Pire encore, je ne savais pas s'il y avait une porte au fond. J'entendis le bruit des pas des gardes se précipiter vers moi. Sans attendre, je courus de toutes mes forces. Je n'étais plus qu'à cinquante mètres lorsque j'entendis un coup de feu. Sans réfléchir, je me jetais à terre.
Tremblant de tout mo corps, je risquais un coup d'œil derrière moi. J'ignorais ce qu'il faisait, mais ils n'avaient plus l'air d'avoir de munitions. J'hésitais un bref instant avant de me relever et de me remettre à courir. Je sautais sur la poignée. Une autre porte s'ouvrit au même moment et je vis Fursy, une mitrailleuse à la main. Un homme plus proche que les autres allait me tirer dessus quand Fursy tira. Des millier de balles sortirent pour toucher ce garde et même les hommes au fond du couloir. Une fois sa fusillade finie, je me dis que sans Fursy, je serais sans doute mort.
-Fursy! fais-je. Te voilà enfin!
-Ouais, c'est pas du tout le plan que j'avais prévu mais c'est pas grave. Mes complices arrivent, va falloir qu'on tienne encore un peu.
J'aurais aimé m'excuser d'avoir foiré son plan, mais on n'avait pas le temps. D'autres hommes allaient arriver et vont vouloir nous tuer. Alors que j'allais demander une arme à Fursy, celui-ci m'en tendit une. C'était le genre de petit pistolet qu'on trouve dans les jeux vidéos.
-Tiens, les munitions.
Il me mis les munitions dans ma poche.
-Tu en as une bonne vingtaine dans ton pistolet. C'est une bonne arme pour tirer de près. Moi, je couvre.
Je hochais la tête. Je regardais derrière lui pour être sûr qu'il n'y avait pas d'autre gardes.
-Par où allons-nous passer? m'enquiers-je tandis qu'il rechargeait sont MP5. Et où as-tu trouvé cette arme?
-Dans la cave du batiment, sourit-Fursy en me regardant. C'est une vraie mine d'or ici.
Il souffla sur son arme et jeta un coup d'œil en arrière. Il avait l'air bien plus confiant que moi et lui au moins avait l'air de savoir ce qu'il faisait. Il sortit un talkie-walkie de sa poche et annonça :
-Plan C les gars, notre ami s'est fait repéré. On fait comme on avait dit : renfort en masse et on vous rejoint au port.
-Bien reçu, fit la petite boîte.
Fursy le rangea dans la poche arrière. Il soupira.
-Je ne pensais pas me retrouver dans de si mauvaises conditions. Ne restons pas là, viens.
Je le suivis en silence. Il poussa la porte que je voulais ouvrir en inspectant les environs. Nous nous retrouvâmes dans le vrai hall d'entrée : il y avait les spots de lumière qui s'allumaient automatiquement quand il faisait noir. C'était une grande pièce carrée avec au moins une dizaine de portes sur chaque murs. Fursy et avons pris les porte du fond, là où personne n'allait. Il y avait aussi quelques voitures garées, des voitures très chics. Dans l'ombre au fond du hall, nous longeons le mur en faisant le moins de bruit possible. À une vitesse incroyable, Fursy se trouvait déjà au fond et me faisait signe d'aller plus vite. Je me mis à trotter et j'entrais dans la deuxième partie du batiement. Fursy referma la porte.
Il y avait encore un long couloir mais cette fois-ci, le papier-peint était d'un bleu canard qui donnait froid dans le dos. Il n'y a pas ces tuyaux argentés qui dépassent des murs mais des fenêtres bien entretenues qui donnaient sur le hangar un peu plus bas. Silencieusement, nous avançâmes dans le couloir. Sur ma droite, des portes ; sur ma gauche, les fenêtres. Je crus que cet instant allait durer pour toujours. Enfin, Fursy atteignit la porte devant nous.
-C'est quoi notre but en fait? chuchotai-je, agacé.
Fursy se retourna et me fixa.
-Notre but est d'atteindre les renforts. Tant qu'on ne les a pas rejoint, on ne peu rien faire. Une fois qu'on les aura avec nous, on pourra déglinguer tout le monde et sauver ta copine. À deux, c'est impossible de se défendre contre des millions de gens qui veulent notre mort.
-Ella est en vie?
-Oui, un de mes cohéquipier la vue monter dans...
-Hélà, vous!
Fursy se leva d'un bond. Un homme se trouvait derrière la porte ouverte.
-Les fugitifs! hurla-t-il en tournant la tête tout en nous pointant du doigt.
