4ème mois : partie 2
J'arrivai en trombe à l'hôpital. Alice, devant mon hésitation, m'avait incité à y aller. Elle garderait le petit. Je lui avais alors préparé en vitesse une dose de lait maternel congelé au cas où pépère se réveillerait d'ici mon retour, et lui avait brièvement expliqué comment l'utiliser. Puis j'étais partie, à moitié en pyjama, à moitié habillée, les yeux rouges, des boucles dans les cheveux qui n'étaient pas dues à un joli frisage...
Avant de tomber enceinte, jamais je n'aurai osé mettre le nez dehors ainsi, mais avec ma grossesse et l'arrivée de Gaétan, mes priorités avaient bien changés. Et même si je continuais de me faire coquette, sortir toute débraillée ne me faisait plus peur.
J'arrivai en courant à la chambre d'Eric et m'arrêtai devant la porte ouverte. Il était assis sur son lit, terminant un repas avec l'aide d'une aide soignante. Il avait beaucoup maigri et semblait revenir de loin. Il revenait de loin. La jeune femme sortit avec le plateau, nous laissant enfin un peu d'intimité.
-Eric... Ma voix se brisa dans un sanglot tandis que je m'approchai de lui.
Il me détailla d'un regard doux, une tristesse infinie dans le regard puis, sans un mot, il tendit le bras. Je m'approchai et déposai sa main sur mon ventre arrondi. La petite dormait, mais on pouvait la sentir, petite boule dure bien installée contre la paroi de mon ventre.
-Je suis désolé...
Je le regardai comme si il s'agissait d'un extraterrestre. Pourquoi s'excusait-il? Il n'avait rien à se reprocher après tout.
-Je t'ai laissé, continua-t-il en caressant mon ventre, j'ai appris que j'étais resté deux mois dans le coma...Je suis désolé...désolé de t'avoir fais vivre un enfer, de ne pas...
Je le fis taire d'un baiser. J'y mis toute ma fougue, toute ma passion. Il m'attrapa la nuque, me gardant ainsi près de lui et mordilla mes lèvres. Bon sang ce que son contact m'avait manqué. Des larmes coulèrent sur mes joues, donnant à nos baisers un goût salé. Il coupa notre étreinte bien trop rapidement à mon goût, et je laissai échapper un soupir frustré.
-Dis donc mademoiselle, vous ne comptiez tout de même pas me sauter dessus dés mon réveil? Me demanda-t-il, un sourire espiègle au coin des lèvres.
Ça faisait tellement du bien de l'entendre, de le voir, de le toucher. J'éclatai d'un rire franc, un son qui n'était pas sorti de ma bouche depuis une éternité à mon sens. Une fois calmée, Eric passa une main sur ma joue.
-Je t'aime...
Ces mots, je ne les avais pas entendu depuis deux longs mois. Ils m'électrisaient, recousaient les morceaux de mon coeur. Et son regard qui semblait sonder mon âme. J'aurai aimé que jamais nos yeux ne se lâchent, mais Eric détourna le regard, absorbé par mon ventre qui commençait à poindre.
-Tu....tu as bien fais tous les examens depuis que....
-Oui. Le rassurai-je,
Il me regarda et je vis à ses yeux qu'il attendait d'en savoir plus. J'avais envie de garder le suspense un peu plus longtemps.
-Le bébé va bien. Pas de toxoplasmose, pas de listeria, pas de malformation physique, neuronales....
-Marion....Supplia-t-il, essayant de me faire sa grosse voix.
Je le regardai, silencieuse, un petit sourire aux lèvres que j'essayai de dissimuler.
-S'il te plaît, continua-t-il d'une petite voix boudeuse.
-C'est une fille, lui annonçai-je avec un grand sourire.
Il se redressa d'un coup, faisant biper tous les appareils sur lesquels il était branché, m'attrapa derrière la nuque et m'embrassa fougueusement.
Notre étreinte fut de courte durée. Une infirmière entra en trombe dans la chambre et marqua un temps d'arrêt. Comprenant la situation, elle soupira.
-Dis donc, je vous ai dis de vous reposer. Il va falloir rebrancher tout le matériel. Si vous voulez sortir d'ici rapidement, il va falloir coopérer. Donc restez tranquille ou je serais obligée d'interdire les visites.
Elle nous regarda, leva les yeux au ciel, rebrancha les électrodes sur le corps de mon bien aimé avant de sortir de la chambre. Une fois la porte fermée, nous éclatâmes de rire. Sur ces entrefaites, la porte de la chambre s'ouvrit de nouveau, et la tête d'Alice apparu dans l'encadrement. Je la regardai avec de gros yeux et ouvrit la bouche, mais elle ne me laissa pas le temps de la questionner.
-Pas de panique maman dragon, avant de me carboniser sur place sache que non je n'ai pas emmené mon filleul. Je l'ai déposé chez ta mère avant de venir.
Elle se tourna alors vers Eric.
-Contente de te revoir parmi nous.
Nous discutâmes encore pendant un long moment, jusqu'à ce que ses parents arrivent. Afin de leur laisser un peu d'intimité, et parce qu'il commençait à se faire tard, je pris le chemin du retour. J'appelai ma mère afin de savoir si tout c'était bien passé avec Gaétan et si on pouvait dormir chez elle.
La vie allait reprendre son cours. J'arrivai chez ma mère le cœur plus léger où je fus accueillie par mon frère qui dînait chez notre elle ce soir là.
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