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CHAPITRE 2 : 20 SEPTEMBRE 1/3

Le réveil sonne à 7h30, mais je suis éveillée depuis des heures. La lettre n°6 repose sur ma table de nuit, à côté de la tasse de thé froid que je n'ai pas touchée. Aujourd'hui n'est pas un jour pour les rituels habituels. Aujourd'hui, je retourne à la Tate Modern.

Dans la salle de bain, je fixe mon reflet plus longtemps que nécessaire. J'ai mis la robe bleue – celle que Will aimait tant, "parce qu'elle fait ressortir la tempête dans tes yeux", disait-il. Mes doigts tremblent en attachant le collier qu'il m'avait offert pour nos un an : un minuscule pinceau en argent. "Pour que tu te souviennes toujours que les plus belles œuvres d'art commencent par un accident."

Le trajet jusqu'à la Tate est une torture exquise. Six mois que je prends le bus 45 au lieu de la ligne directe du métro, six mois à détourner les yeux quand le London Bridge laisse entrevoir la silhouette de briques rouges. Mais aujourd'hui, je prends la route directe. Chaque pas sur Millennium Bridge est un combat. Les touristes me contournent, inconscients du drame qui se joue dans ma tête.

La lettre de Will, que j'ai relue ce matin, résonne dans mes pensées :

"Ma catastrophe préférée,

Tu es probablement devant l'entrée depuis dix minutes, hésitant entre la fuite et le courage. Je te connais si bien, mon amour. Tu as toujours fait ça - cette petite danse d'hésitation avant chaque grand pas. C'est ce qui m'a fait tomber amoureux de toi, tu sais ? Cette façon de prendre ton temps avant de plonger complètement.

Mais souviens-toi : la Tate n'est pas l'endroit où notre histoire s'est terminée. C'est là où elle a commencé, dans un délicieux chaos de café renversé et de sourires embarrassés.

Aujourd'hui, tu vas refaire exactement les mêmes pas. Mais cette fois, mon amour, tu ne renverseras pas de café. Cette fois, tu vas créer un nouveau début. Pour quelqu'un d'autre. Parce que c'est comme ça que l'amour survit – en se transformant, en se transmettant.

Je parie que tu portes la robe bleue. Celle qui me faisait toujours dire que tu avais volé un morceau de ciel pour t'en faire une robe. Je parie aussi que tu n'as pas pris de petit-déjeuner, trop nerveuse pour avaler quoi que ce soit..."

Dix heures sonnent à St Paul's Cathedral. Le son traverse la Tamise, comme un appel du passé. Je compte mes pas jusqu'à l'entrée. Trente-sept. Le même nombre que le jour où j'ai renversé ce café. Je m'en souviens parce que Will me l'avait fait remarquer des mois plus tard, en riant : "Tu as fait trente-sept pas avant de bouleverser ma vie."

La façade de la Tate se dresse devant moi, familière et étrangère à la fois. Les briques rouges semblent plus vives que dans mes souvenirs, comme si le bâtiment lui-même s'était paré pour mon retour. Un groupe d'étudiants en art passe devant moi, leurs carnets de croquis sous le bras, leurs rires résonnant dans l'air frais du matin.

— Miss Hamilton ?

Je me retourne. Jenny, une des guides, me sourit timidement. Ses cheveux sont plus gris que dans mon souvenir.

— Will disait toujours que septembre était le meilleur mois pour revenir, dit-elle doucement. La lumière...

— ...est plus douce, je termine avec elle.

C'était une de ses phrases préférées. Il pouvait passer des heures à parler de la lumière de septembre, comment elle transformait Londres en aquarelle vivante.

Le hall d'entrée de la Tate Modern m'accueille dans son immensité familière. L'odeur me frappe immédiatement – ce mélange unique de bois ciré, de peinture fraîche et de café qui flotte depuis le deuxième étage. Mes talons résonnent sur le sol poli, chaque pas éveillant un souvenir.

Ici, près de l'escalator, Will installait souvent son chevalet les dimanches matins. "La lumière est parfaite ici", répétait-il, ignorant les regards amusés des gardiens. Là-bas, près de la boutique, nous avions notre banc préféré, celui d'où l'on pouvait observer les visiteurs sans être vus. Et là, sous la grande verrière...

— Tu veux voir quelque chose ?

Marcus, le gardien aux cheveux poivre et sel, s'approche doucement. Vingt-trois ans à la Tate, dont trois à nous regarder Will et moi construire notre histoire entre ces murs.

— Will a laissé quelque chose pour toi, continue-t-il. Viens.

Je le suis jusqu'à un recoin discret du hall, là où peu de visiteurs s'aventurent. Une petite aquarelle est accrochée là, presque timidement. Le style de Will est immédiatement reconnaissable – ces coups de pinceau légers, cette façon unique de capturer la lumière. La date me fait trembler : une semaine avant...

— Il venait parfois, explique Marcus. Quand il ne trouvait pas le sommeil. Il disait que peindre ici lui donnait l'impression que rien n'avait changé.

L'aquarelle représente le hall vide, baigné dans la lumière de l'aube. Au premier plan, une silhouette floue - moi, réalise-je, montant l'escalier avec un livre sous le bras. La scène qu'il voyait chaque matin avant notre rencontre.

Je sors la lettre de mon sac, mes doigts trouvant instinctivement le passage dont j'ai besoin :

"Tu sais ce qui est drôle, mon amour ? Pendant trois semaines avant notre rencontre, je venais ici chaque matin. Je m'installais stratégiquement près de l'escalator, prétendant peindre la foule alors que je n'avais d'yeux que pour toi. Tu montais toujours les marches en lisant, risquant de trébucher à chaque pas. Je me demandais quel livre te fascinait tant. Jane Austen ? Virginia Woolf ? Les Brontë ?

Un jour, j'ai même chronométré ton parcours - sept minutes exactement, de l'entrée jusqu'au café. Sept minutes pendant lesquelles je retenais mon souffle, espérant que ce serait le jour où tu me remarquerais enfin..."

— Il était tellement nerveux, sourit Marcus. Il déplaçait son chevalet trois fois par jour, cherchant le meilleur angle.

Un groupe d'étudiants en art passe près de nous, leurs carnets de croquis brandis comme des passeports. L'un d'eux s'arrête brusquement en me voyant.

— Vous êtes Rose Hamilton ? demande-t-il, ses yeux brillant de reconnaissance. Will Parker était mon professeur. Il nous parlait toujours de vous dans ses cours.

Mon cœur se serre. Will n'a enseigné que deux semestres à la Tate avant que la maladie ne...

— Il disait que l'art véritable naît des accidents, continue l'étudiant. Il nous racontait l'histoire du café renversé...

L'étudiant – Thomas, apprends-je – sort maladroitement son carnet de croquis.

— Il nous a fait dessiner cette scène, dit-il en feuilletant les pages. Le café renversé. Encore et encore. "L'art du désastre parfait", il appelait ça.

Il me montre une esquisse : moi, figée dans l'instant de la catastrophe, une tasse de café en suspension dans l'air. Will avait dû leur raconter cette scène des dizaines de fois pour que les détails soient si précis – ma jupe plissée, mes cheveux attachés en chignon désordonné, même le livre que je tenais ("Orgueil et Préjugés", édition collector que j'ai toujours).

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Je suis impatient de savoir ce que vous en pensez ! Bonne lecture à tous !

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