-Merde! viens!
Fursy pivota sur la droite et ouvrit une porte il me laissa entrer le premier tandis qu'il tirait dehors. Puis il ferma la porte.
-Blonquons-la! s'écria-t-il en poussant une armoire contre la porte.
Nous étions dans une salle d'expérience avec des tables et des chaises en fer. Il y avait un tableau numérique et des feutres pour écrire dessus. J'aidais Fursy à pousser l'armoire sauf qu'une horde de gardes la poussa plus fort que nous. À bout de forces, nous lâchames l'armoire. Elle n'allait pas tenir plus de deux minutes.
-On fait quoi? soufflai-je paniqué.
Fursy regarda autour de lui. Nous étions pris au piège. Il n'y avait pas d'autre porte mis à part les grandes fenêtres au fond de la salle. Fursy s'en approcha, en ouvrit une et constata :
-On peu sauter. C'est juste une pente, on va glisser le long. On risque de se faire mal, mais au moins on sera en vie.
Il retira son MP5 et la jeta par dessus la fenêtre car elle prenait trop de place. Fursy monta sur la bordure et, concentré, il se prépara. J'ouvris une deuxième fenêtre et l'imita -sauf que je rangeai mon arme dans ma poche- et au moment où la porte s'ouvrit et que des coups de feux retentirent, nous sotâmes. La pente de terre était raide et lorsque je sautais, je glissais me laissait tomber en bas. Arrivé sur le goudron, j'appelai Fursy :
-Fursy! Fursy!
-Tan, faut bouger, ils peuvent tirer depuis les fenêtres!
Je le vis enfin boiter jusqu'à une cabane abandonnée en fer. Je le suivis de loin, cherchant une entrée. Je fis le tour et vit enfin la porte. Je l'appelais et nous entrâmes. Tout de suite, Fursy s'assit dans un coin tandis que je baricadais la porte avec une planche. Puis je me tournais vers Fursy.
-Il y avait un gros trou, ria-t-il, nerveux. Ma cheville s'est tordue.
-Qu'est ce qu'on fait? Tu ne peux pas sortir dans ses conditions, dis-je.
-Je sais.
Il réfléchit un instant avant de sortir son talkie-walkie.
-On capte rien.
Il soupira. Je me pinçais les lèvres, mon cerveau en ébullition. Je réfléchissais tellement que je ne m'étais pas rendu compte qu'il me parlait. Je le regardais attentivement. Il me sourit bêtement.
-Tan, il n'y a qu'une solution.
Il rentra son sourire et baissa la tête. Je croisais les bras tout en sachant à quoi il pensait.
-Je ne peux pas faire ça.
Il leva les yeux. À ce moment là, je ne voyais plus le grand garçon confiant qui tue des hommes pour sa survie. Je vois un petit garçon qui se sent seul et apeuré qui veut être sauvé. Je secouais la tête et fis les cents pas.
-Tan c'est la seule solution! Tu vas faire ma mission. J'attendrais ici, dit-il précipitamment en se levant. Tan... Si tu veux le faire pour moi, fais-le aussi pour Ella.
Je m'arrêtais, le regard dans le vide. Ella... Ce nom fait sonner mon esprit tel un coup de fouet.
-Tu l'aimes bien je le sais. Vous êtes proches tous les deux.
Silencieusement, il s'approcha de moi et me tendit son talkie-walkie. Mon cœur se mit à battre fort. D'un geste de main, Fursy insista. Je me pinçais les lèvres et prit le boitier. Fursy me fit un sourire rentré, passa une main dans ses cheveux et me tapota l'épaule. Je pris une grande inspiration et commença à enlever la planche de la porte.
-Tan!
Je me retournais.
-Si jamais -il déglutis- si jamais je en suis plus là... J'aimerais que tu fasses quelque chose pour moi.
-Je t'écoute.
-Tue Lukas. Il doit mourir, il ne mérite pas ce monde.
Je hochais la tête. Si c'est ce qu'il souhaitais, je le ferai.
-Tu m'as sauvé la vie, dis-je. Je peux bien te rendre l'appareil.
Il rie nerveusement. Il se rassit dans un coin en tripotant son arme, les yeux rouges. Jamais je n'aurais pensé voir Fursy pleuré un jour. Il renifla et leva les yeux.
-Et prend des bandages au passage. Pour ma cheville...
-Oh oui, bien sûr.
