7ème mois
-Debout marmotte....
Eric parcourrait mon corps de doux baisers. C'était délicieux. J'en avais la chair de poule, mais j'étais tellement épuisée que je ne pris pas la peine d'ouvrir les yeux. Mon comportement eut pour seul effet de le faire stopper net.
-mmh...Encore...Soupirai-je, ouvrant à moitié un œil.
-Hum hum, les bisous sont seulement pour les maman qui se lèvent le matin.
-Méchant.
-Oui, très méchant.
Je me redressai péniblement dans mon lit tandis qu'Eric allait chercher Gaëtan. A quinze mois, notre petit bonhomme allait commencer à prendre des petits déjeuné. Maintenant qu'il était habitué aux petits pots le midi et le soir, il était temps d'instaurer un nouveau rituel.
Je rejoignis les deux hommes de ma vie dans la cuisine. Mon ventre me semblait énorme et me tirait. J'en avais déjà marre. Par moment, je ne pouvais même plus mettre mes chaussures. Je faisais de la rétention d'eau qui m'offrait les pieds de shrek...ou Fiona si j'étais d'humeur princesse. J'avais abandonné également depuis longtemps l'idée de me raser. Et mes envies de confiseries m'avaient fait prendre des kilos en un rien de temps.
-J'emmènerai Gaetan à la crèche avant d'aller travailler. Essaye de ne pas trop en faire aujourd'hui...
-J'essayerai, j'espère qu'on n'aura pas trop de monde. Lui répondis-je en souriant.
-Je viendrai te chercher ce soir. M'annonça-t-il en passant une main dans mes cheveux.
Il me restait deux semaines de travail avant d'être en congé maternité. Les deux semaines les plus longues de ma vie. Et pour couronner le tout, on avait énormément de commandes. Comme si tout le monde se décidait subitement à mourir, se marier, aimer la nature ou je ne sais quoi d'autre juste pour m'emmerder....Bon d'accord, j'exagérais peut-être un peu, mais tout de même.
Je pris mon fils dans les bras et le couvrit de bisous jusqu'à ce qu'il me repousse puis je finis par un câlin langoureux avec mon homme. Trop rapidement à mon goût, je me retrouvai seule dans l'appartement. J'avais une heure devant moi avant de partir et j'en profitai pour faire un brin de ménage.
La matinée se passa comme je l'avais prédis. On eu énormément de clients, et, arrivée à ma pause déjeuné, j'étais épuisée. Je décidai de prendre mon après-midi, ne me sentant pas en état de continuer. Ma collègue qui devait finir à midi et travailler samedi matin accepta d'échanger sa place avec moi. Heureusement qu'on s'entendait bien, sinon, je ne savais vraiment pas comment j'aurai tenu.
J'appelai Eric pour le prévenir et rentrai à la maison. Je me préparai une plâtrée de pâtes dégoulinantes de fromages avec un bon steak haché bien cuit, à mon grand désespoir. Moi qui aimait la viande saignante, j'allais devoir attendre encore deux longs mois avant de pouvoir en déguster de nouveau. Mais bon, je préférais me priver plutôt que de risquer d'infliger des séquelles à mon fils à cause d'un éventuel toxoplasme qui aurait eu la bonne idée d'envahir mon organisme. En parlant de ça, je me rappelai ne pas avoir fait ma prise de sang ce mois-ci et fouillai dans mon sac à la recherche de l'ordonnance.
*
J'arrivai au laboratoire, trottinant à moitié. Par chance il n y avait pas grand monde. Une dame d'une quarantaine d'années me prit en charge. Je m'allongeai sur la table tandis qu'elle préparait le matériel. Elle me fit un garrot et je tournai la tête. J'avais une sainte horreur des aiguilles. Je fermai les yeux et commençai à me sentir terriblement bien.
Qu'est ce qu'on était bien sous sa couette. Le lit était tellement douillet que je n'avais pas du tout envie de me lever.
-Madame...
Non, je ne veux pas me réveiller, je suis bien. Pensais-je tandis que je me sentais irrémédiablement émerger de mon sommeil. J'ouvris les yeux. Où étais-je? Je n'étais pas dans mon lit, ça c'était une certitude. Que faisais-je ici? Je sentis mon palpitant accélérer. Ma tête me tournait et j'avais chaud, très chaud. Soif. Très soif.
-Calmez-vous madame, vous avez fait un malaise. Tout va bien. M'expliqua une voix tandis que la tête brune qui allait avec se pencha au-dessus de mon visage.
Des larmes coulèrent sur mes joues sans que je puisse les arrêter. Le contre coup de mon malaise était assez violent cette fois. On m'apporta un verre d'eau sucré que je pris le temps de boire. J'observai autour de moi et constatai avec soulagement le pansement sur mon bras. Au moins, la prise de sang était faite.
Après plusieurs minutes, je me levai et remerciai le personnel. Puis après avoir insisté pour ne pas appeler d'ambulance, je pris le chemin du retour jusqu'à chez moi. Les dix minutes de marche séparant le laboratoire de notre appartement furent les plus longues de ma vie. Je me sentais complètement ensuquée, et je crus ne jamais arriver chez moi. Enfin chez nous, je me dirigeai d'un pas tremblant vers la cuisine où je pris une bouteille d'eau avant d'aller m'écrouler sur notre lit. Je bus une longue gorgée, buvant la moitié de la bouteille d'une traite, puis je m'installai confortablement. Mon cœur tambourinait dans ma poitrine. J'attendis une dizaine de minutes et pris ma tension. Elle était de 9 et mes pulsations de 145. Je fermai les yeux. Il fallait que je me repose. J'essayai de respirer de façon régulière et, peu à peu, je sombrai dans le sommeil.
Je me réveillai avec une forte envie d'uriner. Il faisait nuit et à la lumière de notre veilleuse, je vis les traits endormis d'Eric à côté de moi. Je ne pus m'empêcher de caresser son visage, ce qui provoqua en lui un grognement. Je souris avant de me lever. En sortant des toilettes, j'en profitai pour aller voir comment allait Gaëtan. Il dormait comme un ange. Je le recouvris, déposant un baiser sur son front. Je n'étais plus fatiguée, et une grosse faim commençait à me tirailler. J'ouvris le frigo et constatai avec joie qu'un plat de ratatouille n'attendait que moi. Eric était un ange, et tout en mangeant ce succulent repas, je culpabilisais de ne pas avoir pu cuisiner ce soir, me promettant intérieurement de me rattraper le lendemain. Une fois repus, je retournai me coucher, me calant dans les bras de mon doux amant...Ou plus exactement en déplaçant ses bras afin qu'il me fasse un câlin. Dans la chaleur des draps et de ses bras, je me rendormis rapidement.
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