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Tu connais ce sentiment de savoir, d'être sûr ? De te dire que cette décision est la meilleure à prendre ou que cette personne est la bonne ? À l'âge de douze ans, je venais de comprendre la définition de la vie : la vieillesse au fur et à mesure des secondes, les différentes étapes de ta vie telles que le collège, le lycée, la faculté, le travail, la retraite puis la mort, sans compter le mariage et les enfants. Une vie classique finalement.

Savoir qu'un jour, mon dernier souffle arriverait – plus rapidement que prévu finalement – m'avait fait réaliser à cette époque que le reste des étapes devait absolument être parfait. Le collège et le lycée n'étaient que des formalités pour moi. Je savais pertinemment que mes notes seraient et resteraient bonnes. J'ai donc commencé à penser à la faculté.

Le jour où j'avais réalisé l'importance des décisions et surtout celle de mon futur travail, j'avais commencé immédiatement mes recherches en débutant par celles sur l'ordinateur de la maison. Elles furent compliquées, les nombreux tests n'étaient pas faits pour les personnes de mon âge. J'avais donc imprimé une liste avec tous les secteurs de métiers existants et avais rayé au fur et à mesure de mes recherches et de mes goûts ceux ne m'intéressant pas et avait entouré les autres.

Après une après-midi de recherche, deux recharges entières de l'ordinateur et beaucoup trop de feuilles imprimées - je m'en excuse d'ailleurs pour la planète -, je me rappelle qu'il ne me restait que trois secteurs.

Médecine

Justice

Psychologie

Chacun avait leurs qualités et leurs défauts et, dans ma tête, tout s'embrouillait. Je devais absolument trouver et le plus rapidement possible. Je détestais être dans l'inconnu. J'avais toujours eu ce besoin de savoir, de me fixer, d'avoir un plan. Tout simplement parce que sinon, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'une vie sans but, sans rêve n'avait pas de mérite à être vécue. Je n'ai jamais été une femme voulant des enfants et un mari. L'idée d'être carriériste me passionnait. Le but était donc devenu mon futur métier. Aujourd'hui, la question était la même. Avec, néanmoins, une petite différence. A quoi sert la vie ? Je n'ai jamais pu trouver de réponse.

La nuit avait donc été très compliquée et surtout sans beaucoup de repos. J'avais passé chaque heure de cette dernière à me faire des listes mentales avec les bonus et les malus du métier en prenant en compte la paye, le nombre d'années d'études... Deux ou trois heures avant mon réveil, mon top trois était fini et avait été confirmé plusieurs fois.

1. Justice

2. Psychologie

3. Médecine

J'avais finalement réussi à m'endormir. Mes plans se concrétisant, un sourire au visage n'avait pu me quitter, m'imaginant ma vie future dans chacun de ses domaines.

Mais, il fallait absolument n'avoir qu'un secteur en tête. La journée suivante, un mercredi, j'avais donc été à l'école toute la matinée, dès huit heures. Je me souviens que je n'avais pas été très en forme durant ces quelques heures de classe, les paupières lourdes, mes yeux se fermant toutes les deux minutes. Une de mes professeurs m'avait d'ailleurs convoquée à la fin de la matinée et je lui avais expliqué mon problème. Elle m'avait alors dit que la solution se trouvait forcément dans les livres. Ces paroles avaient résonné en moi comme un mantra pour un bouddhiste.

Tu te souviens de cette petite librairie où je vais le plus souvent possible ? La deuxième fois où je m'y suis rendue fut l'après-midi de ce mercredi. En sortant de l'école, j'avais pris le bus mis en place par mon école pour les plus jeunes et étais rentrée tranquillement chez moi. L'emploi du temps affichait que mon père débauchait à seize heures. J'avais donc rapidement fait mes devoirs et m'étais mis sur l'ordinateur, afin de rechercher des livres potentiels pour m'aider. Des tests, des dictionnaires, des documentaires écrits... Ma liste contenait tout pouvant m'aider à choisir et à enfin trouver mon but dans la vie. Lorsqu'il fut rentré, mon père avait accepté et nous nous y étions rendus.

Une fois que j'eus pénétré la librairie, j'avais immédiatement retrouvé cette sensation ressentie la dernière fois. Des frissons tant la pièce était froide, la sensation d'aventure mais aussi la tristesse. Ma mère me manquait. Je la revoyais se tenant dans l'embrasure de la porte pour discuter avec les responsables ou encore sur la pointe des pieds pour récupérer un roman d'amour. Cette sensation de pique me traversant le cœur me suivit durant tout le temps passé à l'intérieur. Je suis sûre qu'elle aurait adoré y retourner autant de fois que possible. Elle aurait dû vivre plus longtemps.

