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2ème mois

J'avais du retard. J'étais toujours réglé comme une horloge. Depuis mon retour de couche, trois mois auparavant, je faisais plus attention à mes cycles. Hier, j'avais donc acheté un test de grossesse que je venais d'effectuer. Eric dormait encore. Je ne lui en avais pas parler, ne voulant pas lui donner de faux espoirs. Il m'avait déjà dit vouloir un deuxième enfant. On n'avait jamais vraiment décidé d'un écart acceptable entre Gaëtan et ce deuxième enfant, mais je ne pensais pas retomber enceinte si rapidement. Mon périnée allait être dans un état lamentable! Du moins, si ce test se révélait positif. Cinq minutes, ça peux être vraiment, vraiment, vraiment long. Alors que je soupirai d'impatience, mon gobelet plein d'urine à côté de moi, le test posé sur la cuvette des wc, le résultat s'afficha. Sourire aux lèvres, je me dépêchai d'aller faire un bon plateau repas à mon cher et tendre.

-Le petit déjeuné est prêt.

Eric ouvrit les yeux et m'embrassa. Puis il fronça les sourcils, apercevant le stylet, bien fermé évidemment, posé entre sa tasse de café et ses toasts beurrés. Il le prit dans les mains, et l'inspecta, encore à moitié endormi. Il le tourna et regarda le résultat. Pas de réaction. Mon dieu, prise dans l'euphorie du moment, imaginant déjà sa joie face au test, j'avais complètement oublié qu'il avait souvent du mal à émerger le matin. Enfin son regard se fit plus présent. Il ouvrit la bouche, tout en se redressant.

-Tu es... J'hochai la tête une première fois....On va être.....J'hochai la tête une seconde fois....

Il m'embrassa, me renversant sur le lit.

-Eric attention ton....

Trop tard. Un bruit de tasse brisé se fit entendre. Je fis une moue désolée, haussai les épaules et lui dis alors:

-Celui qui casse nettoie!

Il grogna et m'embrassa. On allait de nouveau être parents. Gaëtan n'aura que dix-sept mois lorsque son frère ou sa sœur naîtra, mais cela n'avait pas d'importance. On saura faire face, j'en étais certaine. Nous déjeunâmes tranquillement, discutant de cette nouvelle grossesse de façon euphorique. Une fois le repas fini, Eric se dépêcha de se préparer puis s'en alla. Il avait une grosse réunion ce matin et ne serait pas de retour avant dix huit heures. Je travaillais également mais finissais plus tôt. Je préparai Gaëtan pour la crèche puis terminai rapidement de m'habiller pour le travail.

*

La journée était vite passée. Il y avait eu beaucoup de monde aujourd'hui et cela m'avait énormément fatiguée. Arrivée à la maison, je m'allongeai dans mon lit, Gaëtan au sein. Je trouvais stupide d'arrêter l'allaitement si c'était pour le remplacer par du lait infantile. Ainsi, pour compenser les tétées, il faisait le plein de yaourt en journée, et ce fonctionnement nous allait très bien.

J'ouvris les yeux. Mon fils dormait contre moi, mon téton au bord des lèvres. Il faisait sombre dans la chambre. La nuit était tombée depuis un moment. Je me faxai hors de lit afin de ne pas réveiller Gaëtan et allai chercher mon portable. Il était déjà vingt et une heure et je n'avais eu aucune nouvelle d'Eric. Étrange. J'allais l'appeler quand un numéro inconnu fit vibrer mon portable. Je sursautai, manquant de faire tomber mon smartphone, puis décrochai.

-Allo? Lançai-je à mon interlocuteur mystérieux.

-Mademoiselle Grégoire? Demanda une voix masculine à l'autre bout du fil.

-Heu oui c'est moi. Hésitai-je, ne sachant pas à qui je m'adressai.

-Je vous appelle au sujet de votre compagnon, Monsieur Eric Chevalet. Continua la voix d'un ton posé.

Au fur et à mesure que l'homme me parlait, je sentais mon cœur se briser. Mon esprit devint flou et je finis par raccrocher, ne prenant même pas la peine de savoir si l'homme avait fini de parler ou non. Mon cœur saignait, mon cœur hurlait. Mon sang bourdonnait à mes oreilles. Ce n'était pas possible. Non ça ne pouvait être possible. C'était un cauchemar. Un terrible cauchemar. M'écroulant sur le sol, tremblante, je tentai de ravaler mes sanglots. Gaëtan ne devait pas m'entendre. Je devais le préserver. Un étau m'enserra la poitrine tandis que l'air commençait à me manquer. Je devais me calmer. Mes larmes coulèrent sans que je puisse les en empêcher. J'appelai Alice et lui expliqua la situation, entrecoupée par des sanglots que je ne pouvais contenir. Il fallait que j'aille le voir. Je ne pouvais pas attendre demain. Non, c'était trop dur. Beaucoup trop dur.

Alice arriva rapidement, suivi de ma mère. Mon amie avait prit les choses en mains en contactant ma famille. Ma mère me prit dans ses bras, les yeux humides. Je me laissai faire, stoïque. Je ne réalisais pas encore ce qui me tombait dessus. Alice m'enfila mon manteau et me traîna à l'extérieur de l'appartement.

Dans la voiture d'Alice, la tête posée contre la vitre, je regardai le paysage défiler, silencieusement. Mon cœur pleurait. Mon âme suffoquait. J'avais envie d'hurler, mais ma bouche restait close. J'étais trop choquée pour dire quoi que ce soit. Alice posa une main sur mon épaule et je sursautai. Regardant autour de moi, je me rendis compte qu'on était sur le parking de l'hôpital. J'avais pourtant l'impression que l'on venait tout juste de partir. Je sortis de la voiture, tremblante. Je ne réalisais pas. Ce n'était juste pas possible. Un cauchemar. Oui tout cela n'était qu'un horrible cauchemar. Je fermai les yeux et me mis à compter. Un. Si je comptais jusqu'à trois, je me réveillerai dans mon lit. Deux. Eric n'allait pas tarder à me prendre dans ses bras. Trois. J'ouvris les yeux face au visage d'Alice dont les yeux reflétaient son inquiétude. Je lui adressai un maigre sourire avant d'acquiescer. Elle me prit par le bras et on se dirigea vers le bâtiment.

On traversa les couloirs en direction des soins intensifs. Eric était là, sur un lit blanc. Sa chevelure en bataille, ses yeux fermés, il semblait dormir paisiblement. Si je faisais abstraction des tuyaux et branchements qui le maintenaient en vie, si je faisais abstraction des hématomes et du sang séché sur son visage, si je faisais abstraction de mon coeur qui réclamait sa moitié....J'éclatai en sanglots, tombant à terre. Alice me prit dans ses bras, tentant de m'expliquer que tout se passerait bien, qu'il allait s'en sortir. Mais qu'est ce que je m'en foutais de ces paroles, ce n'était que du vent. A l'heure actuelle, Eric était dans un lit d'hôpital, entre la vie et la mort. Mon cœur se comprima dans ma poitrine, envoyant un frisson acide intoxiquer mes voies respiratoires. Je suffoquai tandis que de la bile remontait le long de ma trachée. Voyant un policier arriver vers moi, je me relevai tant bien que mal, m'appuyant sur mon amie. L'homme m'expliqua qu'une voiture avait déboulé à quatre-vingt dix kilomètres en plein boulevard, fauchant mon Eric et deux autres personnes en même temps. Ils n'avaient pas encore retrouvé l'homme qui avait fait ça, mais une enquête avait été ouverte. Il tenta de positiver, m'expliquant que mon fiancé avait eu de la chance dans son malheur. Que ce n'était pas le cas des deux autres personnes qui avaient été percutées. Qu'est ce que je m'en foutais des autres. C'était horrible de penser cela, j'en avais conscience, mais pour moi, à ce moment précis, seul Eric comptait. Savoir que le coupable courrait toujours me retourna l'estomac, bien plus qu'il ne l'était déjà. Devant mon mutisme, les policiers terminèrent les formalités avec Alice puis s'en allèrent.

J'étais figée sur une chaise, la main d'Eric dans la mienne, contemplant chaque détail de son visage abîme, quand le personnel soignant nous demanda de partir. Alice me raccompagna chez moi et décida de rester dormir. Elle avait appelé ma mère et lui avait demandé de garder Gaëtan cette nuit. Je pris machinalement le courrier. Il y avait un mot, écrit à la main:

«Tu aimes mon petit cadeau? Ce n'est qu'un avant goût.»

Je manquai d'air. Sur le mot, un homme était grossièrement dessiné allongé sur un passage piéton, en sang. Le message était clair. Et deux personnes me vinrent en tête, j'en écartai une. Ce n'était pas le style de mon père. Il aurait utilisé une autre méthode, plus sophistiqué, plus discrète. Il ne restait donc que.... J'espérais me tromper, mais il y avait peu de chances. Mais pourquoi venir se venger maintenant? Quand je l'avais revu, j'étais enceinte de cinq mois de Gaëtan. Il avait eu une altercation avec Eric, mais ça c'était arrêté là. A l'époque, je n'habitais pas encore avec lui, alors comment avait-il trouvé mon nouveau domicile? Mon cœur battait à tout rompre tandis que mon cerveau surchauffait. J'avais modifié mon adresse. La réponse me vint alors, telle une évidence. Les pages blanches. Eric y était référencé, et lors de mon changement d'adresse, mon nom avait été rajouté à côté du sien. Forcément. D'une main tremblante, je sortis mon portable afin de vérifier ma théorie. Tandis que je voyais avec effroi mon nom et mon adresse apparaître sur internet, Alice avait récupéré la feuille qui était tombée au sol.

- Mon dieu mais c'est horrible...Demain matin, on ira au commissariat à la première heure....

J'acquiesçai avant de m'écrouler une fois de plus dans ses bras, en pleurs. J'étais toutefois soulagée que Gaëtan soit en sécurité, chez ma mère, pour la nuit. Au bout de longues heures, une fois la source de mes larmes tarie, je m'endormis dans les bras d'Alice, le sommeil agité de cauchemars plus horribles les uns que les autres....

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