✎ « tu éclipsais toujours ta vraie face au reste du monde »

puis je me suis déclarée. un immense discours où je ne comprenais pas la moitié de ce que je disais mais au fur et à mesure que je l'avais fait, mes yeux étaient devenus brillants et une immense joie m'avait prise. et si... et si tu disais oui ? ces tâches de rousseur seraient à moi ? ton cœur également ? les lunes de tes yeux brilleraient-elles pour moi ? avec du recul ça me semblerait stupide, débile, crétinerie pure, mais sur le moment l'espoir avait effacé toute rationalité en moi.

tu m'avais repoussée, bien évidemment. avec tant de gentillesse, tant d'amitié, que mon cœur s'en serrait chaque fois. lorsqu'on parlait de sujets sérieux, tu ne faisais jamais rien pour blesser quelqu'un. souvent, la douleur te prenait de devoir faire souffrir quelqu'un, de devoir le repousser.

c'était égoïste. tellement égoïste de ma part. les mots doux que tu m'avais dit flottaient encore dans ma tête, et je les avais tous gardés. ils veillaient sur moi comme j'essayais de le faire pour toi. après cette déclaration, rien n'avait changé entre nous, toujours la même routine. je savais très bien en m'exprimant que je n'avais jamais été la première. ni même la seconde. je n'étais pas quelqu'un de spécial à tes yeux, ou du moins pas comme je le souhaitais. et malgré tout ça, j'avais beau muselé mes sentiments, ils sortaient dès que je te voyais. qu'est-ce que tu étais belle. ma magnifique imperfection.