Ce manque et ces questionnements fusèrent dans ma tête tandis que mon père me pressait pour rentrer à la maison. J'avais une dizaine de bouquins faisant certainement mon poids et je n'arrivais à me décider. Le prix étant beaucoup trop exorbitant pour la totalité des livres, je me devais d'en reposer. Le propriétaire avait alors décidé de me laisser partir avec tous ceux dans mes mains, m'obligeant à venir lui rendre rapidement. Une poignée de main en guise d'accord et un grand sourire pour le remercier, nous les avions chargés et étions rentrés.

Je ne sus mettre de mot sur mon sentiment, sur le moment, mais je pense qu'avec du temps, on peut le comparer à un mélange d'extrême reconnaissance et de joie. A partir de ce jour-là, je devins ami avec le propriétaire. Je n'y avais pas pensé avant mais, il va me manquer. Il fut très important. Il me remontait le moral quand il était au plus bas et empêchait qu'il redescende quand il était au plus haut.

Rentrée dans les alentours des dix-huit heures, je m'étais rendue immédiatement dans ma chambre afin de feuilleter les nombreux bouquins. Je ne vais pas te mentir, je pris beaucoup de temps à les lire en entier. Mais, une semaine plus tard – car je devais aussi aller à l'école, faire mes devoirs, m'occuper de la maison... – je pris une décision. Je serai une assistante sociale qui évoluerait peut-être en juge pour enfants.

Après tout, avec ma vie, je pense être plutôt bien placée pour connaître et combattre ses nombreuses injustices. En effet, le but de ce métier est d'enquêter s'il y a des soupçons de maltraitance sur un enfant, mener une enquête dans la famille, interroger ses différents membres et transmettre ensuite au juge pour enfants un rapport. Je pourrais aussi faire de la prévention contre la délinquance, l'alcoolisme... Pour mille cinq-cents euros par mois. Un salaire raisonnable pour un travail très important.

Le lendemain, j'avais été rendre les livres qui ne m'étaient désormais plus utiles et avais acheté tous ceux concernant la justice et l'assistance sociale. J'avais ensuite fait un tableau d'avenir afin d'afficher des images pour me motiver à réussir mes projets futurs. Les images d'un chapeau d'un diplômé, d'un tribunal, d'un bureau et tant d'autres furent collées. Aujourd'hui, ce tableau est à la poubelle. Le peindre en noir aurait été inutile.

Quelques semaines plus tard, alors que j'avais emporté un de mes livres dans mon sac pour le collège, je l'avais sorti à une heure de pause, que je passais avec ma meilleure amie de l'époque. Nous étions très proches, comme une cousine avec qui tu faisais les quatre cents coups. Or, nos quatre cents coups étaient du moins très sages. Elle pouvait s'avérer être hautaine et particulièrement haineuse mais je l'appréciais quand même. Nous nous amusions bien.

Ce midi-là, j'avais directement remarqué son visage se crisper et ses sourcils se froncer. Je l'interrogeai du regard et elle commença à rigoler. Je ne compris pas immédiatement la raison. Quelques minutes plus tard, alors qu'elle riait de plus belle, je réalisai qu'elle se moquait de moi. Comme précisé, elle n'avait jamais été le genre de personne à encourager, soutenir... Elle était toxique. Je m'en étais rendue compte trop tard.

Particulièrement curieuse de cette soudaine réaction, je lui demandais plusieurs fois de suite la raison de cet amusement. Quand elle eut – enfin – fini de rire, elle me répondit. « Pour faire ce genre de métier, il faut avoir vécu la situation. Et ce n'est pas avec ta petite famille de bourge que tu as ce genre de problèmes. » Les dents serrées, les mains agrippées au livres, le regard vide, j'avais ressenti de la pitié à son égard. Jugée une personne sans la connaître est digne de la plus grande des stupidités.

Attrapant mon bouquin d'une main et mon sac de l'autre, j'étais partie. Sans réponse. Je préfère me taire plutôt que d'instruire les imbéciles. Je m'étais donc dirigée vers une autre place libre dans la cour de récréation et avais continué mon livre, bien plus intéressant que cette amie qui n'en était en réalité pas une vraie. Les vrais amis te soutiennent, ils ne te rabaissent pas sans cesse.

A partir de cet acte, je m'étais donc retrouvée toute seule. Ce n'est pas triste ni une fatalité. Le soir même, je m'étais refaite une liste de livres à acheter et, une fois possédés, je les avais lus. Un par un. Pendant que je voyais l'autre fille se chercher désespérément des nouveaux amis. De nombreuses fois dans l'année, elle était revenue me voir, s'excusant pour qu'on redevienne proches. Sans même relever la tête, je m'étais remise à lire. Les fausses excuses ne servent à rien.

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