Je lui fis un dernier sourire triste avant de sortir. Je refermais la porte. Maintenant, tout reposait sur moi. Fursy devait vivre, il ne mérite pas la mort. Alors que je gravis la petite colline qui dominait la cabane, je regardais avant derrière moi : il n'y avait plus personne aux fenêtres, ils allaient sans aucun doute passer par le chemin de goudron. Ça me laissait tout juste le temps de rejoindre l'équipe de Fursy. Soudain, je me rappelai que je ne savais pas où ils se trouvaient. Je me cachais dans un buisson et parla :
-Vous me recevez?
-Cinq sur cinq. Qui êtes-vous?
-Un ami de Fursy. Il est blessé, il faut l'aider!
-On ne peu pas vous faire confiance, désolé.
-Mais vous devez!
Je devais m'y attendre. Ils ne me connaissent pas, ils vont croire que c'est un piège.
-Faites-moi confiance, je vous en supplie, dis-je. C'est peut-être la mort de Fursy qui se tient dans vos mains.
Il ne dit rien durant un instant. Je crus qu'il n'avait pas entendu ce que j'avais dit. Finalement, il souffla :
-Retrouvez-nous près des héoliènes.
Puis un grésillement retentit dans la boîte. Bien, les héoliènes se trouvaient derrière cette colline, il faut juste que je traverse le grillage. Je regardais à droite et à gauche : personne, je pouvais y aller. Je devais faire vite car si un garde me voyait, je serai un homme mort.
Le ciel était gris teinté de rose et orange que faisait le soleil. Au loin s'étandait des plaines vertes claires sans aucun arbre ni buisson. Juste, du vert. Le batiment dans lequel j'étais enfermé durant un mois se trouvait derrière moi et la cabande à seulement quelques mètres de moi. Je décide de sortir de ma cachette, de monter au plus vite la colline et la descendre pour grimper le grillage. Mes doigts l'agrippa et je montais, lentement. Arrivé sans encombre de l'autre côté, je vis trois gardes passer devant moi de l'autre côté du grillage. Ils tendirent leur arme sur moi mais je fus plus rapide : deux balles chacuns. Je ne savais pas trop si je les avais tué mais de sûr, ils allaient être à terre pendant un bon moment.
Je courus en direction des héoliènes. La nuit n'allait pas tarder à arriver alors que j'attendais près de la première héoliène.
-Il y a quelqu'un?
Quelque chose de froid se posa sur ma nuque et j'entendis le déclique de son pistolet.
-Lâche tes armes, gronda une voix grave.
Je levais les mains en balançant mon arme loin de nous.
-Je n'ai rien d'autre, soufflai-je.
L'homme décida tout de même de me fouiller. Il trouva mes munitions.
-Qui es-tu?
-Tan, j'étais enfermé dans le batiment derrière vous et...
-C'est bon Walter, lâche-le.
Je baissais les mains. En me retournant, je vis deux hommes qui portaient un gilet par-balle chacun et une combinaison noire par dessus. Celui qui m'avait arrêté était métis et portait un bonnet sur la tête. L'autre était brun et portait des lunettes jaunes.
-Je suis Tim, le chef de cette opération. Tu es Tan?
Je hochais de la tête en leur disant que je connaissais Fursy. Tim avait de grosses lèvres et ses gros sourcils noirs restaient froncés. Je lui expliquais la situation.
-Bien, nous pouvons lui faire confiance. Va chercher le reste de l'équipe Walter. J'ai un plan.
Walter s'exécuta et partit. Tim me regarda de la tête au pied.
-Notre but est de sauver toutes les personnes dans ton cas. Tu le savais?
-Je pense, dis-je.
-Nous devons sauver trois-cents personnes. Trois-cents, c'est énorme hein? Bien sûr, ce n'est pas la première fois que nous faisons ça.
-Chef, les voilà.
Une bonne centaine de personnes s'avança vers nous, tous portant la même combinaison noire.
-Où est Fursy? s'inquiéta une jeune fille blonde qui se précipita sur Tim.
-Bloqué, faut l'aider, grogna Tim.
Ses petits yeux bleus me fixèrent un moment.
-Lui c'est Tan. Il était avec Fursy dans la cabane et...
-Espèce de lâche! s'écria la fille en se jetant sur moi. Tu l'as laissé tout seul alors qu'il peu mourir!
Elle me fit tomber et tenta de me porter des coups à la tête. Sauf que je réussis à la bloquer de justesse. Tim vint tout de suite m'aider en portant la fille.
-Tess, ce n'est pas le moment! J'ai un plan de toute manière.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro